Ford lui-même a donné les deux réponses, s’ inspirant pour la deuxième des nombreux écrits de témoins et autres historiens …
Mais la plus sérieuse est évidemment la première, de 1940, bien digne du gars qui déchirait dix pages de script pour complaire aux financiers affolés par un retard de tournage.
Pour en revenir à River of no Return, j’ai pensé à un point commun à Preminger et Lytess : le grand Max Reinhardt , avec lequel Preminger avait déjà travaillé à Vienne, puis rencontré par Lytess après qu’ il ait traversé l’ Atlantique.
Ca ne les a visiblement pas rapprochés…comme quoi…on ne retire pas les mêmes choses des mêmes maîtres… Reinhardt avait fini par s’ intéresser encore plus au cinéma qu’ au théâtre ou à la mise en scène d’ opéras, encore plus après son arrivée aux Etats-Unis…Lytess semble avoir retenu un enseignement « pré-caméra », insistance sur l’ élocution au détriment d’ un débit plus naturel…pourtant prôné par la suite par le Reinhardt de devant ou derrière les caméras (y compris dans A Midsummer Night’s Dream, d’ après Shakespeare, sur la partition de Mendelssohn « adaptée » par Korngold…).
Bref, au moins deux protagonistes, sur ce film, sont très « Mittel- Europa »…et la scène Viennoise des années 20, loin des exigences et des codes Hollywoodiens, a, pour le moins, peu à voir avec l’ Americana…
Mais si le film est de commande, Preminger, avec Laura à son actif (entre autres), maître en décryptages psychologiques et en inverseur de miroirs…va se prendre au jeu.
Ca ne donnera pas Laura ou Anatomy of a Murder, mais ça se laisse plus que regarder quand même. En partie grâce à cette façon de cerner les personnages en leur laissant leur part de flou, de non-dits nécessaires…ce qu’ on trouve dans ses œuvres les plus personnelles. La méfiance, l’ attirance/défiance, sont assez bien mises en valeur par la façon dont le réalisateur cadre le jeu des acteurs. La dichotomie entre « vie saine » et « mauvaise vie » (chanteuse chez les mineurs, robes rouge à paillettes) est finalement assez bien ficelée pour que ça passe…ne serait-ce qu’ en présentant un Mitchum pas si propre sur lui que ça…
Mais bon…inutile de tergiverser, on a avant tout là un véhicule pour Marilyn Monroe…et qui n’ est pas ce qu’ elle a fait de pire.
Puis le scope, la rivière et les Montagnes des Rocheuses Canadiennes…
A noter que les plans larges sur le radeau dans les rapides ont effectivement été tournés sur la Salmon dans l’ Idaho…
Pas un grand film, mais qui reste quand on a vu çà vers 15 ans…
Parce que bon dieu…quelle créature…
Ah…
Et si cette conversation civilisée se retrouvait sous son topic dédié…pas dans Planning…non ?
A partir du post d’ Yves 120 par exemple
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.