Jean-Louis a écrit :Pour rebondir sur (ses propos) Juh.
Je crois que ce qui est fascinant dans la rencontre Indiens/Blancs dans ces années là (2e partie du 19e) c'est le fantastique décalage entre ces 2 mondes que tout sépare, le problème n'est pas de désigner qu'elle est le plus sanguinaire des 2, c'est de montrer que l'un entre dans l'ère "moderne" que l'autre en est resté au niveau des premières sociétés organisées.
Bien sûr que nous, blancs gavés de confort ayant perdu beaucoup de points de repères par rapport au vrai sens de la vie, à la sensibilté
exacerbée par rapport aux plus faibles (humains et animaux) sommes attentifs au sort des Indiens (surtout dans les westerns)...
Je terminerai mon analyse sur la dimension spirituelle de DALL plus tard...
Sur la confrontation entre les deux mondes, il est très étonnant de constater que la grande majorité des blancs qui ont été au contact réel de la vie des indiens (c'est à dire ceux qui ont vécu parmi eux) n'ont jamais pu revenir vraiment à la civilisation de l'homme blanc. Ce fut le cas entre autre pour Kit Carson, Jim Bridger, pour citer les plus célèbres. C''est parfaitement montré dans Le soldat bleu où la femme blanche "enlevée" par les indiens revient chez eux car son mari (et non son époux, je fais exprès la nuance entre les deux termes) est l'indien, pas le blanc qui en fin de compte la repousse, on retrouve cette idée dans "Le retour d'un homme nommé cheval".
Sans tomber dans le mythe "rousseauiste" du bon sauvage, il est certain que pour les occidentaux du XIXe que la découverte d'une vie qui était plus en harmonie avec la nature (et par conséquent la nature de l'homme), loin des carcans imposés par des sociétés sclérosées par des religions dogmatiques (ce qui est le cas dans le protestantisme à l'américaine) devait être un choc et proposait une alternative séduisante dans un monde où la principale richesse pour le "vulgum pecus" était d'avoir un toit, de quoi se nourrir et se vêtir (on était encore très très loin des sirènes de la société de consommation). Si on se projette quelques décennies en arrière, il n'est pas étonnant que les hippies se soient si souvent affublés de vestes à franges et plumes dans les cheveux, tant leur "idéologie" naturaliste était proche de la conception indienne...
Westernement