L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Analyses en profondeur de westerns avec débats, documents, ...
> A l'affiche : La Rivière sans retour
Voir tous les films de la rubrique
(anciennement 'Westerns Disséqués')
Règles du forum
Règles
> Respectez les opinions des autres...
> L'objectif est de débattre, discuter, et non de dire un en une ligne "j'aime", "je déteste".

Voir tous les films de la rubrique
Répondre
Avatar du membre
ROY ROGERS
As de la gâchette
Messages : 542
Enregistré le : 03 oct. 2009 13:23
Localisation : libourne (entre st Emilion, Pomerol, Fronsac)

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par ROY ROGERS »

Un résumé que je partage tout à fait, et moi j'aime bien le héros qui se sacrifie, et la subjectivité de la vérité, il y a des choses dans ce film, non ?
Patrice BRION n'aurait pas mieux dit ! :D :D :D :D :D :D :D ...... :wink: :sm80:
dit "ROBERT"
Avatar du membre
musselshell
Castor éclopé
Messages : 3202
Enregistré le : 08 janv. 2006 16:08

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par musselshell »

ROY ROGERS a écrit :Un résumé que je partage tout à fait, et moi j'aime bien le héros qui se sacrifie, et la subjectivité de la vérité, il y a des choses dans ce film, non ?
Patrice BRION n'aurait pas mieux dit ! :D :D :D :D :D :D :D ...... :wink: :sm80:
Enormément de choses...
Je reviens vers le politique?
OK :mrgreen:
Vers le cinéma aussi, tant qu'à faire.

Le mois dernier (si loin déjà), on était avec Ethan et Scar, quand ils se font face . Deux forces de la nature: un primitivisme contre un autre. Ils se connaissent, se toisent. Champ, contre -champ. Il n'y a pas de troisième force...celle qui émerge du gravy et des patates dans le restaurant de Shinbone.

Pas de champ contre-champ dans la scène du steack. Doniphon et Valance sont géométriquement dans le cadre, face à face .
Le troisième angle du triangle émerge alors de la sauce...

"What's the matter? Everybody in this country kill crazy?!"

Le troisième homme. L'Américain civilisé.
On mesure la distance avec The Searchers.

James Stewart,en braillant, rassemble les morceaux épars de la bidoche et des patates en les jetant rageusement dans l'assiette...
Ridicule...sûrement. Mais ridiculisant aussi le délire machiste De Wayne et Marvin. Plus précisément: le renvoyant quelque part déjà à quelque chose de passé...
Miracle de mise en scène, au service d'un spectacle qui se sabote autant qu'il s'exalte...
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
Avatar du membre
musselshell
Castor éclopé
Messages : 3202
Enregistré le : 08 janv. 2006 16:08

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par musselshell »

De la fleur de cactus à l'Irrigation Bill...

"Why Tom, look at you! You're all dressed up!"

Tom vient d'offrir sa fleur de cactus...et réalise que quelque chose est dans l'air...Hallie oscille entre gêne et maladresse. Ranse a commencé à faire son chemin...

Bien plus tard, bien après qu'Hallie se soit laissé aller à rêver à "toutes sortes de fleurs" si un jour un barrage se construisait sur la rivière, après encore la fleur du désert posée sur le cercueil de Tom, Ranse Stoddard fera approuver la construction d'un barrage, barrage dont l'idée remonte au jour où Hallie rêvait en plantant une rose du désert dans un jardinet .

C'était celle de Tom Doniphon.
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
Avatar du membre
gilson
Tunique bleue
Messages : 336
Enregistré le : 06 mai 2011 11:38

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par gilson »

Lisant les intéressants et savants propos de Mussel et Pike, qui fouillent les personnages, je réalise quelque chose dont je ne m’étais jamais avisé : je ne vais personnellement jamais dans cette direction. Sans doute un pli, une tournure d’esprit. Ou bien encore une façon de sacraliser bêtement quelque chose qui, public, peut être discuté en tous sens. Ou encore, ou encore : une manière de respecter une intimité qui, par définition, doit être inviolable ? Je sais, vous allez me dire : « Mais, justement, ce sont des personnages, pas des personnes ». Oui, bien sûr, c’est peu contestable. Vous avez raison : c’est ma crédulité, ma myopie aussi sur les frontières entre les uns et les autres qui m’arrêtent quand il s’agit de franchir ce pas.

A moins (je cherche une chute), à moins que les personnages ne soient aussi, un peu au moins, des sortes d’icônes, à pieusement conserver dans un coin du cœur et de la mémoire. Possible. On aurait ses personnages comme ses saints. Doniphon serait sans doute un de mes premiers.
"Words have too many shadows." (Little Dog, dans "La Plume Blanche"). Et j'ajoute: "Na!"
Juh
Chasseur de primes
Messages : 761
Enregistré le : 08 juil. 2009 20:00

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par Juh »

On est bien obligé d'en faire des Saints puisqu'on n'en rencontre jamais dans la vraie vie. C'est le côté pénible de ford, cette façon de faire croire aux enfants qu'il vont grandir dans un monde habité , entre autres, par des Tom Doniphon. Bonjour les dégâts quand ils se rendent compte que la société des hommes n'a pas de Doniphon, mais n'est pas dépourvue de Valances !
Avatar du membre
gilson
Tunique bleue
Messages : 336
Enregistré le : 06 mai 2011 11:38

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par gilson »

Très juste, Juh. Il faut ajouter que notre société se westernise ou se rewesternise, et que, dès le primaire, les petits apprennent à faire connaissance avec de petits Valance. C’est une des choses qui m’avaient frappé, en revoyant le film : son actualité : ce cynisme violent, cette violence cynique, quel parfum de macadam, de 21ème siècle ! Oui, c’est cela : Macadam Cow Boy, sauf que c’est de violence qu’il s’agit, et pas de prostitution. Mais, de façon générale, quand les amateurs ou passionnés de western que nous sommes se disent : c’est du fantasme, des rêves passéistes, je me demande.

J’ajoute une chose, une réserve : ce que FORD aurait pu montrer (mais c’eût été une autre histoire. Quoique…), c’est le deuxième cercle du trio Valance. Rien ! Pas de famille, d’arrière-plan. Le Bien complexe et fouillé, le Mal simple ? Trop facile. Ce qui était très intéressant, qu’on voyait déjà dans de vieux westerns, c’est le chez-soi des méchants. Le méchant n’est pas seulement un personnage de l’espace public : il a son domaine privé, et c’est pour le construire, aussi, qu’il fait son boulot de méchant. On tue, on vole, aujourd’hui on détruit la planète pour se construire sa famille –et personne ne peut le reprocher à personne !!-, en tout cas pour construire son espace privé : cela, il faut le montrer aussi (la saga des « Parrain » allait dans ce sens). Mais c’est vrai qu’on risque alors d’entrer dans une sphère de quasi suspension de jugement. A PENN, dans « Missouri Breaks », nous avait amenés jusque-là, avec, c’est vrai, un personnage sur le chemin de la rédemption, qui changeait de camp. Pour complexes qu’ils sont (ou : qu’ils soient), les méchants de TMWSLV n’arrivent pas à cette définition-là, cette netteté-là.
"Words have too many shadows." (Little Dog, dans "La Plume Blanche"). Et j'ajoute: "Na!"
Avatar du membre
musselshell
Castor éclopé
Messages : 3202
Enregistré le : 08 janv. 2006 16:08

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par musselshell »

Les méchants de TMWSLV ne sont pas uniquement des individualités brutales sans foi ni loi. Mais aussi la main armée du Territoire du Colorado, plus précisément des grands ranchers, qu'ils convainquent de pouvoir représenter contre ceux qui veulent devenir un état fédéral...

Ca a son importance, là encore...

Tom (dont on apprend au passage qu'il sait lire et écrire...sans prétendre éduquer qui que ce soit...on pourrait dire sans en éprouver l'utilité...), est conscient de cela aussi.
Cette phrase merveilleuse, à Ranse , image et de ses choix, et de son sens confus de l'histoire en marche, et de son amertume:

"You taught her to read and write, now give her something to read and write about."
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
Avatar du membre
gilson
Tunique bleue
Messages : 336
Enregistré le : 06 mai 2011 11:38

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par gilson »

Juste, Mussel. Je l'oubliais en écrivant, même si j'avais parlé auparavant de leur jeu politique. Reste que cela nous fait l'arrière-cercle, si j'ose dire. Je parlais plutôt du deuxième. Mais cela pose peut-être une autre question. Je veux dire que si FORD ne se préoccupe pas de ce deuxième cercle, c'est peut-être qu'il l'est, préoccupé, avant tout de positivités: construire, malgré tout, construire, malgré le Mal. Ce Mal est déjà bien assez présent; il n'en mérite pas tant, il faut croire. Frappant de voir que le trio est éliminé comme on le ferait de bêtes nuisibles ou d'objets gênants, plutôt que comme d'ennemis.
"Words have too many shadows." (Little Dog, dans "La Plume Blanche"). Et j'ajoute: "Na!"
Avatar du membre
gilson
Tunique bleue
Messages : 336
Enregistré le : 06 mai 2011 11:38

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par gilson »

Un dernier mot, avant de partir en vacances.

C’est quand même frappant, cette scène où Tom frappe l’aly … l’acolyte de LV (VAN CLEEF). Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai eu l’impression d’avoir affaire à une scène d’abattoir, la compassion en moins, car de compassion, il n’y a absolument pas. Et chez le spectateur, non plus, je crois. C’est peut-être que FORD n’a aucune forme d’attirance pour l’autre côté, contrairement à un LANG, qui explore ces zones-là avec, presque, gourmandise, en tout cas plus volontiers. Optimisme, volonté d'optimisme, en tout cas, grande santé de l’un, inquiétudes, tourments, ruminations de l’autre, peut-être.

A bientôt.
"Words have too many shadows." (Little Dog, dans "La Plume Blanche"). Et j'ajoute: "Na!"
mormoil
Etranger
Messages : 5
Enregistré le : 27 oct. 2011 14:38

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par mormoil »

Film splendide.
Il me semble que pour Ford JW et JS sont les deux faces d'une même médaille. L'un complète, est le complémentaire de l'autre. Il faut des flingueurs pour répondre à la violence mais il faut des politiques pour construire l'ouest. Que la femme soit amoureuse de JW ET de JS renforce cette impression.
Les lectures du film (je n'ai pas tout lu) sont passionnantes ici. Beau site, forum passionnant. J'ignorais le rôle de Ward Bond dans l'épisode "black list". Grosse déception. :( :( :( :(
Juh
Chasseur de primes
Messages : 761
Enregistré le : 08 juil. 2009 20:00

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par Juh »

L'amour de Hallie pour Tom Doniphon ne semble évident qu'à la fin. Il n'est pas vraiment suggéré au cours du reste du film. Que faut-il en penser ? Hallie aimait Tom sans le savoir ?
SAVARINBLUES
Etranger
Messages : 7
Enregistré le : 15 mars 2012 19:53
Localisation : tournai (belgique)

Re: L'Homme Qui Tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) 1962 - John Ford

Message par SAVARINBLUES »

tres bon film,avec un j wayne inhabituel,j stewart attachant,l marvin toujours tres bon en "desperados" (merci a fr3 pour ses rediffution)je recherche un film avec j stewart (vu il y a plusieurs annee)ou il garde quelques tetes de betail qu on lui tue des le debut et donc il rate sa reconversion! merci de votre aide!!! savarinblues
Répondre

Retourner vers « Les Westerns autour du feu : débat »