Vu hier et bien qu’un peu rebuté par le côté spaghetti largement évoqué sur le fil de la discussion, j’ai quand même bien aimé ce western.
En premier lieu je le trouve admirablement filmé, Gordon Douglas met admirablement en valeur les paysages, ce qui dans un western est tout de même essentiel, mais surtout je trouve qu’il crée à proprement l’histoire sur la base d’un scénario intéressant, original mais pour autant fort simple et qui aurait très facilement pu tomber dans une ennuyeuse platitude.
Le face à face autour de cette rivière est savamment mis en scène et contrairement à ce que j’écrivais récemment sur « The last of the redmen » la caméra se fait ici complètement oublier.
Pourtant, Douglas ne donne pas dans la facilité, il nous gratifie de beaux mouvements d’appareils ou de plans forts travaillés qui pour autant tombent sous le sens du point de vue du spectateur.


Ensuite, je trouve les personnages, principaux comme seconds, bien écrits et la distribution à la hauteur. Un bémol que je partage avec Chip, il s’agit de Lee Van Cleef. Comme le dit B. Tavernier que je cite de mémoire dans les bonus de l’édition Sidonis, la pipe fait le personnage. Certes mais je trouve que cet accessoire, bien entendu, ne suffit pas, mais surtout qu’il emprunte trop à la trilogie des dollars. D’autant que les emprunts, ou disons plutôt les inspirations dans ce film sont légion, il aurait donc paru plus avantageux de faire preuve de davantage d’inventivité pour le personnage de Travis. Après, Warren Oates est superbe, Forrest Tucker éclipse en effet le héros (je reprends les mots de Chip), les figures féminines sont convaincantes même si, outre les arguments de Marie Gomez, l’aventure entre Mariette Hartley et Lee van Cleef gâte en partie son personnage car elle n’est pas crédible du tout (et je rejoins une fois de plus l’analyse de Chip).
Pour finir, un regret sur la musique qui est par trop envahissante, il me semble que c’est un point que j’avais déjà souligné pour le très bon Rio Conchos. Dommage, c’est un surlignage qui me semble inutile étant donné l’habileté du réalisateur à mettre en scène et à captiver son public sans ce besoin de tapage qui renforce le goût de spaghetti.
Yo.