Après avoir lu le C.R. sur les DVD/BR de ce film chez ESC Éditions, je me suis laissé aller à l'acheter, surtout pour les bonus, qui me semblaient pouvoir être intéressants. Je pense pouvoir dire sans passer pour un vantard que ceux-ci ne m'ont finalement pas appris 'grand chose', parce que les vieux grigous comme nous ne sommes/sont peut-être pas le public prioritairement ciblé par la maison d'édition et les commentateurs, qui connaissent et possèdent indéniablement leur sujet. [Perso, j'apprécie surtout les remarques quant à la technique/au langage cinématographique (cadrage, lumière ...) de B. Tavernier, dites également ici, remarques 'à la Yosémite'.]
Bon, reste le film ... foutus sous-titres imposés ... Si j'aurais su, ma copie américaine aurait pu suffire ... disons que ce sera ma contribution pour aider ESC à continuer ... Me reste à voir s'il y a une différence entre les deux copies.
Mais question film, j'ai toujours autant apprécié que lors de sa découverte.
Étant resté sur le rôle de Jon Hall dans "When the Redskin Rode / La hache de la vengeance", en le revoyant ici en Kit Carson, on peut se demander ce qui s'est passé entre ces deux films, et pourquoi il n'a pas réussi à sortir de ses rôles ethniques, alors qu'il n'est pas mal en Kit Carson ... La paresse des casting directors, des metteurs en scène, qui l'ont catalogué, un agent incompétent, un manque de niaque, d'ambition de sa part ... ?
Dana Andrews au début de sa carrière, pas encore dans l'underplaying, nous fait croire en ce jeune officier Frémont qui l'a, lui, la niaque. Tous les autres sont au diapason, Charley Stevens déclinant ce genre de rôle depuis déjà vingt bonnes années ... etc.
Moins convaincu par Bond, malgré ses 'tall tales' et son arme spéciale.
Moonfleet a écrit :
les premiers acteurs pressentis pour le rôle (pas moins que Victor McLaglen, Randolph Scott, Joel McCrea and Henry Fonda), Dana Andrews très bien dans la peau de John C. Fremont ou encore la charmante Lynn Bari ainsi qu’un chaleureux Ward Bond et son boomerang pour arme, tous s’avérant parfaits dans leurs rôles respectifs. Notons aussi pour les amateurs de serials que nous trouvons réunis dans le film Clayton Moore et Jay Silverheels qui seront peu après les célèbres Lone Ranger et Tonto.
Un peu "tirée par les cheveux", cette note pour les amateurs de serials ... Si Clayton Moore est bien présent, je ne suis pas certain que Jay Silverheels le soit ... Peut-être comme cascadeur -il y a effectivement suffisamment d'Indiens qui mordent la poussière- ? Peut-être le contributeur qui a posté son nom sur l'IMDB a-t-il eu accès aux payrolls ... ? peut-être n'ai-je cherché à le trouver que 'sur' les rôles d'Indiens et devrais-je ouvrir l'oeil sur les autres figurants, Mexicains ou Californiens ... -ce sera ma prochaine tâche- ... mais peut-être le contributeur s'est-il laissé emporter par une reconnaissance approximative ... ? Quelqu'un avait par exemple crédité Jay Silverheels du rôle de l'Indien qui revient sur ses pas et casse une corde du banjo (était-ce un banjo ?) du 'ménestrel' dans "Canyon Passage", alors qu'il s'agissait de John War Eagle ... Jay S. est, en revanche, par exemple, figurant dans "Les tuniques écarlates" de De Mille, non posté sur l'IMDB.
On aurait pu dire que Jon Hall retrouvait Al Kikume, avec qui il avait déjà joué dans "Hurricane" de Ford, "South of Pago Pago", mais je reconnais que cela aurait beaucoup moins d'intérêt ...
Un plaisir de voir les paysages de l'Utah photographiés par un autre que "Pappy", et pas mal, en plus. On reconnait ici l'endroit où passent les troopers Plumtree et Smith avant de se faire canarder par les Cheyennes, dans "Les Cheyennes", celui où la délégation navajo rencontre le Major Cabot dans "Un genio, due compari ..." etc.
Je noterai encore certains dialogues 'plaisants', quelques idées surprenantes pour l'époque, Seitz sachant se défaire de l'influence des serials, que je n'ai guère ressentie que dans une ou deux scènes et bribes de musique, lorsqu'il ne s'agit pas de chansons 'd'époque', lors de scènes d'actions.
J'ai un peu moins adhéré à la deuxième/dernière partie du film -après la dérouillée des Indiens, lorsque ceux-ci cèdent la place aux Mexicains- non pas tant par manque de 'plumes' qu'à cause d'une restriction des paysages, un plus grand recours aux scènes tournées en studio, et des scènes d'action de moindre envergure ...
Pour le reste (Histoire mise à mal, traitement des Indiens et des Mexicains), je 'plussoie' les avis de Moonfleet ci-dessus et de Vincent Jourdan sur le bonus du DVD/BR. Remis dans son contexte, cela ne doit pas nuire au plaisir de visionner ce film.
Après le "Sagamore ...", ce "Kit Carson" donne à nouveau envie de se pencher un peu plus avant sur d'autres titres de George B. Seitz, et on ne peut s'empêcher d'espérer qu'un metteur en scène se penchera sur la vie de Kit Carson, qui n'a pas besoin d'être romancée pour être passionnante.
Je suis un vieux Peau-Rouge solitaire qui ne marchera jamais en file indienne.
- You've seen too many westerns, old man.
- That doesn't exactly work in your favor.