TECUMSEH (1768-1813)

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DEMERVAL
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TECUMSEH (1768-1813)

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Le père de Tecumseh s’appelait Puckshinwa, en Shawnee ou Puckeshinwa, Pucksinwah, Pukshinwa, Pukeesheno, Pekishinoah, Pooksehnwe et autres variations, un chef de guerre mineur du peuple Shawnee de la bande de Kispoko ("Dancing Tail" or "Panther") et du Clan Panther de la tribu. Selon certaines sources, le père de Puckshinwa était Muscogee (Creek) et sa mère était une Shawnee. Que ce soit parce que son père décéda alors qu’il était jeune ou parce que parmi les Creeks, les maris vivent avec la famille de leurs épouses, Puckshinwa fut considéré comme Shawnee. Cependant, selon John Sugden, "la vérité sur les ancêtres de Puckeshinwau doit rester un mystère", et il rapporte plusieurs témoignages ultérieurs affirmant que le chef Kispoko "était réputé pour avoir eu un père britannique (probablement un marchand)".
La mère de Tecumseh était Methotaske (en Shawnee, Methoataaskee, signifiant "(celle] qui pond des œufs dans le sable " ou "Une tortue pondant des œufs dans le sable", aussi connue comme Methoataske, Meetheetashe, Methotase et Methoatase), la seconde épouse de Puckshinwa. On pense qu’elle était une Shawnee par son père et sa mère, peut-être de la bande des Pekowi et du clan de la Tortue. Quelques traditions affirment qu’elle était Creek, parce qu’elle vécut parmi cette tribu avant son mariage, d’autres affirment qu’elle était Cherokee, étant décédée à un âge avancé en vivant parmi cette tribu, d’autres encore affirment qu’elle était une captive blanche, les histoires de famille affirmant que Puckshinwa avait été mariée à une captive blanche. L’arrière-arrière grand-père de Tecumseh du côté de sa mère, Straight Tail Meaurroway Opessa, était un éminent chef des clans Pekowi et de la Tortue.
La lignée paternelle des fut enregistrée, ce qui fit de Tecumseh un membre des Kispokos.
Au moment où les parents de Tecumseh se marièrent, leur tribu vivaient quelque part près de l’actuelle ville de Tuscaloosa, Alabama. La tribu vivait dans cette région au côté de la tribu des Creeks après avoir été expulsée de sa terre de la Vallée de la Rivière Ohio par les Iroquois (basés à New York et en Pennsylvanie) durant les Guerres Franco-Iroquoises qui eurent lieu au 17ème siècle.
En 1759, la bande des Pekowis décida de démenager à l’intérieur de Pays de l’Ohio. Ne voulant pas obliger son épouse à choisir entre lui et sa famille, Puckshinwa décida de prendre la route du nord avec elle. Les Pekowi fondèrent la colonie de Chillicothe où Tecumseh est censé être né. Durant les années 1760, Puckshinwa prit part à la Guerre de la Conquête.
Tecumseh (en Shawnee, Tekoomsē, signifiant "Etoile filante" ou "Panthère dans le ciel", connu aussi comme Tecumtha ou Tekamthi) naquit aux environs de mars 1768. La tradition populaire situe son lieu de naissance à Old Chillicothe (actuellement le quartier d’Oldtown de Xenia Township, Comté de Greene, Ohio, à environ 19 kms à l’est de Dayton). Comme les Shawnees ne s’établirent pas dans Old Chillicothe avant 1774, Sugden en vient cependant à la conclusion que Tecumseh naquit certainement dans un autre endroit appelé "Chillicothe" (en Shawnee, Chalahgawtha) établi le long de la rivière Scioto, près de l’endroit où se situe actuellement la ville de Chillicothe, Ohio, ou dans un autre village que les Kispokos avaient érigés pas très loin de là, le long d’un petit courant tributaire de la même rivière, où la famille s’établit juste avant ou peu de temps après sa naissance.
Durant l’enfance de Tecumseh, des colons tuèrent son père Pucksinwah lors de la bataille de Point Pleasant durant la Guerre de Dunmore en 1774. Les colons avaient traversé les terres Indiennes en violation d’un récent traité. Tecumseh ne fut pas le témoin d’aucune bataille avant 1780, à savoir la bataille de Piqua. Bien qu’il ne prit pas part au combat, le saccage de son village fut essentiel dans son idée à devenir un guerrier. Tecumseh décida de devenir un guerrier comme son père et d’être "un feu se propageant au-delà de la colline et de la vallée, consumant la race des âmes sombres".
A 15 ans, après la Révolution Américaine en 1783, Tecumseh rejoignit une bande de Shawnees qui avait l’intention de stopper l’invasion des blancs en attaquant les bâteaux à fond plat des colons descendant la rivière Ohio à partir de la Pennsylvanie. Avec le temps, Tecumseh en vint à diriger sa propre bande de guerriers. Pendant un moment, ces raids Indiens devinrent si effectifs que la navigation sur la rivière cessa virtuellement.
Les Shawnees étaient militairement les alliés des britanniques durant la Révolution Américaine et combattirent régulièrement les Américains. Suite à la mort de son père, sa famille retourna dans le village du Chef Blackfish près du village de Chillicothe. La ville fut détruite en 1779 par une milice du Kentucky en représailles à l’attaque de Boonesburough. Sa famille s’enfuit dans un autre village Kispoko à proximité, mais celui-ci fut dértruit en 1780 par des forces sous le commandement de George Rogers Clark. La famille déménagea une troisième fois dans le village de Sanding Stone. Ce village fut attaqué par Clark en novembre 1782 et la famille déménagea dans un nouveau campement Shawnee près de l’actuelle Bellefontaine, Ohio.
La violence continua sur la frontière américaine après la Révolution Américaine et devint la Guerre Amérindienne du Nord-Est. Une large alliance tribale, connue comme étant la Confédération de l’Ouest, qui incluait les tribus majeures des pays de l’Ohio et de l’Illinois, fut formée pour expulser les colons américains de leur région. Alors que la guerre entre la confédération et les Américains montait en puissance, Tecumseh devint un guerrier et prit une part active avec son frère aîné Chiksika, un important chef de guerre qui avait élevé Tecumseh et Tenskwatawa après la mort précoce de leurs parents. Leur sœur aînée, Tecumapese, fut aussi essentielle à leur éducation.
Au début 1789, Tecumseh se rendit avec Chiksika vers le sud pour vivre parmi et combattres avec les Chickamaugas, une faction des Cherokees. Accompagnés de 12 guerriers Shawnees, ils demeurèrent à Running Water (dans le Comté de Marion, Tennessee), où l’épouse de Chiksika et sa fille vivaient. Là, Tecumseh rencontra Dragging Canoe, un leader Cherokee qui dirigeait la résistance Indienne contre l’expansion américaine. Chiksika fut tué alors qu’il menait un raid, et Tecumseh assuma le leadership de la petite bande de Shawnees et des raids ultérieurs des Chickamaugas.
Tecumseh retourna en Ohio à la fin 1790. Après, Tecumseh prit part à plusieurs batailles, dont celle de Fallen Tombers en 1794. Les Indiens furent défaits par les Américains, ce qui mit fin à la Guerre Amérindienne du Nord-Est en faveur des Américains. Malgré cette défaite, Tecumseh refusa de signer le Traité de Greenville, dans lequel les Indiens cédèrent de grandes portions de leur territoire du Nord-Est en échange de marchandises valant 20 000 dollars.
Tecumseh s’établit finalement dans ce qui est maintenant Greenville, Ohio, au domicile de son jeune frère, Lalawethika ("Il fait un grand bruit") qui plus tard prendra le nom de Tenskwatawa ("La porte ouverte"). Après des années difficiles passées en jeune homme qui souffrait d’alcoolisme, Tenskwatawa devint un leader religieux. Connu comme "Le Prophète Shawnee", il se fit l’avocat du retour des Shawnees et autres Amérindiens à leur mode de vie ancestrale et du rejet des colons et des Américains. Il attira nombre d’adhérents parmi les Indiens qui avaient déjà souffert d’épidémies majeures et de dépossession de leurs terres.
En 1805, Tenskwatawa dirigea un renouveau religieux suite à une série de chasses aux sorcières conséquentes à une épidémie de variole qui se déclara parmi les Shawnees. Ses croyances étaient basées sur l’enseignement antérieur des prophètes Lenape, Scattamek et Neolin, qui prédisirent l’arrivée de l’apocalypse qui devait détruire les colons Américano-Européens.
Tenskwatawa pressa les Amérindiens de rejeter les modes de vie européennes qui leur amenaient des armes, de l’alcool, des vêtements européens, qui leur faisaient vendre aux marchands des produits à la moitié de leur valeur, et de ralentir la cession de leurs terres aux Etats-Unis. Ces enseignements conduisirent à la montée de tensions entre les colons et ses partisans. Face à Tenskwatawa se dressait le leader Shawnee Black Hoof, qui travaillait au maintien de relations pacifiques avec les Etats-Unis.
Le premier rapport sur l’interaction de Tecumseh avec les Américains date de 1807, date à laquelle l’agent Indien des Etats-Unis, William Wells eut une rencontre avec Blue Jacket et autres chefs Shawnees à Greenville pour déterminer leurs intentions après le meurtre récent d’un colon. Tecumseh figura parmi ceux qui discutèrent avec Wells et l’assura que sa bande de Shawnees avait l’intention de rester en paix et ne voulait que suivre la volonté du Grand Esprit et son prophète. Selon le rapport de Wells, Tecumseh lui dit que le Prophète voulait déménager avec ses partisans plus profondément à l’intérieur des terres loin des colonies américaines.
En 1808, en raison de l’intensification des tensions avec les envahissants colons, Black Hoof demanda que Tenskwatawa et ses partisans quittent les lieux. Tecumseh figurait parmi les leaders du groupe et aida à prendre la décision de déménager plus loin vers le nord-ouest et à établir le village de Prophetstown près du confluent des rivières Wabash et Tippecanoe (à présent près de Battle Ground, Indiana). Le site se situait sur le teritoire de la tribu des Miamis et leur Chef Little Turtle prévint le groupe de ne pas s’établir à cet endroit. Malgré la menace, les Shawnees s’installèrent dans la région et les Miamis les laissèrent tranquilles. Selon un rapport ultérieur de son frère, Tecumseh pensait déjà à une confédération pan-tribale visant à contrecarrer l’expansion américaine dans les territoires détenus par des Indiens. Il était considéré comme un neader naturel et charismatique.
Les enseignements religieux de Tenskwatawa commencèrent à gagner du terrain de même que ses prédictions concernant le crépuscule naissant des Américains. Ses enseignements attirèrent de nombreux membres des autres tribus de Prophetstown; ils formèrent la base de l’appréciable confédération des tribus du sud-ouest de la région des Grands Lacs. Tecumseh émergea comme le premier leader de cette confédération, bien qu’elle avait pris naissance avec des guerriers attirés par l’appel religieux de son plus jeune frère. Les Shawnees étaient relativement peu, la confédération était à l’origine constituée d’autres tribus.
Tenskwatawa précipita la bataille de Tippecanoe quand il fut dépassé par sa puissance et défia les ordres de Tecumseh d’évacuer si Harrison approchait du village. Il prétendit au contraire avoir eu une vision et parla aux tribus "avec la voix de Moneto", leur Dieu, pour attaquer car les hommes blancs ne pouvaient pas leur faire de mal, personne ne mourrait ou ne serait blessé. La "défaite" de cette escarmouche sonna la fin du Prophète, qui fut dépossédé et du grand plan de Tecumseh, car de nombreuses tribus avaient perdu la foi.
Les deux principaux adversaires du conflit, Tecumseh et William Henry Harrison (le 9ème président élu des Etats-Unis en 1840, qui décéda an avril de l’année suivante), avaient tous deux été de jeunes protagonistes de la bataille de Fallen Timbers à la fin de la Guerre Amérindienne du Nord-Ouest en 1794. Tecumseh ne figurait pas parmi les signataires du Traité de Greenville qui avait mis fin à la guerre et avait abouti à la cession de nombreuses terres de l’actuel Ohio, longtemps habitées par les Shawnees et autres Amérindiens des Etats-Unis. Cependant, de nombreux leaders de la région acceptèrent les termes du Traité de Greenville et pendant les 10 ans qui suivirent, la résistance pan-tribale à l’hégémonie américaine s’étiola.
Après le Traité de Greenville, la plupart des Shawnees de l’Ohio s’installèrent dans le village Shawnee de Wapakoneta sur la rivière Auglaize, où ils étaient commandés par Black Hoof, un vieux chef qui avait signé le Traité. Little Turtle, un chef de guerre des Miamis, qui avait aussi, plus tôt, participé à la guerre et signer le Traité de Greenville, vécut dans son village sur la rivière Eel. Black Hoof et Little Turtle accélèrent tous deux l’adaptation culturelle et les bonnes relations avec les Etats-Unis.
Les tribus de la région participèrent à plusieurs traités dont celui de Grouseland et celui de Vincennes qui donnèrent et reconnurent la possession américaine de la plupart des terres au sud de l’Indiana. Les Traités détendirent les tensions en permettant aux colons d’investir l’Indiana et en apaisant les Indiens en leur octroyant des dédommagements pour les terres que les colons avaient squattées.
En septembre 1809, William Henry Harrison, gouverneur du nouvellement formé Territoire de l’Indiana, négocia le Traité de Fort Wayne par lequel une délégation d’Indiens céda 3 millions d’acres (12 000 km2) de terres Amérindiennes aux Etats-Unis. Les négociations du Traité furent discutables car elle n’avaient pas été autorisées par le Président et donc le gouvernement des Etats-Unis, et impliquèrent ce que quelques historiens comparèrent à de la corruption, en attribuant de gros subsides aux tribus et leurs chefs et en distribuant force alcool avant les négociations.
L’opposition de Tecumseh au traité marqua son émergence comme éminent leader. Bien que Tecumseh et les Shawnees n’avaient aucun droit sur les terres vendues, il fut alerté de cette vente massive car nombre des partisans de Prophetstown étaient des Piankeshaws, des Kickapoos et des Weas, qui avaient été les premiers habitants de ces terres. Tecumseh remit au goût du jour une idée défendue des années plus tôt par le leader Shawnee, Blue Jacket et le leader Mohawk, Joseph Brant qui affirmait que la terre Indienne était possédée en commun par tous.
Comme Tecumseh n’était pas prêt à se confronter directement avec les Etats-Unis, ses premiers adversaires furent initialement les leaders Indiens qui avaient signé le traité. Impressionnant orateur, Tecumseh commença à largement voyager, en pressant les guerriers à abandonner les chefs trop accommodants et à le rejoindre dans sa résistance au traité. Tecumseh insista que le traité du Fort Wayne était illégal; il demanda à Harrison de l’annuler et prévint que les Américains ne devaient plus tenter de s’installer sur les terres cédées par le traité. Il semblerait qu’il ait dit, "Aucune tribu n’a le droit de vendre ses terres, même entre elles, encore moins à des étrangers... Vendre un pays!? Pourquoi ne pas vendre l’air, la grande mer, ou bien la Terre? Le Grand Esprit ne les-at-il pas créées pour l’usage de ses enfants?" Et, "le seul moyen de stopper cette diabolique perte de terres, est pour l’homme rouge de se rassembler en affirmant un droit égal et commun du sol, comme cela était au début, et devrait être maintenant, car il n’a jamais été divisé."
Tecumseh rencontra le Gouverneur de l’Indiana, William Henry Harrison, pour demander l’annulation des traités de ventes de terres que les Etats-Unis avaient imposé aux Shawnees et autres tribus. Harrison refusa.
En août 1810, Tecumseh prit la tête de quatre cents guerriers armés de Prophetstown pour se confronter à Harrison en son domicile de Vincennes, Grouseland. Leur apparition effraya les citoyens et la situation devint rapidement dangereuse quand Harrison rejeta la demande de Tecumseh et argumenta que les tribus pouvaient individuellement avoir des relations avec les Etats-Unis et que l’interférence de Tecumseh était importune pour les tribus de la région. Tecumseh lança une supplique passionnée contre Harrison.
(Gouverneur William Harrison), vous avez la liberté de repartir chez vous... vous désirez empêcher les Indiens de faire ce que nous désirons qu’ils fassent, se réunir et les laisser considérer leurs terres comme une propriété commune à disposition de tous.... Vous ne voyez jamais un Indien essayer de dire au peuple blanc de faire ça…Vendre un pays! Pourquoi ne pas vendre l’air, la grande mer ou bien la Terre? Le Grand Esprit ne les a-t-il pas tous faits pour l’usage de ses enfants ? Comment pouvez-vous avoir confiance au peuple blanc?
Tecumseh commença à inciter les guerriers à tuer Harrison, qui répondit en tirant son épée. La petite garnison défendant la ville fit rapidement mouvement pour protéger Harrison. Le chef des Potawatomis, Winnemac surgit et contra les arguments de Tecumseh auprès du groupe pressant les guerriers de vivre en paix. Comme ils quittaient les lieux, Tecumseh informa Harrison qu’à moins qu’il annula le traité, il rechercherait une alliance avec les Britanniques.
En 1811, Tecumseh rencontra de nouveau Harrison à son domicile après avoir été cité à comparaître pour le meurtre de colons sur la frontière. Tecumseh dit à Harrison que les Shawnees et leurs frères Amérindiens voulaient demeurer en paix avec les Etats-Unis mais ces différends devaient être résolus. La rencontre n’avait que peu de chances d’aboutir et les deux parties étaient probablement conscientes de l’imminence de la guerre.
Suite à la rencontre, Tecumseh prit la route du sud, avec l’idée de recruter des alliés parmi les Cinq Tribus Civilisées. Le discours de guerre qu’il délivra au Muscogee (Creek) à Tuckaubatchee, en octobre 1811, a été ainsi rapporté au Général Samuel Dale, qui était présent à la rencontre:
« Au mépris des guerriers blancs de l’Ohio et du Kentucky, j’ai voyagé à travers leurs colonies, un jour nos terres favorites de chasse. Aucun cri de guerre ne fut entendu, mais il y a du sang sur nos couteaux. Les Visages-Pâles sentirent le souffle mais ignorèrent de quel côté il venait. Maudit soir la race qui a saisi nos terres et fait des femmes de nos guerriers. Nos pères, de leurs tombes, nous reprochent d’être devenus des esclaves et des couards. Je les entends maintenant dans les hurlements du vent. Les Muscogees étaient autrefois un puissant peuple. Les Géorgiens tremblaient à vos cris de guerre et les jeunes filles de ma tribu, sur les lacs éloignés, chantaient les prouesses de vos guerriers et soupiraient pour vos étreintes. Maintenant votre sang est blanc, vos tomahawks n’ont plus de tranchant, vos arcs et vos flèches ont été enterrés avec vos pères. Oh! Muscogees, frères de ma mère, brossez de vos paupières le sommeil de l’esclavage, une fois de plus frappez pour vous venger; une fois de plus pour votre pays. Les esprits du puissant défunt se plaignent. Leurs larmes coulent des cieux pleurant. Laissez la race blanche périr. Ils ont saisi votre terre; ils corrompent vos femmes; ils piétinent les cendres de vos morts! En arrière, d’où ils venaient, sur la piste de sang, ils doivent être reconduit. En arrière! En arrière, oui, dans la grande étendue d’eau dont les maudites vagues les ont apportés sur nos côtes! Brûlez leurs logements! Détruisez leurs réserves! Tuez leurs femmes et leurs enfants! L’Homme Rouge détient la terre et le Visage-Pâle ne doit jamais en profiter. La guerre maintenant! La guerre toujours! La guerre pour les vivants! La guerre pour les morts! Sortez-les de leurs tombes. Notre pays ne doit donner aucun repos aux os des hommes blancs. C’est la volonét du Grand Esprit, révélée à mon frère, son familier, le Prophète des Lacs. Il m’envoie à vous. Toutes les tribus du Nord ont entamé la danse de la guerre. Deux puissants guerriers au-delà des mers vont nous envoyer des armes. Tecumseh retournera bientôt dans son pays. Mes prophètes demeureront avec vous. Ils se tiendront entre vous et les balles de vos ennemis. Quand les hommes blancs vous approcheront, la terre béante les avalera. Bientôt nous verrons mon bras de feu s’allonger à travers le ciel. Je frapperai du pied à Tippecanoe et la terre entière tremblera. »
Cependant, il y a aussi un autre texte d’un tout autre ton que Tecumseh délivra apparemment à la bande des Osages lors de son voyage de retour en 1811. Il fut rapporté par John Dunn Hunter, un Anglo-Américain dont les parents avaient été tués par les Kickapoos et qui fut plus tard élevé parmi les Osages:
« Frères, nous appartenons tous à une famille; nous sommes tous les enfants du Grand Esprit; nous marchons sur le même chemin; étanchons notre soif à la même source; et maintenant des affaires du plus grand intérêt nous conduisent à fumer la pipe autour du même feu! Frères, nous sommes amis; nous devons nous assister mutuellement pour supporter nos fardeaux. Le sang de nombre de nos pères et frères a ruisselé comme de l’eau sur le sol, pour satisfaire l’avarice de l’homme blanc. Nous, nous-mêmes, sommes menacés par un grand démon; rien ne les pacifiera tant que tous les Hommes Rouges ne seront pas détruits. Frères, quand l’Homme Blanc mit un jour le pied sur nos terres, ils avaient faim; ils n’avaient pas d’endroit pour étendre leurs couvertures, ou pour allumer leurs feux. Ils étaient faibles; ils ne pouvaient rien faire pour eux-mêmes. Nos pères eurent pitié de leur détresse, et partagèrent librement avec eux tout ce que le Grand Esprit avait donné à ses enfants rouges. Ils leur donnèrent de la nourriture quand ils avaient faim, des médicaments quand ils étaient malades, étendirent des peaux pour qu’ils puissent dormir et leur donnèrent des terres, sur lesquelles chasser et faire pousser du blé. Frères, les hommes blancs sont comme des serpents venimeux: quand ils ont frois, ils sont faibles et inoffensifs; mais revigorez-les avec chaleur et ils mordent leurs bienfaiteurs à mort. Le peuple blanc vint parmi nous faible; et maintenant que nous les avons rendus forts, ils veulent nous tuer, ou nous repousser, comme ils le feraient avec des loups et des panthères. Frères, les hommes blancs ne sont pas les amis des Indiens: au début, ils n’ont demander que des terres pour installer un wigwam; maintenant, rien ne les satisfait si ce n’est l’entièreté de nos terrains de chasse, du lever au coucher du soleil. Frères, les hommes blancs veulent plus que nos terrains de chasse; ils veulent tuer nos vieillards, nos femmes et nos petits. Frères, il y a de nombreux hivers il n’y avait pas de terre; le soleil ne se levait pas et ne se couchait pas; tout était obscurité. Le Grand Esprit créa tout. Il donna aux hommes blancs une maison au-delà des grandes étendues d’eau. Il fournit du gibier à ces terres et les donna aux enfants rouges et il leur donna force et courage pour les défendre. Frères, mon peuple désire la paix; les hommes rouges veulent tous la paix ; mais là où sont les hommes blancs, il n’y a pas de paix pour eux, sauf qu’ils soient au sein de nos mères. Frères, les hommes blancs méprisent et bernent les Indiens ; ils les abusent et les insultent; ils pensent que les hommes rouges ne méritent pas de vivre. Les hommes rouges ont supporté de nombreuses et grandes injures; ils ne veulent plus les endurer plus longtemps. Mon peuple ne le fera pas; ils sont déterminés à se venger; ils ont empoigné les tomahawks; ils vont les nourrir de sang; ils vont boire le sang des hommes blancs. Frères, mon peuple est brave et nombreux; mais les hommes blancs sont trop forts pour eux tous seuls. Je vous demande d’empoigner vos tomahawks avec eux. Si nous sommes tous unis, nous allons faire en sorte de colorer les grandes eaux de leur sang. Frères, si vous ne nous rejoignez pas, ils vont d’abord nous détruire, puis vous erez une proie facile pour eux. Ils ont détruits nombre de nations d’hommes rouges, parce qu’elles n’étaient pas unies, parce qu’elles n’étaient pas amies entre elles. Frères, les hommes blancs envoie des espions parmi nous; ils veulent que nous soyons des ennemis, pour qu’ils puissent nous éradiquer et désoler nos terres de chasse, comme des vents dévastateurs ou des eaux ruisselantes. Frères, notre Grand Père au-dessus des grandes eaux est en colère après les hommes blancs, nos ennemis. Il va envoyer ses braves guerriers contre eux; il va nous envoyer des fusils, et tout ce dont nous avons besoin—il est notre ami et nous sommes ses enfants. Frères, qui sont les hommes blancs dont nous devons avoir peur? Ils ne courent pas vite et sont de belles cibles à abattre : ils ne sont que des hommes; nos pères en ont tué beaucoup: nous ne sommes pas des et nous allons colorer la terre de leur sang rouge. Frères, le Grand Esprit est en colère avec nos ennemis; il parle comme le tonnerre et la Terre engloutit les villages et boit le Mississippi. Les grandes eaux vont recouvrir leurs plaines, leurs champs de blé ne peuvent pas pousser et le Grand Esprit va balayer ceux qui s’échapperont sur les collines avec son souffle terrible. Frères, nous devons nous unir; nous devons fumer la même pipe; nous devons nous battre ensemble; et, plus que tout, nous devons aimer le Grand Esprit:il est pour nous; il va détruire nos ennemis et rendre tous ses enfants rouges heureux. »
Malgré les efforts de Tecumseh, la plupart des nations du sud rejetèrent ses appels et particulièrement le chef Choctaw, Pushmataha, qui tint bon et insista sur l’adhésion des termes des traités qui avaient été signé avec les Etats-Unis. Cependant, une faction des Creeks, qui sera connue sous le nom de Red Sticks, répondit à son appel aux armes, ce qui amena la Guerre des Creeks.
Une comète apparut en mars 1811, le leader Shawnee, Tecumseh, dont le nom signifiait "Etoile filante", dit aux Creeks que la comète signalait son arrivée. La confédération de Tecumseh et ses alliés la prirent comme un présage de bonne chance. McKenney rapporta que Tecumseh affirma qu’il prouverait que le Grand Esprit l’avait envoyé aux Creeks en faisant un signe aux tribus.
Ayant appris par ses services d’espionnage que Tecumseh était loin, le Gouverneur Harrison envoya le rapport suivant au Département de la Guerre : "[Tecumseh] en est maintenant à la dernière étape de son travail. J’espère, cependant, qu’avant son retour cette partie du travail qu’il considérait comme achevée sera démolie et sa fondation déracinée." En conséquence, le Gouverneur Harrison se mit en route de Vincennes le 26 septembre 1811, avec environ 1000 hommes en ordre de marche et se dirigea sur Tippecanoe. Le 6 novembre 1811, l’armée d’Harrison arriva aux abords de Prophetstown. Le Prophète envoya un message pour rencontrer Harrison et demanda à ce qu’une réunion soit organisée le jour suivant pour négocier. Harrison installa son camp sur une colline avoisinante et durant les premières heures du jour du 7 novembre, la confédération attaqua sournoisement le camp. Lors de la bataille de Tippecanoe, les hommes de Harrison tinrent leurs positions et les Indiens se retirèrent du village après la bataille. Les Américains victorieux brûlèrent la ville et retournèrent à Vincennes.
Un rapport de première main produit par un Amérindien appelé Shabonee décrit le début des évènements avec une attitude intéressante. Shabonee non seulement souligne qu’Harrison vint avec l’intention manifeste d’être pacifique et de négocier mais affirme aussi que tous les Indiens étaient anxieux de se battre: "Nos jeunes hommes dirent: 'Nous sommes à dix contre un. S’ils restent campés sur l’autre rive du Wabash, nous les laisserons tranquilles. S’ils traversent le Wabash, nous prendrons leurs scalps ou les jèteront à la rivière.'" Shabonee va même plus loin en décrivant Tecumseh plein de haine. Cependant, le plus intéressant est qu’il insert un nouveau fait: que Tenskwatawa attaqua sous la pression des Canadiens, "La Bataille de Tippecanoe fut le travail d’hommes blancs qui vinrent du Canada et nous pressèrent de faire la guerre."
La bataille de Tippecanoe fut une sévère défaite pour Tenskwatawa, qui perdit son prestige et la confiance de son frère. Bien que ce fut un significatif retour en arrière, Tecumseh commença à secrètement reconstruire son alliance dès son retour. Les Américains, peu de temps après, partirent en guerre avec les Britanniques dans la Guerre de 1812 et Tecumseh fit partie de ce conflit.
Le 16 décembre 1811, le tremblement de terre de la Nouvelle Madrid secoua le Sud et le Midwest. Alors que l’interprétation de cet évènement varia selon les tribus, un consensus fut universellement accepté: le puissant tremblement de terre a voulu dire quelque chose. Pour de nombreuses trbus cela signifiait que Tecumseh et le Prophète devaient être épaulés.
Tecumseh réunit sa confédération et allia ses forces avec l’armée britannique envahissant le Territoire Nord-Ouest en provenance du Haut Canada. Il rejoignit le Major-General Britannique, Sir Isaac Brock au Siège de Detroit, l’aidant à obtenir la reddition de la ville en août 1812. A un moment de la bataille, alors que Brock avait avancé à une portée de canons de Detroit, Tecumseh fit défiler en cercle ses 400 guerriers d’un bois adjacent vers la ville, en répétant la manœuvre à de nombreuses reprises pour faire croire qu’ils étaient beaucoup plus nombreux qu’effectivement. Le Brigadier Général William Hull, le commandant du fort, se rendit de peur d’un massacre. La victoire fut à mettre au compte d’une haute stratégie des alliés des britanniques.
Le nouveau commandant britannique de la région, le Major-Général Henry Procter, voulut honorer Tecumseh pour son aide au siège de Detroit. Il lui offrit une écharpe avec le rang de brigadier-général de l’Armée Britannique. Tecumseh refusa le grade et donna l’écharpe à quelqu’un d’autre.
La victoire de Detroit fut contrebalancée un peu moins d’un an plus tard par la victoire du Commodore Perry au Lac Erié à l’été 1813 qui coupa en deux les lignes d’approvionnement des Britanniques. Ayant eu de plus à subir la défenve victorieuse du Fort Meiggs par William Henry Harrison, ce qui créa un point de départ pour une reconquête de Fort Dertroit, les Britanniques se retrouvèrent dans une position indéfendable et durent se retirer de la cité. Ils incencièrent tous les édifices publics de Detroit et se retirèrent au Haut Canada le long de la vallée de Thames. Tecumseh rechercha continuellement le soutien britannique afin de défendre les terres de sa tribu contre les Américains. Cependant, un Harrison très renforcé entreprit l’invasion du Canada.
Au printemps de l’année suivante, les forces britanniques sous le commandement de Procter et les Indiens conduits par Tecumseh attaquèrent l’infanterie américaine et assiégèrent le Fort Meigs, finalement vainement. Durant le siège, des guerriers Amérindiens commencèrent à massacrer les prisonniers américains jusqu’à ce que Tecumseh arriva. On rapporta qu’il avait hurlé sur Procter, lui demandant pourquoi il n’avait pas stoppé le massacre. Cet évènement est considéré comme étant la raison majeure de l’image que Tecumseh véhiculera plus tard aux Etats-Unis, à savoir celle d’un "noble sauvage".
Procter n’eut pas les mêmes relations de travail avec Tecumseh que son prédécesseur Brock, et les deux hommes ne s’entendirent pas sur les tactiques à employer. Procter préférait une retraite au Canada et éviter toute bataille pendant que les Américains souffraient de l’hiver. Tecumseh était plutôt enclin à engager une action décisive pour battre l’armée américaine et permettre à ses hommes de reprendre leurs terres natales du Nord-Ouest. Quand les forces de Procter manquèrent à l’appel à Chatham dans le Haut Canada (bien qu’il avait promis à Tecumseh qu’il y ferait une halte contre les amércains), Tecumseh fit mouvement à contrecoeur avec ses troupes pour rejoindre Procter près de Moraviantown. Il informa Procter qu’il ne reculerait pas plus loin. Il lui dit aussi que si les britanniques continuaient à vouloir son aide alors il fallait agir et attendre sur place les troupes de Harrison. Le discours désespéré que Tecumseh délivra à Procter, faisant amèrement allusion à sa faiblesse, fut conclu avec ses mots prophétiques :
« Père, écoutes!—Les Américains ne nous ont pas encore défaits sur le terrain—comme nous ne sommes pas sûrs qu’ils l’ai fait sur mer—nous désireons de ce fait rester sur place, et combattre notre ennemi, s’ils arrivent ici... Père!—Vous avez les armes et les munitions que notre Grand Père a envoyé aux enfants rouges. Si vous avez dans l’idée de quitter les lieux, alors donnez-nous vos armes. Nos vies sont entre les mains du Grand Esprit. Nous sommes déterminés à défendre notre terre, et si c’est sa volonté, nous souhaitons laisser nos os dessus. »
Le 5 octobre 1813, les Américains attaquèrent et emprotèrent la victoire sur les Britanniques et leurs Amérindiens à la bataille de la Thames, près de Moraviantown. Tecumseh fut tué, et peu de temps après la bataille, la plupart des tribus de la Confédération se rendirent à Harrison à Detroit. Au sujet des circontances qui entourèrent la mort de Tecumseh, "les Américains affirmèrent qu’il avait été tué par le Colonel Richard Johnson durant une charge de la cavalerie. Mais l’historien Peter D. Clarke écrivit, après avoir parlé avec des Indiens qui avaient combattu lors de la bataille:" Parmi les Indiens en retraite figurait le brave Potawatamie, qui, en apercevant un officier américain (supposé être le Colonel Colonel Johnson) sur un cheval, chevauchant après lui, se retourna pour l’affronter avec son tomahawk, mais fut abattu par lui avec son révolver... Le brave Potawatamie tombé au sol fut probablement pris pour Tecumseh par quelques-uns des fantassins de Harrison et le corps fut mutilé peu de temps après la bataille. »

Un métis, mi-indien, mi-blanc, appelé William Caldwell, alors qu’il retraitait après la dernière rencontre, dépassa Tecumseh, qui marchait lentement, utilisant son fusil comme soutien. Quand il lui demanda s’il était blessé, il répondit en anglais, " Je suis touché "— Caldwell nota qu’une balle de fusil avait pénétré sa poitrine, à travers sa veste de chasse en cuir. Son corps fut trouvé par ses amis, à l’endroit où il s’était couché pour mourir, intact, à proximité du champ de bataille …Plusieurs des hommes de Harrison affirmèrent avoir tué Tecumseh. "J’ai tué Tecumseh; J’ai une partie de sa barbe" dira l’un ; "J’ai tué Tecumseh," clamera l’autre, "J’ai une partie de sa peau pour me faire du cuir à rasoir!" . Aucun des ces fanfarons étaient dans la dernière bataille au cours de laquelle le brave Chef reçut sa mortelle blessure.
La mort de Tecumseh est examinée de très près dans le livre, Tecumseh's Last Stand de John Sugden (1985, U. Oklahoma Press), où un chapitre entier est consacré à sa mort. La question est, était-ce vraiment dans l’intérêt de ceux ayant témoigné de créditer Johnson de la mort de Tecumseh? Il semble bien que si cette affirmation fut faite, elle aurait alors fortement influencé sa carrière politique. Sugden, malgré son travail exhaustif, ne parvint pas à la conclusion que Johnson fut vraiment la personne qui tua Tecumseh. En outre, il ne trouva pas assez de preuves pour affirmer que le corps de Tecumseh fut souillé. Quelques rapports indiens indiquèrent que son corps avient été enlevé avant que cela puisse être fait (Blancs et Indiens pratiquaient cette exaction)
Un autre nom a été mentionné, à savoir celui de William Whitley. Bien que grâce à certains rapports John Sugden le plaçait là comme déjà mort, quelques autres créditent Whitley. La plus récente découverte de la preuve de cette mort se trouve dans l’autobiographie, intitulée Single Handed, de Whitey publiée en 1929 par son descendant, James A. Drain Sr. :
« Ce fut une bataille acharnée entre les arbres et les sous-bois, un combat rapproché, long et difficile. Les Kentucky Rifles furent encoyés pour sauver la journée et ils le firent. Grand-Père fut grand. Il se portait comme un charme malgré toutes ses années. Ses longs cheveux blancs touchaient ses épaules. Sur son grand cheval blanc, il était facilement remarquable. Une balle lui ayant traversé le corps, il tomba. La balle fatale fut tirée de derrière un arbre tombé. Sur l’entre-fait, arriva le grand chef Tecumseh, qui avait l’intention de prendre le scalp si splendide et si assimilable à celui d’un grand chef blanc. Mais Grand-Père n’était pas mort. D’une main faible, il saisit encore son fusil qu’il chargeait toujours avec deux balles. Ce fusil était maintenant chargé alors que son tueur se trouvait derrière lui, l’homme mourant d’un mouvement se dressa sur un genou le fusil à l’épaule. Puis il prit assez de temps de ses derniers instants de vie pour viser avec son œil de chasseur la poitrine de l’homme rouge. Et il fit feu ainsi que l’Indien et chaque cartouche se figea là où un bon tireur l’envoie. »
Une histoire orale émanant de la Saugeen First Nation, enregistrée par le Dr. Edwin Seaborn dans les années 1930, raconte une autre version de la mort de Tecumseh.
« Pe-wak-a-nep, qui avait 70 ans en 1938, donne le rapport visuel de la dernière bataille de Tecumseh dont son grand-père avait été le témoin. Il décrit le chef combattant avec ‘un grand couteau’ sur un pont. Tecumseh, ayant saisi sa lance, tomba après qu’un grand couteau lui eut traversé l’épaule par derrière. Le témoin, qui se cacha dans l’eau en ‘se retournant comme une tortue’ sous une bûche, vit les Américains mettre le corps d’un autre guerrier sur un arbre pour le mutiler, et non pas Tecumseh.».
En 1836, Johnson fut élu vice-président ; sa campagne utilisa le slogan Rumpsey Dumpsey, Rumpsey Dumpsey, Colonel Johnson killed Tecumseh (Rumpsey Dumpsey, Rumpsey Dumpsey, le Colonel Johnson a tué Tecumseh).
La mort de Tecumseh et la défaite de l’alliance Britannico-Amérindienne mit un coup d’arrête décisif au front amérindien. Cela eut une implication plus large lors des négociations du Traité de Ghent. Durant le processus du traité, les britanniques demandèrent à ce que les Etats-Unis rendent leurs terres de l’Ohio, de l’Indiana et du Michigan, aux Indiens d’Amérique. La stratégie britannique pendant des décennies avait été de créer un état tampon pour bloquer l’expansion Américaine. Les Américains refusèrent de considérer la création d’un état tampon et la proposition fut rejetée. Bien que l’article IX du Traité prèvoyait de rendre aux Indiens "toutes les possessions, droits et privilèges dont ils avaient la jouissance avant 1811", les dispositions furent inapplicables. Le rêve de Tecumseh d’un confédération pan-indienne ne se réalisera que 131 ans plus tard en 1944 avec la fondation du Congrés National des Indiens d’Amérique.
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Sitting Bull
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Re: TECUMSEH (1768-1813)

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Re: TECUMSEH (1768-1813)

Message par Compte Supprimé 4Q »

"Créer une œuvre, même imparfaite, demandera toujours plus de talent et d'effort que de la critiquer."
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