1.1 L'Exécution (The Executioners) réalisé par David Friedkin : 7.5/10
1.2 Woman from White Wing réalisé par Burt Kennedy : 7/10
1.3 Throw a Long Rope réalisé par Ted Post : 8/10
1.4 La Clôture (The Big Deal) réalisé par Earl Bellamy : 7.5/10
1.5 The Brazen Bell réalisé par James Sheldon : 7/10
1.6 Le Dernier combat (Big Day, Great Day) réalisé par Harmon Jones : 7.5/10
1.7 Les Héros (Riff-Raff) réalisé par Bernard Girard : 5/10
1.8 Impasse réalisé par Maurice Geraghty : 8/10
1.9 It Tolls for Thee réalisé par Samuel Fuller : 6.5/10
1.10 Un Joyeux Luron (West) réalisé par Douglas Heyes : 7.5/10
1.11 The Devil's Children (Les Enfants du diable) réalisé par William Witney : 6.5/10
1.12 Fifty Days for Moose Jaw réalisé par Maxwell Shane : 7.5/10
1.13 The Accomplice (L'accusatrice) réalisé par Maurice Geraghty : 6.5/10
1.14 The Man from the Sea (Tu as gâché ma vie) réalisé par Herschel Daugherty : 7/10
1.15 Duel at Shiloh (Duel à Shiloh) réalisé par Jerry Hopper : 7/10
1.16 The Exiles réalisé par Bernard Girard : 6.5/10
1.17 The Judgement (Le Verdict) réalisé par Earl Bellamy : 8/10
1.18 Say Goodbye to all that (Le Grizzly) réalisé par William Witney : 6/10
1.19 The Man who wouldn't Die (Le Mort a disparu) réalisé par David Friedkin : 6/10
1.20 If you have Tears (C'est moi qui l'ai tué) réalisé par Richard L. Bare : 7.5/10
1.21 The Small Parade réalisé par Paul Nickell : 7.5/10
1.22 Vengeance is a Spur (Vengeance) réalisé par Robert Ellis Miller : 6/10
1.23 The Money Cage réalisé par Alan Crosland Jr. : 7/10
1.24 The Golden Door réalisé par John Brahm : 6/10
1.25 A Distant Fury (Libération anticipée) réalisé par John English : 5.5/10
1.26 Echo of Another Day (Lui ou moi) réalisé par William Graham 7.5/10
1.27 Strangers at Sundown réalisé par David Friedkin : 7/10
1.28 The Mountain of the Sun réalisé par Bernard McEveety : 6.5/10
1.29 Run Away Home (Escapade) réalisé par Richard L. Bare : 7/10
1.30 The Final Hour réalisé par Robert Douglas : 5.5/10
1.01 - The Executioners
Réalisation : par David Friedkin
Scénario : Morton S. Fine & David Friedkin
Guest Stars : Jon Larch, Collen Dewhurst & Hugh O'Brian
Première diffusion 19/09/1962 aux USA - 28/07/1983 en France
DVD : VF et VOSTF
Note : 7.5/10
Le Pitch : Même si des doutes semblaient exister quant à sa culpabilité dans le meurtre d'une femme, un homme est pendu. Peu de temps après un inquiétant et mystérieux étranger (Hugh O'Brian) arrive en ville et sème rapidement le trouble en questionnant les habitants sur ce ‘lynchage’, et notamment l’institutrice (Colleen Dewhurst), vieille fille semblant avoir été bouleversée par cette pendaison. Quoiqu’il en soit et même s'il agace beaucoup de monde, l'étranger arrive à se faire embaucher par le régisseur du ranch Shyloh, Le Virginien...
Mon avis : Un premier épisode qui frappe très fort et ce dès son ouverture, pas moins qu’une pendaison publique en pleine rue, 'spectacle' dont semblent se délecter la majorité des habitants de la petite ville de Medicine Bow qui sont venus y assister en famille. Une séquence qui ne démérite pas face à celles des meilleurs westerns progressistes sur le sujet comme The Ox-Bow Incident de William Wellman et qui préfigure celle d’ouverture très réaliste du True Grit de Henry Hathaway. Pour une série de cette époque, c’est tout aussi étonnant que courageux et en tout cas sacrément engageant ! D’ailleurs l’on constate peu après que Le Virginien n’a pas voulu assister à la pendaison, pas plus que son patron, le juge Garth. A la fin de cet épisode d’une grande noirceur l’on s’apercevra aussi au travers d’une tirade mémorable de notre personnage principal qu’il est non seulement contre la peine capitale mais également contre toute idée de vengeance conduisant à la mort ; il avoue même avoir été lâche et qu’il accepte même de porter sa culpabilité –ainsi que celle de ses concitoyens- dans le drame qui s’est déroulé au début de l’histoire. Il fallait oser ! Mais l’intrigue ayant de fortes corrélations avec le film noir, le suspense principal étant basé sur la personnalité inquiétante d’un étranger venu semer le trouble dans les esprits, il va sans dire que je ne pourrais pas vous en dire grand-chose de plus sous peine de déflorer plusieurs singulières surprises. Sachez juste que l’épisode ressemble assez à ces westerns jouant de l’apparition en ville d’un inconnu faisant tomber les masques de tous ses habitants qui ont presque tous sur la conscience des actions -ou inactions- pas très flatteuses ; du style Une Balle signée X (No Name on the Bullet) de Jack Arnold avec Audie Murphy ou encore Un homme est passé (Bad Day at Black Rock) de John Sturges.
Film noir mais également mélodrame psychologique teinté de tragédie grecque -quasiment digne d’un Tennessee Williams- au travers les personnages fortement torturés tenus par les deux Guest-Star, à savoir les excellents Hugh O’Brian et Colleen Dewhurst, qui dament d’ailleurs ici le pion aux comédiens principaux même si certains auront probablement du mal avec leurs interprétations respectives, très extraverties. Des rôles peu faciles, des protagonistes fortement agaçants et peu aimables de prime abord, remarquablement interprétés par ce duo composé par Hugh O'Brian qui a toujours été un second rôle très convaincant -Victime du destin (The Lawless Breed) de Raoul Walsh ou surtout L’heure de la vengeance (The Raiders) de Lesley Selander dans lequel il était sadique à souhait- et Colleen Dewhurst, une comédienne de théâtre surnommée 'Queen of Broadway' et que l’on retrouvera plus tard dans Les Cowboys de Mark Rydell, Les Complices de la dernière chance de Richard Fleischer ou encore Un silencieux au bout du canon de John Sturges. Les séquences réunissant le mystérieux étranger et l’institutrice s’avèrent d’une ambigüité et d’une puissance assez considérables, abordant des thématiques aussi adultes que le harcèlement, la frustration sexuelle ou encore la place de la femme dans la société de l’époque, une maîtresse d’école se devant de par son statut d’être moralement irréprochable au point de ne pas oser assumer sa sexualité voire même ne serait-ce que se 'montrer' avec un homme. L'actrice est étonnante alors que Hugh O’Brian n’a peut-être jamais été aussi bon, sans arrêt sur le fil du ridicule mais n’y tombant jamais grâce à un cabotinage remarquablement bien maitrisé : ses mimiques, sa manière de se déplacer et de parler resteront dans les annales de la série ; la direction d'acteurs doit y être aussi pour beaucoup.
Le troisième invité de l'épisode est le toujours excellent John Larch dans le rôle d'un homme de loi pas très rassurant et dont on a aussi du mal à comprendre immédiatement les motivations, personnage moins présent mais dont l’écriture se révèle presque aussi riche que celle des deux précédents. Quant à nos protagonistes principaux, 'les hommes du ranch Shiloh', ils restent encore un peu en retrait même si James Drury a droit à quelques mémorables séquences avec entre autres un combat à poings nus très teigneux, très bien monté et chorégraphié, filmé dans un cadre idyllique avec jolie cascade en fond de plan. Série de distraction en Prime Time oblige, Doug McClure et Gary Clarke apportent légèreté et humour sans que le ton ne se fasse jamais lourd, sans que le contraste soit trop pénalisant avec la noirceur de l'ensemble, tandis que Lee J. Cobb est toujours aussi charismatique sans avoir besoin de trop en faire. Quant à Roberta Shore qui incarne sa fille -qui fête ses 15 ans lors de ce premier épisode-, son rôle n’est encore pas bien défini hormis le fait d’amener lui aussi un peu de fantaisie en essayant de gentiment flirter avec les hommes du ranch. Universal ne semble pas avoir trop lésiné sur les moyens, témoins de très beaux extérieurs sans utilisation de transparences, une figuration parfois assez importante, d'amples travellings lors des scènes de chevauchées pour rassembler les pur-sangs, une efficace scène de dressage de chevaux ou encore une belle séquence de bal avec danseurs chevronnés…
Une histoire solide, des thématiques fortes, des personnages complexes et des situations tout à fait crédibles, de l’humour côtoyant la plus extrême gravité sans que ça ne détonne de trop, une mise en scène honorable et pour englober le tout une merveilleuse partition de Percy Faith qui renforce la puissance et la beauté des dernières 20 minutes dont le tournage en studio n’est absolument pas rédhibitoire, les techniciens Universal -comme c'était déjà le cas dans les années 50 pour leurs séries B- ayant accompli un travail remarquable. Une formidable réussite que l’ouverture ambitieuse de cette série, signée par David Friedkin, un réalisateur ayant accompli la quasi intégralité de sa carrière à la télévision. On part ici vraiment de très haut ; il va être difficile de transformer cet essai. La réponse très bientôt ici même avec Burt Kennedy pour prendre le relais...
Rajout USMC :
EXTRAITS DES EPISODES => https://www.ovguide.com/tv_season/the-v ... on-1-70594