En 1911, 524 westerns courts et 1 long-métrage ont été recensés :

Thomas Harper Ince est né dans une famille d'acteurs et à 15 ans fait ses débuts à Broadway,
où il se produit dans des petits rôles comme acteur, chanteur et danseur, il y joue dans une
pièce avec un acteur déjà connu, William S. Hart.Il créera une compagnie théâtrale nommée
Thomas H. Ince and His Comedians, qui fut malheureusement un échec.
En 1910, Ince travaille d'abord comme acteur au cinéma pour la BiographCompany où il fit
la connaissance de Griffith.Cependant Ince est rapidement attiré par la mise en scène mais
voyant qu’il ne pouvait y réaliser de films, il se tourne la même année vers la Independent
Motion Picture fondée par Carl Laemmle. Là, il est toujours acteur, on ne lui confie pas encore
le statut de directeur. Son jour de chance arrive lorsqu'un réalisateur tombe malade, il convainc
Laemmle de le prendre à l’essai. Il retravaille le scénario du film en cours qui lui semblait trop
simple et le boucle et en un temps record.
Carl Laemmle est impressionné et l'envoies en expédition à Cuba avec 70 personnes, il est chargé
de diriger le film avec Mary Pickford et Owen Moore, qui s’étaient mariés en secret. Nonobstant,
cette expédition subit de telles mésaventures qu'Ince en sortira malheureux.
Sa préférence va au genre western et l'un de ses thèmes de prédilection est la guerre civile.
Il part s'installer à Edendale et rompt au bout d'un an avec Laemmle.
Il débute en 1911sa collaboration avec la Bison dans le but de tourner des westerns.

En 1912 Ince construit à Santa Inez Canyon son premier studio de cinéma, plus connu sous le
nom d'Inceville. « On y construisit un vaste studio, des plateaux, des décors en plein air, des
bureaux et des maisonnettes pour les membres de la troupe, les cowboys et les Indiens ».
Il engage la troupe 101 Ranch and Wild West Show originaire de l'Oklahoma. Leur arrivée
par le train, est spectaculaire : "300 cowboys et cowgirls, 600 chevaux, bovins et autres animaux,
plus une tribu de 200 Sioux qui installent leurs tipis sur la propriété." Ils s'appelleront désormais
The Bison-101 Ranch Co et se spécialiseront dans la production de westerns.

En 1913 Ince produit The Battle of Gettysburg d'une longueur de 5 bobines.
Cette année Ince se consacre à la production et confie la réalisation à Francis Ford et son frère John,
Jack Conway, William Desmond Taylor, Reginald Barker, Fred Niblo, Henry King et Frank Borzage.
En 1914 il produit le premier des westerns de son ami William S. Hart, The Bergain (Le
serment de Rio Jim) dirigé par Reginald Barker. Deux ans plus tard il produira ce qu’on considère comme
le premier grand western, The Aryen (Pour sauver sa race).
En 1915 il fonde la The Triangle Motion Picture Company avec D.W. Grifitth et Mack Sennett. En 1918
vend ses actions à Griffith et Sennett.
Ince est mort dans le yacht de Randolph Hearst dans des circonstances qui ont fait couler beaucoup
d'encre à l'âge de 44 ans.
Thomas Harper Ince est considéré comme le « père » du genre western lui donnant ses lettres de noblesse.
« Il a eu le mérite inestimable de conduire le cinéma vers les grandes espaces, d’anoblir le film d’action
et de doter le cinéma américain d’un genre de création qui demeure sa gloire » Charles Ford.

_______________________________________________
The Stampede
_______________________________________________
Film considéré perdu.
Fiche technique :
Réalisateur : Thomas H. Ince
Scénario : Thomas H. Ince
Production : Independent Moving Pictures (Carl Laemmle)
Durée : 305 mètres (1 bobine)
Distribution :
Mary Pickford : Nello, la fille du bandit
Owen Moore : le fils du rancher


_______________________________________________
An Indian Martyr
_______________________________________________
Film probablement perdu.
Fiche technique :
Réalisateur : Thomas H. Ince
Production : Bison Motion Pictures
Durée : 10 minutes – 300 mètres (1 bobine)
Distribution :
Francis Ford

Little Dove’s Romance
______________________________________________
Fiche technique :
Réalisateur : Fred J. Balshofer
Production : Bison Motion Pictures (Thomas H. Ince)
Durée : 300 mètres (1 bobine)
Lieu de tournage : Big Bear Valley, San Bernardino National Forest, Californie.

Princess Red Wing : Little Dove
Charles Inslee : Burns
J. Barney Sherry
James Young Deer





Photo : One Reel a Week. Fred J. Balshofer et Arthur C. Miller.
Deux westerns de David W. Griffith :
_______________________________________________
In the Days of ’49
_______________________________________________
« Après que Bill ait trouvé un filon d'or il fait venir Edith, sa femme. Elle voyage en compagnie de
Jack, un vieil ami de Bill et flirte avec lui. Une fois au camp minier, Edith et Jack continuent à se
rencontrer secrètement, et projettent de partir ensemble. Bill se confie à Jack, lui avouant qu' Edith
a changé et se demande bien pourquoi.. Jack alors comprend que l'amour de Bill envers Edith est plus
sincère que le sien, et il quitte le camp. » IMDb.
Film probablement perdu
Fiche Technique :
Réalisateur : D. W. Griffith
Scénario : Maie B. Havey
Image G.W. Bitzer
Production : Biograph Company
Durée : 17 minutes – 315 mètres (1 bobine)
Lieu de tournage : Eaton Canyon, Angeles National Forest, Californie.
Distribution :
Goerge Nichols : Bill Weston
Claire McDowell : Edith Weston
Dell Henderson : Handsome Jack
Dorothy West : Ami d'Edith
Alfred Paget : Ami de Jack
Charles West :
______________________________________________
Fighting Blood
______________________________________________
"Richard Tuttle sauve son père, attaqué par les indiens et se réconcilie avec lui". Patrick Brion.
Regardez le film sur le site Internet Archives : https://archive.org/details/FightingBlood
Fiche technique :
Réalisateur : D. W. Griffith
Scénario : Zane Grey
Image : G. W. Bitzer (Caméra Pathé)
Production : Biograph Company
Durée : 18 minutes, 322 mètres (1 bobine)
Lieu de tournage : Lookhout Mountain, Sierra Madre. San Fernando, Californie.
Distribution :
George Nicholls : Le vieux soldat
Kate Bruce : Femme du vieux soldat
Robert Harron : Fils du vieux soldat
Florence Labadie : Fiancée du fils
Francis J. Grandon : Père de la fiancée
Lionel Barrymore



Robert Harron et Lionel Barrymore :



Robert Harron :

______________________________________________
Raoul Walsh sur David Wark Griffith :
D.W. Griffith était un génie, un homme tranquille, presque timide, jusqu'au moment ou il prenait
un mégaphone. Il nommait chaque membre masculin de la compagnie «Mister» et décourageait
la familiarité. Certains de ses biographes l'ont accusé d’avoir été arrogant et injuste, d’être
«M. Inabordable ». Je l'ai toujours trouvé prêt à écouter les opinions, et il était le premier
à offrir son aide quand quelqu’un avait des ennuis. Chaque fois que je le pouvais, j'observais sa
façon de diriger, et essayais de me souvenir de tous ces faits et et gestes. Peu de gens ont
la chance d'avoir un génie comme professeur et gratuitement de surcroit. Tout ce que je devais
faire était de garder les yeux et les oreilles bien ouverts.
Plus tard, quand je suis devenu un réalisateur moi-même, j'ai exploité l'enseignement
reçu par ce maître. Cabanne et les autres réalisateurs artistiques étaient tous compétents,
mais aucun d'entre eux n'avait la touche et le sens superbe du dramatique qui étaient évidents
dans tout ce que Griffith faisait. Lorsqu'il a produit et dirigé personnellement :
Naissance d'une nation, le monde a acclamé son art et lui a rendu un hommage tardif.
Ce spectacle a changé l'histoire du cinéma et pour la première fois l’a mis à égalité avec les
autres formes d'art. Raoul Walsh dans Each Man In His Time.
"Faites rire, faites pleurer, mais surtout faites penser".
D. W. Griffith
Allan Dwan a fait des études d'ingénieur. Employé chez Cooper Hewitt où, il "aide à développer le tube
fluorescent à vapeur de mercure". Lors d'une installation pour un client George K. Spoor de
l'Essanay l'a approché lui demandant de concevoir un type d'éclairage pouvant servir dans un studio
de photographie.
Ce que fit Allan, mais très vite, attiré par le cinéma, il propose des histoires qu’il avait déjà écrites.
Selon Kevin Brownlow, Dwan a dirigé plus de 1400 films, entre 1911 et 1961.
C'est Dwan et non Griffith qui a conçu en (1916) la célèbre grue utilisée dans Intolérance. (1916).
C'est lui aussi qui a été le pionnier dans l'utilisation du chariot de travelling.
Il était le réalisateur préféré de Gloria Swanson, avec qui a travaillé dès 1916.
Il a dirigé Mary Pickford, Douglas Fairbanks, Lilian Gish, etc.

Photo: Mary Pickford Foundation.
Cette année Allan Dwan s’essaye à la réalisation de films écoutons-le raconter ses débuts :
Quand une partie des dirigeants de d’Essanay, quittèrent le studio, pour former l’American Film Company
Ils m'offrirent un salaire trois fois supérieur pour les suivre, toujours comme responsable des scénarios.
Ce que je fis.
On m’envoya en Californie, car il y avait là-bas une succursale qui était supposée faire des
films, mais on n’en voyait jamais les résultats.
J’ai fait des recherches dans tout Los Angeles. Hollywood n’existait pas encore, Il n’y avait aucun studio.
Après avoir exploré et demandé partout, j’ai finalement trouvé la compagnie à San Juan Capistrano.
Ils étaient entassés dans un petit hôtel, attendant que leur metteur en scène se décide à revenir, sobre,
espéraient-ils de Los Angeles. J’ai immédiatement télégraphié à Chicago en suggérant de disperser l’équipe,
faute de metteur en scène.
La réponse arriva très vite : « Vous êtes le metteur en scène. » Ce fut un choc, mais j’appelais tous les
acteurs. J. Warren Kerrigan était leur chef, et je leur dit : « Soit Je suis votre metteur en scène, soit vous
n’avez plus de travail. » Ils répondirent tous en cœur : « Vous êtes le meilleur metteur en scène que nous
ayons jamais eu. » Je leur ai alors demandé : « Qu’est-ce que je dois faire ? » Ils me répondirent : « Venez
avec nous. » Ils me désignèrent une chaise et un porte-voix, et me dirent : « Maintenant faites attention.
Vous devez apprendre trois mots : vous devez être capable de dire camera et action. Puis, une fois que
vous avez obtenu ce que vous voulez, vous criez Cut. Alors je me suis entraîné, et à la fin, j’arrivais à
dire trois mots avec autorité.
J’étais devenu un metteur en scène.
Allan Dwan dans Un Siècle de Cinéma de Tay Garnett.
Voir la biographie d'Allan Dwan rédigé par Cole Armin :
http://biographie.westernmovies.fr/real ... aphie.html
Cette année donc Allan Dwan tourna à San Juan Capistrano deux de ses premiers courts métrages :
Branding A Bad Man et Western Dream, couplés dans une seule bobine :
______________________________________________
Branding a Bad Man
______________________________________________
Film probablement perdu.
Fiche technique :
Réalisateur : Allan Dwan
Production : American Film Manufacturing Company
Durée : 150 mètres (Split-reel)
Distribution :
J. Warren Kerrigan
Pauline Bush
Jack Richardson



_______________________________________________
Western Dream
_______________________________________________
Film probablement perdu.
Fiche technique :
Réalisateur : Allan Dwan
Production : American Film Manufacturing Company
Durée : 150 mètres (Split-reel)
Distribution :
J. Warren Kerrigan
Pauline Bush
Jack Richardson
Malgré son inexpérience du métier Allan Dwan dirige cette année 1911 plus de 80 courts, d’abord à
Lakeside, puis à la Mesa, San Diego, Californie.
Voici 10 titres de cette année et toujours avec les mêmes acteurs, J. Warren Kerrigan,
Pauline Bush et Jack Richardson :
Auntie and the cowboys
A Trooper’s heart
The man hunt
The ranch tenor
The sheepman’s daughter
The sheriff’s sisters
The way of the West
The western doctor’s peril
The whitch of the range
The white red man
__________________________________________________
Divers :
Décès de du chef comanche Quanah Parker dans le Oklahoma.
"Texas" Jack Vermillon, membre de la célèbre Earp Vendetta Ride meurt par noyade
dans le lac Michigan à Chicago.