SITTING BULL (vers 1831-1890)

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DEMERVAL
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SITTING BULL (vers 1831-1890)

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Sitting Bull naquit Húŋkešni (ou "Slow") ou Jumping Badger vers 1831 sur une terre plus tard incluse dans le Territoire du Dakota. En 2007, son arrière-petit-fils affirma que la tradition orale familiale plaçait la naissance de Sitting Bull le long de la rivière Yellowstone, au sud d’actuellement Miles City, Montana. A la naissance, on l’appela Jumping Badger, et surnommé Hunkesi, ou "Slow," (lent) à cause de sa nature prudente et tranquille. Quand le garçon eut 14 ans, il accompagna un groupe de guerriers Lakota (qui comprenait son père et son oncle Four Horns) dans un raid destiné à saisir des chevaux dans un campement de guerriers Crow. Jumping Badger se comporta bravement en chevauchant en tête et en prenant le dessus sur un guerrier Crow surpris, fait dont les autres Lakotas furent les témoins. De retour au camp, son père fit une fête de célébration lors de laquelle il donna son propre nom à son fils. Le nom, Tȟatȟáŋka Íyotake, qui signifie en langage Lakota "Buffalo Bull Who Sits Down" (Le Bison Mâle qui s’asseoit), devait plus tard être abrégé en "Sitting Bull". Par la suite, le père de Sitting Bull prit le nom de Jumping Bull. Lors de cette cérémonie effectuée devant toute la tribu, le père de Sitting Bull présenta son fils arborant une plume d’aigle dans les cheveux, un cheval de guerrier et un bouclier en peau de bison durcie, tout cela pour marquer le passage de son fils à l’âge adulte d’un guerrier Lakota.
Durant la Guerre des Sioux de 1862, à laquelle le peuple de Sitting Bull ne prit pas part, plusieurs bandes de Dakotas de l’est tuèrent entre 300 et 800 colons et soldats dans le centre-sud du Minnesota pour protester contre le mauvais traitement infligé par le gouvernement et dans une tentative de chasser les blancs. Bien que compromis dans la Guerre Civile Américaine, l’armée des Etats-Unis répliqua en 1863 et 1864, même contre les bandes non impliquées dans les hostilités. En 1864, deux brigades d’environ 2200 soldats sous les ordres du Brigadier General Alfred Sully attaquèrent un village. Les défenseurs étaient conduits par Sitting Bull, Gall et Inkpaduta. Les Lakota et les Dakota furent chassés mais les escarmouches continuèrent jusqu’août.
En septembre, Sitting Bull et environ une centaine de Hunkpapa Lakota rencontrèrent un petit détachement près d’un endroit qui est maintenant Marmarth, Dakota du Nord. Les soldats avaient été laissés en arrière par une caravane de chariots commandée par le capitaine James L. Fisk pour effectuer quelques repérages pour un éventuel changement d’itinéraire. Quand il lança l’attaque, Sitting Bull fut touché au côté gauche par un soldat. La balle ressortit par la région lombaire du dos et la blessure ne fut pas sérieuse.
De 1866 à 1868, Red Cloud en tant que leader des Oglala Lakota lutta contre les forces américaines, en attaquant leurs forts pour essayer de garder le contrôle du Comté de la Rivière Powder au Montana. Pour le soutenir, Sitting Bull mena de nombreuses attaques contre Fort Berthold, Fort Stevenson et Fort Buford et leurs environs de 1865 à 1868. Sitting Bull mena aussi des attaques de guérilla contre les émigrants et les forts plus petits tout au long de la région inférieure de la rivière Missouri.
Au début 1868, le gouvernement américain désira une issue pacifique à la Guerre de Red Cloud. Il accepta les demandes de Red Cloud d’abandon des forts US de Phil Kearny et C.F. Smith. Gall de la tribu des Hunkpapa (parmi les autres représentants des Hunkpapa, des Blackfeet et des Yankton Dakota) signa une mouture du Traité de Fort Laramie le 2 juillet 1868 à Fort Rice (près de Bismarck, Dakota du Nord). Sitting Bull n’accepta pas le traité. Il dit au missionnaire Jésuite, Pierre Jean De Smet, qui le cherchait de la part du gouvernement : "Je souhaite à tous de savoir que je ne propose pas de vendre une quelconque part de mon pays." Il continua ses attaques subites sur les forts sur le Missouri inférieur tout au long des années 1860 et au début des années 1870.
Les événements de 1866 à 1868 marquent un période historiquement discutée de la vie de Sitting Bull. Selon l’historien Stanley Vestal, qui dirigea des interviews avec des Hunkpapa survivants en 1930, Sitting Bull fut nommé "Chef Suprême de Toute la Nation Sioux" à cette époque. Plus tard les historiens et les ethnologues ont réfuté ce concept d’autorité car la société Lakota était très décentralisée. Les bandes Lakota et leurs ainés prenaient des décisions individuelles, dont celles relatives à la conduite de la guerre.
La bande des Hunkpapa de Sitting Bull continua à attaquer les migrants et les forts à la fin des années 1860. Quand, en 1871, la Northern Pacific Railway effectua un sondage à travers les plaines du nord, directement à travers les terres des Hunkpapa, elle rencontra une rude résistance des Lakotas. Les mêmes responsables de la compagnie de chemins de fer retournèrent l’année suivante accompagnés par des troupes fédérales. Sitting Bull et les Hunkpapa attaquèrent l’équipe d’arpentage, qui fut obligée de faire demi-tour. En 1873, l’accompagnement militaire pour les arpenteurs fut augmenté mais les forces de Sitting Bull résistèrent "plus vigoureusement." La crise bancaire de mai 1873 força les actionnaires de la Northern Pacific Railway (tels que Jay Cooke) à la banqueroute. Cela mit fin à la construction duchemin de fer à travers le territoire des Lakota, Dakota et Nakota.
Après la découverte de l’or en 1848 dans la Sierra Nevada et les gains dramatiques qui en découlèrent pour de nouvelles fortunes, d’autres hommes s’intéressèrent au potentiel des mines d’or des Black Hills. En 1874, le Lieutenant Col.onel George Armstrong Custer conduisit une expédition militaire à partir de Fort Abraham Lincoln près de Bismarck, pour explorer les Black Hills à la recherche d’or et pour trouver un lieu adéquat pour y installer un fort militaire. L’annonce de Custer de la découverte de l’or dans les Black Hills lança la Ruée vers l’Or des Black Hills. Les tensions s’accrurent entre les Lakota et les blancs cherchant à s’implanter dans les Black Hills.
Bien que Sitting Bull n’attaqua pas l’expédition de Custer en 1874, le gouvernement US subissait de plus en plus la pression des citoyens pour ouvrir les Black Hills à l’exploration minière et à la colonisation. Ayant échoué à négocier une vente ou une location des Black Hills, le gouvernement de Washington devait trouver un moyen autour de la promesse faite aux Sioux de protéger leurs terres comme spécifié dans le Traité de Fort Laramie de 1868. Il avait été alarmé sur les déprédations des Sioux (encouragées par Sitting Bull). En novembre 1875, le Président Grant ordonna à toutes les bandes de Sioux en dehors de la Grande Réserve Sioux d’intégrer ladite réserve, sachant très bien qu’elles n’accepteraient pas. Le 1er février 1876, le Département de l’Intérieur certifia comme "hostiles" ces bandes qui continuaient à vivre hors de la réserve. Cette certification permettait aux militaires de poursuivre Sitting Bull et les autres bandes de Lakota devenues "hostiles".
Sur la base de rapports tribaux oraux, l’historienne Margot Liberty théorise que de nombreuses bandes Lakota s’étaient allièes avec les Cheyennes durant les Guerres Indiennes parce qu’ils pensaient que l’autre nation était attaquée par les Etats-Unis. Forte de cette allégation, elle suggère que la guerre majeure aurait dû être appelée "The Great Cheyenne War". Depuis 1860, les Cheyenne du Nord avaient mené plusieurs batailles dans les Plaines Indiennes. Avant 1876, l’armée américaine avait détruit plusieurs campements Cheyenne, plus que ceux des autres nations.
D’autres historiens, comme Robert M. Utley et Jerome Greene, utilisèrent aussi les témoignages oraux Lakota, mais avaient conclu que la coalition Lakota, dont Sitting Bull était le chef apparent, était la cible primaire de la campagne de pacification du gouvernement fédéral.
Durant la période 1868–1876, Sitting Bull devint le plus important leader politique des Indiens d’Amérique. Après le Traité de Fort Laramie (1868) et la création de la Grande Réserve Sioux, de nombreux guerriers Sioux traditionnels, tels que Red Cloud de la tribu des Oglala et Spotted Tail de la tribu des Brulé, déménagèrent pour résider de manière permanente dans les réserves. Ils dépendaient fortement des agences Indiennes pour leur subsistance. Beaucoup d’autres chefs, dont des membres de la bande des Hunkpapa de Sitting Bull comme Gall, vivaient temporairement avec les agences. Ils avaient par moment besoin de vivres quand les empiètements blancs et la réduction des troupeaux de bisons amenuisaient leurs ressources et mettaient en danger l’Indépendance Indienne.
En 1875, les Cheyennes du Nord, les Hunkpapa, les Oglala, les Sans Arc et les Minneconjou campèrent ensemble pour une Danse du Soleil, avec les deux hommes-médecines des Cheyenne, White Bull et Ice et Sitting Bull en association. Cette alliance cérémoniale précéda leur combat commun en 1876. Sitting Bull eut une révélation majeure.
Au moment culminant, "Sitting Bull entonna, 'Le Grand Esprit nous a donnés nos ennemis. Nous allons les détruire. Nous ne savons pas qui ils sont. Ils sont peut-être des soldats.' Ice observa également, 'Personne alors ne savait qui étaient les ennemis– de quelle tribu.'...Ils devaient rapidement trouver."(Utley 1992: 122–24)
Le refus de Sitting Bull d’adopter toute forme de dépendance provenant du gouvernement US signifiait qu’à certains moments, lui et sa petite bande de guerriers vivaient isolés dans les Plaines. Quand les Indiens étaient menacés par les Etats-Unis, de nombreux membres de diverses bandes Sioux et d’autres tribus, tels que les Cheyenne du Nord, rejoignaient le campement de Sitting Bull. Sa réputation pour "homme-médecine" se développa alors qu’il continuait à échapper aux Américano-Européens.
Après l’ultimatum du 1er janvier 1876, quand l’armée américaine commença à pourchasser comme hostiles ces Sioux et autres Indiens vivant en dehors de la Réserve, les Indiens se réunirent au campement de Sitting Bull. Il prit une part active à encourager l’"unité du camp". Il envoya des éclaireurs auprès des Réserves pour recruter des guerriers et dit aux Hunkpapa de partager leurs vivres avec ces Indiens qui les avaient rejoints. Sitting Bull lui-même partagea ses provisions avec la tribu des Cheyennes du Nord de Wooden Leg. Ils avaient été appauvris par l’attaque du Capitaine Reynold du 17 mars 1876 et s’étaient réfugiés au campement de Sitting Bull en toute sécurité.
Au cours de la première moitié de 1876, le campement de Sitting Bull s’accrut continuellement au fur et à mesure camp que les Indiens affluaient en nombres en toute sécurité. Son leadership avait attiré les guerriers et leurs familles, créant un village étendu estimé à plus de 10 000 personnes. Le Lieutenant -Colonel Custer traversa ce grand campement le 25 juin 1876. Sitting Bull n’endossa pas directement un rôle militaire dans la bataille qui allait s’engager ; à la place, il agit en leader spirituel. Une semaine avant l’attaque, il avait fait la Danse du Soleil, au cours de laquelle il jeûna et sacrifia plus de 100 pièces de viandes de ses propres mains.
L’avant-garde du 7ème de cavalerie de Custer attaqua les tribus Cheyenne et Lakota dans leur campement sur la rivière Little Big Horn River (connue des Lakotas sous le vocable de Greasy Grass River) le 25 juin 1876. L’armée américaine ne se rendit pas compte de l’ampleur du campement. Plus de 2 000 guerriers Indiens avaient quitté leurs réserves pour suivre Sitting Bull. Inspirés par la vision de Sitting Bull de soldats américains tués en pénétrant dans le campement, les Cheyenne et les Lakota se rebiffèrent. Les troupes de Custer largement minoritaires perdirent rapidement pied et furent obligées de battre en retraite. Les tribus lancèrent une contre-attaque contre les soldats sur la rive à proximité pour finalement les anéantir.
Les célébrations de la victoire Indienne furent éphémères. Le choc public, l’outrage reçu par la défaite et la mort de Custer et la connaissance du gouvernement des Sioux restants, amenèrent l’envoi dans la région de milliers de soldats supplémentaires. Durant l’année qui suivit, les nouvelles forces militaires américaines poursuivirent les Lakota, forçant ainsi de nombreux Indiens à se rendre. Sitting Bull refusa de se rendre et en mai 1877 conduisit sa bande au-delà de la frontière dans le Territoire du Nord-Ouest, Canada. Il demeura en exil pendant quatre ans près de Wood Mountain, refusant un pardon et une chance de revenir. En traversant la frontière pour entrer sur le territoire Canadien, Sitting Bull rencontra la police montée de la région. Durant cette rencontre, James Morrow Walsh, commandant de la Police Montée du Nord-Ouest expliqua à Sitting Bull que les Lakota étaient maintenant sur territoire britannique et devaient obéir à la loi Britannique. Walsh souligna qu’il appliquait la loi de manière équitable et que chaque personne avait droit à la justice. Walsh devint un avocat pour Sitting Bull et les deux restèrent de bons amis pour le reste de leurs vies.
Au Canada, Sitting Bull rencontra aussi Crowfoot, qui était le leader des Blackfeet, de longue date de puissants ennemis des Lakota et des Cheyenne. Sitting Bull espéra faire la paix avec les Blackfeet et Crowfoot. En tant qu’avocat de la paix lui-même, Crowfoot accepta impatiemment de fumer le calumet de la paix proposé. Sitting Bull fut si impressionné par Crowfoot qu’il nomma un de ses fils en son honneur. Sitting Bull et son peuple restèrent au Canada pendant quatre ans. A cause de la taille plus restreinte des troupeaux de bisons au Canada, Sitting Bull et ses hommes eurent du mal à trouver assez de viande pour nourrir son peuple affamé. La présence de Sitting Bull dans le pays aviva les tensions entre les gouvernements canadiens et américains. Avant de quitter le Canada, Sitting Bull rendit visite une dernière fois à Walsh et lui laissa une coiffe en souvenir.
La faim et le désespoir obligèrent finalement Sitting Bull et 186 personnes de sa famille et suiveurs à retourner aux Etats-Unis et se rendre le 19 juillet 1881. Sitting Bull fit remettre sa carabine Winchester lever-action au Major David H. Brotherton, commandant du Fort Buford, par son jeune fils Crow Foot. Sitting Bull dit à Brotherton, "Je souhaite que l’on se rappelle que je fus le dernier homme de ma tribu à remettre mon fusil." Pour les Oglala Lakotas, Dakotas et Nakotas, "de remettre mon fusil" dans ce contexte signifiait "Nous avons tué assez d’hommes blancs avec vos propres fusils aussi je vous le rends, pour que Tunkasila Wakantanka (Grand-père Grand Mystère) puisse utiliser un moyen différent pour terrasser l’homme blanc." Au cours d’une cérémonie organisée le jour suivant dans le parloir des Quartiers Généraux de l’Officier Commandant, il dit aux quatre soldats, 20 guerriers et autres invités dans la petite salle, qu’il souhaitait considérer les soldats et la race blanche comme des amis mais qu’il voulait savoir qui enseignerait à son fils les nouveaux chemins du monde. Deux semaines plus tard, après avoir attendu en vain d’autres membres de sa tribu en provenance du Canada, Sitting Bull et sa bande furent transférés au Fort Yates, le poste militaire adjacent à la Standing Rock Agency. Cette réserve enjambe l’actuelle frontière entre le Dakota du Nord et le Dakota du Sud.
Sitting Bull et sa bande de 186 personnes furent gardés à l’écart des autres Hunkpapa rassemblés à l’agence. Les officiels de l’Armée craignaient qu’il ne fomente des troubles parmi les bandes du nord qui s’étaient récemment rendues. Le 26 août 1881, il reçut la visite de l’agent recenseur William T. Selwyn, qui dénombra 12 personnes dans la famille proche du leader Hunkpapa. 41 familles, pour un total de 195 personnes, furent enregistrées dans la bande de Sitting Bull.
Les militaires décidèrent de transférer Sitting Bull et sa bande au Fort Randall pour être gardés comme prisonniers de guerre. Chargés dans un bateau à vapeur, la bande de 172 personnes fut envoyée en descendant la rivière Missouri au Fort Randall (à présent près de Pickstown, Dakota du Sud) à la frontière sud de l’Etat. Là ils restèrent pendant les 20 mois qui suivirent. Ils furent autorisés à retourner vers le nord à la Standing Rock Agency en mai 1883.
En 1883, des rumeurs rapportèrent que Sitting Bull avait été baptisé dans la religion catholique. James McLaughlin, un agent Indien de la Standing Rock Agency, démentit ces rapports, en disant "Le baptême rapporté de Sitting-Bull est erroné. Il n’y a pas à ma connaissance de projet d’une telle cérémonie."
En 1884 le promoteur de spectacles Alvaren Allen demanda à l’agent James McLaughlin d’autoriser Sitting Bull à participer à des tournées au Canada et au Nord des Etats-Unis. Le spectacle était intitulé le "Sitting Bull Connection." Ce fut durant cette tournée que Sitting Bull rencontra Annie Oakley au Minnesota. Il fut si impressionné par les aptitudes d’Annie avec les armes à feu qu’il offrit 65 dollars (soit 1 850 dollars de nos jours) à un photographe pour qu’il les photographie ensemble. L’admiration et le respect étaient mutuels. Annie Oakley affirma que Sitting Bull avait fait d’elle un animal de compagnie. En observant Annie Oakley, le respect de Sitting Bull pour la jeune tireuse d’élite grandit. Annie Oakley était très modeste au niveau de ses tenues, profondément respectueuse des autres, et avait une remarquable présence pour une femme qui ne mesurait qu’1m52. Sitting Bull pensa qu’elle était "dotée" de moyens surnaturels pour pouvoir tirer avec autant de précision des deux mains. En résultat de cette estime, il l’"adopta" symboliquement comme sa fille en 1884. Il la prénomma "Little Sure Shot" – un nom qu’Annie Oakley utilisera souvent tout au long de sa carrière.
En 1885, Sitting Bull fut autorisé à quitter la réserve pour rejoindre le Buffalo Bill’s Wild West de Buffalo Bill Cody. Il gagna environ 50 dollars par semaine (équivalent à 1 423 dollars de nos jours) pour chevaucher une fois dans l’arène, où il était une populaire attraction. Bien que des rumeurs circulèrent qu’il maudissait les spectateurs dans sa langue natale durant le spectacle, l’historien Utley affirme que tel ne fut pas le cas. Les historiens ont rapporté que Sitting Bull donna des discours au sujet de son désir de voir les jeunes recevoir une éducation et de voir les blancs et les Sioux se réconcilier. L’historien Edward Lazarus écrivit que Sitting Bull maudit apparemment les spectateurs à Lakota en1884, durant un propos d’ouverture célébrant l’achèvement de la Northern Pacific Railway.
Sitting Bull demeura dans le spectacle pendant quatre mois avant de retourner chez lui. Durant cette période, les spectateurs le considérèrent comme une célébrité et romancèrent sa vie de guerrier. Il gagna une petite fortune en monnayant sa signature et sa photo, bien qu’il donna souvent son argent aux sans-abris et mendiants.
Sitting Bull retourna à la Standing Rock Agency après avoir travaillé au sein du Buffalo Bill's Wild West show. La tension entre Sitting Bull et l’agent McLaughlin s’accrut et la méfiance entre les deux hommes grandissait quel que soit le sujet tel la partition et la vente de portions de la Grande Réserve Sioux. Durant cette période, en 1889, l’activiste des Droits des Indiens, Caroline Weldon de Brooklyn, New York, membre de la National Indian Defense Association "NIDA", parvint auprès de Sitting Bull et devint sa porte-parole, sa secrétaire, son interprète et son avocat. Elle le rejoignit avec son jeune fils Christy dans son camp de Grand River, partageant avec lui et sa famille gîte et couvert. En 1889, au cours d’un hiver rude et une longue sécheresse impactant la Réserve Sioux, un Indien Paiute appelé Wovoka répandit un mouvement religieux du Nevada aux Plaines de l’est, mouvement qui prêchait une résurrection de l’Indien. Ce mouvement fut connu sous le nom de "Mouvement de la Danse des Esprits", parce qu’il demandait aux Indiens de danser et chanter pour ressusciter les parents défunts et demander le retour du bison. La danse comprenait des chemises censées arrêter les balles. Quand le mouvement atteignit Standing Rock, Sitting Bull autorisa les danseurs à se réunir dans son camp. Bien qu’il n’apparut pas en personne pour participer à la danse, il fut perçu comme une pièce maîtresse. L’alarme s’étendit à toutes les colonisations blanches des environs.
En 1890, James McLaughlin, l’Agent Indien du Fort Yates en poste à la Standing Rock Agency, craignit que le leader Lakota ne s’enfuisse de la Réserve avec les pratiqants de la Danse des Esprits, aussi il ordonna à la police de l’arrêter. Le 14 décembre 1890, McLaughlin dépêcha une lettre au Lt. Henry Bullhead, un policier Indien de l’Agence, qui lui donnait des instructions et un plan pour capturer Sitting Bull. Le plan fixait l’arrestation à l’aube du 15 décembre, et préconisait l’utilisation d’une carriole légère pour faciliter l’enlèvement avant que ses partisans puissent le rejoindre. Bullhead décida de ne pas utiliser ladite carriole. Il avait l’intention de faire en sorte que les officiers de police obligent Sitting Bull à monter un cheval immédiatement après l’arrestation.
Vers 5h30 le 15 décembre, 39 officiers de police et quatre volontaires approchèrent la maison de Sitting Bull. Ils encerclèrent la maison, frappèrent et entrèrent. Le Lieutenant Bullhead dit à Sitting Bull qu’il était sous mandat d’arrêt et le conduisit à l’extérieur. Sitting Bull et son épouse s’opposèrent bruyamment pendant un moment, le camp se réveilla et les hommes convergèrent vers la maison. Alors que le Lieutenant Bullhead ordonnait à Sitting Bull de monter à cheval, il lui dit que l’agent des Affaires Indiennes voulait voir le chef, puis qu’il pourrait retourner chez lui. Quand Sitting Bull refusa d’obéir, la police utilisa la force. Les Sioux dans le village devinrent enragés.. Catch-the-Bear, un Lakota, épaula son fusil et fit feu sur le Lieutenant Bullhead, qui répliqua en déchargeant son révolver dans la poitrine de Sitting Bull. Un autre officier de police, Red Tomahawk, tira une balle dans la tête de Sitting Bull et ce dernier s’effondra au sol. Il décéda entre 12 et 13h00.
Un combat au corps à corps éclata, et en quelques minutes plusieurs hommes étaient morts. Les Lakota tuèrent immédiatement six policiers et deux supplémentaires tombèrent peu de temps après, dont le Lieutenant Bullhead. La police tua Sitting Bull et sept de ses soutiens présents ainsi que deux chevaux.
Le corps de Sitting Bull fut emmené au Fort Yates, où il fut placé dans un cercueil (fabriqué par le charpentier de l’Armée) et enterré. Un monument fut installé pour marquer le site de l’enterrement après que ses restes furent apparemment emmenés au Dakota du Sud.
En 1953 les membres de la famille Lakota exhumèrent ce qui sont censés être les restes de Sitting Bull, les transportèrent pour les réensevelir près de Mobridge, Dakota du Sud, son lieu de naissance. Un monument à son honneur y fut érigé.
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lasso
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Re: SITTING BULL (vers 1831-1990)

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Le Gaucher83
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Re: SITTING BULL (vers 1831-1890)

Message par Le Gaucher83 »

La biographie consacrée à Sitting Bull écrite par Farid Ameur va sortir en poche au mois de juin. icongc1

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Billy Clanton : T'es tellement saoul que tu tiens à peine ton arme. J'parie qu'imbibé comme t'es, tu m'vois double.
Doc Holliday : Mais j'ai deux colts, alors je t'aurai tous les deux.
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