Il a franchement fallu que je me fasse violence pour sortir ce DVD de sa boîte. En cause ? la photo sur la jaquette qui me faisait penser à une sorte de comédie de seconde zone, un truc à regarder quand on n'a vraiment rien d'autre à faire de sa soirée en somme.
Alors certes, si le début du film donne un peu dans le simpliste et si le côté comédie... mascarade plutôt est effectivement un peu mis en avant, l'ensemble (scénario, mise en scène et personnage) évolue nettement durant toute l'histoire.
Dans le fameux livre d'Ernest Haycox "Des clairons dans l'après-midi" (Actes Sud), il nous est narré l'histoire d'un homme qui, revenu d'une errance retrouve dans la cavalerie une famille, des amis, des ennemis, des semblables tour à tour adversaires et partenaires... L'auteur évoque le bruit d'une section qui se met en route, le silence et la noirceur qui tombe sur les tentes une fois l'ordre d'extinction des feux donné, l'odeur du cuir des selles, celle des chevaux.
Tout ceci qui a fait revenir Shafter, le personnage principal, dans ce corps d'armée en simple soldat après avoir perdu son statut d'officier.
"The Texas Rangers" c'est un peu la même histoire d'amour en fait pas celle d'un retour certes, mais celle d'une entrée, d'un accueil. A l'image de ce commandant qui sera prêt à passer l'éponge sur le passé de Jim...
Loin de la pitrerie redoutée, j'ai découvert ici un fort beau western, remarquable par son originalité.
- Originalité de contexte, pas de cavalerie ici mais des Texas Rangers, Texas Rangers qui sont soigneusement évoqués dans les génériques de début et de fin.
- Originalité des personnages, on ne peut pas dire moins n'est-ce pas ? Le trio de départ est constitué de personnages truculents mais pour autant bien écrits et approfondis. Leur relation à eux-même, aux femmes (et plus amplement au mode de vie donc) et entre eux bien sûr, ne cessera d'évoluer au fur et à mesure de l'histoire.
C'est toute la richesse de ce western de parvenir à nous illustrer la vie d'un trio évoluant différemment et transitant de la jeunesse potache à l'âge adulte,un 'âge fait de choix et de décisions.
Le trio d'acteurs fait merveille et nous montre une panoplie d'expressions et d'attitudes parfaitement convaincante. Le personnage d'Amanda Bailey (Jean Parker) est un peu expédié hélas. Certainement un effet d'époque, le film date de 1936, manifestement le réalisateur n'a pas porté sur elle le maximum d'attention.
Un point que j'aimerais souligner est la superbe utilisation des décors naturels. La séquence tournée à flanc de montagne durant laquelle un groupe de TR se fait littéralement bombarder de rochers par des Indiens placés sur les hauteurs est une merveille. A l'image du film, originale et bien composée.
Cependant, l'apologie de cette exploitation des décors me semble être située dans les tous derniers moments du films. Lorsque Jim Hawkins (Fred MacMurray) poursuit Sam McGee dit aussi
Polka Dot (Lloyd Nolan).
Une poursuite qui commence dans un enchevêtrement d'arbres et de végétation exubérante
Un milieu de vie bien compliqué et duquel il va manifestement être difficile de s'extraire...
Et en effet, lorsque cette vie végétale cesse, Sam se retrouve sur une impasse rocailleuse et infertile : la fin serait-elle proche pour lui ?
Un western qui, contrairement à toute attente, m'a procuré beaucoup de plaisir. Comme quoi hein, les photos de jaquette et les retitrages...
Il paraît que Rodriguez, était le plus chic type du monde. C'est à peu près ce qu'il sera dit de lui à partir du moment où il s'agira de l'évoquer au passé (ce que je suis en train de faire...).
Bien replié à droite, il parvient à éviter un rocher que les assaillants, Indiens, font dégringoler du haut de la falaise...
Hélas, sur un autre, il aura moins de chance.
Une superbe séquence où les décors naturels (même si les rochers qui dégringolent ne le font pas trop...) sont magnifiquement exploités par K. Vidor.
Rodriquez, quant à lui, n'apparaît pas nominativement dans la distribution imdb.
Yo.