D'entrée, il faut avoir l'honnêteté de reconnaître que ce petit western Universal du début des années 40 est à mille lieues des pépites dont le studio au globe terrestre nous régalerait au cours de la décennie suivante.
Pourtant, pour peu que l'on soit indulgent avec les scories qui parsemaient le genre en cette période - les nombreux intermèdes comiques ou chantés, souvent bien indigestes-, il est possible d'apprécier les quelques bonnes idées soutenant le scénario de ce western méconnu.
Ainsi du crapuleux Bill Holliday (Broderick Crawford, un poil moins enrobé que de coutume) en chef d'un gang de faux Indiens pilleurs de diligences, ou du shérif Jim, frangin vertueux du premier, campé par un Robert Stack blondinet mais déjà " incorruptible " dans l'âme.
Sans oublier des guests stars de prestige avec Wild Bill Hikock, Calamity Jane et le Général Custer, tout ce charmant petit monde se croisant dans la mythique ville-champignon de Deadwood...
Comme dans de nombreux westerns, la vérité historique autour de ces figures réelles est quelque peu malmenée pour coller aux besoins du scénario, mais vu sous l'angle du seul divertissement, cela " passe " sans trop de problème.
Le vrai regret de ce film demeure selon moi cette Calamity Jane transparente et sous-exploitée (Frances Farmer) , loin de l'incarnation piquante qu'en donnerait Yvonne De Carlo sept ans plus tard, dans le CalamityJane et Sam Bass de George Sherman.
Néanmoins, si je ne regrette pas mon achat, je dois avouer que je m'attendais à infiniment mieux de la part d'Alfred E. Green, signataire avec Four faces West de l'un des meilleurs westerns de Joël McCrea.
Heureusement que les studios Universal devaient se rattraper par la suite...
