Messagepar Yosemite » 26 mars 2017 23:41
Vu ce soir avec deux cowboys du forum. En petite âme sensible que je suis, j'ai fermé les yeux un bon nombre de fois tant les images sont insoutenables.
Personnellement, ce que j'attends du cinéma n'est pas qu'on me montre mais qu'on me raconte une histoire et même si de tels actes ont forcément essaimé l'histoire et donc celle de l'Ouest, il me semble n'y avoir aucun intérêt à enchaîner ainsi les coups, les tortures, les actes de barbaries en tout genre (je n'achèterai certainement pas le dévédé pour le revoir mais il me semble que même la caméra se fait tacher de rouge lors d'un plan à ras le sol où un type se fait tirer dessus).
Et puis finalement, la violence, c'est comme tout... on s'y fait. Sur la fin, le côté complètement cinglé du pasteur, ses tendances incestueuses et son goût pour frapper dames et demoiselles a presque fini par me faire marrer. Un côté guignol sans doute, le comique des coup de bâtons qui font rire les enfants.
Par ailleurs, les mouvements de caméras sont réussis et très impressionnants, les décors sont superbes, les acteurs sont très biens (une réserve toutefois sur Guy Pearce qui a quand même un peu de mal à maintenir la mayonnaise de son personnage psychotique complètement invraisemblable).
Pas convaincu en revanche par le déséquencement de la narration qui fait figure de procédé somme toute assez vain pour nous faire plonger dans la genèse de cette histoire. Une des saisons ou plutôt un des livres (ceux qui n'ont pas encore vu le film comprendront pourquoi ce terme) ne m'a semblé servir à peu près à rien...il s'agit de celui où la jeune Liz héberge deux types dans sa porcherie.
Deux heures après la fin du film, j'ai beau me remémorer l’histoire, je me demande encore ce que cela aurait ôté au film de supprimer cette partie.
Là où, à mon avis, The Homesman narrait un épisode douloureux de l'histoire de l'Ouest avec retenue pudeur et réussite, Brimstone passe totalement à côté de ce qui aurait pu être également une illustration tout à fait novatrice du rôle néfaste voire maléfique de prévaricateurs qui, n'en doutons pas, ont certainement eu leur rôle dans la conqûête de l'Ouest.
Pour ce faire, il aurait me semble-t-il, bien mieux valu miser sur les schémas psychiques que viscéraux.
C'est un parti pris après tout, de la part de Martin Koolhoven tout autant que de mézigue.
Un film très décevant en fin de compte.
Yo.