
Dans le livre anglais d'Homer Dickens, Gary Cooper est décrit comme suit : De tous les acteurs de cinéma, nul, mieux que Gary Cooper, n'incarne l'homme américain; son image, sur l'écran, est celle de l'Américain type, cele d'un homme grand, au physique agréable, affable, discret, honnête, franc qui sait faire face quelles que soient les circonstances et les situations. Cooper était l'idole des hommes comme des femmes; les enfants, eux, voyaient en lui un héros. Danstout ce qu'il faisait on retrouve son apport personnel, et il restait lui-même quel que fût son ou sa partenaire.

Dans la majorité de cas, c'était une réussite. Pour certains, Cooper est le plus grand acteurs "nés" de cinéma, pour d'autres c'est simplement "une personnalité doublée d'une vedette".

De 1935 à 1945, période qui coïncide avec l'apogé de sa carrière, Cooper a démontré, même à ses détracteurs, qu'il était un acteur sensible et profond. Peu bavard, il était le premier à rire de la réputation "d'homme qui parle peu" qu'on lui faisait. Sa timidité à l'égard des tiers explique cette réserve, mais les amis intimes de Gary Cooper: Ernest Hemingway et James Stewart, pour ne nommé que ceux là, savent, eux, ce qu'il en est.

En 1951, de retour sous la bannière de la Warner Bros, Cooper se commit dans le film :
Distant Drums (Les aventures du capitaine Wyatt), désastreuse aventure qui reposait entièrement sur les épaules de Cooper. Son nom était une valeur sûre mais il ne suffit pas à sauver un scénario indigent (Niven Busch et Martin Rackin) et une mise en scène bâclé (Raoul Walsh).

C'est alors que Cooper prit une décision capitale: il accepta de réduire ses cachets en échange d'une participation aux bénifices. Ainsi, après bien sûr le refus de Gregory Peck à personnifier le rôle de Will Kane, Stanley Kramer put tourner un western :
High Noon (Le train sifflera trois fois) pour la somme relativement modique de 750,000 dollars. Ce fut le début de l'intéressement des vedettes à la commercialisation et à l'exploitation des films auxquels ils participaient; par la suite, Cooper obtint d'être intéressé aux bénifices sans subir de réduction du montant des cachets. Son prestige auprès des magnats du cinéma était tel qu'il put se le permettre.

Dans "Le train sifflera trois fois", Cooper se surpassa dans l'interprétation de Will Kane aux prises avec quatre tueurs au moment où les habitants lâches se détournent de lui. La mise en scène de Fred Zinnemann, la partition musicale de Dimitri Tiomkin et le montage d'Elmo William fournirent la preuve qu'il est possible de renouveler un genre même éculé et que le film est bien la manifestation artistique la plus dynamique des temps modernes. "Le train sifflera trois fois" valut un second Oscar à Gary Cooper.

Le 13 mai 1961, Gary Cooper s'étaignit six jours avant son soixantième anniversaire.

On ne saurait mieux le décrire qu'à travers ses propres paroles:"
Voilà comment je voyais les choses. Pour que les gens vous trouvent sympathique (en tant qu'artiste, cela va sans dire)
cherchez à deviner quel est leur idéal. Pas de beau chevalier montant un cheval blanc mais un type qui corresponde à l'image qu'on se fait du brave homme."