Tiburcio Vásquez naquit à Monterey, Alta California, Mexique (aujourd’hui la Californie, Etats-Unis) le 10 avril 1835 de Jose Hermenegildo Vásquez et Maria Guadalupe Cantua. En accord avec la tradition espagnole, la naissance de Vásquez fut célébrée lors de la fête calendaire du même nom, la St. Tiburce. Ainsi, il devait toujours se référer à une date de naissance fixée au 11 août 1835. Son arrière-grand-père était parvenu à Alta California avec l’expédition De Anza de 1776. Vásquez était de consistance fluette avec une taille d’environ 1m70. Sa famille l’envoya à l’école et il parlait couramment l’anglais et l’espagnol.
En 1852, Vásquez fut influencé par Anastacio Garcia, l’un des plus dangereux bandits de la Californie. En 1854, Vásquez était présent lors du meurtre de l’agent de police de Monterey, William Hardmount survenue lors d’une fusillade avec Anastacio Garcia. Vásquez dénia toute implication et s’enfuit, devenant un hors-la-loi. Vásquez devait plus tard affirmer que ses crimes étaient le résultat de la discrimination manifestée par les norteamericanos et insista qu’il était un défenseur des droits des Américano-Mexicains. Vásquez et Garcia jouèrent des rôles différents lors de la vendetta du Comté de Monterey, ayant opposé les Roach aux Belcher, et qui prit fin par la pendaison de Garcia en 1875.
En 1856, il fut activement occupé à voler des chevaux. Une troupe de poursuivants menée par le shérif le rattrapa près de Newhall, et il passa les cinq années qui suivirent derrière les barreaux de la prison de Saint Quentin. Là il organisa et participa à quatre mutineries sanglantes qui laissa 20 victimes sur le carreau. Après son élargissement, il commit de nombreux cambriolages, vols de bétail et attaques de trains dans le Comté de Sonoma en 1866. Il fut capturé après le cambriolage d’un magasin à Petaluma et envoyé de nouveau en prison pour trois ans. Sa "marque de fabrique" était "lier les mains de ses victimes derrière le dos et les laisser la face dans la poussière."
En 1870, Vásquez organisa une bande de bandits qui inclût le notoire Juan Soto, et plus tard Procopio Bustamante. Après de nombreux raids, il fut salement blessé dans une fusillade avec l’officier de police de Santa Cruz, Robert Liddell. Il réussit à s’échapper et ses sœurs le soignèrent jusqu’à la guérison. En 1873 il acquit une notoriété étatique puis nationale. Vásquez et son gang dérobèrent 2 200 dollars au magasin Snyder à Tres Pinos, maintenant Paicines, dans le Comté de San Benito, tuant trois clients innocents durant l’opération. Des troupes de poursuivants se mirent à sa recherche et le Gouverneur Newton Booth promit une récompense de 1 000 dollars pour sa tête. Le shérif John H. Adams de San Jose poursuivit la bande en Californie du Sud ; Vásquez s’échappa après une fusillade.
Vásquez se planqua pendant un moement en Californie du Sud, où il était moins connu. Avec ses deux hommes les sûrs, il chevaucha jusqu’à la Old Tejon Pass, à travers l’Antelope Valley et se reposa au ranch de Jim Heffner sur l’ Elizabeth Lake. Le frère de Vásquez, Francisco, vivait dans les environs. Après sa période de repos, Vásquez se rendit à Littlerock Creek, qui devait devenir sa principale cachette de la Californie du Sud.
Vásquez était populaire au sein de la communauté Mexicano-Américaine et il y avait de nombreux amis et membres de sa famille de Santa Rosa dans le Nord de la Californie à Los Angeles dans le sud. Il était beau, littré, charmant, jouait de la guitare et était un danseur talentueux. Les femmes étaient attirées par lui et il eut de nombreuses aventures. Il adorait lire des romans romantiques et écrire de la poésie pour ses admiratrices. Il eut plusieurs affaires avec des femmes mariées, l’une d’entre elles devant par ailleurs précipiter sa chute.
Vásquez retourna dans la Vallée de San Joaquin le 10 novembre 1873 et lui et son gang cambriolèrent le magasin Jones à Millerton, dans le Comté de Fresno. Le 26 décembre 1873, lui et son gang saccagèrent la ville de Kingston dans le Comté de Fresno, en volant toutes les entreprises et en amassant 2 500 dollars en liquide et en bijoux.
Le Gouverneur Booth fut maintenant autorisé par l’Etat de Californie à dépenser 15 000 dollars pour amener Vasquez devant la justice. Des troupes de poursuivants furent formées dans les Comtés de Santa Clara, Monterey, San Joaquin, Fresno et Tulare. En janvier 1874, Booth offrit une récompense de 3 000 dollars pour la capture de Vásquez vivant et de 2 000 dollars q’il était ramené mort. Ces récompenses furent augmentées en février pour passer respectivement à 8 000 et 6 000 dollars. Le shérif du Comté d’Alameda, Harry Morse fut spécifiquement assigné à la chasse de Vásquez.
Prenant la route de Bakersfield, Vásquez et Clodoveo Chavez, un membre de son gang, chevauchèrent vers le promontoire rocheux situé près d’Inyokern, maintenant connu sous le nom de Robbers Roost. Près de leur objectif, à Coyote Holes, ils cambriolèrent une diligence de la Cerro Gordo Mines, société qui exploitait des mines d’argent près d’Owens Lake. Durant le cambriolage, Vásquez blessa par balle un homme qui ne voulait pas obtempérer à ses ordres.
Le gang déménagea vers Elizabeth Lake et Soledad Canyon, tout en délestant une diligence de 300 dollars, en volant six chevaux et un fourgon près d’une ville qui se nomme désormais Acton et en rackettant des voyageurs isolés. Vásquez était supposé se cacher près de Vasquez Rocks. Ces formations rocheuses se révélèrent être une formidable cachette pour lui et son gang. Des grottes peu profondes, de profondes crevasses et de nombreux surplombs créèrent un labyrinthe que tout poursuivant devait détricoter. Le plus grand rocher, haut de 30 mètres, fournissait un excellent poste de guêt.
Pendant les deux mois qui suivirent, il échappa à toute attention. Cependant, il commit alors une erreur qui amena sa capture. Le 15 avril 1874, lui et son gang kidnappèrent pour rançon le puissant berger Alessandro Repetto. Les poursuivants de Los Angeles attrapèrent presque le gang dans les San Gabriel Mountains, mais une nouvelle fois, Vásquez et ses hommes d’échappèrent.
Vásquez prit résidence dans le fief de "Greek George" Caralambo dans le coin nord-est de Rancho La Brea, localisé à 200 mètres au sud de l’actuel Sunset Strip dans West Hollywood. Greek George était un ex chamelier du général General Beale dans l’Army Camel Corps. Apparemment, Vásquez séduisit et engrossa sa propre nièce. La famille de la fille où la famille de l’épouse de Greek George dénonça Vásquez auprès du shérif de Los Angeles, William R. Rowland. Rowland envoya une troupe de poursuivants au ranch et captura Vásquez le 14 mai 1874. Le fief de Greek George était situé près de l’actuelle Melrose Place dans West Hollywood. C’est par coïncidence très près de l’endroit où l’industrie du cinéma devait, quelques décennies plus tard, s’installer.
Vásquez resta dans la prison du Comté de Los Angeles pendant neuf jours. Il eut de nombreuses demandes d’interviews provenant de divers journaux, mais n’en accepta que trois: deux du San Francisco Chronicle et une du Los Angeles Star. Il leur confia son objectif de retourner en Californie sous statut mexicain. Il insista qu’il était un homme honorable et affirma n’avoir jamais tué qui que ce soit. Il fut photographié par Valentin Wolfenstein derrière la prison le 18 mai 1874.
A la fin mai 1874, Vásquez fut transféré par bâteau à San Francisco. Il finira finalement par être jugé au tribunal de San Jose. Vásquez devint rapidement une célébrité parmi nombre de ses compatriotes hispaniques californiens. Il admit qu’il était un hors-la-loi parmi tant d’autres mais dénia de nouveau avoir tué qui que ce soit. Une note prétendûment écrite par Clodoveo Chavez, un des membres de son gang, tomba dans une boîte de la Wells Fargo. Chavez écrivit que lui, et non Vásquez, avait abattu l’homme à Tres Pinos. Néanmoins, à son procès, Vásquez admit avoir participé au raid de Tres Pinos. Comme tous les participants au cambriolage furent convaincus au même titre du meurtre, si le fait de savoir si Vásquez avait appuyé sur la gâchette, resta hors de propos. En janvier 1875, Vásquez fut reconnu coupable et condamné à la pendaison pour meurtre. Le procès prit quatre jours et le jury délibéra pendant deux heures avant de finalement prononcé la culpabilité de Vasquez pour un des meurtres survenus lors de l’attaque de Tres Pinos.
Les visiteurs continuèrent à envahir la cellule de Vásquez, la plupart étant des femmes. Il signa des autographes et posa pour des photographies. Vásquez vendit les photos à partir de la fenêtre de sa prison et utilisa l’argent pour payer ses frais d’avocat. Après sa condamnation, il fit appel. Celui-ci fut rejété par le Gouverneur Romualdo Pacheco. Vásquez rencontra calmement son devenir à San José le 19 mars 1875. Il n’avait que 39 ans.