Les sept mercenaires - The Magnificent Seven - 1960 - John Sturges

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Cole Armin
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Les sept mercenaires - The Magnificent Seven - 1960 - John Sturges

Message par Cole Armin »

Pour ceux qui ne connaissent pas le film, par ICI


Attention, les SPOILER sont Autorisés, donc ne lisez pas ce topic avant d'avoir vu le film.


Tous les documents sont à poster dans ce topic:
http://westernmovies.free.fr/Forums/vie ... php?t=4568


Que le débat commence!


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musselshell
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Message par musselshell »

Illustration de savoir-faire plutôt que d’une véritable vision…c’est à mon avis ce que l’on retient essentiellement du film de Sturges, auquel on ne saurait reprocher grand-chose, si ce n’est, au bout du compte, ce manque de la substance, de la profondeur, qui émanent du film de Kurosawa, qui lui offre une véritable vision du monde…John Sturges a pourtant tenté le coup, conscient de l’opportunité qu’offrait apparemment le western de peindre le rapport paysan-guerrier, sédentaire-errant…et tout ce qui se joue là, et qui est vieux comme le monde. S’il passe un peu à côté du sujet, on verra qu’il ne s’agit pas non plus d’un film raté (oui, « on verra », parce que je suis parti pour vous assommer avec un de mes insupportables pensums…non, non, ça va être vite fait).
Non seulement The Magnificent Seven retient la trame des Sept Samouraïs, mais Sturges ne néglige pas la dimension réflexive de l’original : les rapports qui se nouent et se dénouent entre les péons et les mercenaires, d’admiration et de méfiance, d’incompréhension alternant avec l’empathie, selon l’origine de chaque mercenaire, venant ou non du monde paysan, la leçon que ceux-ci finissent par recevoir des humbles travailleurs de la terre…Chris conscient de tout ça depuis le début, et encourageant Chico à rester au village…Le film n’atteint pas à la poésie violente et panthéiste de celui de Kurosawa (monument du cinéma) mais n’en est pas moins jubilatoire. Au-delà de la mise en scène hyper efficace de Sturges (et pas seulement dans les scènes de combat), c’est la galerie d’acteurs qui parachève le tableau (plus qu’une galerie de portraits à proprement parler…ils ne sont en effet pas si creusés que ça), avec une mention pour Eli Wallach, réjouissant en chef des bandits. Son personnage de Calvera l’a d’ailleurs probablement lancé dans sa carrière Italienne…
Bon, j’arrête là pour l’instant…
J’ai lancé le schmilibilick…qu’en a besoin, d’être lancé, pour bondir et rebondir, non ?
:num1
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Vixare
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Message par Vixare »

Bon allez, je me lance :oops: :
J'ai revu ce film pour la énième fois hier et mon enthousiasme est toujours le même, à chaque vision j’ai la même impression celle de voir un grand, un très grand film ! Les 7 mercenaires de John Sturges c’est pour moi bien plus qu’une simple histoire de bagarreurs Américains arrivant dans un petit village Mexicain pour débarrasser les habitants d’une immonde brute …
Moi qui suis fasciné par les personnages des mercenaires dans le western, je me régale !
C’est tout d’abord pour moi le meilleur western de John Sturges, bien que j’aime beaucoup plusieurs autres de ses films, notamment Le trésor du pendu et Règlement de comptes à OK corral. Reprenant le film de Kurosawa ( que je n’ai toujours pas vu en entier :mrgreen: ), Sturges ne plonge dans l’univers de ces mercenaires qui ont jalonné l’ouest au cours du XIXème siècle, d’ailleurs on pourra dire que de 1960 à 1972 on aura vu vraiment toute la panoplie de mercenaires imaginable du plus « naif » ( car nouveau dans le métier : Chico aux plus sanguinaires : Franck ou Pepe Carrall en passant par les tireurs d’élite : Britt, Skinnner, Slater ). Mais c’est le premier opus qui selon moi est le plus « magnifique » si je puis m’exprimer ainsi et l’un des tout meilleur westerns jamais réalisé ! Pour moi l’attrait principal du film ce sont les relations changeantes entre le mercenaire et son employé, ici en occurrence les habitants du village. Tout au long du film ces relations changent, tout d’abord on voit 3 paysans Hilario et 2 de ses compères chargés de la mission de ramener des armes au village venir trouver Chris ( Yul Brynner ) pour les aider, dans cette discussion on comprend bien vite de Chris est perçut comme un messie et que malgré la situation quasi désespérée et munit d’une bagatelle de 140$ on le charge de sauver le village de 40 bandits. Chris décide alors d’engager 6 compagnons d’armes. Voilà le vrai commencement du film, Chris sera chahuté au long du film mais dans l’esprit de ces 3 là il sera toujours mis sur un pied d’estale. Tour à tour les mercenaires sont recrutés et on sent une envie des paysans de ressembler à ces mercenaires mais au fur et à mesure que le film se déroule c’est l’inverse qui se produit et ce sont tour à tour tous les mercenaires ( ou presque ) qui déclarent qu’ils aimeraient/ ou qui auraient aimé rallier la petite communauté une fois la bagarre terminée. Cette vision du mercenaire est très très originale et change complètement l’opinion que l’on peut se faire de ces hommes en arme.
Maintenant je dois partir, mais je reviendrai car le sujet me branche !! :D
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Longway
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Message par Longway »

Je suis d'accord quand Musselshell dit que le film n'atteint pas la poésie violente et panthéiste du chef d'oeuvre de Kurosawa.
Mais peut on faire une véritable comparaison entre les " 7 Samouraïs " et les " 7 Mercenaires" ?
Le premier était destiné à un public adulte, alors que le second est pour tous public ( lors de sa sortie sur les écrans j'avais une dizaine d'année et les enfants étaient majoritaires, accompagnés bien entendu par leurs parents ).
L'histoire est simple comme bonjour, et à la portée de n'importe quel gosse désirant rêver et s'identifier aux exploits de ces sept héros ( oui sept ! Et non pas un, ils sont comblés les petits ) John Sturges aurait par ailleurs très bien pu transposer l'histoire dans le film de chevalerie médiévale, le résultat au final était le même. Il ne s'est finalement servi des " 7 Samouraïs " non pas pour faire un " Remake " scrupuleux du film de Kurosawa, mais plutôt une adaptation à but uniquement commercial tout en utilisant à merveilles toutes les ficelles immuables et inhérentes au genre et ayant fait les heures de gloire du western ( musique, chevauchées, batailles et cascades règlées sur mesure, etc... ) tout ceci sans temps mort et agrémenté de rebondissements. C'est ce que demandait le public à l'époque et il ne lui en fallait pas plus, cette décennie s'achevant à grand coup de superproductions ( Alamo ) et annonçant la fin de règne du western cultivant uniquement le mythe.
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mortimer
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Message par mortimer »

bon alors là je suis coincé car j'aime autant le film de kurosawa que celui de sturges :lol:

que dire du coup ? que le film de Sturges vaut autre chose que d'être considéré comme une simple adaptation du film de Kurosawa, cela me paraît évident tout comme cela l'était pour le grand maître japonais du cinéma qui offrit à Sturges un sabre de récompense pour le remercier d'avoir fait un si beau film. Et ce n'était pas un geste élégant et poli de la part de Kurosawa, c'était pour ce réalisateur descendant d'authentique samourai un constat, le film de Sturges est magnifique d'intelligence...

Intelligence car autant les samourais de Kurosawa sont assez proches dans leur caractérisation (sauf Toshiro Mifune) autant les mercenaires de sturges sont trés différents, certes Kurosawa n'aimait pas l'idée que ce soit des mercenaires, mais quelle trouvaille néanmoins que ces personnages !

de chris tout de noir vétu et qui véhicule tout au long du film une pulsion morbide (il semble bien chercher la mort dans ce village au mexique, c'est lui qui conduit le corbillard, c'est lui qui entraîne les autres dans "l'aventure", qui semble las de vivre, voir la tirade des "pas d'amis, pas de femme etc... ")

Vaughn est lui le personnage mystérieux et décalé par rapport aux autres (tenue, goût du luxe) avec un clin d'oeil savoureux de Sturges adressé à Kurosawa avec la scéne des mouches véritable référence au grand samourai Miyamoto Musashi qui lui était capable d'attrapper les 3 mouches alors que Vaughn n'y arrive plus car il est hanté par un passé qui lui saute au visage (le péon peut alors lui dire que c'est normal d'avoir peur, alors que le paysan n'aurait pu le dire au samourai... malin comme un singe ce Sturges :wink: ). Et oui le mercenaire où comment donner des lettres de noblesse à un métier qui n'en à pas : au soldat sans âme et sans patrie, il confére d'un coup une grandeur inespéré au détour de la défense quasi désintéressée d'un village de paysans.

"Mais vous êtes tous fou" dira le personnage de Brad Dexter, le seul vraiment lucide du groupe et conscient du massacre qui va se produire, le seul qui soit mercenaire car mesurant les risques du combat. Et pourtant il rejoindra les autres, leur sauvant la mise, pas mal pour un vulgaire joueur attiré par la fiévre de l'or, Brynner s'incline et le prend dans ses bras seul moment d'humanité de chris dans tout le film, une véritable scéne de descente de croix que ce passage :applaudis_6:.

Coburn qui cherche à se défier lui-même, véritable esthéte de l'art du combat (il tue le cavalier mais c'était le cheval qu'il visait, quel déshonneur pour lui !) mais la guerre n'est pas un rituel empreint de cérémonie, ici la chorégraphie du couteau ne prend pas, il est capable de battre un homme au révolver avec son couteau mais dans le village où le combat sans régle est aussi sans honneur (les adversaires sont frappés au sol et on tire dans le dos :wink: ) il n'a aucune chance, Brynner ramasse le couteau de Coburn et il le range, le temps des combats chevaleresque n'est plus, Coburn est l'authentique samourai du film mais il appartient au passé...

Steve Mc Queen avec ses histoires truculentes et que personne n'oublie, il arrive même à fasciner le bandit mexicain Calvera pourtant expert en roublardises et en anecdotes ("au texas seuls les texans ont le droit de voler les texans" "si dieu ne voulait pas qu'on les tondent pourquoi en a-t-il fait des moutons" ) semble subjugué par Mc Queen. Reconnaissons-le ce mercenaires là est un sacré bavard ("tu en as pas marre de parler tout le temps" lui dit Yul Brynner) mais ses histoires ne sont pas de simples bavardages : de "sur le coup l'idée m'a parue séduisante" à "jusque ici ça va, jusque ici ça va" elles portent bien à chaque fois un message :wink: . Mc queen c'est la conscience du groupe pas étonnant qu'il fatigue à la longue, c'est dur d'entendre tout le temps la vérité...

Je ne développe pas davantage (après ça devient chiant à lire quand c'est trop long :lol: ) mais pour moi outre les qualités plastiques de ce film, la magie des 7 mercenaires repose sur ces personnages à multiples facettes. Et quel casting ! Oui vraiment malin comme un singe le Sturges. Il serait temps de revoir ce réalisateur à la hausse pour le mettre avec les plus grands :wink:
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Vixare
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Message par Vixare »

Mortimer, de mon côté je ne pense pas vraiment que Chris cherche la mort en partant pour le village ( quoiqu'il sait à quoi s'attendre si ça tourne mal ) mais plus qu'il songe à changer de vie, je pense surtout à la discussion qu'il tient avec Vin juste avant de quitter le village où ils sont chassés par Calvera : " Moi aussi j'ai songé à faire comme toi, pourquoi ne pas m'installer ici, élever du bétail, ce que savent sur moi les gens d'ici n'est qu'en ma faveur ... je ne tenais pas à ce que tu te crois le seul idiot.". Je vois plus Chris habillé en noir comme s'il traînait la mort dérrière lui, comme si là où il passait la mort le suivait et vu la fin on peut dire que la mort le suit bel et bien puisque parmis ses amis et ses ennemis réunis, les morts se comptent par dizaines ... mais finalement je crois qu'il se rend compte que cette vie qu'il mène est la seule qu'il puisse mener vu sa condition personnelle, il n'est pas un mercenaire dans l'âme, il vît réellement dans son époque et ne pourrait certainement pas vivre ailleurs, ce n'est pas un mercenaire dans l'âme dans le sens où il est différent de Brad Dexter ou un tirreur d'élite comme Coburn et prend plus les choses à coeur, alors que Dexter et Coburn ne font que peu de place aux sentiments. J'irai presque jusqu'à dire que le personnage de Coburn recherche lui la mort plusqu'un autre (lorsque Chris s'accroche avec les paysans pour connaitre la ligne de conduite à tenir avant le final, Coburn est le premier à suivre Chris et aussi plus tard il sera la 1er à vouloir retourner au village ), repoussant toujours plus loin les limites de son art, ne trouvant personne à qui se mesurer réellement, peut-être existe-il même un certain parralèle possible avec le personnage de Kirk Douglas dans Réglements de comptes à OK Corral, Douglas aussi recherche toujours des adversaires à sa taille mais aucun n'est assez fort pour lui résister et un peu comme Coburn, l'Histoire nous apprendra que Doc Hollyday sera emporté par la Tuberculose, et là non plus cela n'aura pas été un combat loyal, Coburn abbatut dans le dos, Hollyday par la maladie; révolver-couteau y'en avait pas de meilleur ....

A l'inverse on a les personnages de McQueen et Bronson à qui la gentillesse ou tout du moins la générosité, le soucis de protéger plus faible que soit sera fatale. Le personnage de Bronson est trés efficace avec un révolver ou une winshester, le décors est planté dés la scène où Chris va le rencontrer on sent qu'il a "du poil au pates", il replace son colt à portée de main tout en continuant à couper son bois, 7 contre 40 ça ne l'éffrait pas et je crois qu'il s'humanise avec le temps, aprés toutes les primes touchées par le passé il décide peut-être de faire quelque chose de bien dans sa vie, de charitable et s'accroche à ces villageois et à leurs enfants jusqu'à "envier" leur courage de paysan bien plus qu'il n'estime son courage de mercenaire.
Vin quand à lui se laisse prendre au piège aussi : "surtout fais pas de sentiments .... et c'est bien là le problème ", il vend ses services de tirreur, mais pas à n'importe qui, pas pour n'importe quoi, il a cru se reconnaitre sûrement plus que Chris dans ces villageois et comme lui il aimerait connaître la même vie, les mêmes émotions : " Oui j'ai ressentis ça il y a trés lontemps ... je vous envie".

Quant à Chico je le vois comme le personnage interméidaire, en même temps s'il y avait 2 camps à constituer on ne mettrait pas d'un côté les 7+les paysans et de l'autres Calvera et ses hommes mais on mettrait plutôt d'un côté ceux qui vivent de leur révolver et de l'autre les paysans, Chris n'ets pas si différent de Calvera et Chico serait entre les 2 camps, tentant de renier ses origines paysanes pour devenir peut-être plus "honorable", pour gagner une certaine dignité auprés de ses semblables, il devient un mercenaire et ses modèles sont Chris et Britt, les 2 "tueurs" de la bande ( peut-être aussi avec le personnage de Dexter ), il passe donc d'un extrême à l'autre tout en gardant de sérieux points d'attache, je ne sais pas comment vous le ressentez mais j'ai toujours l'impression d'une certaine agressivité de Chico lorsqu'il répond à Calvera sur la place avant la 1ere bagarre, comme s'il était directement impliqué dans le conflit mais aprés tout ... on pourrait presque dire que c'est son propre peuple qu'il défend contre Calvera.
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Jean-Louis
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Message par Jean-Louis »

:D Les sept mercenaires, le western type que tout le monde aime, un film qui fonctionne merveilleusement bien grâce à son casting : Yul Brynner, Steve McQueen, James Coburn, Charles Bronson, Horst Buchholz
et le jubilatoire Elie Wallach.

La réalisation est d'une grande efficacité, on est pris de la première à la dernière minute, la présentation des protagonistes un modèle du genre,
l'arrivée au village et l'installation, aucun temps mort.

Les deux affrontements dans le village sont des modèles du genre.

Le tout accompagné d'une musique bien dans la tradition westernienne, dans une certaine mesure annonciatrice d'Ennio Morricone.

Un sommet du spectacle au premier degrè, mais à bien y réfléchir, sauf erreur c'est le but de cette rubrique.

On pourrait discuter sur les motivations de chacun des mercenaires.
Ici aussi le temps est passé, leur avenir est derrière eux à Abilene et à Tombstone : il n'y a plus rien à faire,
les porteurs de colt en sont réduit à fendre du bois pour casser la croûte,
les cowboys au terminal de la ligne pour tuer le temps se lancent des défis,
Lee capitule, rongé par la peur,
Harry croit toujours dans la chance de découvrir le trésor.
Seul Chico est tendu vers son rêve fasciné qu'il est par ces princes de la détente.

Mais je n'ai pas vraiment compris la motivation des 2 représentants de commerce qui vont jusqu'à payer 20 dollars pour donner une sépulture à une personne qui leur est totalement étrangère.

Je n'ai pas non plus bien saisi pourquoi Calvera épargnait les 7 Mercenaires, si c'est pour qu'il y ait un second tour,
il fait là preuve d'un esprit démocratique très en avance sur son temps.

La séquence de l'intrusion de Chico dans le camps de Calvera est tout de même très peu plausible...
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musselshell
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Message par musselshell »

Calvera épargne pour le second tour, évidemment...on peut à la rigueur expliquer ça par le respect de combattant à combattant. Sturges devait voir ça comme ça. Plus pragmatisme:" ils ont compris, vont laisser tomber..." Il faut l'heroisme des loosers (les mercenaires), il faut que ça paraisse se tenir...Objectif atteint.
Le problème, si problème il y a, c'est que le film se voit tres différemment selon qu'on ait 18 ou 50 ans. J'y voyais une profondeur à 18 ans que je n'y vois plus aujourd'hui (ben oui, 50 !)...Alors que le film de Kurosawa traverse l'âge qu'on a...
Les Sept Mercenaires ne possède pas cette faculté de penser le monde (soi, la société et les autres, le temps qui passe partout en se colorant différemment selon les contextes) comme le film que Ford réalise la même année...L'intemporel n'est pas à la portée de tout le monde...
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Vixare
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Message par Vixare »

Jean-Louis a écrit :
Mais je n'ai pas vraiment compris la motivation des 2 représentants de commerce qui vont jusqu'à payer 20 dollars pour donner une sépulture à une personne qui leur est totalement étrangère.
Je crois que c'est un peu pour se donner bonne question, le dénomé Henry, représentant de commerce en corsetterie ( preuve de la civilisation gagnant l'ouest, on est loin des ranchs reculés ) voit tomber raid mort devant lui ce vieil indien surnommé Sam, il a laissé les choses ainsi seulement au bout de quelques heures le corps était toujours là, personne n'avait rien fait pour l'enterrer, et je crois que c'est quelque part sa bonne conscience de chrétien qui le pousse à vouloir faire enterrer ce vieil homme, aprés sa discussion avec le croque-mort qui se refuse à faire enterrer le défunt il parait se résigner un moment à laisser les choses en places avant de revenir à la charge dans l'optique de parvenir à le faire enterrer. Pour moi c'est vraiment pour se donner bonne conscience plus qu'autre chose, c'est vraiment une pensée noble, presque d'humanité dans cette ville de ségrégation, peut-être qu'à son niveau lui aussi veut lutter contre ces différences là mais bon c'ets peut-être un peu poussé là, aller jusqu'à risquer la vie d'un homme ( Chris puis vie en occurrence ) pour en enterrer un homme c'est peu plausible. Je voix cette scène plus comme un pretexte pour introduire Vin et Chris, surtout dans une situation où ils peuvent faire parler la poudre.
Je n'ai pas non plus bien saisi pourquoi Calvera épargnait les 7 Mercenaires, si c'est pour qu'il y ait un second tour,
il fait là preuve d'un esprit démocratique très en avance sur son temps.
Aprés tout Calvera et Chris ne sont pas si différents l'un de l'autre, chacun fait parler son révolver, seul change la manière et les motivations de le faire et je crois qu'il y a un certain respect de Calvera envers Chris mais plus important je crois que Calvera cherche à humilier les 7 plus qu'autre chose ( ça lui sera fatale puisque l'humiliation se transformera en un sentiment de vengeance ), il cherche à montrer aux paysans qu'il est réellement en mesure de briser toute opposition qu'il pourraient à l'avenir mettre sur son chemin ( probablement pour les décourager de recommencer ), de la même manière il donne une leçon aux 7, il veut leurs montrer que dans cette bataille c'est lui qui aura été le plus fort alors plutôt que de les tuer il les humilie devant les paysans, en croyant les impressionner assez pour qu'ils ne reviennent pas dans le village. Or c'est tout le contraire qui se produit, Britt le premier a un orgueil démesuré puisqu'il mène le retour au village, pour Chris, Vin et les autres c'ets pareil, ils ne peuvent pas rester sur ce revers à la fois pour eux et pour l'engagement qu'ils ont pris et de toute manière ... il n'y a plus de fusillades alors que faire de leur temps ailleurs ?

La séquence de l'intrusion de Chico dans le camps de Calvera est tout de même très peu plausible...
Je te rejoins totalement, surtout que Calvera se trouve à un moment à 50 cm de Chico puisque c'est celui-ci qui allume son cigare, je pense que même les autres bandidos ( au moins 1 ) auraient reconnu Chico surtout aprés son intervention devant tout le monde avant le premier affrontement.
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Longway
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Message par Longway »

Calvera n'est pas un bandit au grand coeur, mais il n'est pas stupide non plus. Il sait très bien que l'exécution des mercenaires qui sont dés lors ses prisonniers, entrainerait des représailles de la part des américains, il le dit d'ailleurs lui même.
Il faut savoir que le départ de la ville où résidaient les 7 n'est certainement pas passé inaperçu, tous les habitants savaient bien quelle était leur destination. Une fois ceux ci exécutés, la nouvelle de leur mort se serait répandue de l'autre côté de la frontière, entrainant la possibilité de vengeance de la part de leurs congénères, voire des autorités elle mêmes.
Le personnage de Calvera est bien particulier, un bandit certe, mais pas sanguinaire et destructeur, tout au moins tant qu'on ne le provoque pas ( la scène du début le démontre bien ).
Pour lui il ne vole pas, il prélève son du, juste ce qu'il faut pour nourrir sa bande pendant un bon moment, laissant toujours le nécessaire pour vivre aux péons ( cette pratique était coutumière chez nous au moyen age, où le seigneur rendait de temps en temps visite à ses paysans et y prenait ce qu'il voulait tout en ayant soin de leur laisser le minimum vital. Mais malheur à celui qui avait l'audace de s'y opposer. En revanche le chatelain leur assurait protection en cas de conflit avec un voisin )
En définitive Calvera est un dictateur à sa manière. Les péons l'ont bien compris et se rendent vite compte que si le plan des mercenaires échoue, ils se retrouveront dans une situation bien pire qu'au début. Ils le reconnaissent eux même, d'où les tensions apparaissant avec les 7.
Finalement Calvera était pour eux un moindre mal.
Ce n'est pas dit dans le film, mais qui sait si Calvera n'aurait pas pris la défense du village en cas de conflit avec une autre bande comme eux, mais destructrice celle là.
Calvera n'était pas bête et savait où se trouvait son intéret.
Jean-Louis
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Message par Jean-Louis »

:D Ca marche...


Mèche courte !

Ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que à quelques uns nous puissions nous renvoyer la balle
merci en passant à Vexare qui s'est joint à nous et aussi à Mortimer.

Ce que je voulais dire c'est que Calvera n'a aucune justification, il est le mal (même pas le mâle)
il se sert sur la faiblesse des peones, il n'a aucune justification sociale il ne joue à aucun moment le rôle du protecteur, quand Longway
tu le compares aux seigneurs féodaux c'est faux de penser que Calvera pourrait protéger le village contre d'autres bandes, il les chasserait
sans doute , oui mais seulement dans la mesure ou ces bandes viendraient sur son territoire.
Calvera est un prédateur, un loup avec sa horde, ne chasse-t-il pas les moutons, avons nous déjà vu des loups protéger les moutons ?

Maintenant est ce sérieux de penser que les autorités américaines puissent faire quoique que ce soit pour venger la mémoire de ces hommes, complétement out aux USA, bien trop content qu'ils aient été engloutis hors des frontières
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Longway
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Message par Longway »

Attention j'ai bien stipulé que Calvera n'est pas un bandit au grand coeur.
Bien au contraire !
Simplement il voit où est son intéret et il sait que la survie de lui et sa bande passe par un semblant de compassion déguisé auprès des péons. Il en est même cynique. Il n'est pas stupide au point de tout détruire comme certains le font en brulant et tuant après leur pillage.
Si le paysan du début ne s'était pas révolté et fait tuer bêtement, tout se serait alors déroulé sans problème, les bandits seraient repartit en emmenant leurs victuailles, les paysans s'en serait retournés à leurs tâches quotidiennes et il n'y aurait pas eu de film.
D'autre part les seigneurs féodaux n'étaient pas non plus des tendres, certains étaient même des tyrans.
Pour les autorités américaines j'aurais du rajouter: " peut être " :?
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Message par Vixare »

Jean-Louis a écrit : quand Longway tu le compares aux seigneurs féodaux c'est faux de penser que Calvera pourrait protéger le village contre d'autres bandes, il les chasserait sans doute , oui mais seulement dans la mesure ou ces bandes viendraient sur son territoire.
Calvera est un prédateur, un loup avec sa horde, ne chasse-t-il pas les moutons, avons nous déjà vu des loups protéger les moutons ?
Jean-Louis ce que tu nous dit là se révèle fort intéressant et aussi fort paradoxal dans le sens où Calvera propose un marché aux 7 mercenaires pour ne pas les affronter ( juste avant la première bagarre ) :
"Calvera : Et si je vous proposais un marché à parts égales ?
Chris : En quoi ?
Calvera : En tout, jusqu'au dernier grain !"

Ou alors ... ne serait-ce qu'un leurre ? Calvera ne donnerait-il pas aux 7 ces parts pour mieux leur reprendre par la suite ?
Ici aussi le temps est passé, leur avenir est derrière eux à Abilene et à Tombstone : il n'y a plus rien à faire,
Je suis tout à fait d'accord, et je citerai James Coburn lui-même : " Ces types ce sont sacrifiés car ils n'avaient rien d'autre à faire. Ils étaient les samourais de leur époque, l'ère des fusillades était terminée" et on voit bien que tous sauf Chico ont une vision noire de l'avenir, Chris est sans illusion, Vin parle de se reconvertir en épicier ... quel bouleversement social pour pistoléro ! Au fond seuls Harry et Chico croient encore en l'avenir de leur profession, Harry car il croit pouvoir obtenir la richesse grâce à des faites d'armes ( l'expérience de Bernardo n'aurait-elle pas dû le refroidir ?) et Chico qui je crois est obligé d'y croire ... Il a voulu devenir un mercenaire toute sa vie, maintenant il y est et quelque part il est désormaire obligé d'y croire mais la réalité le rattrapera alors que pour lui il est encore temps de changer de voie ... pour Chris et Vin c'est trop tard, ils savent à la fin du film qu'ils resteront mercenaires toute leur vie :gun: ( quoique selon la série, Chris finira Marshall ) ou tout du moins qu'ils ne pourront pas se reconvertir en paysans.
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mortimer
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Message par mortimer »

très instructif vos commentaires, je viens de tout lire il y a effectivement bien des remarques intéressantes sur ce que vous dites. :D

En effet vixare, Brynner ne cherche pas forcément la mort et effectivement l'on peut dire plutôt qu'elle le suit : "les cimetiéres sont pleins de jeunes gens trop fiers" faut-il supposer qu'il les a connu ? quoiqu'il en soit le personnage reste toujours sombre même si des moments d'humanité traverse parfois ses propos ou éclairent l'expression de son visage. L'épisode de la fête au village est révélateur, certes il y a le professionnel attentif au danger qui rôde mais le personnage de chris est profondément sombre. La mort du personnage joué par Brad Dexter est terrible pour lui, il perd peut-être l'un de ses rares amis (ils se connaissaient de longue date) on le sent vraiment profondément atteint par cette mort (d'ailleurs il le prend dans ses bras). Encore un mort de plus (encore une mort de plus sur la conscience aussi, c'est pour cela que chico ne doit pas le suivre, pour rester en vie et avoir un vrai travail, la terre c'est l'honneur et les armes le malheur, simple mais efficace :wink: )

jean louis à raison l'épisode de Chico au camp mexicain ne tient pas la route, comment y croire un seul instant, j'ai toujours considéré ce passage comme un des moments faible du film.

Calvera est un personnage complexe, quand il parle des "autres" il met souvent au même plan les paysans mexicains et aussi ceux de sa propre bande. Calvera arrive en fait à un stade où il souhaite autre chose, il n'est pas sûr que cette vie le fascine, lorsqu'il propose à Brynner une association c'est parce qu'il rêve d'avoir une autre envergure. Offrir une chance à son adversaire est un geste calculée et dont le panache est un signe indiquant qu'il est capable de faire autre chose que de basses actions. Son admiration est évidente : "un homme comme vous" dit-il en parlant à Brynner, en fait Calvera veut apprendre, c'est dangereux l'instruction quand on y goûte...

Une chose m'a toujours étonnée c'est la façon dont Brynner tue Calvera, il ne lui laisse aucune chance, il surgit dans son dos et l'autre n'a que le temps de l'apercevoir. On à vu des héros se battre plus noblement pour tuer son adversaire, ici Brynner exécute vraiment Calvera. Le bandit mexicain à hésité lorsqu'il tenait en son pouvoir le chef des mercenaires, lui n'hésite pas, encore une fois même face au méchant celui dont le côté est le plus sombre reste chris :shock:


"le film se voit tres différemment selon qu'on ait 18 ou 50 ans" nous dit musselshell, certes mais je ne pourrai te donner ma réponse pour confirmer tes dires que dans 20 ans :P :oops: :lol: :wink: en tout cas pour l'instant j'adore autant le film de kurosawa que celui de sturges aussi mais pas du tout pour les mêmes raisons :wink:
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Jicarilla
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Message par Jicarilla »

:applaudis_6: :applaudis_6: :applaudis_6: :applaudis_6: :applaudis_6: BRAVO LES WESTERNERS :applaudis_6: :applaudis_6: :applaudis_6: :applaudis_6:

:oops: :oops: De très beaux exposés les westerners que je lis avec passion et très bien faits,
Par contre aucun ne soulève l’incohérence des vêtements entres les mexicains et les 7 mercenaires que je trouve trop modernes surtout VIN et CHRIS par rapport à l’époque.
Bon je pense que vous aller dire que c’est superficiel !
Un seul sauve la mise est LEE (ROBERT VAUGHN).
(Un des seuls gros défauts du film.)
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