Le fortuné éleveur Jeff Keane a perdu son meilleur cheval lorsque celui ci, affolé par un incendie qui s'était déclaré à bord du train qui le transportait, était parvenu à s'échapper du wagon avant que Keane ne puisse intervenir. Le cheval s'enfuit dans une contrée sauvage du Colorado et est aperçu à proximité du ranch dirigé par Joan Hartley. L'étalon cherche à entrainer avec lui la jument de prix de Chick Palmer, un des cow-boys travaillant au service de la jeune femme. L'homme tente alors d'abattre l'étalon mais il tue accidentellement sa jument. Contacté par Joan, Jeff Keane arrive au ranch, identifie son cheval et tente de le capturer ; en vain. L'étalon a pris gout à sa liberté nouvelle et surtout, il est devenu agressif à la suite de ses rencontres avec les animaux sauvages (un puma) et surtout pour avoir été traqué par les hommes qui successivement ont essayé de le capturer : des indiens, les cow-boys de Joan et surtout Chick Palmer qui va surtout essayer de l'abattre à plusieurs reprises lorsque le cheval voudra lui échapper et se montrera même menaçant. Avec l'aide de Joan, Keane part à la recherche de l'étalon… Deux spécialistes des histoires de chevaux, le romancier Will James (né Ernest Dufault au Québec) et le cinéaste Louis King, conjuguent leurs efforts dans ce western moderne qui ne casse pas des briques mais qui est tout de même assez original en raison de son traitement plus dramatique que d'ordinaire de son sujet dans un sous genre du western, moderne ou pas, pourtant très calibré et destiné à toute la famille…et avec même pour coeur de cible les tous petits. La course au cheval sauvage (ou ici qui le devient) ne prend pas souvent un tour aussi dramatique car certaines séquences sont dans celui ci d'une violence assez inhabituelle. L'étalon a en effet pris gout à sa liberté nouvelle au point qu'il est prêt à tuer pour la préserver. Il tue un autre étalon (sans doute vécu comme un rival. Le dialogue ne vous permet pas de comprendre les motivations du tueur

) puis il cherche par tous les moyens à échapper à ses poursuivants quitte à piétiner ceux qui cherchent à l'approcher. Une scène au cours de laquelle le cheval cherche à tuer Joan, endormie lors d'un bivouac, est d'ailleurs limite et pourra faire sourire.
Le reste est assez routinier. Coleen Gray a beau être au centre d'un triangle amoureux, on ne l'a voit pas assez. Elle accompagne parfois Mark Stevens au cours de ses recherches mais leurs plus belles séquences sont nocturnes et se déroulent au ranch sous le regard amusé du grand père de Joan (un personnage un peu amusant) qui cherche à faciliter l'idylle entre des jeunes gens qu'il trouve bien moins entreprenants que de son temps... Le couple fonctionne en tout cas parfaitement. Le rival -et doublement- est en revanche assez faible. Le colérique Chick (Chuck dans la VF) est interprété par Rory Calhoun. Après avoir abattu, en raison de sa maladresse et de son impulsivité, sa jument de valeur (son meilleur cheval de rodéo), il va chercher à se venger en capturant l'étalon de Keane, quitte à l'abattre. Il est aussi amoureux de sa patrone mais cet aspect là est totalement inintéressant et le comédien pas à la hauteur des 2 têtes d'affiche. Calhoun grimace, tente de résister ; une bagarre perdue ne lui suffira pas mais il s'incline finalement sans trop résister...
À voir par les fans de Coleen Gray, ceux de Mark Stevens (le président du fan club français est auvergnat. En fait, il en est aussi le secrétaire, le trésorier…

)… Pour les fantastiques paysages et pour la façon dont ils sont mis en valeur par le petit frère de Henry King et son directeur de la photographie Charles G. Clarke. Cette splendeur visuelle a d'ailleurs été récompensée par une nomination à l'oscar de la meilleure photographie (tournage dans les environs de Pagosa Springs et de Durango dans le Colorado). Simplement, il faudrait tout de même se pencher sur le cas de ce petit chef d'oeuvre (visuel) en péril car la copie que j'ai visionné est quand même très moyenne. À signaler également la belle musique de Daniele Amfitheatrof. Louis King était donc l'un des spécialistes des films familiaux plus ou moins adultes type "L'étalon noir" mettant au prise un cheval plus ou moins malin avec un enfant, ou parfois avec un ou des adultes (Sand, Le lion et le cheval). Il a ainsi tourné Thunderhead (Le fils de Flicka) en 1945 ; Smoky (1946) avec Fred MacMurray et Anne Baxter ; L'herbe verte du Wyoming (1948) avec Peggy Cummins et Le lion et le cheval (The Lion and the Horse) en 1952 avec Steve Cochran. DVD gravé (VF)