Joe est un enfant au destin contrarié. A peine adolescent, il tue involontairement un homme.
Quittant d'urgence le pays, leur diligence est attaquée et son père tué. Ce dernier étant mort pour le défendre, Joe se sent doublement responsable, d'autant que c'est "son crime" qui a provoqué leur départ. Recueilli par le cocher, il changera son nom en Jack.
Nous retrouvons le désormais Jack Slade quelques années plus tard. Il est devenu un homme à la réputation de tireur émérite. Il a ainsi la réputation d'un homme violent et lui-même est persuadé que son destin sera funeste.
Il est néanmoins à remarquer que Slade se situe du bon côté de la Loi et qu'il cherche même à éviter la bagarre. Mais c'est un leurre, il n'est jamais vraiment maître de ses choix : sa vie est déjà toute tracée !
Un très bon western, mené tambour battant, auquel on pourrait néanmoins reprocher quelques longueurs. Ses relations avec la fille ralentissent le film, mais elles permettent d'envisager que Slade aurait pu mener une vie normale sans un destin auquel il ne saurait échapper (voir l'épisode où il veut recueillir l'enfant).
Jack est persuadé que le premier meurtre détermine une vie... Se sachant maudit, il accepte son sort funeste et se hissera peu à peu sur l'échelle de la violence... mais je n'en raconterai pas tout le développement !

Une mise en scène très "noire" de Harold Schuster qui joue le réalisme sordide. Détail : Jack Slade transpire beaucoup ; c'est un homme, pas un demi-Dieu, ni même un héros.
Ajoutons une belle distribution : Mark Stevens entouré de Dorothy Malone, de Barton McLane et de John Litel avec un petit coucou de Jim Bannon ou de Lee Van Cleef... il ne manque guère que Jack Elam !
Un film à voir, absolument.