Django - 1965 - Sergio Corbucci

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edocle
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par edocle »

Personne a écrit :Est-ce qu'on a une idée du nombre d'entrées France en première exclusivité? Voir le chiffre final avec les ressorties?
J'en sais trop rien, mais si l'on se réfère à la fanzine "Franco Nero" éditée par "Monster Bis", le film
a rapporté 1 026 084 000 lires les premières années d'exploitation soit 3 fois plus que les bons
spaghetti style Anthony Steffen.
Je n'ai aucune infos sur les recettes liées aux ressorties, à l'exploitation VHS et DVD...
Mais à mon avis, même si beaucoup le considère comme culte, il n'a pas fait un carton
financier comme les "Trinita"....
Amicalement E.
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edocle
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par edocle »

L.. a écrit :[La boue de Corbucci en contre-point du sable chez Leone.

Corbucci désirait ensevelir le village sous la neige dans "Django" : il eut la boue. (Giusti)
De la boue, c'est vite dit, ce n'est manifestement que du sable détrempé ... :lol:

Amicalement E.
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par Inisfree »

Ce n'est pas du tout le western italien en tête du palmares SW en Italie.
Je remarque, à distance, que le succès a sans doute été suffisant pour engendrer de nombreuses imitations et la reprise du nom "Django" dans un tas de titres (ai-je lu une cinquantaine quelque part ?). Il n'y a que Trinita qui fera mieux et détrônera le patronyme de Corbucci. D'autre part le film, son iconographie, est immédiatement parodié par Castellari dans l'ouverture de Vado... l'ammazzo e torno qui le met à égalité avec les personnages du second film de Leone. Et puis par Baldi dans Little Rita nel West, avec cimetière et tout. C'est quand même un signe de son impact sur la profession en termes purement mercantiles.
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edocle
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par edocle »

Corbucci était déjà un nom dans le milieu, et il est évident qu'il était observé dans la profession.
Depuis l'industrie du peplum, on s'espionnait sur les plateaux pour se piquer des idées. D'aprés un
grand zio qui a trainé ses guêtres dans la décoration à Cinecitta, l'industrie était florissante
et chacun essayait de tirer au mieux son épingle du jeu. Alors devant l'originalité de Django
pas étonnant que l'on retrouve des stigmates de ce film dans d'autres, et ce avant que le public
encense certaines originalités...
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par tepepa »

L.. a écrit :
Corbucci désirait ensevelir le village sous la neige dans "Django" : il eut la boue. (Giusti)
Cela va bien avec l'idée de dire que Corbucci a fait avec Le Grand Silence en partie ce qu'il voulait déjà faire avec Django. Je pense donc qu'il voulait faire avec Django un anti western, avec le héros qui arrive à pied et non pas à cheval, avec de la neige au lieu du soleil, et avec le héros qui meurt à la fin...
Bien sûr, ça reste complètement invérifiable, il a pu avoir l'idée de la mort du héros ultérieurement :mrgreen:
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par mortimer »

L'avantage de voir un western spaghetti c’est qu’il suffit de regarder les premières minutes pour savoir à quoi s’attendre…Le film sera bon ou mauvais mais il ne pourra pas vous bluffer plus de quelques minutes…En quelques minutes avec une mouche qui vole et 3 pistolero, Sergio Leone vous aura convaincu qu’il sait manier une caméra et qu’il va vous conter une grande histoire, au bout de deux heures vous aurez la confirmation des premières minutes, vous venez d’assister à un chef d’œuvre ! Avec Django, Corbucci nous présente un autre type de film…Mais la règle reste la même le début suffit à vous indiquer à quel type de film vous allez avoir droit.

Alors commençons, Djangoooo…Djangooo….Djangooo

En l’espace de dix minutes nous avons droit à des méchants bien bourrins avec force étalage de sadisme et de pulsion hormonale, ce pourrait-il que ce film soit un…

Mais oui ! C’est cela ! Avec son budget fauché, sa pseudo intrigue et ses scènes ridicules, c’est effectivement bien un nanar que vous êtes en train de regarder !

Et de ce côté-ci Django nous gâte avec son héros à la voix monocorde et à l’allure superbe qui va nous prouver qu'il est super fort et ses méchants bien cruels qui agiront comme il se doit sans aucune espèce de tactique, on se régale !!!

Totalement décomplexé le nanar est forcément sympathique

Django : « il te reste combien d’hommes ? »
Le méchant : « environ quarante »
Django : « alors la prochaine fois revient avec les quarante ! »


Mais attention un nanar ça se respecte ! Un nanar c’est bien plus qu’un mauvais film, c’est plutôt une curiosité, qui confine au délire et à la surenchère totale

Ainsi à la toute fin du film vous ne pouvez manquer de vous interroger : mais comment va-t-il faire ?

Non quand même pas, il ne va pas faire ça…Mais oui Monsieur…Django va le faire…

Et voilà il l’a fait ! il a tiré sans les mains !

Respect !

Djangooo…Djangooo….Djangooo….

Fin
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par Vixare »

:horse: et ben, quel parcours du combattant pour un non spaghetophile comme moi ! A peine de retour sur le forum, j'ai pris la technique de Musselshell : 1/9, 2/9 de youtube... heureusement la bande son est de bonne qualité et je me suis surpris à bien saisir le sens des dialogues, puis plus d'une 1h30 pour lire tous ces messages et ben j'men serais jamais cru capable, alors j'espère qu'après avoir lu ces quelques lignes d'apport d'un jeune amateur US ( non non y'a pas de contradiction là dedans :P ) vous ne me tirerez pas tout de suite à boulets rouges !

Alors tout d'abord je tiens à dire que j'ai trouvé ce film déjà plus plaisant à voir que Le grand silence, sur lequel je n'étais pas intervenu par respect pour les amateurs Italiens, après 45 minutes j'ai décroché tellement j'en attrapais des boutons ! Ici j'ai réussi à tenir le coup avec des bons moments et d'autres largement moins moins, je n'irai pas jusqu'à parler de fascination loin de là mais "ça se regarde" comme disent les jeunes de nos jours. Une première impression d'ensemble, j'ai trouvé quand même très copié Leone dans le genre Pour une poignée de dollars, pourtant Tepepa tu disais
Pas grande chose à voir avec Leone
, j'ai peur de pas tout comprendre ... je trouve le scénario très calqué et juste "réadapté", de plus bien moins réussi. Pour n'en citer que quelques unes le coup de la ville à double domination et de l'attachement aux paysans/femmes qui vivent dans la misère, le passage à tabac et le retour final ... tous ces deux éléments sont déjà pourtant présents chez Leone et sont centraux ici.

Quelques innovations tout de même et surtout l'incroyable coup de la gatling dans le cercueil, absurde vous avez dit ? Oui ...
Sartana disait au début du débat :
Il n'est pas là pour raconter sa vie
et pour réjouir Tuco je dirais même qu'il tire ... et tire ... et re-tire ! On a affaire à Super Django, chose qui m'a bien fait marrer dans la scène d'ouverture avec les Texans au foulard rouge ( d'ailleurs pour la question de l'interprétation fasciste etc le rouge c'est quand même très coco ), c'est qu'il y a 2 coups de feu ( je l'ai repassé 3 fois ) et 4 mecs qui tombent, d'ailleurs j'avais l'impression de me revoir en train de tomber étant petit à jouer au gendarme et au voleur, même les cris étaient similaires :lol:
De même la scène du fort, 3-4 bandidos dans le chariot 8-10 morts d'un coup en une seule salve ... sont forts ! et puis le coup de la prise de l'or, 40 soldats y passent au moins, on fait du rentre dedans pas possible, mais y'a qu'un mex qui se prend une balle perdu j'avais envie de dire ... "enfin". Bref on casse les codes du genre ... si vous voulez, c'est absurde d'accord et moi ça me fait bien marrer mais ça fait que je n'arrive pas à y croire plus de 10 secondes ...

L. tu parlais d'une
photographie flamboyante
flamboyante dans quoi ? Dans le désenchantement ? Déjà les deux termes me paraissent un peu contradictoires et je n'ai pas remarqué une qualité particulière de la photographique, dans mon esprit, ça reste "très italien" sans ni plus ni moins de jugement de valeur.

Pour ce qui est des inspirations on a vraiment eu le droit à tout, parfois je suis d'accord mais pour la majorité je trouve qu'on affabule beaucoup et aller jusqu'à parler de VERA CRUZ, Pike ça le fait tousser et moi ça me donne vraiment mal au ventre ...

D'un certain point de vue néanmoins je concède certaines qualités à ce film, certaines inspirations fructueuses de Corbucci à la mise en scène, Musselshell et Inisfree ( je crois ) en ont je trouve très bien parlé. Cependant je trouve qu'il y a de nombreuses maladresses, et surtout que l'absurdité va parfois bien jusqu'à un point, qu'on démonte les codes du western original d'accord mais je pense qu'il y a des codes là aussi dans cette activité, Leone l'a parfaitement réalisé en sachant rester dans certains cadres et ne pas se laisser aller à tout et n'importe quoi. Je n'irai pas jusqu'à parler de nanar comme l'a fait Mortimer ( contribution épurée au grand maximum par un repenti du spagh ? :lol: ) mais je trouve qu'il reste et de loin un film de cinéma de quartier, à prendre en grande majorité au premier degré puisque même au niveau des personnages tout reste très superficiel. Là où les fameux blockbusters d'aujourd'hui font dans l'esbrouffe d'effets spéciaux, dans les années 60, Corbucci déjà à sa manière poussait toujours plus loin, tout est question d'échelle est de temporalité ...

Ah oui j'allais oublié aussi, la musique ... elle me trotte toujours dans la tête d'ailleurs mais j'aurais envie de dire qu'elle est trop "présente" comme si Corbucci avait voulu forcer les sentiments du spectateur en la collant à gauche et à droite dés qu'il y avait un changement de ton, j'ai trouvé ça très palpable surtout au début.

:sm32:
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par Sartana »

Un avis de plus !! :beer1:
Vixare a écrit :et ben, quel parcours du combattant pour un non spaghetophile comme moi ! A peine de retour sur le forum, j'ai pris la technique de Musselshell : 1/9, 2/9 de youtube... heureusement la bande son est de bonne qualité et je me suis surpris à bien saisir le sens des dialogues
c'est grâce au fait que les gens que tu as entendu parler en anglais sont des italiens ou des espagnols, et franchement ça aide drôlement. Moi qui ne suis pas assez bon en anglais pour tout piger en américain, l'anglais du western européen passe beaucoup mieux.
Une première impression d'ensemble, j'ai trouvé quand même très copié Leone dans le genre Pour une poignée de dollars, pourtant Tepepa tu disais
Pas grande chose à voir avec Leone
, j'ai peur de pas tout comprendre ... je trouve le scénario très calqué et juste "réadapté", de plus bien moins réussi. Pour n'en citer que quelques unes le coup de la ville à double domination et de l'attachement aux paysans/femmes qui vivent dans la misère, le passage à tabac et le retour final ... tous ces deux éléments sont déjà pourtant présents chez Leone et sont centraux ici.
Je crois que ce que Tepepa voulait dire c'est qu'on est très loin de Leone techniquement parlant. De même, s'il y a des similitudes scénaristiques évidentes, évidemment que chez Corbucci c'est beaucoup moins bon, et niveau psychologie, c'est beaucoup moins complexe également. L'important est le symbole, dans Django. Le scénar après...

Quelques innovations tout de même et surtout l'incroyable coup de la gatling dans le cercueil, absurde vous avez dit ? Oui ...
Sartana disait au début du débat :
Il n'est pas là pour raconter sa vie
et pour réjouir Tuco je dirais même qu'il tire ... et tire ... et re-tire ! On a affaire à Super Django, chose qui m'a bien fait marrer dans la scène d'ouverture avec les Texans au foulard rouge ( d'ailleurs pour la question de l'interprétation fasciste etc le rouge c'est quand même très coco ), c'est qu'il y a 2 coups de feu ( je l'ai repassé 3 fois ) et 4 mecs qui tombent, d'ailleurs j'avais l'impression de me revoir en train de tomber étant petit à jouer au gendarme et au voleur, même les cris étaient similaires :lol:
Allons, c'est parce qu'ils ont tiré comme un seul homme, d'une même salve ! Ne dit-on pas dans une des BD Durango que lorsqu'il tire, même en rafale, "on entend qu'une seule détonation" ?
De même la scène du fort, 3-4 bandidos dans le chariot 8-10 morts d'un coup en une seule salve ... sont forts ! et puis le coup de la prise de l'or, 40 soldats y passent au moins, on fait du rentre dedans pas possible, mais y'a qu'un mex qui se prend une balle perdu j'avais envie de dire ... "enfin". Bref on casse les codes du genre ... si vous voulez, c'est absurde d'accord et moi ça me fait bien marrer mais ça fait que je n'arrive pas à y croire plus de 10 secondes ...
Lorsque dans Comancheros, John Wayne et ses deux amis se retournent d'un même geste (sans s'être concertés! ) pour tirer 3 indiens qui leur arrivaient dans le dos. Moi non plus je n'arrive pas à y croire et c'est pourtant tourné 5 ans avant Django. :num1
aller jusqu'à parler de VERA CRUZ, Pike ça le fait tousser et moi ça me donne vraiment mal au ventre ...
Alors là même moi j'ai été choqué je te l'avoue :lol:
Je trouve qu'il reste et de loin un film de cinéma de quartier, à prendre en grande majorité au premier degré puisque même au niveau des personnages tout reste très superficiel.
Non je pense que c'est plus propre au cinéma italien qu'au cinéma de quartier. Parce que des Budd Boetticher ne sont sortis qu'en cinéma de quartier et ne sont pas purement premiers degrés. Et j'ajoute que Django non plus. La preuve, on peut en discuter sur 12 pages sans manquer de matière, même si parfois ça va trop loin.
EDIT : tiens non, 13 pages en fait.
Ah oui j'allais oublié aussi, la musique ... elle me trotte toujours dans la tête d'ailleurs mais j'aurais envie de dire qu'elle est trop "présente" comme si Corbucci avait voulu forcer les sentiments du spectateur en la collant à gauche et à droite dés qu'il y avait un changement de ton, j'ai trouvé ça très palpable surtout au début.
L'habitude de souligner un personnage par un thème musical récurrent vient de la comédie musicale ce n'est pas nouveau. Leone a fait de même avec le leitmotiv du Bon la brute et le truand "Ah-ah-ah-ah-ah... oin oin oin" cool
"Il suffit de franchir les limites de la violence individuelle qui est criminelle,
pour atteindre la violence de masse qui... qui fait l'histoire..." Brad Fletcher dans Le dernier face à face
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par musselshell »

Sartana a écrit
EDIT : tiens non, 13 pages en fait.

Damned! :( :wink:

Bon, c'est pas grave...il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes... :sm32:
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par tepepa »

mortimer a écrit :L'avantage de voir un western spaghetti c’est qu’il suffit de regarder les premières minutes pour savoir à quoi s’attendre…Le film sera bon ou mauvais mais il ne pourra pas vous bluffer plus de quelques minutes…
Justement, mais ça n'engage que moi, je trouve que c'est tout le contraire. Un western américain sera en général "lisse", c'est à dire égal en qualité du début à la fin. Un western italien peut être mauvais du début à la fin, et se révéler "in extrémis" plus intéressant que 99% des westerns américains à cause d'une scène finale complètement incroyable. Dans le cas de Django, beaucoup de scènes font - à mon avis - que le film est plus intéressant à regarder que 99% des westerns américains. Ce qui n'est pas synonyme de "meilleur que".
mortimer a écrit :En l’espace de dix minutes nous avons droit à des méchants bien bourrins avec force étalage de sadisme et de pulsion hormonale, ce pourrait-il que ce film soit un…
Mais oui ! C’est cela ! Avec son budget fauché, sa pseudo intrigue et ses scènes ridicules, c’est effectivement bien un nanar que vous êtes en train de regarder !
Qualifier un film de nanar est une entreprise qui demande rigueur et lucidité, sans se baser sur quelques scènes sorties de leur contexte. Voir les intervenants sur nanarland qui prennent la chose très au sérieux et qui font très attention pour décider quel film mérite le qualificatif de nanar et quel film ne le mérite pas. Django n'est pas assez involontairement raté, le ridicule de certaines scènes n'est pas assez fort pour masquer tout ce qui fait l'originalité et la force du film, et dont nous avons parlé abondamment ici.
mortimer a écrit : Et de ce côté-ci Django nous gâte avec son héros à la voix monocorde et à l’allure superbe qui va nous prouver qu'il est super fort et ses méchants bien cruels qui agiront comme il se doit sans aucune espèce de tactique, on se régale !!!

Django : « il te reste combien d’hommes ? »
Le méchant : « environ quarante »
Django : « alors la prochaine fois revient avec les quarante ! »
Ainsi à la toute fin du film vous ne pouvez manquer de vous interroger : mais comment va-t-il faire ?
Non quand même pas, il ne va pas faire ça…Mais oui Monsieur…Django va le faire…
Et voilà il l’a fait ! il a tiré sans les mains !
Cette démarche critique qui consiste à isoler des éléments d'un film dits "ridicules" (alors qu'ils faisaient toute la force du film il y a 40 ans) peut s'appliquer à absolument tout le cinéma sans exception, de 007 à Zhang Yimou. Je me souviens d'une fausse critique du King Kong de 1933 écrite dans le style du 101 nanars de François Forestier, ça passait parfaitement. Je me suis modestement amusé à faire la même chose pour Pour une poignée de dollars (http://tepepa.blogspot.com/2008/06/pour ... ncore.html) et je trouve ça parfaitement recevable de ce point de vue. De la même façon on peut s'amuser à tourner High Noon en ridicule, mais ça ne répondra pas à la question: pourquoi High Noon a-t-il autant marqué l'histoire du cinéma?
Pourquoi Django, si c'est un nanar, a-t-il eu une influence aussi grande sur le cinéma mondial? Tout simplement parce qu'il n'est pas un nanar. :num1
Modifié en dernier par tepepa le 25 mai 2009 10:27, modifié 2 fois.
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par tepepa »

Vixare a écrit : Une première impression d'ensemble, j'ai trouvé quand même très copié Leone dans le genre Pour une poignée de dollars, pourtant Tepepa tu disais
Pas grande chose à voir avec Leone
, j'ai peur de pas tout comprendre ... je trouve le scénario très calqué et juste "réadapté", de plus bien moins réussi. Pour n'en citer que quelques unes le coup de la ville à double domination et de l'attachement aux paysans/femmes qui vivent dans la misère, le passage à tabac et le retour final ... tous ces deux éléments sont déjà pourtant présents chez Leone et sont centraux ici.
Ces poncifs se retrouvent dans tous les westerns italiens. C'est comme si tu disais que Le Vent de la plaine est calqué sur La chevauchée fantastique parce qu'il y a une attaque d'indiens à cheval. Corbucci fait ses gammes, mais il installe une ambiance surréaliste et nihiliste totalement différente de ce que l'on trouve chez Leone. :num1
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par Vixare »

Sartana a écrit : Allons, c'est parce qu'ils ont tiré comme un seul homme, d'une même salve ! Ne dit-on pas dans une des BD Durango que lorsqu'il tire, même en rafale, "on entend qu'une seule détonation" ?
A la seule différence que c'est techniquement moins surprenant en BD, tu me surprends Sartana j'm'attendais à ce que tu me réponde quelque chose dans le genre genre " pourtant tu apprécie MNEP et ça ne te choque pas vraiment le tir de Fonda au début " :beer1:
Lorsque dans Comancheros, John Wayne et ses deux amis se retournent d'un même geste (sans s'être concertés! ) pour tirer 3 indiens qui leur arrivaient dans le dos. Moi non plus je n'arrive pas à y croire et c'est pourtant tourné 5 ans avant Django. :num1
A a différence près que Comancheros est un pur western de divertissement sans autre prétention et que chacun le reconnait loin d'être exempt de défauts.
Non je pense que c'est plus propre au cinéma italien qu'au cinéma de quartier. Parce que des Budd Boetticher ne sont sortis qu'en cinéma de quartier et ne sont pas purement premiers degrés. Et j'ajoute que Django non plus. La preuve, on peut en discuter sur 12 pages sans manquer de matière, même si parfois ça va trop loin.
EDIT : tiens non, 13 pages en fait.
Si on retire les pages de guéguerre habituel on peut passer tout de suite à 6 ou 7 grand max :P enfin, pour l'instant ... :lol:
L'habitude de souligner un personnage par un thème musical récurrent vient de la comédie musicale ce n'est pas nouveau. Leone a fait de même avec le leitmotiv du Bon la brute et le truand "Ah-ah-ah-ah-ah... oin oin oin" cool
J'ai trouvé quand même que Corbucci utilisait bien plus souvent sa BO que Leone, tous les deux sont recurrents d'accord mais ce qui m'embête c'est d'avoir l'impression qu'on veut forcer la réaction du spectateur à chaque fois que la musique démarre et ici elle revient très souvent, beaucoup plus souvent que chez Leone, en tout cas c'est l'impression que j'ai eu.
Tepepa a écrit :Un western italien peut être mauvais du début à la fin, et se révéler "in extrémis" plus intéressant que 99% des westerns américains à cause d'une scène finale complètement incroyable
Très subjectif comme jugement Tepepa, je ne pense pas qu'un film es intéressant parcequ'il surprend, le premier exemple qui me passe par la tête en ce moment c'est un fim que j'ai vu il y a quelques semaines, Prédictions avec Nicolas Cage, la fin est surprenante voir incroyable, mais tellement nule !
Pike, tu veux tu Toplexil ? :sm32:
Tepepa a écrit :Pourquoi Django, si c'est un nanar, a-t-il eu une influence aussi grande sur le cinéma mondial? Tout simplement parce qu'il n'est pas un nanar.
Je suis d'accord pour cette explication mais je n'adhère pas foncièrement pour autant :lol:
Tepepa a écrit :Ces poncifs se retrouvent dans tous les westerns italiens. C'est comme si tu disais que Le Vent de la plaine est calqué sur La chevauchée fantastique parce qu'il y a une attaque d'indiens à cheval. Corbucci fait ses gammes, mais il installe une ambiance surréaliste et nihiliste totalement différente de ce que l'on trouve chez Leone.
Attention aux échelles tout de même, quoique n'étant pas initié ça me donne l'impression que celle du spagh est vraiment réduite pour en venir à une telle comparaison.
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par tepepa »

Vixare a écrit :
Tepepa a écrit :Un western italien peut être mauvais du début à la fin, et se révéler "in extrémis" plus intéressant que 99% des westerns américains à cause d'une scène finale complètement incroyable
Très subjectif comme jugement Tepepa, je ne pense pas qu'un film es intéressant parcequ'il surprend, le premier exemple qui me passe par la tête en ce moment c'est un fim que j'ai vu il y a quelques semaines, Prédictions avec Nicolas Cage, la fin est surprenante voir incroyable, mais tellement nule !
Ah mais oui, tout à fait subjectif! :D Et quand je parle de la fin, ce n'est qu'un exemple, ça peut être au milieu ou au début. Et je ne parle pas spécifiquement de surprise au sens "circonvolution scénaristique inattendue", mais de surprise esthétique, cinématographique.
Vixare a écrit :
Tepepa a écrit :Ces poncifs se retrouvent dans tous les westerns italiens. C'est comme si tu disais que Le Vent de la plaine est calqué sur La chevauchée fantastique parce qu'il y a une attaque d'indiens à cheval. Corbucci fait ses gammes, mais il installe une ambiance surréaliste et nihiliste totalement différente de ce que l'on trouve chez Leone.
Attention aux échelles tout de même, quoique n'étant pas initié ça me donne l'impression que celle du spagh est vraiment réduite pour en venir à une telle comparaison.
Tout à fait, on parle de 500 films, quasiment tous sur le même schéma. Établir des différences et des comparaisons au sein du western spaghetti revient à catégoriser par exemple toutes les séries B des années 30. Vu de l'extérieur, aucune différence entre Tex Ritter et Gene Autry. Pour les initiés, je doute que ce soit le cas. C'est pareil ici: vu de l'extérieur, Django est un décalque de Pour Une poignée de dollars, vu de l'intérieur, ça n'a absolument rien à voir!
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par musselshell »

Phil Feldman,producteur qui a travaillé avec Peckinpah sur the Wild Bunch a été très précis à cet égard...Il s'agissait de mesurer jusqu'où il était possible d'aller dans les scènes de violence, en jouant avec le code de la MPAA (Motion Picture Ass. of America).Dans les Feldman memos de la Sam Peckinpah Collection, lettre du 09/02/68, Feldman conseille à Peckinpah de regarder les westerns de Leone...Je cite : " I think it might be good for you to have a comparative basis before you finally decidejust how far other people have gone..." ( Sam peckinpah's the Wild Bunch, Stephen Prince).
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
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Re: Django - Django - 1966 - Sergio Corbucci

Message par Sartana »

Vixare a écrit : A la différence près que Comancheros est un pur western de divertissement sans autre prétention et que chacun le reconnait loin d'être exempt de défauts.
Je n'ai jamais dit et encore moins au cours de ce débat que Django était un film parfait. Et il divertit, c'est toi qui l'a dit. Il n'a d'ailleurs, pour ses auteurs, aucune autre prétention.
Si on retire les pages de guéguerre habituel on peut passer tout de suite à 6 ou 7 grand max :P enfin, pour l'instant ... :lol:
De toute façon j'ai été stupide de compter les pages : je ne savais qu'on mesurait la qualité d'un film au nombre de pages. Et puis, ça fait un peu "on joue à qui a la plus longue", non ?
Très subjectif comme jugement Tepepa, je ne pense pas qu'un film es intéressant parcequ'il surprend, le premier exemple qui me passe par la tête en ce moment c'est un fim que j'ai vu il y a quelques semaines, Prédictions avec Nicolas Cage, la fin est surprenante voir incroyable, mais tellement nule !
En même temps, avec Nicolas Cage, tu le savais que ce serait mauvais :mrgreen:
Tepepa a écrit :Ces poncifs se retrouvent dans tous les westerns italiens. C'est comme si tu disais que Le Vent de la plaine est calqué sur La chevauchée fantastique parce qu'il y a une attaque d'indiens à cheval. Corbucci fait ses gammes, mais il installe une ambiance surréaliste et nihiliste totalement différente de ce que l'on trouve chez Leone.

Vixare dit : Attention aux échelles tout de même, quoique n'étant pas initié ça me donne l'impression que celle du spagh est vraiment réduite pour en venir à une telle comparaison.
Bien sûr que l'échelle est réduite. 500 westerns italiens. 20 000 (ou peu s'en faut) à Hollywood. Alors oui, on fait des parallèles entre Corbucci et Leone. Si aux USA il n'y avait eu de marquant que Mann, Ford et Hawks, on les comparerait entre eux, tout simplement. :num1
"Il suffit de franchir les limites de la violence individuelle qui est criminelle,
pour atteindre la violence de masse qui... qui fait l'histoire..." Brad Fletcher dans Le dernier face à face
Personne a écrit :Sartana, tu as un coeur de pierre!
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