Je suis de ceux qui n'accroche pas à ce Mann.
J'avais déjà arrêté la lecture il y a quelques mois, pensant que je n'étais pas d'humeur ce soir là. Mais à la 2e tentative le constat d'échec subsiste (je parle d'échec dans mon rapport perso avec l'œuvre et vice versa).
La raison se trouve en partie dans le "hiératisme " dont parlait Musselshel : la mise en scène ne me semble pas aller d'elle-même, elle m'apparait lourde, forcée.
Mais il y a aussi ce scénario, bcp trop didactique et démonstratif à mon sens. Il fait trop parler les personnages, les pousse à appuyer l'évidence, s'attarde de trop sur des choses acquises, des choses qui pourrait passer par la seule interprétation... C'est sur écrit, pesant.
Il manque aussi un peu d'action, de mouvement mais ça c'est secondaire.
En fait le film se voudrait plus qu'un western et ça se voit. Comme si un simple western ne pouvait pas toucher à l'essentiel, avoir une portée humaine au delà du divertissement. C'est totalement faux. Les autres westerns de Mann, par leur simplicité et leur efficacité dramatique possèdent une force évocatrice indéniable qui les rend bien supérieurs à cet
Homme de l'ouest qui veut tout dire, tout montrer et en fait trop.
On retrouvera cela dans
La Chute de l'Empire romain, ce complexe à faire un simple "film d'aventure" et cette volonté d'atteindre une portée réflexive de manière forcée. Certains savent le faire, Mann pour moi ne maitrise pas ce "passage". Quand il réfléchit, ça se sent (plus que ça ne se voit) trop. Il est meilleur quand il suggère et fait confiance au spectateur.
On peut aussi penser que Cooper n'était pas l'acteur idéal pour refléter la personnalité et la volonté de Mann, au contraire de Stewart.
Donc si sur un plan purement technique, Mann est toujours un crack, c'est dans son rapport au récit qu'il a changé sa manière de faire sur
L'Homme de l'Ouest et vous l'aurez compris, je n'aime pas.
(5/10)