Jodie FOSTER (1962- )

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DEMERVAL
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Jodie FOSTER (1962- )

Message par DEMERVAL »

Jodie Foster est née le 19 novembre 1962 à Los Angeles, Californie, le plus jeune enfant d’ Evelyn Ella "Brandy" (née Almond) et Lucius Fisher Foster III. Son père était originaire d’une riche famille de Chicago dont l’un des ancêtres, John Alden, était arrivé en Amérique du Nord à bord du Mayflower en 1620. Il était diplômé de l’Université de Yale et était un ex lieutenant-colonel de l’US Air Force qui fit ensuite carrière dans l’immobilier. Il avait déjà été marié une fois auparavant et avait trois fils de cette union avant d’épouser Brandy à Las Vegas en 1953. Brandy Foster était d’origine allemande et grandit à Rockford, Illinois. Jodie avait aussi des descendants irlandais qui résidaient dans le Comté de York. Avant la naissance de Jodie, elle et Lucius eurent trois autres enfants : deux filles, Lucinda "Cindy" Foster (née en 1954) et Constance "Connie" Foster (née en 1955), et un fils, Lucius Fisher "Buddy" Foster (né en 1957). Leur mariage prit fin avant la naissance de Jodie et cette dernière n’eut jamais de relations avec son père. Suite à ce divorce, Brandy éleva ses enfants avec son partenaire à Los Angeles. Elle travailla comme publiciste pour le producteur de films Arthur P. Jacobs, avant de se concentrer sur les carrières de Buddy et Jodie. Bien que Jodie était officiellement prénommée Alicia, ses frères et sœurs commencèrent à l’appeler "Jodie" et le surnom lui resta.
Jodie était une enfant douée qui apprit à lire à trois ans. Elle fréquenta une école primaire privée en langue française et le lycée français de Los Angeles. Le fait de parler couramment le français lui permettra plus tard de jouer dans des films français et elle doubla elle-même en français les films américains dans lesquels elle apparut. Elle comprend aussi l’italien mais ne le parle pas, ainsi qu’un peu d’espagnol et d’allemand. Après son baccalauréat en 1980, elle délivra le discours de clôture de l’école en français. Déjà une actrice confirmée, Jodie poursuivit ses études à l’Université de Yale à New Haven, Connecticut. Elle décrocha une licence en littérature avec mention bien, en écrivant sa thèse sur Toni Morrison, en 1985. Elle retourna à Yale en 1993 pour prendre la parole devant une classe d’art dramatique et fut nommé Docteur Honoraire en Beaux-Arts en 1997.
Jodie commença sa carrière avec une apparition dans un spot publicitaire télévisé pour les crèmes solaires Coppertone en 1965 alors qu’elle n’avait que trois ans. Sa mère avait originellement répondu à l’annonce de casting pour sa fille aînée, Buddy, mais lors de l’audition, elle emmena Jodie avec elle et le directeur de casting la préféra finalement à Buddy. Le spot télévisé l’amena à en tourner d’autres et en 1968 à une apparition mineure dans la sitcom Mayberry R.F.D., dans laquelle jouait son frère. Durant les années qui suivirent, Jodie continua à travailler dans la publicité et elle apparut dans plus de cinquante émissions télévisées ; elle et son frère devinrent les gagne-pains de la famille durant cette époque. Bien que la plupart de ses apparitions télévisées aient été mineures, elle eut des rôles récurrents dans The Courtship of Ediie’s Father (1969-1971) et Bob et Carol et Ted et Alice (1973) et fut la vedette face à Christopher Connelly de l’éphémère série Paper Moon (1974), série adaptée du film à succès.
Jodie Foster apparut aussi dans des films, principalement pour les studios Disney. Après un rôle dans le téléfilm, Menace on the Mountain (1970), elle fit ses débuts sur le grand écran dans Napoleon et Samantha (1972), y incarnant une fille qui devient amie avec un garçon, interprété par Johnny Whitaker, et son lionceau. Elle fut accidentellement attrapée par un lion sur le plateau, ce qui lui laissa des cicatrices indélébiles dans le dos. Parmi ses autres films primaires figurent le film de Raquel Welch, Kansas City Bomber (1972), le western Le petit Indien (1973), l’adaptation de Mark Twain, Tom Sawyer (1973) et le film de Martin Scorsese, Alice n’est plus ici (1974), dans lequel elle apparut dans un rôle mineur comme « une enfant des rues buvant du gros rouge".
Jodie Foster dit qu’elle avait adoré joué étant enfant et que cela lui donna l’expérience nécessaire pour sa carrière future : "Quelques personnes ont rapidement des breaks et déclarent, 'Je ne ferai jamais de spots publicitaires! C’est vraiment au ras des pâquerettes!' Je veux leur dire, 'Bien, je suis vraiment contente que vous ayez un belle gueule, parce que j’ai travaillé pendant 20 ans dans ce business et je ressens que cela est vraiment inquantifiable; cela m’a réellement beaucoup apporté.'"
La mère de Jodie était inquiète de l’avenir de sa fille, une fois l’adolescence passée, et pour sécuriser son boulot et lui gagner une certaine reconnaissance, elle décida de la faire travailler dans des films destinés aux adultes. Après le rôle mineur dans Alice n’est plus, Martin Scorsese la casta dans le rôle d’une adolescente prostituée dans Taxi Driver (1976). Le Los Angeles Welfare Board s’opposa initialement à la présence dans le film d’une fille de vingt ans à cause de la violence de son contenu, mais fit marche arrière après les interventions en sa faveur du gouverneur Pat Brown et d’un psychiatre de l’UCLA. Un travailleur social fut requis pour l’accompagner sur le plateau de tournage et sa sœur plus âgée, Connie, la doubla dans les scènes sexuellement suggestives. Jodie dira plus tard au sujet de la controverse qu’elle détesta "l’idée que tout le monde puisse penser que si un enfant pouvait être une actrice, elle devait obligatoirement être un succédané de Shirley Temple ou la petite sœur d’aucuns."
Durant le tournage, Jodie développa une proche relation avec sa costar Robert de Niro, qui vit "en elle un sérieux potentiel" et délégua du temps en dehors des tournages pour répéter les scènes avec elle. Elle décrivit Taxi Driver comme un changement de vie et affirma que ce fut "la première fois que quelqu’un me demanda de créer un personnage qui n’était pas moi. Ce fut la première fois que je réalisais que jouer n’était pas un loisir que vous observiez tout simplement mais que c’était de l’artisanat." Sorti en février, le film remporta la Palme d’Or au Festival du Film de Cannes en mai; Jodie impressionna aussi les journalistes quand elle incarna une interprète française lors de la conférence de presse du film. Taxi Driver fut un succès commercial et critique et lui rapporta une nomination pour l’Oscar du meilleur second rôle ainsi que deux BAFTAs, un David di Donatello et un National Society of Film Critics. Le film est considéré comme l’un des meilleurs films jamais produits par l’American Film Institute et Sight & Sound, et a été préservé au National Film Registry.
Jodie Foster joua aussi dans un autre film nominé pour la Palme d’Or à Cannes en 1976, à savoir, Bugsy Malone. La comédie musicale britannique parodiait les films tournés sur le thème de la Prohibition en donnant le rôle des gangsters à des enfants; Jodie Foster y apparut dans un second rôle majeur en tant que star d’un bar clandestin. Son réalisateur, Alan Parker, fut impressionnée par elle en disant qu’ "elle prend un tel intérêt sur la manière dont le film va être tourné que si j’avais été écrasé par un bus, je pense qu’elle aurait probablement pu être la seule personne sur le plateau à le remplacer comme réalisateur." Elle recueillit plusieu rs critiques favorables pour sa performance : Roger Ebert du Chicago Sun-Times affirma qu’"à 13 ans, elle décrochait déjà des rôles que les actrices adultes refusaient car n’étant plus écrits désormais pour des femmes ". Variety la décrivit comme "extraordinaire" et Vincent Canby du New York Times la qualifia de "star du programme". Les deux BAFTAs de Jodie Foster lui furent octroyés conjointement pour ses performances dans Taxi Driver et Bugsy Malone. Son troisième film qui sortit au printemps 1976 fut le drame indépendant, the independent drama Echoes of a Summer, qui avait été tourné deux ans auparavant. Le New York Times qualifia la performance de Jodie Foster comme étant la force principale du film et Gene Siskel du Chicago Tribune affirma qu’elle "n’est pas une bonne enfant star; elle est tout simplement une bonne actrice", bien que les deux critiques éreintèrent le film.
Le quatrième film de Jodie Foster, en 1976, fut le thriller franco-canadien, La petite fille au bout du chemin, dans lequel elle jouait face à Martin Sheen. Le film combinait des aspects des genres horreur et thriller et montrait Jodie dans un rôle de jeune fille mystérieuse vivant seule dans une petite ville; la performance lui rapporta un Saturn Award. Le 27 novembre, elle anima le Saturday Night Live, devenant ainsi la plus jeune personne à faire ainsi jusqu’en 1982. Son dernier film de l’année fut Un vendredi dingue, dingue, dingue, une comédie de Disney traitant du conflit des générations, qui fut "son premier vrai rôle de star". Elle y interpréta une adolescente garçon manqué qui changeait accidentellement de corps avec sa mère; elle affirma plus tard que le désir de son personnage de devenir adulte correspondait à ses propres sentiments de l’époque et que le film marqua une "période de transition" pour elle durant laquelle elle commença à décrocher des rôles d’adultes. Le film reçut principalement des critiques positives et fut un succès au box office, qui lui rapporta une nomination à un Golden Globe pour sa performance.
Après son année de référence, Jodie Foster passa neuf mois en France, période durant laquelle elle fut la vedette de Moi, fleur bleue (1977) et enregistra plusieurs chansons pour sa bande-son. Ses autres films sortis en 1977 furent la comédie italienne La cabine des amoureux (1977) et le film de Disney, La course au trésor (1977), qui fut tourné en Angleterre avec les acteurs vétérans David Niven et Helen Hayes. Après sa sortie, Jodie Foster n’apparut plus sur un écran jusqu’en 1980, année au cours de laquelle elle eut 18 ans. Elle remporta des critiques favorables dans le premier film d’Adrian Lyne, Ca plane, les filles (1980), qui se focalisa sur la vie d’adolescents de Los Angeles et dans Carny (1980), dans lequel elle incarnait une serveuse qui fuyait sa vie antérieure pour rejoindre un carnaval itinérant.
Consciente que les enfants-stars avaient souvent des difficultés à continuer leurs carrières une fois l’âge adulte arrivé, Jodie Foster devint une étudiante à temps plein à Yale à la fin 1980, et sa carrière ralentit donc durant les cinq années qui suivirent. Elle affirma plus tard que d’être entrée à l’université fut "un merveilleux moment d’auto-découverte", et que cela changea sa perception du métier d’actrice, qu’elle avait auparavant considéré comme étant une profession sans intelligence. Elle réalisa alors que "ce que je voulais réellement faire était de jouer et qu’il n’y avait là rien de stupide." Elle continua à faire des films durant ses vacances estivales et durant ses années d’université, apparut dans O'Hara's Wife (1982), le téléfilm Svengali (1983), l’adaptation du roman de John Irving, L’ Hôtel New Hampshire (1984), le film français Le sang des autres (1984) et le drame historique Mesmerized (1986), qu’elle co-produisit aussi. Cependant aucun de ces films ne fut un succès et Jodie Foster eut du mal à trouver du boulot après avoir décroché sa licence en 1985. Le film néo-noir Siesta (1987), dans lequel elle apparut dans un second rôle fut un échec. Five Corners (1987) fut un succès critique modéré et lui rapporta un Independent Spirit Award pour sa performance d’une femme dont les violeurs revenaient pour la traquer. En 1988, Jodie Foster fit ses débuts de réalisatrice avec l’épisode "Do Not Open This Box" dans la série horrifique anthologique, Les contes de la crypte et en août apparut dans le drame romantique La mémoire brisée (1988) face à Mark Harmon. Ce fut un flop, le critique de films Roger Ebert "se demandant même comment un film pouvait être aussi mauvais".
Le rôle qui permit à Jodie Foster de faire son entrée dans la monde des actrices adultes fut manifestement celui qu’elle endossa en tant que survivante d’un viol dans Les accusés, un drame basé sur un fait divers réel qui fut diffusé en octobre 1988. Le film se focalisa sur les conséquences d’un viol collectif et la combat de sa victime pour que justice lui soit rendue. Avant de faire le film, Jodie Foster avait des doutes sur la poursuite de sa carrière et avait envisagé de reprendre ses études mais elle décida de se donner une dernière chance dans Les accusés. Elle dut passer deux auditions pour le rôle et elle ne fut retenue qu’une fois que plusieurs actrices de renom aient décliné le rôle, les producteurs du films étant néanmoins inquiets de ses échecs précédents et se rappelant d’elle comme "une adolescente potelée". A cause du sérieux du sujet, le tournage fut une expérience difficile pour tous les protagonistes et les techniciens impliqués, particulièrement lors du tournage de la scène de viol qui prit cinq jours à être achevée. Jodie Foster fut initialement insatisfaite de sa performance et craignait que celle-ci ne mette un terme à sa carrière. Ses craintes se révélèrent infondées : bien que Les accusés reçut, lors de sa sortie, des critiques mitigées, la performance de Jodie Foster fut positivement accueillie par les critiques et lui rapporta un Oscar, un Golden Globe et un National Board of Review Award, ainsi qu’une nomination pour un BAFTA Award.
Le premier film de Jodie Foster après la sortie de Les accusés fut le thriller Le silence des agneaux (1991). Elle y interprétait la stagiaire du FBI, Clarice Starling, qui est envoyé interroger le serial killer Hannibal Lecter (Anthony Hopkins) afin de résoudre une autre série de meurtres; Jodie Foster dira plus tard que ce fut l’un de ses rôles préférés. Elle avait lu le roman sur lequel le film était basé dès sa sortie en 1988 et avait tenté d’en acquérir les droits cinématographiques, car il comprenait une "vraie héroïne" et son scénario n’était pas "que stéroides et muscles, mais utilisation de l’esprit et des insuffisances à combattre le méchant." Malgré son enthousiasme, le réalisateur Jonathan Demme ne voulait initialement pas d’elle dans la distribution mais les producteurs l’imposèrent. L’idée que se faisait Jonathan Demme sur Jodie Foster changea durant le tournage et il lui rendit crédit plus tard pour l’avoir aidé à définir le personnage.
Sorti en février 1991, Le silence des agneaux devint le plus gros succès de l’année au box office, amassant 273 millions de dollars de recettes, avec une réception positive des critiques. Jodie Foster reçut des critiques largement favorables et remporta un Oscar, un Golden Globe et un BAFTA pour son interprétation de Starling; Le Silence des agneaux remporta cinq Oscars, devenant l’un des rares films à remporter tous les Oscars majeurs. En contraste, quelques chroniqueurs critiquèrent le film comme étant misogyne pour sa focalisation sur des meurtres brutaux de femmes et comme homophobe à cause du principal méchant, le tueur en série "Buffalo Bill". La plupart des critiques furent dirigées contre Jodie Foster, dont les critiques relevaient le caractère lesbien. Malgré la controverse, le film est considéré comme classiquement moderne : Starling et Lecter font partie du top 10 des plus grands héros et méchants classés par l’American Film Institute et le film est préservé au National Film Registry. Plus tard en 1991, Jodie Foster fut aussi la vedette du thriller à petit budget, Une trop belle cible, qui avait été tourné avant Le silence des agneaux, mais qui fut diffusé après ce dernier afin d’essayer de profiter de son succès, mais ce fut en vain.
En octobre 1991, Jodie Foster sortit son premier film comme réalisatrice, Le petit homme, un drame au sujet d’un enfant prodige qui fait face au fait d’être différent des autres. Le rôle principal était interprété par un acteur inconnu, Adam Hann-Byrd, et Jodie Foster y incarnait sa mère célibataire de classe moyenne. Elle avait trouvé le scénario dans les fonds de tiroir d’Orion Pictures et expliqua que pour ses débuts comme réalisatrice, elle "voulait un scénario qui n’était pas autobiographique, mais que cela ait à voir avec les 10 philosophies que j’avais accumulé ces 25 dernières années. Chacune d’entre elles, si elles n‘étaient pas dans le script dès le départ, y sont maintenant." Bien qu’elle ait été publiquement louée pour son choix de devenir réalisatrice, de nombreux chroniqueurs ressentirent que le film en lui-même n’atteignait pas les sommets et le considéraient comme "moins aventureux que de nombreux films dans lesquels elle fut la vedette". Malgré tout, ce fut un succès modéré au box office. La dernière apparition de Jodie dans un film pour cette année-là fut un petit rôle de prostituée dans Ombres et brouillard (1991), réalisé par Woody Allen, avec qui elle avait voulu collaborer depuis les années 1970.
L’année suivante, Jodie créa sa propre compagnie de production, Egg Pictures, une filiale de PolyGram Filmed Entertainment. Elle devait produire jusqu’à six films, chacun disposant d’un budget de 10 à 25 millions de dollars durant les trois années qui suivirent. Ses films suivants furent un film d’époque romantique et une comédie, et selon la spécialiste du cinéma Karen Hollinger, lui permit d’assumer des rôles plus "conventionnellement féminins". Elle fut la vedette face à Richard Gere de Sommersby (1993), film dans lequel elle incarnait une femme qui commence à suspecter que son mari qui est revenu à la maison après la guerre civile, est en fait un imposteur. Elle remplaça ensuite Meg Ryan dans le western parodique Maverick (1994), dans lequel elle interprétait un escroc face à Mel Gibson et James Garner. Les deux films rencontrèrent le succès au box office, rapportant respectivement plus de 140 millions de dollars et plus de 183 millions de dollars. Le premier projet de Jodie pour Egg Pictures, Nell, fut diffusé en décembre 1994. En plus d’en être la productrice, elle interpréta le rôle-titre d’une femme qui avait grandi dans l’isolement des montagnes Appalaches et parlait son propre langage, sa seule connexion humaine étant sa mère handicapée. Le film était basé sur la pièce de Mark Handley, Idioglossia, qui intéressa Jodie pour son thème de l’altérité, et parce qu’elle "aimait cette idée d’une femme qui défiait la catégorisation, une créature qui est labellisée et classifiée par les gens par rapport à leurs propres problèmes et leurs propres préjudices et ce qu’ils mettent sur la table." Ce fut un succès commercial modéré mais une déception critique. Malgré les critiques négatives, Jodie reçut un Screen Actors Guild Award pour sa performance et fut nominée pour un Oscar et un Golden Globe.
Le second film que Jodie Foster réalisa fut Home for the Holidays, diffusé en 1995. Les vedettes en étaient Holly Hunter et Robert Downey Jr. et le film fut décrit comme étant une comédie noire située autour d’un jour d’action de grâce cauchemardesque. Sorti en novembre 1995, ce fut un échec commercial et critique. L’année suivante, elle reçut deux récompenses honorifiques: un Crystal Award, qui récompense annuellement les femmes de l’industrie du divertissement et la Berlinale Camera au 46ème Festival International du Film de Berlin. Après Nell en 1994, Foster ne joua pas dans aucun nouveau projet jusqu’en 1997, en dehors de doublage vocal dans des épisodes de Frasier en1996 et The X-Files au début 1997. Elle était en pourparlers pour être la vedette du thriller de David Fincher, The Game, mais sa compagnie de production, Polygram, la jeta du projet après quelques passes d’armes sur le rôle. Jodie Foster poursuivit la compagnie, en affirmant qu’elle avait eu un agrément oral avec eux pour être la vedette du film et qu’en conséquence cela l’avait mise en marge du marché et lui avait fait rater des offres de rôles dans d’autres films. Le différend fut plus tard résolu en dehors du tribunal. Foster fit finalement son retour sur le grand écran dans Contact (1997), un film de science-fiction basé sur un roman de Carl Sagan et réalisé par Robert Zemeckis. Elle y interprétait une scientifique cherchant la vie extraterrestre dans le projet SETI. Grâce aux effets spéciaux, nombre des scènes furent tournées devant un fond bleu; ce fut la première expérience de Jodie avec la technologie. Elle commenta, "Des murs bleus, un toit bleu. C’était juste bleu, bleu, bleu. Et j’étais sur un plateau tournant avec la caméra bougeant sur un bras informatisé. C’était vraiment dur." Le film fut un succès commercial et rapporta à Jodie un Saturn Award et une nomination pour un Golden Globe. Elle eut aussi un astéroïde, le 17744 Jodiefoster, baptisé en son honneur en 1998.
Le projet suivant de Jodie fut la production d’un téléfilm de Jane Anderson, The Baby Dance (1998) pour Showtime. Le scénario parlait d’un riche couple de Californie qui luttait contre l’infertilité et décidait d’adopter un enfant d’une famille pauvre de Louisiane. A propos de sa décision de produire pour la télévision, Jodie affirma que c’était plus facile de prendre des risques financiers dans ce medium que dans l’industrie du film. En 1998, elle transféra aussi sa compagnie de production de Polygram vers Paramount Pictures. Le dernier film de Jodie des années 1990 fut le drame historique Anna et le roi (1999), dans lequel elle était la vedette face à Chow Yun-Fat. Ce film était basé sur la biographie fictive de l’institutrice britannique Anna Leonowens, qui enseigna aux enfants du roi Mongkut de Siam, et dont l’histoire devint célèbre grâce à la comédie musicale Le Roi et Moi. Jodie Foster fut payée 15 millions de dollars pour incarner Leonowens, ce qui en fit l’une des actrices les mieux rémunérés à Hollywood. Le film fut sujet à controverses quand le gouvernement thaïlandais le jugea historiquement inexact et insultant pour la famille royale et interdit sa diffusion dans le pays. Ce fut un succès commercial modéré mais il reçut des critiques mitigées voire négatives. Roger Ebert éreinta le film, affirmant que le rôle nécessitait que Foster "joue en-dessous de son intelligence" et The New York Times le qualifia de "faute" pour elle et l’accusa de n’être qu’"intéressée ... que par sa sanctification en héroïne vieille mode plutôt que de prendre des risques avec des rôles dramatiques difficiles".
Le premier projet de Jodie Foster lors de cette nouvelle décennie fut le film de Keith Gordon Waking the Dead (2000), qu’elle produisit. Elle déclina de reprendre son rôle de Clarice Starling dans Hannibal (2001), le rôle revenant alors à Julianne Moore, et se concentra sur un nouveau projet directorial, Flora Plum. Le film devait se focaliser sur les activités d’un cirque dans les années 1930 avec en vedettes Claire Danes et Russell Crowe, mais il dut être mis en suspens après que Crowe se soit blessé sur le tournage et ne put pas terminer le film comme prévu; Foster tenta sans succès de relancer le projet plusieurs fois lors des années qui suivirent. De manière discutable, elle exprima aussi son intérêt dans la réalisation et l’interprétation d’un biopic sur la réalisatrice nazie Leni Riefenstahl, qui n’apprécia pas l’idée. En plus de ces revers, Jodie ferma Egg Pictures en 2001, affirmant que la production était "juste un boulot ingrat et mauvais". La dernière production de la compagnie, The Dangerous Lives of Altar Boys, fut projeté en avant-première au Sundance Film Festival en janvier 2002. Il reçut de bonnes critiques et eut une distribution limitée durant l’été.
Après l’annulation de Flora Plum, Foster accepta le rôle principal du thriller de David Fincher, Panic Room après que la star initialement pressentie, Nicole Kidman, dût se retirer après une blessure sur le tournage. Avant la reprise du tournage, Foster n’eut qu’une semaine pour se préparer pour le rôle d’une femme qui déménage avec sa fille dans une maison équipée d’une chambre-forte, qu’ils doivent utiliser dès leur première nuit à cause d’une invasion. Le film rapporta plus de 30 millions de dollars lors de son week-end inaugural en Amérique du Nord en mars 2002, devenant ainsi le plus gros succès de Jodie jusqu’en 2015. En plus d’être un succès commercial, le film fut aussi un grand succès critique.
Après une apparition mineure dans le drame français, Un long dimanche de fiançailles (2004), Foster fut la vedette de trois thrillers. Le premier fut Flight plan (2005), dans lequel elle interprétait une femme dont la fille disparaissait lors d’un vol de nuit. Il devint un succès total au box office mais reçut principalement de mauvaises critiques. Ce film fut suivi par le succès commercial et critique de Spike Lee, Inside Man (2006), au sujet du casse d’une banque sur Wall Street, avec en costars, Denzel Washington et Clive Owen. Le troisième thriller, A vif (2007), soutint quelques comparaisons avec Taxi Driver, Foster incarnant une New-Yorkaise qui devenait une justicière après avoir été sérieusement blessée et avoir perdu son fiancé et son chien lors d’une soudaine attaque de rue. Ce ne fut pas un succès mais rapporta à Jodie Foster sa sixième nomination pour un Golden Globe. Son dernier film de la décennie fut le film d’aventures pour enfants, L’île de Nim (2008), dans lequel elle incarnait un écrivain agoraphobe face à Gerard Butler et Abigail Breslin. Ce fut la première comédie dans laquelle elle jouait depuis Maverick (1994) et ce fut un succès commercial mais un échec critique. En 2009, elle produisit la voix de Maggie dans un épisode en quatre parties de The Simpsons intitulé "Four Great Women and a Manicure".]
Durant les années 2010, Jodie Foster se focalisa sur la réalisation et n’accepta que quelques rôles. En février 2011, elle anima la 36ème cérémonie des Césars en France et le mois suivant diffusa son troisième film, The Beaver (2011), au sujet d’un homme dépressif qui développe une personnalité alternative basée sur une marionnette en forme de castor. Ce film avait pour vedettes, elle-même et son ex partenaire de Maverick, Anton Yelchin et Jennifer Lawrence occupant des seconds rôles de membres de sa famille. Foster qualifia cette production de "probablement le plus grand défi de sa carrière professionnelle", en partie à cause de la lourdeur du sujet mais aussi à cause de la controverse qui se développa autour de Mel Gibson qui fut accusé de violences domestiques et d’allégations anti-sémites, racistes et sexistes. Le film reçut un accueil critique mitigé et fut un échec commercial largement dû à la controverse entourant sa star. En 2011, Foster apparut aux côtés de John C. Reilly, Kate Winslet et Christoph Waltz dans la comédie de Roman Polanski, Carnage, comédie qui se focalisait sur des parents de classe moyenne dont la réunion destinée à régler un incident entre leurs fils, tournait au chaos. Le film fut projeté en avant-première au 68ème Festival International du Film de Venise en septembre 2011 et reçut un accueil critique positif qui permit à Jodie d’être nominée pour le Golden Globe de la meilleure actrice.
En janvier 2013, Foster reçut un Cecil B. DeMille Award d’honneur lors de la 70ème cérémonie des Golden Globes Awards. Son rôle suivant fut l’interprétation de la Secrétaire à la Défense, Delacourt face à Matt Damon dans le film dystopique Elysium (2013), qui fut un succès commercial. Elle fit aussi son retour à la télévision pour la première fois depuis les années 1980, en réalisant les épisodes "Lesbian Request Denied" (2013) et "Thirsty Bird" (2014) pour Orange Is the New Black, et l’épisode "Chapter 22" (2014) pour House of Cards. "Lesbian Request Denied" lui rapporta une nomination à un Emmy Award et les deux épisodes de 2014 lui rapportèrent deux nominations pour un Directors Guild of America Award. En 2014, elle fit aussi la narration de l’épisode "Women in Space" pour Makers: Women Who Make America, une série documentaire de PBS au sujet de la lutte des femmes pour l’égalité des droits aux Etats-Unis. L’année suivante, Jodie Foster reçut le Laura Ziskin Lifetime Achievement Award lors du Festival du Film d’Athènes et réalisa son film suivant, Money Monster, dont les vedettes étaient George Clooney et Julia Roberts, et qui sortit en mai 2016.
Dans des interviews, Jodie Foster parle rarement de sa vie privée, et elle expliqua qu’elle "estimait l’intimité par-dessus tout", ayant passé la majorité de sa vie sous l’œil du public. Elle vit à Los Angeles et a deux fils, Charles "Charlie" Foster (né en 1998) et Christopher "Kit" Foster (né en 2001), nés à l’époque où elle était en couple avec Cydney Bernard. Elle avait rencontré Cydney Bernard sur le tournage de Sommersby (1993) et resta proche d’elle de 1993 à 2008. En avril 2014, elle épousa l’actrice et photographe Alexandra Hedison. Elle affirma en 2011 que le fait d’avoir des enfants lui avait permis de ralentir son activité ; "C’est un grand sacrifice de rester à la maison. Je veux être sure d’être passionnée par les films que je veux faire parce que c’est un grand sacrifice…Même si l’on considère la durée moyenne d’un tournage qui est de quatre mois – vous avez trois semaines de préparation, des rendez-vous ici et là avec la presse, des séances de doublage et de montage, des couvertures de magazines, des événements et des avant-premières– cela représente huit mois par an. C’est un long moment. Si vous faites deux films l’un derrière l’autre, vous ne voyez plus vos enfants."
L’orientation sexuelle de Jodie Foster devint un sujet de discussions publiques en 1991, quand des activistes protestant contre l’éventuelle homophobie du Silence des Agneaux (1991) affirmèrent qu’elle était une lesbienne affirmée dans des articles pour des publications telles que OutWeek et The Village Voice. Alors qu’elle était en couple avec Cydney Bernard depuis un long moment, Jodie Foster reconnut pour la première fois publiquement les faits lors d’une discussion dans l’émission "Women in Entertainment" de The Hollywood Reporter en 2007. En 2013, elle confirma les faits lors de son discours d’acceptation du Cecil B. DeMille Award lors de la 70ème cérémonie des Golden Globe Awards, ce qui amena de nombreuses agences de presse à reprendre ses propos en la décrivant comme lesbienne ou gay, bien qu’elle ne prononça pas les mots "gay" ou "lesbienne" dans son discours.
Jodie Foster est une athée mais elle dit qu’il est important d’enseigner à ses enfants les tenants et aboutissants de toutes les religions, en affirmant notamment "dans ma maison, nous les ritualisons toutes. Nous fêtons Noël. Nous observons le Shabbat les vendredis. Nous aimons Kwanzaa. Je me donne de la peine à octroyer à ma famille une réelle base religieuse, une connaissance, parce que c’est cela l’éducatrion. Nous avons besoin de comprendre pourquoi toutes les guerres ont lieu." Elle apporte aussi son soutien au contrôle des armes à feu.
Durant sa première année d’études à l’université de Yale en 1980-1981, Jodie Foster fut harcelée par John W. Hinckley, Jr., qui avait développé une obsession sur elle après avoir regardé Taxi Driver. Il déménagea à New Haven et essaya de la contacter, par courrier et par téléphone. Le 30 mars 1981, Hinckley tenta d’assassiner le Président des Etats-Unis, Ronald Reagan, le blessant ainsi que trois autres personnes, en affirmant que son motif était d’impressionner Jodie Foster. L’incident fit d’elle le sujet d’une intense campagne de presse et elle dut être accompagnée par des gardes du corps quand elle se rendait sur le campus. Bien que le juge Barrington D. Parker confirma que Jodie Foster était complètement innocente dans cette affaire et avait été "involontairement impliquée par une tierce personne dans cette tentative d’assassinat du Président Américain", on lui demanda de témoigner dans une vidéo qui fut projetée lors du procès. Durant sa scolarisation à Yale, Jodie Foster eut aussi d’autres monomaniaques dont Edward Richardson, qui, initialement avait planifié de l’assassiner mais qui changea d’avis après l’avoir vue dans une pièce montée par l’université.
L’expérience fut très difficile pour Jodie et elle ne la commenta que très rarement en public. A la suite des événements, elle écrivit un essai intitulé Why Me?, qui fut édité chez Esquire en 1982 à la condition qu’ "il n’y ait pas de titres, aucune publicité et aucune photos". En 1991, elle annula une interview avec le Today Show de la NBC quand elle découvrit que Hinckley serait mentionné dans l’introduction et que les producteurs ne voulaient pas changer le scénario de l’émission. Elle discuta sur le cas Hinckley avec Charlie Rose dans le 60 Minutes II en 1999, en expliquant qu’elle n’aimait pas "trop s’éterniser sur le cas [...] je n’ai jamais voulu être l’actrice qui serait connue pour cet événement. Parce que cela n’avait rien à voir avec moi. Je n’étais qu’une sorte de spectatrice. Mais [...] quelle cicatrice, quel étrange moment dans l’histoire de ma vie, d’avoir 17 ans, 18 ans et d’être impliquée dans un drame comme celui-là." Elle affirma que l’incident avait eu un impact majeur sur les choix qu’elle fit dans sa carrière mais reconnut que si difficile que fut cette épreuve pour elle, ce fut peu de chose comparé aux souffrances endurées par le secrétaire de Reagan, James Brady et ses proches, qui resta de manière permanente handicapé après la fusillade et qui décéda des suites de ses blessures 33 ans plus tard: "quels que soient les mauvais moments que j’ai passés, je ne pouvais certainement pas les comparer avec ceux de cette famille".
Sa contribution au western est la suivante :
Menace on the Mountain, téléfilm de Vincent McEveety (1970), Suellen McIver
Daniel Boone, un épisode, Rachel dans « Bringing Up Josh » (1970)
Gunsmoke, trois épisodes :
- Susan Sadler dans « Roots of Fear » (1969)
- Patricia dans « P.S. Murry Christmas » (1971)
- Marieanne dans « The Predators » (1972)
Bonanza, un épisode, Bluebird dans « A Place to Hide » (1972)
Kung Fu, un épisode, Alethea Patricia Ingram dans « Alethea » (1973)
Un petit Indien de Bernard McEveety (1973), Martha
Maverick de Richard Donner (1994), Annabelle Bransford



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Bat Lash
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Re: Jodie FOSTER (1962- )

Message par Bat Lash »

elle a aussi joué dans Sommersby (1993) avec Richard Gere, remake U.S du Retour de Martin Guerre situé après la guerre de sécession

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Chris
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Re: Jodie FOSTER (1962- )

Message par Chris »

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LordDécadent
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Re: Jodie FOSTER (1962- )

Message par LordDécadent »

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"Daniel Boone: Bringing Up Josh" en 1970.

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"Bonanza: A Place to Hide" en 1972.

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"Kung Fu: Alethea" en 1972.
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harry
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Re: Jodie FOSTER (1962- )

Message par harry »

Petite participation au western mais très belle et grande actrice qui continue cette carrière débutée étant enfant , et toujours un plaisir de l'entendre parler dans un Français parfait , et je ne vais pas revenir sur ses rôles marquants que beaucoup de gens ont en tête !
Donc content de voir Jodie Foster sur WM avec une biographie ci-dessus complète :applaudis_6:
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harry
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Re: Jodie FOSTER (1962- )

Message par harry »

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Re: Jodie FOSTER (1962- )

Message par Moi ? Personne... »

Taxi Driver, Martin Scorcese (1976)

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Si tu n'as pas une sale affaire à te mettre sous la dent tu t'en inventes une et après l'avoir liquidée, tu en abandonnes le mérite à un autre comme ça tu peux continuer à être toi-même. C'est à dire Personne
:sm60: :bullet1:
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