Belle of the Yukon
Réalisé par William A. Seiter
Avec Randolph Scott, Gypsy Rose Lee, Dinah Shore, Bob Burns
Scénario : James Edwart Grant d'après Houston Branch
Musique : Arthur Lange
Photographie : Ray Rennahan
Une production International Pictures Inc.
Etats-Unis - Couleur- 84 mn - 1944
Sujet:
« On dirait que je suis entouré d’escrocs » déclare un protagoniste à un moment donné. Quelle perspicacité : il ne croit pas si bien dire ! L’histoire de cet hybride de western, de comédie et de "musical" se déroule dans le Klondyke au temps de la ruée vers l’or. Randolph Scott interprète John Calhoun, un tenancier de saloon que l’on prend pour le plus honnête homme de la ville au point de le nommer banquier du jour au lendemain mais qui ne se révèle être en fin de compte qu’un fieffé menteur et aigrefin tout comme la plupart de ses concitoyens. Il serait bien difficile de résumer le scénario de cette pochade sans prétention dans laquelle chacun cherche à se duper pour s’approprier l’or de la banque, du shérif au banquier lui même, du pianiste à la jeune première. Randolph Scott, dans un rôle identique à celui qu’il tenait aux côtés de John Wayne et Marlène Dietrich dans Les Ecumeurs (The Spoilers) de Ray Enright, se trouve être encore très à l'aise dans le registre de la comédie. Quelques morceaux musicaux pour justifier la présence de Gypsy Rose Lee et Dinah Shore dont une superbe chanson de Jimmy Van Heusen et Johnny Burke Like Someone in Love, un joli Technicolor, pour un tout ne cassant pas trois pattes à un canard mais néanmoins très plaisant à regarder car joyeusement amoral et comportant des punchlines assez drôles sans néanmoins aller jusqu’à les juger spirituelles (Randolph Scott : « Il y a une épidémie de sentimentalité dans le coin. » Gypsy Rose Lee : « Ne t’inquiètes pas, tu es immunisé » ; Gypsy Rose Lee à Randolph Scott : « Le jour où tu seras platonique, les loups seront végétariens »...). A noter aussi une déclaration d’amour plutôt cocasse au cours de laquelle les deux tourtereaux, sous couvert de dialogues à forte teneur en mièvre sentimentalité, font le contraire de ce qu’ils se disent et tombent dans les bras l’un de l’autre sans demander leur reste. En tant que scénariste, James Edwart Grant fera bien mieux par la suite (L’Ange et le mauvais garçon, Alamo…) mais son histoire a le mérite de ne pas se prendre au sérieux une seule seconde. Proche de la "Screwball Comedy" dans le ton mais mollement filmée et non dénuée de lourdeurs, une curiosité loin d’être marquante mais franchement pas désagréable.
La jaquette dvd:
