Nombre des informations sur les premières années de la vie de Calamity Jane, proviennent d’une brochure autobiographique qu’elle dicta en 1896 à des fins publicitaires. Elle était sur le point de débuter une tournée des musées à 10 sous à travers les Etats-Unis et le pamphlet était censé attirer les spectateurs. Quelques-unes de ces informations sont exagérées ou même complètement inexactes.
Calamity Jane naquit Martha Jane Canary (ou Cannary), le 1er mai 1852 à Princeton, dans le Comté de Mercer, Missouri. Ses parents, Robert W. et Charlotte Martha (née Burge) Cannary, habitaient, selon le recencement de 1860, à environs 11 km au nord-est de Princeton à Ravanna. Son père, Robert Wilson Cannary avait le démon du jeu et sa mère, Charlotte M. Cannary, avait travaillé comme prostituée. Martha Jane était l’aînée de six enfants (elle avait deux frères et trois sœurs). En 1865, Robert et sa famille déménagèrent au sein d’un convoi de chariots du Missouri vers Virginia City, Montana. En 1866, Charlotte décéda d’une pneumonie en cours de chemin à Blackfoot, Montana. Après leur arrivée à Virginia City au printemps 1866, Robert emmena ses six enfants à Salt Lake City, Utah. Ils y arrivèrent à l’été et Robert commença apparemment à entretenir une ferme de 16 hectares. La famille n’avait été à Salt Lake City que depuis un an quand il décéda en 1867. A 14 ans, Martha Jane dut prendre en charge ses cinq frères et sœurs, charger de nouveau un chariot et les emmener au Fort Bridger, Territoire du Wyoming, où ils arrivèrent en mai 1868. De là, ils voyagèrent à bord de l’Union Pacific Railroad vers Piedmont, Wyoming.
A Piedmont, Martha Jane accepta tous les boulots qu’elle trouva pour subvenir aux besoins de sa grande famille. Elle travailla comme plongeuse, cuisinière, serveuse, danseuse, bonne d’enfants et vachère. Finalement, en 1874, elle trouva du travail comme éclaireuse pour le Fort Russell. Durant cette époque, Jane commença aussi à se prostituer périodiquement au Fort Laramie Three-Mile Hog Ranch.
« En 1865 nous émigrâmes de notre domicile du Missouri en prenant la route de Virginia City, Montana, que nous couvrîmes en cinq mois. Sur le chemin, la plupart de mon temps était utilisé à chasser avec les hommes et les chasseurs du convoi; en fait, j’étais toujours avec les hommes quand il y avait de l’excitation et de l’aventure à glaner. Avant que nous n’atteignions Virginia City, j’étais considérée pour une fille de mon âge comme étant un bon fusil et une cavalière intrépide. Je me rappelle de nombre d’événements qui intervinrent sur la route du Missouri au Montana. De nombreuses fois en traversant les montagnes, l’état de la piste était si mauvais qu’il fallait fréquemment lever les chariots au-dessus des corniches à la main avec une corde, car elles étaient si accidentées et rudes que les chevaux n’étaient d’aucune utilité. Nous avions aussi de nombreux moments excitants en traversant les cours d’eau à gué car nombre d’entre eux sur notre chemin étaient connus pour leurs sables mouvants et leurs endroits marécageux, dans lesquels, si nous ne faisions pas attention, nous aurions pu perdre les chevaux et tout le reste. Puis, nous connaissions de multiples dangers comme des cours d’eau transformés en torrents par les fortes pluies. En de telles occasions, les hommes choisissaient généralement les meilleurs endroits pour traverser les cours d’eau; moi-même, plus d’une fois, ait monté mon poney et traversé à la nage le cours d’eau à plusieurs reprises pour m’amuser et ait frôlé la mort en me retrouvant sous l’eau, mais comme les pionniers de cette époque étaient courageux, nous avons surmonté tous les obstacles et atteint Virginia City sains et saufs. Maman décéda à Black Foot, Montana, 1866, où elle est enterrée. J’ai quitté le Montana au printemps de 1866, pour l’Utah, arrivant à Salt Lake City durant l’été.
Des rapports de cette période décrivaient Martha Jane comme étant "extrêmement attractive" et comme étant "une jolie fille aux yeux foncés." Martha Jane ne reçut que peu ou prou d’éducation scolaire et était illettrée. Elle se remit en route pour une vie extérieure plus rude et aventureuse dans les Grandes Plaines.
Martha Jane fut impliquée dans plusieurs campagnes durant la longue période de guerre Américano-Indiennes. Elle affirma bien que ce ne fut pas confirmé que:
« ce fut durant la campagne [en 1872–1873] que l’on me baptisa Calamity Jane. C’était à Goose Creek, Wyoming où se trouve maintenant la ville de Sheridan. Le Capitaine Egan était aux commandes du poste. On nous demanda de mettre fin à un début de soulèvement des Indiens, et nous sortîmes pendant plusieurs jours au cours desquels nous fûmes confrontés à de nombreuses escarmouches qui résultèrent en la mort de six soldats et de sévères blessures pour d’autres. En revenant au poste, nous sommes tombés dans une embuscade à 2 kms de notre destination et le capitaine Egan fut abattu. J’étais en position d’éclaireuse devant la troupe et en entendant la fusillade je suis revenue à bride abattue pour voir le capitaine juché sur sa selle mais sur le point de tomber. Je me suis portée en toute hâte à son côté et arrivait juste à temps au moment où il tombait. Je le portais sur le devant de mon cheval et réussit à le ramener en toute sécurité au Fort. Egan, durant sa guérison, me dit en riant: "Je t’appellerai désormais Calamity Jane, l’héroine des plaines." J’ai porté ce surnom jusqu’à maintenant. »
Comme cela fut rapporté dans le Anaconda Standard (Montana, 19 avril 1904): le Capitaine Jack Crawford, qui servit sous le commandement des généraux Wesley Merritt et George Crook, affirma que, Calamity Jane "...ne fut jamais au service des généraux Crook ou Miles. Elle n’assista jamais à un lynchage et ne particicpa jamais à une bataille avec un Indien. Elle était tout simplement un personnage notoire, débauchée et diabolique, mais possédait une nature généreuse qui la rendit populaire."
Il se pourrait qu’elle ait exagéré ou complètement fabriqué cette histoire. Même de son vivant, tout le monde n’accepta pas cette version comme réelle. Une croyance populaire est qu’elle acquit plutôt ce surnom à cause des avertissements qu’elle lançait aux hommes qui l’offensaient de les « traîner en justice pour calamité ». Il apparait crédible que "Jane" ne fit pas partie de son nom avant que le surnom y soit accolé.
Il est certain que Canary était connue par son surnom dès 1876, parce qu’à l’arrivée du convoi de chariots dirigé par Wild Bill Hickok, un journal de Deadwood, le Black Hills Pioneer, sortit le 15 juillet 1876, un édito intitulé: "Calamity Jane est arrivée!".
Une autre histoire non vérifiée trouvée dans son pamphlet autobiographique affirme qu’en 1875, son détachement reçut l’ordre de se rendre sur la Big Horn River sous le commandement du Général Crook. Portant d’importantes dépêches, elle traversa à la nage la Platte River et effectua 140 km à la vitesse maximale percluse d’humidité et de froid pour les délivrer. A la suite, elle tomba malade. Calamity dit qu’après avoir récupéré pendant plusieurs semaines, elle chevaucha vers le Fort Laramie dans le Wyoming, et en juillet 1876, elle rejoignit un convoi de chariots se rendant dans le nord. La seconde partie de son histoire est par contre vérifiée. Elle était au Fort Laramie en juillet 1876 et rejoignit effectivement un convoi dans lequel se trouvait Wild Bill Hickok. C’est là qu’elle rencontra pour la première fois Wild Bill Hickok, contrairement à ses dires ultérieurs et c’est comme cela qu’elle arriva à Deadwood.
Calamity Jane accompagna le groupe Newton–Jenney à Rapid City en 1875, aux côtés de California Joe et Valentine McGillycuddy. A cette époque (ou peu de temps après), sa beauté était du domaine du passé; sa peau était tannée par le soleil et le vent des Hautes Plaines, elle était musclée et masculine et ses cheveux étaient raides et rarement lavés.
En 1876, Calamity Jane s’installa dans les environs de Deadwood, Dakota du sud, dans les Black Hills. Là, elle devint amie avec, et fut occasionnellement employée, par Dora DuFran, la principale dame des Black Hills. Elle devint aussi amie avec Wild Bill Hickok et Charlie Utter, après avoir voyagé vers Deadwood, avec eux dans le convoi de chariots de Charlie Utter. Jane admira foncièrement Hickok (et, bien plus tard, d’aucuns affirmèrent qu’elle était attirée par lui jusqu’à un point d’adoration et affirmèrent même qu’elle était obsédée par sa personnalité et sa vie).
Le 6 septembre 1941, l’U.S. Department of Public Welfare accorda une aide à la personne âgée à Jean Hickok Burkhardt McCormick, qui affirma être la descendante légale de Martha Jane Cannary et James Butler Hickok, après qu’elle eut présenté des preuves que Calamity Jane et Wild Bill s’étaient mariés à Benson's Landing, Territoire du Montana (maintenant Livingston, Montana), le 25 septembre 1873. La documentation était écrite dans une Bible et était signé par deux ministres du culte et de nombreux témoins. Cependant, l’affirmation de McCormick a été vigoureusement discutée à cause de nombreuses divergences.
McCormick publia plus tard un livre avec des lettres supposées avoir été adressées par Calamity Jane à sa fille. Dans celles-ci, Calamity Jane dit qu’elle s’était mariée à Hickok et que ce dernier était le père de McCormick, qui était née le 25 septembre 1873, donnée pour adoption au capitaine Jim O'Neil et son épouse. Durant la période à laquelle l’enfant est prétendûment née, Calamity Jane travaillait comme éclaireuse pour l’Armée et au moment de sa mort Hickok s’était récemment marié à Agnes Lake Thatcher.
Bien que l’identité du père soit inconnue, Calamity semble avoir eu deux filles. A la fin des années 1880, elle retourna à Deadwood avec un enfant qu’elle affirma être sa fille. A sa demande, une quête fut organisée dans l’un des théâtres de la ville, pour réunir de l’argent pour envoyer sa fille à la St. Martin's Academy de Sturgis, Dakota du Sud, un pensionnat Catholique des environs. La somme réunie fut importante. Calamity s’enivra et dépensa une large partie (mais pas tout) de l’argent la même nuit et quitta Deadwood le lendemain avec la fille. Estelline Bennett, qui vivait à Deadwood à l’époque et avait discuté brièvement avec Calamity quelques jours avant la quête, pensa que Calamity désirait sincèrement que sa fille ait une éducation et que sa beuverie était juste un exemple de son incapacité (que Bennett estima comme étant typique de sa classe) à freiner ses impulsions et à mener à bien des plans bien définis. Bennett apprit plus tard que la fille de Calamity reçut effectivement "reçut effectivement une éducation, grandit et se maria".
Jane affirma aussi que, suite à la mort de Hickok, elle rechercha son meurtrier, Jack McCall, munie d’un couperet à viande, car elle avait laissé ses révolvers à son domicile dans l’excitation du moment. since she had left her guns at her residence in the excitement of the moment. Cependant, elle ne confronta jamais McCall. Suite à l’exécution de McCall pour crime capital, Jane continua à vivre pendant un moment dans la région de Deadwood et à une occasion elle aida à sauver les passagers d’une diligence prise en chasse par des Indiens des Plaines. Le cocher de la diligence, John Slaughter, fut tué durant l’attaque et Jane prit les rénes et conduisit la diligence à destination à Deadwood. A la fin 1876 ou 1878, Jane soigna les vicitimes d’une épidémie de variole dans la région de Deadwood.
En 1881, Jane acheta un ranch à l’ouest de Miles City, Montana, le long de la Yellowstone River, où elle conserva une auberge. Après avoir épousé le Texan Clinton Burke et avoir déménagé à Boulder, elle fit de nouveau une tentative dans le métier de l’auberge. En 1887, elle donna naissance à une fille, Jane, qui fut adoptée à une famille d’accueil.
En 1893, Calamity Jane commença à apparaître dans le Buffalo Bill's Wild West show comme conteuse d’histoires. Elle participa aussi à l’Exposition Pan-Américaine de 1901. A ce moment, elle était dépressive et alcoolique. L’addiction de Jane à la liqueur était évidente, même dans ses jeunes années. Par exemple, le 10 juin 1876, elle loua un cheval et un buggy à Cheyenne pour faire un aller-retour de loisir au Fort Russell, mais Calamity était si ivre qu’elle dépassa sa destination sans s’en rendre compte et finit à 140 km au Fort Laramie au lieu des 2kms qu’elle devait couvrir initialement.
Au printemps de 1903, quand Jane retourna dans les Black Hills, le bordel de Madame Dora DuFran était toujours en activité. Pendant les quelques mois qui suivirent, Jane gagna sa subsistance en cuisinant et en faisant la blanchisserie pour les filles de Dora à Belle Fourche. A le fin de juillet, Jane voyagea dans un train de minerai à Terry, Dakota du Sud, un petit village minier près de Deadwood. Alors qu’elle résidait à l’hôtel Calloway, le 1er août 1903, elle décéda à 51 ans (ou 53 ou 56). On rapporta qu’elle avait bu intensément dans le train et commença à se plaindre de l’estomac. Le conducteur du train la porta hors du train, un tenancier de bar lui procura une chambre dans l’hôtel Calloway et un docteur fut appelé. Elle décéda presqu’immédiatement après la visite du docteur, le samedi 1er août 1903 d’une inflammation des intestins et d’une pneumonie.
De source sure, on trouva parmi ses rares affaires, une liasse de lettres non envoyées adressées à sa fille. Quelques-une de ces lettres furent mises en musique au 20ème siècle par le compositeur de l‘art song, Libby Larsen dans un livret intitulé Songs From Letters. Ces lettres furent rendues publiques pour la première fois par Jean McCormick afin de rendre légale son affirmation qu’elle était la fille de Jane et Hickok, mais l’authenticité de ces lettres n’est pas reconnue par certains, parce qu’il n’existe aucun document officiel (autre que ces lettres) supposé avoir été écrit par Jane, qui était complètement illettrée.
Calamity Jane fut enterrée au Mount Moriah Cemetery, Dakota du Sud, près de Wild Bill Hickok. Quatre des hommes qui planifièrent ses funérailles (Frank Ankeney, Jim Carson, Anson Higby et Albert Malter) affirmèrent plus tard que, comme Wild Bill Hickok, vivant, n’ "en avait cure " de Jane, ils décidèrent de lui faire une blague posthume en les faisant reposer pour l’éternité l’un à côté de l’autre. Une autre source affirme: "selon les dernières volontés de Jane, la Société des Pionniers de Black Hills prit en charge les frais inhérents à ses funérailles et à son enterrement au Mount Moriah Cemetery à côté de Wild Bill. Non seulement ils étaient de vieux amis, mais de plus les curieux du morbide et nombre de ceux qui ne connurent pas Calamity Jane de son vivant, se précipitèrent au service funèbre de la First Methodist Church qui eut lieu le 4 août et suivirent le corbillard le long de la raide et sinueuse route menant au Deadwood’s boot hill".
Calamity JANE (1852-1903)
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Re: Calamity JANE (1852-1903)
Je ne doute pas qu'il va y en avoir des dizaines d'autres.
« Écrire proprement sa langue est une des formes du patriotisme. »
(Lucie Delarue-Mardrus)