J.E.B. STUART (1833-1864)

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DEMERVAL
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J.E.B. STUART (1833-1864)

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James Ewell Brown Stuart naquit le 6 février 1833 à Laurel Hill Farm, une plantation du Comté de Patrick, Virginie, près de la frontière de la Caroline du Nord. Il était le 8ème d’une famille de 11 enfants et le cadet de 5 fils qui survécurent au bas âge. Son père, Archibald Stuart, était un vétéran de la Guerre de 1812, esclavagiste, avocat, et homme politique Démocrate qui représenta le Comté de Patrick à l’Assemblée Générale de la Virginie et pendant un mandat à la Chambre des Représentants des Etats-Unis. Sa mère, Elizabeth Letcher Pannill Stuart dirigeait la ferme familiale et était connue comme une femme très religieuse avec un bon sens des affaires.
Il était de descendance écossaise (dont quelques irlando-écossais). Son arrière-grand-père, le Major Alexander Stuart, commanda un régiment à la Bataille de Guilford Court House durant la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis. Son père Archibald était un cousin de l’avocat Alexander Hugh Holmes Stuart.
J.E.B. Stuart fut éduqué par sa mère et des tuteurs en son domicile jusqu’à l’âge de 12 ans avant de quitter Lauren Hill pour être éduqué par divers professeurs à Wytheville, Virginia, et au domicile de sa tante Anne (la soeur d’Archibald) et son mari, le Juge James Ewell Brown (le même prénom que Stuart) à Danville. Il entra au Emory and Henry College quand il eut 15 ans et y demeura de 1848 à 1850.
Durant l’été 1848, Stuart tenta de s’enrôler dans l’armée des Etats-Unis, mais fut rejeté car trop jeune. Il obtint un rendez-vous en 1850 à l’Académie Militaire des Etats-Unis à West Point, New York auprès du Député Thomas Hamlet Averett, l’homme qui avait battu son père à l’élection de 1848. Stuart fut un étudiant populaire et était heureux à l’Académie. Bien que pas très beau durant son adolescence, ses camarades de classe l’avait surnommé "Beauty", ce qu’ils décrivirent comme étant son "charme personnel inversement proportionnel au terme employé." Il se laissa rapidement poussé une barbe après avoir obtenu son brevet et un camarade officier remarqua qu’il était "le seul homme qu’il ait jamais vu qu’une barbe embellissait."
Robert E. Lee fut nommé directeur de l’Académie en 1852, et Stuart devint un ami de la famille, qu’il fréquenta souvent à de fréquentes occasions. Le neveu de Lee, Fitzhugh Lee, arriva aussi à l’Académie en 1852. Durant la dernière année de cours de Stuart, en plus de décrocher son diplôme de cadet avec le grade de second capitaine du corps, il fut l’un des huit cadets désignés comme "officiers de cavalerie" honoraires pour ses talents de cavalier. Stuart sortit 13ème de sa classe de 46 en 1854. Il termina 10ème de sa classe en techniques de cavalerie. Bien qu’il appréciât le parcours d’ingénieur civil de l’Académie et fut plutôt bon en mathématiques, ses mauvaises prédispositions en dessin torpillèrent ses études d’ingénieur et il termina 29ème dans cette discipline.
Stuart décrocha son brevet de second lieutenant et fut affecté au Régiment de Fusiliers Montés au Texas. Après un voyage harassant, il atteignit Fort Davis le 28 janvier 1855, et pendant trois mois fut le chef de missions de reconnaissance sur la route de San Antonio à El Paso. Il fut rapidement transféré au 1er Régiment de Cavalerie (1855), récemment créé au Fort Leavenworth, Territoire du Kansas, où il devint l’intendant du régiment et officier commissaire sous le commandement du Colonel Edwin V. Sumner. Il fut promu Premier Lieutenant en 1855.
Egalement en 1855, Stuart rencontra Flora Cooke, la fille de commandant du Second Régiment de Dragons, le Lieutenant Colonel Philip St. George Cooke. Burke Davis décrivit Flora comme étant "une cavalière accomplie, et bien que pas très jolie, une charmeuse efficiente," à qui "Stuart succomba sans grand peine." Ils se fiancèrent en septembre, moins de deux mois après leur rencontre. Stuart décrivit de manière humoristique sa rapide cour par une locution latine, "Veni, Vidi, Victus sum" (je suis venu, j’ai vu et j’ai été vaincu). Bien qu’un cérémonie de mariage ait été planifiée à Fort Riley, Kansas, la mort du père de Stuart le 20 septembre amena un changement de plans et le mariage le 24 novembre fut restreint et limité aux témoins de la famille. Leur premier enfant, une fille, naquit en 1856 mais décéda le même jour. Le 14 novembre 1857, Flora donna naissance à une autre fille, que les parents prénommèrent Flora comme la mère. La famille se relocalisa au début 1858 à Fort Riley, où elle demeura pendant trois ans. Le couple posséda deux esclaves jusque 1859, un hérité du domaine de son père et l’autre acheté.
Les capacités de Stuart à assumer le rôle de chef furent rapidement reconnues. Il fut un vétéran des conflits de frontières avec les Indiens et de la violence de l’avant-guerre du Bleeding Kansas. Il fut blessé le 29 juillet 1857, alors qu’il combattait sur la Rivière Solomon, Kansas, contre les Cheyennes. Le Colonel Sumner ordonna une charge sabre au clair contre une volée de flèches Indiennes. Ayant dispersé les guerriers, Stuart et trois autres lieutenants se mirent à la poursuite de l’un d’entre eux que Stuart blessa à la cuisse avec son révolver. Le Cheyenne fit volte-face et fit feu sur Stuart avec un vieux révolver, le frappant à la poitrine avec une balle qui fit un peu plus de dégât que de percer simplement la peau. Stuart retourna en septembre au Fort Leavenworth et retrouva son épouse.
En 1859, Stuart développa une nouvelle pièce d’équipement de cavalerie, pour lequel il reçut le brevet d’invention n° 25,684 le 4 octobre—un crochet de sabre ou "une amélioration du système d’attache du sabre aux ceintures." Le gouvernement des Etats-Unis attribua 5 000 dollars à Stuart pour avoir "le droit d’utiliser" ledit brevet et Stuart signa un contrat avec Knorr, Nece and Co. de Philadelphie pour fabriquer ce crochet. Alors qu’il se trouvait à Washington, D.C., pour discuter les contrats avec le gouvernement et en conjonction avec sa demande de rendez-vous auprès du département du fourrier, Stuart entendit parler du raid de John Brown sur l’arsenal de Harpers Ferry. Stuart se porta volontaire pour être l’aide-de-camp du Colonel Robert E. Lee et l’accompagna Lee avec une compagnie de Marines du Marine Barracks, 8th & I, Washington, DC. et quatre compagnies de la milice du Maryland. Alors qu’il délivrait l’ultimatum écrit de se rendre auprès du leader du groupe, qui se faisait appeler Isaac Smith, Stuart reconnut "Old Osawatomie Brown" qu’il avait rencontré lors de son séjour au Kansas.
Stuart fut promu capitaine le 22 avril 1861 mais démissionna de l’Armée des Etats-Unis le 3 mai 1861 pour rejoindre l’Armée des Etats Confédérés, suite à la sécession de la Virginie. Le 26 juin 1860, Flora avait donné naissance à un fils, Philip St. George Cooke Stuart, mais son père changea le nom en James Ewell Brown Stuart, Jr. ("Jimmie"), à la fin 1861, au grand dam de son beau-père, le colonel Cooke, qui lui devait rester dans l’U.S. Army durant la guerre prochaine.
Le Général Joseph E. Johnston écrivit dans une lettre adressée au Président Confédéré Jefferson Davis en août 1861que ‘’ Stuart est un homme rare, magnifiquement doté par la nature avec les qualités nécessaires pour être un officier de la cavalerie légère. ... Calme, ferme, clairvoyant, actif et entreprenant, je ne connais personne de plus compétent que lui pour estimer les événements devant lui à leur juste valeur. Si vous ajoutez à cette armée une vraie brigade de cavalerie, vous ne trouverez pas de meilleur brigadier-général pour la commander.’’
Stuart fut affecté comme lieutenant-colonel de l’Infanterie de la Virginie de l’Armée Confédérée, le 10 mai 1861. Le Major Général Robert E. Lee, commandant maintenant les forces armées de la Virginie, lui ordonna de se présenter au Colonel Thomas J. Jackson à Harper's Ferry. Jackson choisit d’ignorer l’affectation de Stuart à la tête de l’infanterie et l’assigna le 4 juillet au commandement de toutes les compagnies de cavalerie de l’Armée du Shenandoah, organisée sous l’appellation de 1er Régiment de Cavalerie de la Virginie. Il fut promu colonel le 16 juillet.
Après une première prise de service dans la Vallée du Shenandoah, Stuart conduisit son régiment lors de la Première Bataille de Bull Run (où Jackson obtint son surnom de "Stonewall") et participa à la poursuite des fédéraux en retraite. Il commanda ensuite les avant-postes de l’Armée le long de la partie supérieure de la Rivière Potomac avant de recevoir le commandement de la brigade de cavalerie de l’armée connue par la suite sous l’appellation d’Armée du Potomac (plus tard renommée Armée du Nord de la Virginie). Il fut promu brigadier-général le 24 septembre 1861.
En 1862, l’Armée de l’Union du Potomac commença sa Campagne de la Péninsule contre Richmond, Virginie, et la brigade de cavalerie de Stuart aida l’armée du Général Joseph E. Johnston alors qu’elle se retirait de la Péninsule de la Virginie face à des troupes supérieures en nombre. Stuart combattit à la Bataille de Williamsburg, mais en général le terrain et les conditions atmosphériques ne furent pas propices aux opérations de cavalerie.
Stuart et Jackson constituaient une paire invraisemblable : l’un exubérant, l’autre introverti; l’un en uniforme tape-à-l’oeil, l’autre vêtu sobrement ; l’un du genre Prince Rupert et l’autre du genre Cromwell. Cependant la confiance en soi de Stuart, son penchant pour l’action, son amour profond de la Virginie et sa complète abstinence vis à vis de vices comme l’alcool, le tabac et le pessimisme le faisaient aimer de Jackson. Stuart était le seul homme dans la Confédération qui pouvait faire rire Jackson—et qui osait le faire.
Cependant, quand le Général Robert E. Lee devint commandant de l’Armée du Nord de la Virginie, il demanda que Stuart fasse de la reconnaissance pour déterminer si le flanc droit de l’armée de l’Union était vulnérable. Stuart prit la route avec 1,200 hommes de troupe au matin du 12 juin, détermina que le flanc droit était effectivement vulnérable, fit le tour complet de l’armée de l’Union puis revint à son point de départ le 15 juin après avoir parcouru 230 kms et capturé 165 soldats de l’Union, 260 chevaux et mules et diverses fournitures d’intendance. Ses hommes ne rencontrèrent pas de sérieuse opposition de la cavalerie de l’union la plus décentralisée, par coïncidence commandée par son beau-père, le Colonel Cooke, et leurs pertes totales s’établirent à un homme. La manoeuvre fit publiquement sensation et Stuart eut droit à un tapis de pétales de fleurs pour son chemin de retour vers Richmond. Il était devenu aussi célèbre que Stonewall Jackson aux yeux de la Confédération.
Au début de la Campagne du Nord de la Virginie, Stuart fut promu major-général le 25 juillet 1862 et son commandement fut élevé au niveau de la Division de Cavalerie. Il fut presque capturé et perdit le chapeau à plumes le caractérisant et sa cape en poursuivant les Fédéraux durant un raid en août, mais le jour suivant au cours d’un raid de représailles à Catlett's Station, il parvint à investir les quartiers généraux du commandant de l’Armée de l’Union, le Major-Général Pope. Non seulement il embarqua l’uniforme complet de Pope, mais intercepta aussi les ordres de Lee concernant le renforcement de l’armée de Pope.
Lors de la Seconde Bataille de Bull Run, la cavalerie de Stuart suivit l’attaque massive de l’infanterie de Longstreet contre l’armée de Pope, protégeant son flanc avec des batteries d’artillerie. Stuart ordonna à la brigade du Brigadier Général Beverly Robertson de poursuivre les Fédéraux et lors d’une lutte acharnée contre la brigade du Brigadier Général John Buford, le 2ème de Cavalerie de la Virginie du Colonel Thomas T. Munford fut débordé jusqu’à ce que Stuart envoie deux régiments supplémentaires en renfort. Les hommes de Buford, dont nombre d’entre eux étaient de jeunes recrues, se retirèrent au bon milieu des troupes de Stuart qui en capturèrent plus de 300. Les hommes de Stuart harcelèrent les colonnes de l’Union en retraite jusqu’à ce que la campagne prit fin à la Bataille de Chantilly.
Durant la Campagne du Maryland de septembre 1862, la cavalerie de Stuart engagea un mouvement vers le nord. Il porte une certaine responsabilité pour le manque de connaissance de Robert E. Lee de la position et de la célérité de la poursuite de l’Armée du Potomac sous les ordres de George B. McClellan. Pendant cinq jours, Stuart fit reposer ses hommes et divertit les civils locaux lors d’un bal de gala à Urbana, Maryland. Ses rapports ne font pas référence à des renseignements réunis par les éclaireurs ou des patrouilles. Alors que l’Armée de l’Union s’approchait de l’armée divisée de Lee, les hommes de Stuart furent accrochés à divers endroits en approchant de Frederick et Stuart ne fut pas capable de conserver ses brigades assez concentrées pour résister au flux arrivant en sens inverse. Il appréhenda mal l’avancée des troupes de l’Union, ignorant que celles-ci menaçaient Turner's Gap et il demanda l’assistance de l’infanterie du Major Général D.H. Hill pour défendre les passes de South Mountain lors de la Bataille de South Mountain. Son artillerie hippomobile bombarda le flanc de l’armée de l’Union alors que celle-ci commençait son attaque lors de la Bataille d’Antietam. Au milieu de la soirée, Stonewall Jackson ordonna à Stuart d’entreprendre un mouvement tournant avec sa cavalerie contre le flanc droit et l’arrière de l’Union, qui s’il réussissait, serait poursuivi par une attaque de l’infanterie à partir de West Woods. Stuart commença à sonder les lignes de l’Union avec des tirs de barrage de l’artillerie, auxquels répondit un feu "meurtrier" de contre-batterie et le mouvement de la cavalerie espéré par Jackson ne fut jamais lancé.
Trois semaines après que l’armée de Lee se soit retirée de la Virginie, du 10 au 12 octobre 1862, Stuart effectua une autre mouvement d’encerclement audacieux de l’Armée du Potomac, à savoir son Raid de Chambersburg—200 kms en moins de 60 heures, de Darkesville, Virginie Occidentale à Mercersburg, Pennsylvanie et Chambersburg puis à l’est à travers Emmitsburg, Maryland et au sud à travers Hyattstown, Maryland et White's Ford jusque Leesburg, Virginie—embarrassant de nouveau ses ennemis de l’Union en saisissant des chevaux et des fournitures, mais ceci au prix d’hommes et d’animaux exténués et sans en tirer de réel avantage sur le plan militaire. Stuart donna à son ami Jackson une nouvelle jolie tunique d’officier , brodée de fils d’or, commandée à un tailleur de Richmond, ce qui, pensait-il, donnerait une apparence plus digne d’un général à Jackson (chose à laquelle Jackson était notoirement indifférent).
McClellan poussa lentement son armée vers le sud, pressé par le Président Lincoln de poursuivre Lee, en traversant le Potomac à compter du 26 octobre. Alors que Lee commençait à bouger pour contrer McLellan, Stuart engagea le Corps de Longstreet et eut de nombreuses escarmouches au début novembre contre la cavalerie et l’infanterie de l’Union autour de Mountville, Aldie et Upperville. Le 6 novembre, Stuart reçut par télégramme la mauvaise nouvelle de la mort, le 3 novembre, de sa fille Flora juste avant son 5ème anniversaire des suites d’une fièvre typhoïde.
En décembre 1862 lors de la Bataille de Fredericksburg, Stuart et sa cavalerie—notamment son artillerie hippomobile du Major John Pelham—protégea le flanc de Stonewall Jackson à Hamilton's Crossing. Le Général Lee commanda sa cavalerie, qui "gardait effectivement notre droite, gênant l’ennemi et embarrassant ses mouvements en accrochant son flanc, et en attaquant quand l’opportunité se présentait." Stuart rapporta à Flora le jour suivant qu’il avait été touché à travers son col de fourrure mais n’était pas blessé.
Après Noël, Lee ordonna à Stuart de mener un raid au nord de la Rivière Rappahannock pour "pénétrer l’arrière de l’ennemi, d’assurer si possible sa position et ses mouvements, et de lui infliger des dommages que les circonstances permettaient." Avec 1,800 hommes de troupes et une batterie de cavalerie hippomobile affectés à l’opération, le raid de Stuart parvint à 6 kms au sud de Fairfax Court House, saisissant 250 prisonniers, des chevaux, des mules et des fournitures. Profitant des lignes de télégraphe, ses signaleurs interceptèrent des messages échangés entre commandants de l’Union et Stuart envoya un message personnel au quartier-général de Montgomery C. Meigs, "Général Meigs pourriez-vous à l’avenir fournir de meilleures mules ; celles que vous avez récemment fournies sont très inférieures."
Le 17 mars 1863, la cavalerie de Stuart affronta un groupe d’attaque de l’Union à Kelly's Ford. La victoire mineure fut gâchée par la mort du Major Pelham, qui peina profondément Stuart qui le considérait comme un frère. Il écrivit à un député Confédéré, "Le noble, le chevaleresque, le vaillant Pelham n’est plus. ... Laissons les larmes d’agonie que nous avons versées, et la tristesse du deuil de tout mon commandement en être témoin." Flora était enceinte à l’époque et Stuart lui dit que si c’était un garçon, il voulait l’appeler John Pelham Stuart. (Virginia Pelham Stuart naquit le 9 octobre.)
A la Bataille de Chancellorsville, Stuart accompagna Stonewall Jackson pour sa célèbre marche de flanc du 2 mai 1863 et commença à poursuivre les soldats en retraite du XIème Corps de l’Union quand il reçut un mot que Jackson et son plus ancien commandant de division, le Major Général A.P. Hill, avaient été blessés. Hill, passant outre le second plus ancien général d’infanterie du corps, le Brigadier Général Robert E. Rodes, envoya un message ordonnant à Stuart de prendre le commandement du Second Corps. Bien que les délais associés au changement de commandement mettaient fin à l’attaque de flanc de la nuit du 2 mai, Stuart se conduisit de façon crédible le jour suivant comme commandant d’un corps d’infanterie en lançant une grosse attaque bien coordonnée contre le flanc droit de l’Union à Chancellorsville. Quand les troupes de l’Union abandonnèrent Hazel Grove, Stuart eut la présence d’esprit de rapidement occuper l’endroit et de bombarder les positions de l’union avec de l’artillerie. Stuart renonça à son commandement de l’infanterie le 6 mai quand Hill reprit du service. Stephen W. Sears écrivit:
‘’... C’est difficile d’imaginer comment Jeb Stuart, dans un nouveau commandement, un cavalier commandant l’infanterie et l’artillerie pour la première fois, aurait pu faire mieux. L’astucieux Porter Alexander croyait que tout le crédit lui était dû: "A bien penser, je ne pense pas qu’une chose plus brillante ait été faite durant la guerre que Stuart, dégageant ce commandement de la position critique dans laquelle il l’avait trouvé.’’
Stonewall Jackson décéda le 10 mai et Stuart fut une nouvelle fois dévasté par la perte d’un ami proche, disant à son staff que sa mort était "une catastrophe nationale." L’épouse de Jackson, Mary Anna, écrivit à Stuart le 1er août, en le remerciant pour son petit mot de sympathie : "Je ne peux que vous confirmer que ce que vous saviez déjà, que votre amitié et admiration étaient cordialement réciproques. Je l’ai souvent entendu dire du Général Stuart qu’il était un de ses bons amis personnels, et également exprimer son admiration pour vos qualités de soldats."
La grande revue du 5 juin fut surement le jour le plus fier des 30 ans de Jeb Stuart. Alors qu’il conduisait une cavalcade d’officiers resplendissants vers la tribune, les trompettes annoncèrent son arrivée et les femmes et jeune filles pavèrent son chemin de fleurs. Devant tout le public, la brigade de cavalerie assemblée s’étendait sur plus de 2 kms. Après que Stuart et son entourage aient galopé devant la tribune, les hommes de troupe à leur tour saluèrent la tribune. En produisant un passage devant la tribune, les escadrons entamèrent un trot, puis partirent au galop. Sabres au clair et effectuant le Cri des Rebelles, les hommes de troupe se ruèrent vers l’artillerie hippomobile agencée en batterie. Les artilleurs répondirent avec un air de défi, faisant feu avec des charges à blanc. Parmi ce tumulte de canonnade et de sabots tonnants, un certain nombre de dames se pâmèrent dans les bras de leurs escortes.
De retour dans la cavalerie pour la Campagne de Gettysburg, Stuart endura les deux points bas de sa carrière, en commençant par la Bataille de Brandy Station, le plus grand engagement de cavalerie de la guerre. Le 5 juin, deux corps d’infanterie de Lee étaient stationnés aux alentours de Culpeper. Dix kms au nord-est, tenant la ligne de la Rivière Rappahannock, Stuart fit bivouaquer ses cavaliers près de Brandy Station, protégeant l’Armée Confédérée d’une attaque surprise de l’ennemi. Stuart demanda une revue complète de ses troupes par le Général Lee. Cette grande revue, le 5 juin, comprit près de 9000 troupes montées et quatre batteries d’artillerie hippomobile qui chargèrent pour simuler une bataille à Inlet Station, à environ 3 kms au sud-ouest de Brandy Station.
Cependant, Lee ne fut pas capable de participer à la revue, aussi le tout fut répété en sa présence le 8 juin, bien que la performance répétée se limitât à une simple parade sans simulation d’une bataille. Malgré le faible niveau d’activité, quelques cavaliers et les des journalistes présents à la parade se plaignirent que tout ce que Stuart faisait, était de nourrir son ego et éreinter les chevaux. Lee ordonna à Stuart de traverser le Rappahannock le jour suivant et attaquer les positions avancées de l’Union. Anticipant cette imminente offensive, Stuart ordonna à ses troupes fatiguées de bivouaquer autour de Brandy Station.
Le commandant de l’Armée du Potomac, le Major Général Joseph Hooker interpréta la présence de Stuart autour de Culpeper à la préparation d’un raid contre les fournitures de son armée. En réaction, il ordonna au commandant de sa cavalerie, le Major Général Alfred Pleasonton, d’emmener une force armée combinée de 8,000 cavaliers et 3,000 fantassins pour un raid de diversion pour "disperser et détruire" les 9,500 Confédérés. La force de Pleasonton traversa la Rappahannock en deux colonnes le 9 juin 1863. La première ayant traversé à Beverly's Ford (la division du Brigadier Général John Buford) prit Stuart par surprise, le réveillant lui et son état-major au son de la canonnade. La seconde colonne, à Kelly's Ford, surprit de nouveau Stuart, et les Confédérés se retrouvèrent assaillis devant et derrière dans une furieuse mêlée de combat monté. Une série de charges et de contre-charges confuses balayèrent la Fleetwood Hill, où se trouvaient les quartiers-généraux de Stuart la nuit précédente. Après 10 heures de combats, Pleasonton ordonna le retrait de ses hommes sur la Rappahannock.
Bien que Stuart cria victoire parce que les Confédérés tinrent le terrain, Brandy Station est considérée comme une égalité tactique, et les deux camps en sortirent amoindris. Pleasonton ne fut pas capable de mettre hors de service la force de Stuart au début d’une importante campagne et il se retira avant de trouver que la localisation de l’infanterie de Lee à proximité. Cependant, le fait que la cavalerie sudiste n’avait pas détecté le mouvement de deux grandes colonnes de la cavalerie unioniste, et qu’elle subirent une attaque surprise, fut un embarras qui généra de sérieuses critiques des généraux amis et de la presse sudiste. Le combat révéla aussi la compétence croissante de la cavalerie unioniste, et mit en exergue le déclin de l’ex invincible arme montée sudiste.
Après une série de petites batailles de cavalerie en juin alors que l’armée de Lee commençait sa marche vers le nord à travers la Vallée du Shenandoah, Stuart devait avoir une nouvelle fois dans l’esprit la gloire du contournement de l’ennemi, désirant ainsi laver la tâche sur sa réputation de la surprise de Brandy Station. Le Général Lee donna les ordres à Stuart le 22 juin pour qu’il participe à la marche vers le nord. L’exacte nature de ces ordres a été discutée par les participants et depuis par les historiens, mais l’essence était que Stuart avait reçu l’instruction de garder les passes montagneuses avec une partie de ses forces pendant que l’Armée du Nord de la Virginie se trouvait encore au sud du Potomac, et qu’il devait traverser la rivière avec le reste de ses forces pour protéger le flanc droit du Second Corps d’Ewell. Cependant, au lieu de prendre une route directe pour le nord près des Blue Ridge Mountains, Stuart choisit de rejoindre le flanc droit d’Ewell en faisant passer ses trois meilleures brigades (celles du Brigadier général Wade Hampton, du Brigadier Général Fitzhugh Lee et du Colonel John R. Chambliss, le dernier remplaçant le Brigadier Général W.H.F. "Rooney" Lee qui était blessé) entre l’armée de l’Union et Washington, faisant mouvement vers le nord de Rockville à Westminster et en Pennsylvanie, espérant capturer des fournitures en chemin et causer des ravages près de la capitale de l’ennemi. Stuart et ses trois brigades quittèrent Salem Depot à 1h00 le 25 juin.
Malheureusement pour le plan de Stuart, le mouvement de l’armée de l’Union était en marche et la route, qu’il désirait prendre, fut bloquée par des colonnes de l’infanterie Fédérale ce qui le força à virer plus à l’est que lui et le Général Lee avaient anticipé. Cela empêcha Stuart de rejoindre Ewell comme prévu et priva Lee de l’utilisation de sa principale force de cavalerie, les "yeux et les oreilles" de l’armée, tout en s’aventurant en territoire ennemi hostile.
Stuart et ses troupes passèrent la Rivière Potomac à 3h00 le 28 juin. A Rockville ils capturèrent une caravane de 140 chariots tout neufs et pleinement chargés et des équipages de mules. Cette caravane devait se révéler être une entrave logistique à l’avance de Stuart, mais il interpréta les ordres de Lee comme une autorisation à rassembler des fournitures. La proximité des raiders Confédérés provoqua une certaine consternation dans la capitale nationale et deux brigades de cavalerie et une batterie d’artillerie de l’Union furent envoyées à la poursuite des Confédérés. Stuart aurait apparemment dit que si cela n’avait pas été pour ses chevaux fatigués, "il aurait descendu la 7th Street Road [et] fait Abe & Cabinet prisonniers."
A Westminster le 29 juin, ses hommes engagèrent brièvement le combat et écrasèrent deux compagnies de la cavalerie de l’Union, les pourchassant pendant une longue distance sur la route de Baltimore, ce qui, selon Stuart causa une "grande panique" dans la cité de Baltimore. La tête de la colonne de Stuart rencontra la cavalerie du Brigadier Général Judson Kilpatrick en traversant Hanover et la dispersa le 30 juin ; la Bataille de Hanover prit fin après que les hommes de Kilpatrick se furent regroupés et eurent rejetés les Confédérés hors de la ville. Les brigades de Stuart avaient été repositionnées plus pour garder la caravane capturée que pour prendre l’avantage au cours d’une rencontre avec Kilpatrick. Après 35 kms de marche dans l’obscurité, ses hommes épuisés atteignirent Dover au matin du 1er juillet, alors que la Bataille de Gettysburg commençait sans eux.
Stuart prit ensuite la route de Carlisle, espérant y trouver Ewell. Il largua quelques bombes incendiaires en ville durant le début de soirée du 1er juillet et incendia les Carlisle Barracks avant de se retirer vers le sud vers Gettysburg. Lui et le noyau de son état-major rejoignirent Lee à Gettysburg dans l’après-midi du 2 juillet. Il donna l’ordre à Wade Hampton de couvrir le coté gauche des lignes Confédérées, et Hampton combattit contre le Brigadier Général George Armstrong Custer à la Bataille de Hunterstown avant de rejoindre Stuart à Gettysburg.
Quand Stuart arriva à Gettysburg dans l’après-midi du 2 juillet—apportant avec lui la caravane de chariots chargés de fournitures de l’Union—il reçut une rare volée de bois vert de la part de Lee. Personne ne fut témoin de la rencontre privée entre Lee et Stuart, mais des rapports circulèrent aux quartiers généraux que l’accueil de Lee fut "abrupte et glacial." Le Colonel Edward Porter Alexander écrivit, "Bien que Lee ne dit que, 'Bien, Général, vous êtes enfin ici,' sa manière impliquait la réprimande, et ce fut compris comme tel par Stuart." Le dernier jour de la bataille, Stuart reçut l’ordre de faire mouvement sur l’arrière de l’ennemi et perturber ses lignes de communications au même moment que la Charge de Pickett soit effectuée contre les positions unionistes de Cemetery Ridge, mais son attaque sur l’East Cavalry Field fut repoussée par la cavalerie de l’Union sous les ordres des Brigadiers Généraux David Gregg et George Custer.
Durant la retraite de Gettysburg, Stuart voua toute son attention à soutenir le mouvement de l’armée, s’engageant avec succès contre la poursuite agressive de la cavalerie de l’Union et escortant des milliers de chariots emplis d’hommes blessés et de fournitures sur les routes difficiles et dans de rudes conditions atmosphériques. De nombreuses escarmouches et batailles mineures eurent lieu durant le déroulement de la retraite. Les hommes de Stuart furent les dernières unités à traverser la Rivière Potomac, retournant en Virginie dans une "misérable condition—complètement usés et lessivés."
La Campagne de Gettysburg fut la plus controversée de la carrière de Stuart. Il devint un des boucs émissaires (avec James Longstreet) blâmés pour la défaite de Lee à Gettysburg par les partisans du Mouvement de la Cause Perdue d’après-guerre, tels que Jubal Early. Ceci fut alimenté en partie par les opinions d’écrivains tel que le subordonné de Stuart, Thomas L. Rosser, qui affirma après la guerre que Stuart, "fit, sans aucun doute, lors de cette campagne, la bourde fatale qui nous fit perdre la bataille de Gettysburg." Dans le compte-rendu du Général Lee sur la campagne, il écrivit :
‘’... l’absence de cavalerie rendit impossible l’obtention d’informations précises. ... Par la route que Stuart poursuivit, l’Armée Fédérale s’interposa entre son commandement et notre corps principal, empêchant toute communication avec lui jusqu’à son arrivée à Carlisle. La marche vers Gettysburg fut menée plus lentement que si les mouvements de l’Armée Fédérale eurent été connues.’’
Un des points de défense de Stuart les plus pertinents d’après-guerre fut celui argumenté par le Colonel John S. Mosby, qui avait servi sous ses ordres durant la campagne et était complètement loyal au général qui écrivit, "Je luis dois tout ce que je suis dans la guerre. ... Mais pour son amitié, je ne voudrais jamais faire de vagues." Il écrivit de nombreux articles pour des publications populaires et publia un traité en forme de livre en 1908, un travail qui reposait sur ses talents d’avocat pour réfuter catégoriquement toutes les accusations contre Stuart.
Les historiens restent divisés sur la part réelle de Stuart dans la défaite de Gettysburg, eu égard à son échec à tenir Lee informé. Edward G. Longacre avance que Lee donna délibérément une grande latitude à Stuart dans l’exécution de ses ordres. Edwin B. Coddington se réfère à la "tragédie" de Stuart dans la Campagne de Gettysburg et juge que lorsque Fitzhugh Lee posait la question "Stuart exerçait-il la latitude qui lui était sans aucun doute donnée, de manière judicieuse ?," la réponse est non. Agréant que l’absence de Stuart permit à Lee d’être surpris à Gettysburg, Coddington pointe le fait que le commandant de l’Union était tout aussi surpris. Eric J. Wittenberg et J. David Petruzzi ont conclu qu’il y avait "plein de fautes à soulever" et que celles-ci devaient être partagées entre Stuart, le manque de spécificité des ordres de Lee et Richard S. Ewell, qui aurait dû davantage tenté de rejoindre Stuart au nord-est de Gettysburg. Jeffry D. Wert reconnait que Lee, ses officiers, et la combativité de l’Armée du Potomac portent la responsabilité de la défaite des Confédérés à Gettysburg, mais affirme que "Stuart manqua à Lee et à l’armée dans la reconnaissance à Gettysburg. ... Lee lui faisait confiance et lui donna toute latitude, mais Stuart agit de manière non judicieuse."
Bien que Stuart ne fut pas réprimandé ou condamné officiellement pour son rôle dans la campagne de Gettysburg, il est à noter que son accession au commandement du corps le 9 septembre 1863, ne s’accompagna pas d’une promotion au grade de lieutenant-général. Edward Bonekemper écrivit que comme tous les autres commandants de corps dans l’Armée du Nord de la Virginie portaient ce grade, la décision de Lee de garder Stuart au grade de major-général, tout en promouvant en même temps ses subordonnés Wade Hampton et Fitzhugh Lee au grade de major-général, pouvait être considéré comme une réprimande.
Jeffry D. Wert écrivit qu’il y a aucune preuve que Lee prit en considération la performance de Stuart durant la Campagne de Gettysburg et que c’est "plutôt que Lee pensait que les responsabilités d’un commandant d’infanterie étaient supérieures à celles d’un commandant de cavalerie."
Lee réorganisa sa cavalerie le 9 septembre, en créant un Corps de Cavalerie pour Stuart avec deux divisions de trois brigades chacune. Lors de la Campagne de Bristoe, Stuart fut affecté à un large mouvement tournant dans une tentative de prendre l’ennemi à revers mais le Général Meade retira habilement son armée sans laisser aucune chance à Stuart de prendre l’avantage. Le 13 octobre, Stuart se heurta à l’arrière garde du 3ème Corps de l’Union près de Warrenton, ce qui déclencha la Première Bataille d’Auburn.
Le corps d’Ewell fut envoyé en renfort, mais Stuart cacha ses troupes dans un ravin boisé jusqu’à ce que le 3ème Corps sans méfiance se mit en mouvement, et les renforts ne furent pas nécessaires. Alors que Meade se retirait vers Manassas Junction, les brigades du second Corps de l’Union engagèrent une action d’arrière-garde contre la cavalerie de Stuart et l’infanterie de la division du Brigadier Général Harry Hays près d’Auburn le 14 octobre. La cavalerie de Stuart bluffa audacieusement l’infanterie de Warren et échappa au désastre. Après la rebuffade Confédérée à Bristoe Station et une avancée avortée vers Centreville, la cavalerie de Stuart protégea la retraite de l’armée de Lee aux alentours de Manassas Junction. La cavalerie de l’Union de Judson Kilpatrick poursuivit la cavalerie de Stuart le long de Warrenton Turnpike, mais fut attirée dans une embuscade près de Chestnut Hill et déroutée. Les troupes Fédérales furent dispersées et poursuivies pendant 8 kms dans un épisode connu comme les "Buckland Races". La presse sudiste commença à taire ses critiques sur Stuart après sa performance couronnée de succès durant la fin de la campagne.
Au printemps de 1864, commença la Bataille de la Wilderness, au cours de laquelle Stuart poussa agressivement la Brigade Laurel de Thomas L. Rosser au combat contre la Brigade du Michigan la mieux armée de George Custer, entraînant des pertes significatives. Le Général Lee envoya un message à Stuart: "C’est très important de sauver votre cavalerie et de ne pas la harasser. ... Vous devez utiliser votre bon sens du jugement pour ne mener que des attaques qui seraient à votre avantage." Alors que les armées manoeuvraient vers leur prochaine confrontation à Spotsylvania Court House, la cavalerie de Stuart lança des actions de retardement contre la cavalerie de l’Union. Sa défense à Laurel Hill, tout en dirigeant l’infanterie du Brigadier Général Joseph B. Kershaw, retarda habilement l’avance de l’armée Fédérale de pratiquement 5 heures critiques.
Le commandant de l’Armée du Potomac, le Major Général George Meade, et son commandant de la cavalerie, le Major Général Philip Sheridan, se querellèrent sur la performance de la cavalerie de l’Union lors des deux premiers engagements de la Campagne Overland. Sheridan affirma fougueusement qu’il voulait "rassembler toute sa cavalerie et faire mouvement contre les forces de Stuart et lui botter les fesses." Meade rapporta les commentaires à Grant, qui répliqua "est-ce que Sheridan a dit cela? Bien, il sait généralement de quoi il parle. Laissez le faire." Sheridan organisa immédiatement un raid contre l’intendance des Confédérés et les lignes de chemin de fer proches de Richmond, ce qui ferait, il le savait, sortir Stuart de son antre.
Sheridan fit mouvement de manière agressive vers le sud-est, traversant la North Anna River et investissant Beaver Dam Station sur la Virginia Central Railroad, où ses hommes capturèrent un train, libérant 3 000 prisonniers de l’Union et détruisant plus d’un million de rations et fournitures médicales destinées à l’Armée de Lee. Stuart dépêcha une force d’environ 3,000 cavaliers pour intercepter la cavalerie de Sheridan, qui avait plus de trois fois leur nombre. Alors qu’il se lançait dans la poursuite, accompagné par son aide, le Major Andrew R. Venable, ils furent capables de s’arrêter en chemin pour embrasser l’épouse de Stuart, Flora et ses enfants, Jimmie et Virginia. Venable écrivit sur Stuart, "Il me dit qu’il n’avait jamais espéré vivre toute la guerre et que si nous étions conquis, il ne voulait pas survivre."
La Bataille de Yellow Tavern eut lieu le 11 mai, près d’une auberge désaffectée localisée à 10 kms au nord de Richmond. Les troupes Confédérées résistèrent sur la ligne de crête bordant la route de Richmond, luttant pendant plus de trois heures. Après avoir reçu un rapport de l’éclaireur Texas Jack Omohundro, Stuart lança une contre-charge et repoussa les troupes de l’Union en arrière du sommet de la colline. Stuart, sur son cheval, cria des encouragements devant la Compagnie K du 1er de Cavalerie de Virginie alors qu’l faisait feu avec son révolver vers les troupes de l’Union.
Alors que le 5ème de Cavalerie du Michigan serpentait en retraitant en passant devant Stuart, un soldat à pied de l’Union, John A. Huff, âgé de 44 ans, se retourna et fit feu avec son révolver de calibre .44 d’une distance de 10 à 30 mètres. La balle de Huff frappa Stuart au côté gauche. Elle traversa ensuite son estomac et sortit par le dos, à 3cm de la colonne vertébrale. Stuart tomba dans les bras du commandant de la Compagnie K, Gus W. Dorsey. Dorsey l’attrapa et le descendit de son cheval. Stuart lui dit: "Dorsey...sauvez vos hommes." Dorsey refusa de le laisser et emmena Stuart vers l’arrière.
Il souffrit beaucoup alors qu’une ambulance l’emmenait à Richmond pour attendre l’arrivée de son épouse au domicile du Dr. Charles Brewer, son beau-frère. Alors qu’il était emmené du terrain de bataille pour entrer dans l’ambulance, Stuart nota les rangs désorganisés des hommes en retraite et leur lança ses dernières paroles sur un champ de bataille : "Retournez, retournez, et faites votre devoir, comme j’ai fait le mien, et notre pays sera sauf. Retournez, retournez! Je préfèrerais mourir que d’être rossé."
Stuart ordonna que son épée et ses éperons soient donnés à son fils. Alors que son aide, le Major McLellan, quittait son chevet, le Président Confédéré Jefferson Davis arriva, prit la main de Stuart et lui demanda, "Général, comment vous sentez-vous?" Stuart répondit "Facile mais désirant mourir, si Dieu et mon pays pensent que j’ai complété ma destinée et fait mon devoir." Ses derniers mots furent : "Je suis résigné; que la volonté de Dieu soit faite." Il décéda à 19h38 le 12 mai, le jour suivant, avant que son épouse Flora n’arrive à son chevet. Il avait 31 ans. Stuart fut enterré au Hollywood Cemetery de Richmond. En apprenant sa mort, le Général Lee aurait, semblerait-il, dit qu’il pouvait à peine s’arrêter de pleurer rien qu’à l’évocation du nom de Stuart et que ce dernier ne lui avait jamais donné que de bonnes informations. John Huff, le soldat qui blessa mortellement Stuart, fut tué quelques semaines plus tard à la Bataille de Haw’s Shop.
Flora porta le noir du deuil pendant le reste de sa vie et ne se remaria jamais. Elle vécut à Saltville, Virginie, pendant 15 ans après la guerre, où elle ouvrit et enseigna dans une école située dans une cabane en bois. Elle travailla de 1880 à 1898 comme principale du Virginia Female Institute à Staunton, Virginie, une position pour laquelle Robert E. Lee l’avait recommandée avant sa mort dix ans plus tôt. En 1907, l’Institut fut rebaptisé Stuart Hall School en son honneur. Après la mort de sa fille Virginia, de complications dues à un accouchement en 1898, Flora démissionna de l’Institut et déménagea à Norfolk, Virginie, où elle aida le veuf de sa fille Virginia, Robert Page Waller, à élever ses petits-enfants. Elle décéda à Norfolk le 10 mai 1923, après avoir chuté sur la tête sur un trottoir de la ville. Elle est enterrée aux côtés de son mari et de leur fille, Little Flora, au Hollywood Cemetery de Richmond.
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Re: J.E.B. STUART (1833-1864)

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