Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

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Cole Armin
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Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Cole Armin »

Attention, les SPOILER sont autorisés, donc ne lisez pas ce topic avant d'avoir vu le film.
Pour ceux qui n'auraient pas vu le film, merci de vous référer à ce topic : http://www.westernmovies.fr/forum/viewtopic.php?t=1083

Que le débat commence pour ce premier western autour du feu de l'année 2012 !
"Attends d'être aussi vieux que moi pour parler comme moi"
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limpyChris
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par limpyChris »

Jean-Louis avait écrit en Planning : "Et si pour l'un des prochains titres on se penchait sur : Un homme appelé -Nommé- Cheval (A man called horse), il y a beaucoup de choses à en dire, n'est-ce pas :wink: LimpyChris." Comme j'ai dit tout le mal que j'en pensais (ou presque, faudra que j'aille me relire) sous "La Revanche d'Un Homme Nommé Cheval", et que je n'ai pas l'habitude de m'auto-citer, faudra vous lever de bonne heure pour me trouver des arguments convaincants pour m'amener à l'aimer, les gars ... (Vous avez au moins jusqu'à Lundi prochain pour en trouver, jour où on doit me rebricoler la bécane -reformater l' biniou ...-)
Je suis un vieux Peau-Rouge solitaire qui ne marchera jamais en file indienne.

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Munny
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Munny »

Je l'ai vu il y a longtemps et je dois dire que mon avis n'est pas plus positif. J'ai été assez dérangé par Richard Harris que j'ai trouvé "larmoyant". Je ne suis jamais rentré dans le film car son jeu ne me plaisait pas du tout. Néanmoins, ce ne sont que des considérations personnelles.
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Pike BISHOP
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Pike BISHOP »

Bien sûr avec le recul et les multiples visionnages, rien n'apparaît comme parfait dans ce film....
Idem dans sa première suite et pire au plus dans la troisième catastrophique séquelle...
Le roman initial est de DOROTHY.M. JOHNSON, l'auteur de "L'HOMME QUI A TUE LIBERTY VALENCE"
et "LA COLLINE des POTENCES"...Elle a écrit beaucoup sur les Natifs Américains..Nous dirons plus simplement
sur les indiens, les peaux-rouges...Je ne sais si son roman (nouvelle) sur l'HOMME CANASSON est paru en France..
IL faudrait le lire pour voir combien Hollywood a pu le dénaturer...
Il subsiste qu'en cette fin des années 60, début 70...Enormément d'interprétations de l'histoires et de clichés
étaient remis en cause...On commençait à s'intéresser aux minorités opprimées..Et après des décennies de films
survolant l'indien..Constante menace sur l'avancée du pionnier civilisateur...On faisait un effort pour montrer
sa culture...Je sais ..DAVES, MANN, même FORD s'y étaient déjà penché avec la latitude que leur laissait
Hollywood..Si on voulait du plus sincère il fallait (ce que nous ne connaissions pas à l'époque) aller chercher du
coté du cinéma muet pour voir de l'indien à peu près authentique..( et encore Edward.S.CURTIS lui même a
triché sur les costumes et recomposition de la vie des peaux-rouges)...
Pour la première fois un western romanesque s'intéressait presque exclusivement aux indiens, et se paraît
de l'étiquette ethnologique !!!.. (on en discutera, il y a de quoi rire) mais pour l'amoureux du western et des indiens
une grande partie de ce film, visuellement, narrativement était du pur plaisir...
La société primitive montrée à la fois dans son horreur, puis idéalisée..Très hollywoodien..Le parcours du super héros
british (l'être supérieur qui gagne en sagesse et apporte son génie militaire et ses connaissances aux sauvages)
une indéniable interaction entre les races...L'évocation du paradis perdu guerrier et chatoyant..
Tout ça avait de quoi ravir le spectateur trop habitué au peau-rouge ridiculisé par hollywood et encore plus
par le western européen (qui s'y est heureusement peu risqué, sorti des très naïves productions germaniques)...
LITTLE BIG MAN, SOLDAT BLEU et d'autres venaient confortés cette nouvelle approche...IL faudra encore
attendre deux décennies pour voir enfin les indiens joués par des indiens...et des représentations un peu
plus rigoureuses...
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Jean-Louis
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Jean-Louis »

:sm80:

Je viens d'avoir l’opportunité d'acquérir le Blu Ray d’ un homme nommé cheval, je dois avoué avoir hésité :
les captures semblaient être de bonne qualité, le prix honnête, mais j’en avais un souvenir mitigé
autant la première fois que je l’ai vu en salle, avec mon père ( à cette époque c’était maintenant moi qui l’emmenais ).
Toujours est-il que ce film ne m’avait pas déplu, loin de là : un western se passant au début du 19 e siècle, les tribus indiennes des plaines
faisant leur toutes premières rencontres avec les blancs (exactement la période de l’action de la bd Wild River que LimpyChris nous a présentée il y a peu).
L’idée de ce riche Lord anglais parcourant ce Far West, où pratiquement tout était à découvrir était tout à fait séduisante.
De pénétrer beaucoup plus intimement dans la vie d’une tribu sioux, d’en saisir mieux les usages et coutumes : quelle joie.

Rapidement (5/6 mois après est sorti Little Big Man), patatras UHNC a prit un sacré coup derrière les naseaux...

Lorsque j’ai proposé ce titre, il me semblait propice à la discussion, pas en se lançant dans des théories fumeuses, mais en
essayant de nous remettre les idées en place à propos de ce qui étaient ces êtres humains qui vivaient durement mais dans la meilleure harmonie possible
avec leur environnement.

A ma très grande surprise (je trouve dommage que personne n’ai donné un autre avis) UHNC c’est donc le film du mois.

Que les nombreux connaisseurs des Indiens des plaines du début du 19e donnent leurs avis.

:sm43:
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jim
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par jim »

C'est amusant mais cette société primitive qui adopte un homme blanc (un lord de surcroît) au point d'en faire l'un des siens cela ne vous rappelle rien ? Ajoutez à cela que Richard Harris tout comme Tarzan devra lutter contre les moqueries et prouver sa valeur en se soumettant aux rites de la tribu et l'on ne peut manquer de se dire que finalement ce film doit être vu non pas sous l'angle habituel du western mais avec plus de hauteur. Ainsi par exemple la scène initiatique est très forte en symbole puisque accroché à une corde (telle un cordon ombilical) c'est une sorte de renaissance à laquelle nous assistons : celle d'un homme qui finit par changer radicalement ! Non seulement il arrive à exorciser son dégoût envers les indiens mais en outre il devient l'un d'entre eux ! En affirmant son courage dans ce rite il reçoit la reconnaissance de la tribu et quitte le statut d'être inférieur, de captif, auquel il était soumis auparavant. Et et ce n'est pas un hasard s'il peut désormais porter une arme (l'arme est l'un des symboles les plus évident de l'humanité) la boucle est donc bouclé il est à nouveau un être humain mais il n'est plus cet être humain riche et désoeuvré qu'il était au départ, il laisse derrière lui ce mal-être qui le rongeait lentement pour devenir un homme nouveau capable de renouer avec le secret de notre naissance celui de la communion avec la nature et les hommes...

C'est ma foi assez beau comme idée et l'interprétation de Richard Harris est plus que remarquable dans ce film, cela fait donc pas mal de bonnes raisons de revoir ce "western" avec plaisir. :wink:
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Yosemite
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Yosemite »

Je rejoindrai ce qui vient d’être dit dans les deux précédents messages pour ma part.
Bien sûr, il y a mille raisons de critiquer ce film et bien sûr nous ne sommes pas en train de parler d’un très grand western. Cependant il y a au moins deux aspects que j’aimerais souligner en positif :
1 – La beauté des images notamment celle des animaux et de la nature en général. Elles m’ont amené à une agréable immersion dans l’univers proposé, ce qui apporte un plaisir à la visualisation. J’y ai senti une invitation de la part d’Elliot Silverstein. Il est vrai (et c’est l’objet mon point deux) que d’un point de vue mise en scène c’est assez adroit tant le sujet, dans son traitement comme dans sa teneur, pourrait s’avérer pesant. Prenant un risque sur le thème, il apporte une touche de séduction par les images. Les couleurs également sont très belles.
2 – l’audace du thème. Il fallait quand même oser de la part d’un réalisateur d’envisager une telle histoire, les motifs de rejets et les écueils potentiels sont innombrables.
Me viennent spontanément :
- le risque de rejet pur et simple du thème par le spectateur (un blanc traité en animal par des indiens),
- la violence effarante et non dissimulée du fameux rite de la danse du soleil,
- cruauté des scènes d’humiliation,
- le risque de trop caricaturer les indiens et leur mode de vie (même si leur représentation dans le film doit être assez loin de la réalité et un tantinet idéalisée j’en
conviens
- …

Donc voila, tout de même, je trouve un certain courage à ce western et je pense qu’il aurait pu être bien plus mal traité.

Par ailleurs, je n’ai pas vu et n’ai pas l’intention de voir les suites « revanche » et « triomphe », mais là, en revanche, je crains qu’il y source de grosse déception. Pur préjugé de ma part cependant.

Pour finir sur un hommage de taille, la nouvelle qui a donné l’œuvre "A man called horse" est disponible en français dans un recueil intitulé "Contrée indienne" (qui contient également la nouvelle "L'homme qui tua LV").
Comme souligné plus haut par Pike, Dorothy Marie Johnson en est l'auteur et sa lecture constitue un pur moment d'émerveillement.
La colline des potences est également traduit et constitue un livre à lui seul.

Je les avais achetés il y a quelques années mais je crains que leur disponibilité, aujourd'hui, ne soit un peu réduite voire même qu'ils ne se trouvent plus guère que d'occasion. Néanmoins, si vous en dénichez un exemplaire sur le rayon de votre libraire, je ne saurai que vous le conseiller. Il s'agit là selon moi (mais pas "que") de deux chefs-d'oeuvre.
Yo.
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Jean-Louis »

Yosemite a écrit : ...
Pour finir sur un hommage de taille, la nouvelle qui a donné l’œuvre "A man called horse" est disponible en français dans un recueil intitulé "Contrée indienne" (qui contient également la nouvelle "L'homme qui tua LV").
Comme souligné plus haut par Pike, Dorothy Marie Johnson en est l'auteur et sa lecture constitue un pur moment d'émerveillement.
La colline des potences est également traduit et constitue un livre à lui seul.

Je les avais achetés il y a quelques années mais je crains que leur disponibilité, aujourd'hui, ne soit un peu réduite voire même qu'ils ne se trouvent plus guère que d'occasion. Néanmoins, si vous en dénichez un exemplaire sur le rayon de votre libraire, je ne saurai que vous le conseiller. Il s'agit là selon moi (mais pas "que") de deux chefs-d'oeuvre.
Yo.
Je viens de commander Contrée indienne sur Amazon, il y en a encore 3 en occasion.

Contrée indienne ainsi que La colline des potences ont été édités en poche dans la collection 10/18.
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Yosemite
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Yosemite »

Pour un avis à partager prochainement donc :beer1: .
Avis qui devrait être positif je pense.
Yo.
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Pike BISHOP »

La cérémonie montrée avec toute sa sauvagerie où MORGAN est suspendu par les pectoraux, n'a qu'une vague parenté avec la
"danse du soleil" des Sioux...C'est la cérémonie vue et dessinée par CATLIN et BODMER chez les Mandans la cérémonie du
solstice d'été l' OKEEPA...Elle concerne plus une classe d'âge en passe de devenir guerriers et chasseurs qui subissent des
épreuves d'endurance, qu'un voeu au soleil et à la recherche d'une vision...
La hutte centrale est typiquement Mandan...N'a rien à faire chez des Lakotas nomades...

Par contre dans le "Retour..." la cérémonie de "Danse au Soleil" est plus authentiquement Sioux...Cercles autour d'un mat central
et aller et venues jusqu'à ce que les liens lâchent..Ce qui n'est pas le but de L'Okeepa...
Le "Retour de L'HNC" n'est pas un mauvais film..Il rabache un peu et pèche par les lieux de tournage (Mexique) et la figuration
Mexicaine qui ne fait pas très "peau-rouge"..
Ceci dit..On peut aussi discuter du casting du premier opus..Question authenticité..Il y a de quoi se marrer...
Un hawaiien (excellent d'ailleurs)..Une vieille british abonnée aux rôles frôlant l'angoisse ( l'horrible gouvernante de REBECCA d'Hitchcock)
Un Italien qui s'est fait passer pour un indien toute sa vie...Pas mal de stuntmen Us qu'on a vu dans tous les westerns sous costume divers
(les copains de Yakima Canutt, responsable des très bonnes scènes d'action) et quelques indiens d'origine quand même...
If they move, kill'em !!
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Pike BISHOP »

J'oubliais CORINNA TSOPEI ( je lui pensais des origines métisses canadiennes) ben non !!! La jolie est Grecque !!!
Même a été Miss GRECE... :wink:
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par pass »

Je suis entièrement d'accord avec Pike en ce qui concerne la cérèmonie du soleil , effectivement cela ressemble bel et bien ( aux Mandans voir même aux Hidatsas ( Minitari ) ou aux Arikaras ( Rikari ) : tribus semi - nomades ) , par contre j'ai toujours eu un doute pour de ce qui est des Sioux dans ce film !! : au vu des costumes et de leurs coiffes cela ressemble plus a des Nakotas : Yanktons que des Lakotas : Oglala , Hunkpapa .... , mais bon ce n'est que mon point de vue personnel .
Jean-Louis
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par Jean-Louis »

Yosemite a écrit :Pour un avis à partager prochainement donc :beer1: .
Avis qui devrait être positif je pense.
Yo.
OK :beer1:


:sm80: Dès le début du film plusieurs choses sont choquantes :

Ce lord anglais ne s’est pas entouré de lumières pour le guider dans son expédition, ils
sont plus abrutis les uns que les autres .
C’est pas tellement crédible, comment auraient-ils pu survivre dans ces contrées.

Et ces Indiens sont-ils en expédition de chasse ou partis pour un raid guerrier ?
La plupart à pied, seulement quelques uns à cheval, je peux peut-être me tromper mais vers 1825 les chevaux
devaient avoir atteint cette région depuis des générations donc devaient être abondants.

C’est con, j’en suis conscient, ce sont leurs boucliers qui me choquent le plus :
leur taille d’abord, ils sont beaucoup trop grands, ils mesuraient autour de 50 cm de diamètre.
Ce n’est pas la taille qui protégeait son propriétaire, mais la magie qu’il recelait, l’âme du bouclier
était constituée d’une pièce de rawhide durcie à la chaleur, le guerrier y peignait (ou faisait peindre, dans Danse avec les loups
on voit Stone Calf peindre un bouclier, il en a plusieurs en présentation à côté de son tipi, c’est le «peintre» de la tribu) .
Ce qui y était peint avait été révélé au guerrier lors de sa recherche de vision.
Il pouvait y avoir aussi des éléments conservés dans des petits sacs de peau.
Le plus important était que ces éléments étaient cachés à la vue des adversaires par un enveloppe de peau elle-même décorée de motifs qui eux n’avaient pas le pouvoir qu’avaient ceux cachés.

Ce bouclier était pour le guerrier sacré, il ne devait jamais être souillé en tombant à terre, alors quand on en voit un
lors de l’arrivée des Indiens :shock: lancer son bouclier au sol pour descendre plus aisément de cheval !

Quand aux motifs ils sont pour la plupart à base de formes géométriques, peints dans des couleurs beaucoup trop vives,
impossibles à obtenir avec les pigments naturels qu’ils utilisaient, ç’ est incroyable on dirait des boucliers de Winnetou ou de play mobil.
limpyChris
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par limpyChris »

Allez, hop, j'ai fait un petit coup de F8 provisoire pour voir où on en était ici, profitant du ouékène.
Ben, pas grand chose de neuf par rapport à ce que j'avais écrit le 13 Mars de cette année ...

"Bon, je n’en ai pas parlé jusqu’à présent, sur le fil consacré à ‘Un Homme Nommé Cheval’, car il a en général bonne presse auprès de ceux qui l’ont vu, et je ne veux pas passer pour le pisse-vinaigre de service ...
(...)
Mais, pour en revenir à "La Revanche d'un H.N.C." ... Lorsque tu [Trane] parles de 'longueurs rituelles', je pense que tu fais principalement allusion à la Danse du Soleil initiée par 'Un Homme Nommé Cheval" et "Raven", l'homme médecine. Il me semble que cette partie a été ‘sur-développée’ pour corriger les erreurs du premier. La majeure partie de ce deuxième opus a été tournée au Mexique -à l'exception de la séquence de la chasse au(x) bison(s)- car le premier avait déplu à bon nombre de Sioux, qui avaient manifesté devant les cinémas des Dakota où le film était projeté. Ils méprisèrent les Sioux de Rosebud pour avoir accepté qu’un tel film soit tourné chez eux et qu’ils y aient participé ; ils se moquèrent d'eux et ces derniers en voulurent aux gens de cinéma de les avoir roulés dans la farine. (Ils reprochaient au metteur en scène d’avoir dépeint les Sioux comme des barbares, d’avoir désacralisé certains chants et d’avoir détourné certaines cérémonies … De la jalousie, peut-être aussi ?) Il était donc hors de question de retourner au Dakota , où les Sioux risquaient de venir manifester et retarder le tournage. Il fut donc décidé de tourner au Mexique. (Enfin, c'est comme ça qu'on me l'a 'vendu'). Voilà pourquoi tous les acteurs et figurants représentant des Indiens -sauf Gale Sondergaard- sont des Mexicains portant perruques bien visibles, mais guère plus que celles portées dans le premier. Ce deuxième film, dans sa séquence 'Danse du Soleil' vise donc, à mon avis, à rectifier la vision donnée de cette pratique dans le premier. Il s’agit cette fois de souffrir dans son corps pour obtenir une grâce (guérison d’un proche, par exemple ; ici, se libérer des Rees-Ricarees-Arikara).
J'aime presque mieux -si ce n'est le casting des Amérindiens- ce deuxième épisode que le premier. Alors que des amis s'enthousiasmèrent pour le premier, je n'arrivais pas, pour ma part, à l'aimer. Au contraire, la première fois, je l'ai détesté ! (Je l'ai revu une ou deux fois, même, depuis, histoire de voir si mon regard aurait changé, mais mon impression n'a pas évolué -contrairement à un tas d'autres films revus- et le visionnage m'a presque été aussi pénible que les griffes plantées par ce vieil Iron Eyes dans les chairs de Richard ! et pourtant, il y a Eddie Little Sky, des chants authentiques, des figurants du cru -nan, nan, y a pas de contrepèterie) Encore une fois le coup du Blanc qui arrive chez des Indiens -OK, on nous dit que pour que les gens s'intéressent à une culture étrangère, le mieux est de mettre un personnage de leur propre culture, auquel ils pourront s'identifier, et découvriront ainsi une nouvelle culture, alors que s'il ne s'agissait que de gens de cette culture étrangère, le grand public ne se déplacerait pas ; et je pense que c'est exact ; cf. "Danse Avec Les Loups" et autres "Voyages en Terre Inconnue" sur le même principe. Le problème, pour moi, c'est que, on devrait entrer peu à peu dans cette culture, mieux comprendre les raisons de leurs manières d'agir, leurs croyances ... etc. Qu'en est-il dans le premier "Un H.N.C." ? Comprend-on pourquoi les Indiens infligent à Harris le coup des broches dans la poitrine, la suspension ... ? Cela apparaît simplement comme un acte barbare, expliqué comme un passage obligé pour faire partie de la tribu et y prendre femme chez les Sioux. FAUX, demandez à n’importe quel coureur des bois francophone … les femmes se coupent les doigts pour marquer un deuil (exact, mais surtout chez les vieilles, comme dirait Catlin, car autrement, vu le taux de mortalité, elles se seraient retrouvées avec des moignons à 30 ans … et qui qu’ aurait confectionné les mocassins, cousu les tepees, perlé les chemises de guerre, mmh, je vous l’ demande ? les gros feignasses de bonshommes ?!) , elles se jettent comme des harpies criaillantes sur le tipi d'un mort pour le lacérer, on laisse les vieilles mourir de froid à la porte des tipis (on a là un condensé de ‘sauvagerie’ en trop peu de temps), la danse aux tambours assourdissants et chants lancinants hallucinants, aux lueurs de feux m'ont davantage rappelé la manière de les filmer qu'avait eu De Mille, alors que je ne l'ai pas ressenti dans "Danse A. les L.", bien qu'on y voyait des mains coupées et des scalps sanguinolents" -là, on est entré dans la vie de ce peuple, de ses croyances et de ses peurs, alors que dans ‘Un HNC’, je m’en suis toujours senti extérieur. S’il s’agissait là du ressenti en début de séjour, et que peu à peu, on entre dans le quotidien normal de ces gens, mais non - où sont les ‘Jarret de Pierre’, ‘Sourit Beaucoup’, pour ne pas parler de ‘Dix Ours’ ? Non, dans "Un H.N.C.", que des monolithiques, des Mâchoire de Pierre, des belle-Maman pète-sec et hystérique. Certes, la dureté des conditions de vie avait pu durcir les caractères, mais tous et tout le temps … ?!
Les erreurs dans ‘UHNC’ sont nombreuses, une hutte en terre (Mandan, Arikara …etc.) dans un village de tipis, la vision montrant un guerrier portant coiffe de plumes monté sur un cheval portant coiffe également, tout droit sortie d’une peinture de Catlin -or il s’agit d’un Crow, vivant plus au Nord-Ouest encore, et nous assistons ici à la première rencontre du Lord avec des Indiens … des Sioux, et non des Crows (bon, là, je tatillonne, je tatillonne), l’épreuve/ordalie que les Sioux font subir à R.H., sans doute un rite de passage, d’initiation, d’intronisation dans la tribu est en fait l’O-Kee-pa mandan, mais fut vendu comme une représentation de la Danse du Soleil ; or, la Danse du Soleil n’est pas un rituel de passage à l’âge adulte. Les chants utilisés firent polémique également. Archie Fire Lame Deer, qui dit dans son bouquin avoir été conseiller technique sur le film, dit avoir fait chanter une berceuse au lieu d’un chant sacré, afin de ne pas utiliser un chant sacré, et aussi, comme les Navajos avec Pappy, de se moquer un peu des ‘washichu’…etc.
Et enfin, ces pauvres Sioux qui seraient complètement à la ramasse comme guerriers, contre les Arikara, s’il n’y avait cet officier de Sa Très Gracieuse Majesté qui vient les sauver …
Qu’on me dise qu’il s’agit d’un western, oui ; d’un bon western, … soit, chacun … mais un quasi document ethnologique, là, je crie ‘Halte au Feu !’
Voilà, oilà … Mais ce n’est que mon ressenti. J’espère ne pas gâcher le plaisir de ceux qui l’aiment.

Ah, j'oubliais : le premier film est basé sur une nouvelle de Dorothy Johnson, qui fait ... quoi ... une dizaine de pages -trouvable en français, format de poche, collec. 10/18, enfin, mon exemplaire- et les scénaristes ont beaucoup brodé autour. L'histoire se passe, dans la nouvelle, chez les Crows, je croâ. Pas de description de cérémonie. Dorothy Johnson était elle-même un 'personnage', un peu 'pète sec' (elle aussi !), si j'ai bonne mémoire, et qui vivait dans le Montana, ou dans l'un des États du Nord Ouest en tout cas. Mais je pense qu'avec ces débuts d'info, les vérifications seront facilement possibles."
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Re: Un Homme nommé cheval - A Man called horse - 1970 - Elliot Silverstein

Message par limpyChris »

J'avais écrit "la Danse du Soleil n’est pas un rituel de passage à l’âge adulte" ... et j'ajoute "pas d'intégration dans la tribu non plus".
Certains diront certainement qu'il s'agit d'un film, et que, du coup, le fait que les rituels montrés ne soient pas utilisés dans les circonstances réelles, on s'en fiche, c'est un film ... Bon, moi, déjà, ça me gêne un peu quand même ... parce qu'il y a des gens qui pratiquent ces rituels. Question de respect. Que dirions-nous si des gens d'une autre culture faisaient des films sur la nôtre avec une totale méconnaissance, ne montrant qu'un aspect surprenant, mal interprété, sciemment ou en toute bonne foi ?
Mais en plus, ce film fut présenté comme un film documenté, quasi ethnologique ...

Tout à fait d'accord avec Jean-Louis lorsqu'il dit :
"Toujours est-il que ce film ne m’avait pas déplu, loin de là : un western se passant au début du 19 e siècle, les tribus indiennes des plaines
faisant leur toutes premières rencontres avec les blancs (exactement la période de l’action de la bd Wild River que LimpyChris nous a présentée il y a peu).
L’idée de ce riche Lord anglais parcourant ce Far West, où pratiquement tout était à découvrir était tout à fait séduisante.
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Idem pour moi ... du moins, l'idée de ce film ... d'autant que j'ai un faible pour cette période de l'Histoire de l'Ouest ...
Mais je lui préfère, de loin, "Au Delà du Missouri", plus vieux de près de vingt ans, même coupé, même remonté ... On en voit davantage sur les Indiens et leur vie QUOTIDIENNE dans ce film (un crieur annonçant les nouvelles, des vieilles femmes rigolardes et grivoises préparant la future mariée, un chef hiératique et ridicule dans son armure troquée, des gens jouant au hand-game) et pas une bande d'hystériques braillards ...
En plus, je n'aime pas la mise en scène. Ce film est très daté post 68, années 70.

J'ai vu, hier, le dvd d' "Un Homme Nommé Cheval" dans les soldes, à 5 € ... ou 6,99€ ... et me suis surpris à penser "pourvu que personne ne l'achète".


Et rien à ajouter au cours de J.-L. sur les boucliers ! C'est tip-top. (J'avais pensé au début qu'il ne dirait pas que le "dessin protecteur" était caché ... mais il ne l'a pas omis, le bougre ! rien à redire, donc ... Mais, dis donc, Jean-Louis, tu vas quand même pas m'obliger à le revoir ... C'est presque pour moi une punition. (Et/Eh oui, je l'ai qd même en dvd ... Je m'étais fait avoir lors d'une précédente promo en période de disette de westerns ... J'aurais mieux fait de me re-regarder "Au Delà du Missouri", tiens, ce jour là !!)
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