Mais l’heure est plutôt à l’envahissement et à l’exploitation continus de l’homme au préjudice de la planète qui le fait vivre et les frères Sisters ont la vertu de montrer des pollueurs s’autosuicider en détruisant chimiquement une rivière pour la folie vulgaire de l’or, ce en quoi l’homme n’est pas différent des insectes attirés par ce qui luit.
C'est là que j'ai commencé à avoir l'estomac qui remonte.
je ne m'explique pas moi-même d'avoir été aussi choquée.
Sans le gars sorti en même temps que moi qui était livide, je penserais qu'il faut impérativement
que j'y retourne voir une seconde fois (et c'est peut-être ce qu'il faudrait).
Comme expliqué dans mon article (et dans mon post ici en rentrant du cinéma), je me suis d'abord ennuyée sec, tendance agacement. Pendant un bon moment, la violence est "externe" et bien claire.
Je n'ai pas vu d'utilité à ce qu'elle soit mise aussi en évidence, mais je suppose que c'est pour une raison semblable à, dans mon roman, la description du pharmacien ambulant qui regarde arriver les personnages : plusieurs personnes ont trouvé cette description inutile, mais pour moi elle plante une "normalité" (oui, j'aurais pu choisir un fermier ou le forgeron). Au lieu de suggérer à quel point ces hommes peuvent être terribles, c'est montré directement.
les scènes de violence "violente" m'ont plutôt donné envie de dormir !
Tellement je les trouvais gratuitement explicites, sans doute...
Ensuite, il y a un morceau où j'ai commencé à accrocher.
Puis... bang : la rivière. Violence faite à ce qui les entoure et par ricochet à eux-mêmes, avec accélération du ricochet à cause de Charlie.
Sans la phase d'accrochage, qui a été assez rapide quoique tardive, je n'aurais sans doute pas été aussi écoeurée (il faut être bien "entré" dans un film pour que l'effet empathique se produise). La rapidité de cet accrochage a sans doute joué un rôle dans ma réaction face à l'action sur l'environnement, dont les images "suite" étaient pour ce qui est de la rivière elle-même prévisibles à 100%. La réaction de mon ventre à ce moment aurait sans doute été la même sans ce qui suit (images de la rivière morte et des hommes malades), mais le fait de le montrer ne m'a clairement pas aidée à aller mieux.
La violence physique et sociale du début a servi à placer la personnalité des personnages et le monde où ils ont évolué jusque là. Elle est donc justifiée... mais j'aurais préféré qu'on s'attarde un peu plus sur les espoirs des uns et des autres.
La recherche de l'or n'étant pas un simple "je veux", mais liée à tout ce qu'il pourra apporter.
Le retour final à la terre qui les a enfanté est au moins un espoir de belle rédemption pour les frères Sisters.
Oui... jolie fin.
Tout à fait d'accord là-dessus, et l'attitude d'Eli est très attachante
Sur le synopsis même, c'est une fable écologique.
Histoire de continuer à faire la grimace : on pourrait même trouver cette fin trop belle, puisque le chimiste étant mort, rien n'interdit de penser que le danger est écarté (mais la part des spectateurs assez ignorants pour ça est sûrement très très réduite).
Je n'ai pas encore commencé le roman (qui se trouve presque en haut de ma pile à lire), mais je suppose que cet aspect y est important aussi. Je verrai ça le moment venu.
Est-ce que quelqu'un, ici, est déjà en état de faire le comparatif ?