William Barret TRAVIS (1809-1836)

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DEMERVAL
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William Barret TRAVIS (1809-1836)

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Le grand-père de William Barret Travis, Berwick (aussi connu comme Barrett) Travis, arriva dans les colonies britanniques de l’Amérique du Nord à l’âge de 12 ans, où il fut placé en servitude sous contrat pendant plus d’une décennie. Les ancêtres de Berwick arrivèrent en Amérique du Nord à la fin des années 1600 et le grand-père de Berwick's (Barrett's) naquit dans les Perquimans, Caroline du Nord mais retournèrent en Grande Bretagne pour ses études de médecine. Descendant des Travers du Tulketh Castle à Preston, Angleterre, Berwick eut une vie qui ne ressembla que très peu à la gloire et à la richesse de son ancêtre. Après avoir travaillé cette période de servitude, il prit la route pour le sud pour rejoindre la colonie de la Caroline du Sud, où il reçut une donation de plus de 100 acres de terres dans ce qui est maintenant le Comté de Saluda, Caroline du Sud. Une année plus tard, il épousa Anne Smallwood et ils vécurent leur vie sur cette terre. Ils eurent quatre filles et trois garçons, dont Mark Travis et le missionnaire baptiste Alexander Travis.
Mark Travis épousa Jemima Stallworth le 1er juin 1808. Elle donna naissance à William Barret Travis le 1er août 1909. Des sources divergentes fixent sa date de naissance au 9 août mais son frère cadet, James C. Travis, qui était en possession de la Bible familiale des Travis au moment de sa déclaration, indiqua que William était né le 1er. Mark et Jemima eurent neuf autres enfants durant les 20 années qui suivirent.
L’oncle de Travis, Alexander migra dans le nouveau territoire de l’Alabama après la guerre de 1812, en s’installant dans l’actuel Comté de Conecuh. Il pressa son frère et sa famille de le rejoindre, où il lui dit que la terre était bon marché et facile à acquérir. Aussi Mark emmena sa famille, dont le jeune William, alors âgé de 9 ans, en Alabama. Ils s’installèrent dans la nouvelle ville de Sparta, où Mark Travis acheta le tout premier certificat de la compagnie Sparta Land. Le jeune Travis grandit à Sparta, et alors que son père s’occupait d’une ferme, son oncle Alexander devint important en organisant l’Old Beulah Church (entre autres églises), en prêchant dans les comtés voisins et près d’Evergreen, Alabama, et ce, tout en laissant une forte influence sur Travis.
Durant la même période, Alexander créa aussi le collège de Sparta et y servit de directeur. Travis reçut son éducation formelle au collège de Sparte, y étudiant des matières comme le grec, le latin, l’histoire ou les mathématiques. Après quelques années, Travis intégra le collège du Professeur William H. McCurdy à Claiborne, Alabama.
Après avoir terminé ses études à l’âge de 18 ans, Travis trouva un boulot de professeur assistant dans le Comté de Monroe, une position qu’il ne conserva qu’une petite année. Il rencontra une étudiante, Rosanna Cato, qui l’attira immédiatement et avec qui il débuta une aventure romantique.
Voulant à tout prix échapper aux travaux de la ferme, Travis déménagea de manière permanente à Claiborne où il commença des études de droit. Le réputé avocat James Dellet accepta Travis comme apprenti. A cette époque, Claiborne était une ville majeure de l’Alabama qui se dressait sur la rive de la rivière Alabama, où le commerce et la vie sociale semblaient être à des années lumières de la communauté toujours en expansion de Sparta.
Travis et Cato se marièrent le 26 octobre 1828. Cato donna naissance à leur premier fils, Charlie, une année plus tard, bien que des preuves existent pour affirmer que Charlie était né en dehors du mariage ou possiblement même une année au préalable.
Alors qu’il étudiait encore le droit avec Dellet, Travis était impatient de reprendre une carrière et il rejoignit les hautes sphères de la société de Claiborne. Travis édita un journal, le Claiborne Herald, qui, comme nombre de journaux de l’époque, publiait des histoires allant des activités du Congrès aux aventures du monde, aux nouvelles locales, à la publicité et autres. Travis s’occupa du journal lui-même et alors que cela ne lui procura qu’un modeste salaire durant les premiers mois de l’opération, cela suffisait à peine pour subvenir aux besoins de Rosanna et du jeune Charlie. Le stress financier conduisit au manque de soin du Herald: les publicités étaient accidentellement imprimées à l’envers, les caractères n’étaient pas proprement alignés sur la presse, les lettres étant dès lors en dehors des lignes et les petites annonces qui avaient expiré étaient tout de même publiées. Il peina à continuer le journal et bien qu’il demanda de l’aide, il n’en reçut pas.
Le 27 février 1829, Travis passa son examen de droit et reçut la permission de pratiquer légalement, aussi il emprunta $55.37 pour ouvrir un cabinet d’avocat et $90 plus tôt dans l’année pour aider à payer le Herald. Maintenant en dettes et avec aucun revenu pratique, il hébergea trois étudiants et pour aider Rosanna avec la charge de travail, il acheta deux esclaves. De maintenir les esclaves accrut ses dépenses, plongeant encore plus Travis dans les dettes.
En 1829, les éditions du Herald déclinèrent; seulement six numéros furent publiés en automne alors que le journal était censé être un hebdomadaire. Du format d’un journal, le Herald devint une feuille de chou. De plus, personne n’aida Travis avec son journal et vers la fin de l’année, le Herald cessa d’être édité.
Avec quasiment aucun client au niveau de son cabinet d’avocat, les dettes continuèrent à s’amasser. Les prêts antérieurs n’avaient pas été honorés et d’autres s’ajoutèrent - $192.40 en mai 1829, $50.12 en juin et $50.00 en juillet. Sa pratique du droit échoua à attirer des clients significatifs parce que des hommes comme Dellet continuaient à être plus fiables que Travis. A la fin de sa pratique du droit à Claiborne, il n’avait eu en tout et pour tout que six cas à traiter et avait perçu moins de $4.00. Au printemps 1831, ses dettes atteignaient $834.
Dellet, avec d’autres personnes à qui Travis devaient de l’argent, n’eut pas d’autre alternative que d’attaquer en justice pour que Travis paye ses dettes. A un point de la procédure, Travis déposa une réclamation pour que le procès soit rejeté parce qu’il était encore dans l’enfance (il était encore considéré comme mineur dans de nombreuses parties de l’Alabama). Dellet répondit en forçant Travis à comparaître, en hurlant à l’audience "Gentlemen, regardez-moi cet enfant!". Travis se tint debout humilié dans cette cour d’audience, remplie de gens qui éclataient de rire et le greffier de la cour ordonna son arrestation le 31 mars 1831.
A certains moments de sa vie à Claiborne, Travis entendit des histoires sur le Texas, qui était alors un état périphérique de la première république mexicaine. Au Texas, il y avait une quantité massive de spéculations territoriales et beaucoup d’immigration, avec des colons provenant des Etats-Unis et de l’Europe. Il y avait aussi une forte demande pour les avocats pour s’occuper de l’afflux d’immigrants et des transactions territoriales, aussi il prit rapidement la décision de partir au Texas. Il promit à Rosanna (maintenant enceinte de son second enfant) qu’une fois au Texas, il gagnerait assez d’argent pour rembourser toutes ses dettes. Rosanna lui fit confiance et décida d’attendre son appel à le rejoindre. Travis échappa à l’arrestation et quitta pour le Texas.
En mai 1831, après son arrivée au Texas Mexicain, une partie du nord du Mexique de l’époque, Travis acheta des terres auprès de Stephen F. Austin, qui le nomma conseiller des Etats-Unis. Il installa un cabinet de droit à Anahuac et aida à la création d’une milice pour s’opposer à la loi mexicaine. Il devint alors une figure pivotale des Anahuac Disturbances et fut emprisonné pour son implication.
Travis fut commissionné comme lieutenant colonel de la Légion de la Cavalerie et devint l’officier recruteur en chef pour une nouvelle armée régulière texane. Le Gouverneur Henry Smith donna l’ordre à Travis de lever une compagnie de soldats professionnels pour renforcer les Texans qui étaient sous le commandement de James C. Neill à la Alamo Mission de San Antonio. Travis pensa désobéir à ses ordres, en écrivant à Smith: "Je suis désireux, non anxieux, de participer à la défense de Bexar, mais Monsieur, je ne veux pas risquer ma réputation... en entrant en pays ennemi avec si peu de moyens, si peu d’hommes et surtout si mal équipés." James Bowie arriva au Alamo avec 30 hommes le 19 janvier 1836. Le 3 février, Travis arriva à San Antonio avec 18 réguliers en renfort. Un compromis fut signé entre Bowie et Travis au sujet du commandement d’Alamo, avec Bowie commandant les volontaires et Travis les troupes régulières. Quand la santé de Bowie commença à décliner, le compromis devint caduque et Travis devint le commandant officiel de la garnison du Alamo. Le 6 mars 1836, après 13 jours de siège, Santa Anna ordonna l’assaut du Alamo aux premières heures du jour. Travis décéda en combattant jusqu’à la fin et ses restes furent brûlés avec tous les autres défenseurs du Alamo.
Le 24 février 1836, durant le siège du Alamo par Santa Anna, Travis écrivit une lettre adressée "Au peuple du Texas et à tous les Américains du Monde":
Il donna cette lettre au courier Albert Martin. L’enveloppe qui contenait la lettre était étiquetée "VICTOIRE ou MORT". La lettre, bien qu’incapable d’apporter de l’aide à la garnison du Alamo, fit beaucoup pour motiver l’armée texane et aida à rallier nombre d’américains à la cause de l’indépendance texane. Elle cimenta aussi le statut de héros de la révolution texane de Travis.
Une année après la bataille, agissant sous les ordres du Général Felix Huston, le Colonel Juan Seguín supervisa la récupération des cendres abandonnées des défenseurs du Alamo sur trois sites. Le 28 mars 1837, une cérémonie publique officielle fut diligentée pour donner aux cendres un enterrement chrétien. L’on croit qu’ils ont été enterrés aux alentours du Alamo, mais l’endroit exact fut oublié avec le temps. Quand la Cathédrale San Fernando de San Antonio fut rénovée pour accueillir un nouvel autel durant la célébration du centenaire du Texas en 1936, des restes humains censés être ceux des défenseurs du Alamo furent trouvés. A cause des contradictions parues dans divers rapports durant le siècle qui suivit le siège du Alamo, l’opinion publique se divisa au sujet de l’origine de ces restes. Les cendres redécouvertes furent réenterrées dans un sarcophage de marbre à l’intérieur de la cathédrale, contenant soi-disant les os de Travis, Crockett et Bowie, ainsi que nombre d’autres. Les appels à faire des tests ADN n’ont toujours pas été suivis d’effets.
Travis épousa donc une de ses ex camarades de classe âgée de 16 ans, Rosanna Cato (1812–1848), le 26 octobre 1828. Le couple vécut à Claiborne et eut un fils, Charles Edward, en 1829 et une fille, Susan, en 1831. Ils furent officiellement divorcés par un arrêt de la cour du Comté de Marion le 9 janvier 1836. Rosanna épousa ensuite Samuel G. Cloud à Monroeville, Alabama, le 14 février 1836. Ils décédèrent tous deux lors d’une épidémie de fièvre jaune qui affecta l’Etat en 1848.
Charles Edward Travis (1829–1860) fut élevé par sa mère et son second mari. Il remporta un siège lors de la Législature du Texas en 1853. En 1855, il s’engagea dans l’armée des Etats-Unis comme capitaine dans un régiment de cavalerie (qui fut plus tard renommé 5ème régiment de cavalerie des Etats-Unis) commandé par Albert Sidney Johnston mais fut déchargé en mai 1856 pour "conduite indigne d’un officier et d’un gentleman," suite à une allégation selon laquelle il aurait triché aux cartes. Il fit appel de cette décision sans succès. Il se tourna alors vers les études de droit, décrochant sa licence à l’Université de Baylor en 1859. Il décéda de la tuberculose en une année et est enterré à côté de sa sœur Susan.
Susan Isabella Travis (1831-1868) naquit après le départ de Travis pour le Texas. Bien que sa paternité a été discutée, Travis la nomma comme sa fille dans son testament. Elle épousa un planteur de Chappell Hill, Texas: leur fils, qui décéda à l’âge de 12 ans, était William Barret Grissett (1846-1858); et leur fille était Mary Jane Grissett Davidson DeCaussey (1848-1903).
Madame S.
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