Messagepar gilson » 26 sept. 2011 14:17
Très juste, Juh. Il faut ajouter que notre société se westernise ou se rewesternise, et que, dès le primaire, les petits apprennent à faire connaissance avec de petits Valance. C’est une des choses qui m’avaient frappé, en revoyant le film : son actualité : ce cynisme violent, cette violence cynique, quel parfum de macadam, de 21ème siècle ! Oui, c’est cela : Macadam Cow Boy, sauf que c’est de violence qu’il s’agit, et pas de prostitution. Mais, de façon générale, quand les amateurs ou passionnés de western que nous sommes se disent : c’est du fantasme, des rêves passéistes, je me demande.
J’ajoute une chose, une réserve : ce que FORD aurait pu montrer (mais c’eût été une autre histoire. Quoique…), c’est le deuxième cercle du trio Valance. Rien ! Pas de famille, d’arrière-plan. Le Bien complexe et fouillé, le Mal simple ? Trop facile. Ce qui était très intéressant, qu’on voyait déjà dans de vieux westerns, c’est le chez-soi des méchants. Le méchant n’est pas seulement un personnage de l’espace public : il a son domaine privé, et c’est pour le construire, aussi, qu’il fait son boulot de méchant. On tue, on vole, aujourd’hui on détruit la planète pour se construire sa famille –et personne ne peut le reprocher à personne !!-, en tout cas pour construire son espace privé : cela, il faut le montrer aussi (la saga des « Parrain » allait dans ce sens). Mais c’est vrai qu’on risque alors d’entrer dans une sphère de quasi suspension de jugement. A PENN, dans « Missouri Breaks », nous avait amenés jusque-là, avec, c’est vrai, un personnage sur le chemin de la rédemption, qui changeait de camp. Pour complexes qu’ils sont (ou : qu’ils soient), les méchants de TMWSLV n’arrivent pas à cette définition-là, cette netteté-là.
"Words have too many shadows." (Little Dog, dans "La Plume Blanche"). Et j'ajoute: "Na!"