La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
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Re: La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
et qu'est ce que tu fais avec le titre français, je ne vois rien d'Héroïque
les "Grands enfants apprécient toujours"
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Re:La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
lu : retenu : folklorique
- Arizona Kid
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- Enregistré le : 01 nov. 2016 16:26
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Re: La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
Tournée en 1948, cette Charge héroïque est à mes yeux le plus beau western de John Ford, n'en déplaise à ceux qui loueraient plus volontiers La Chevauchée fantastique (1939) , La Prisonnière du désert (1956) ou L'Homme qui tua Liberty Valance (1962).
John Wayne y interprète l'un des meilleurs rôles de sa carrière sous l'uniforme de Brittles, ce capitaine de cavalerie au seuil de la retraite, ce qui peut déconcerter lorsque l'on sait qu'au moment du tournage, le Duke était en réalité beaucoup plus jeune que son personnage.
Mais la magie du maquillage et des postiches aident l'acteur à être plus que crédible dans la peau de ce vieil officier fatigué et désabusé, qui compte les heures le séparant d'une retraite bien méritée, tout en sachant pertinemment qu'une fois retiré de l'armée, sa vie n'aura plus aucun sens.
Les autres personnages sont campés par des acteurs excellemment choisis: mention spéciale à Joanne Dru (une figure familière chez John Ford et dans le western en général) , particulièrement émouvante, notamment dans cette scène poignante où Brittles se recueille sur la tombe de son épouse, lors d'un coucher de soleil annonciateur du crépuscule que sera sa vie de retraité rendu à la vie civile.
Un coucher de soleil de studio, aux teintes rougeoyantes et quasi-irréelles, fortement accentuées par un Technicolor flamboyant, qui est peut-être l'un des plus sublimes de tout le genre.
Au rayon des seconds rôles magnifiques, il y a aussi cette autre " gueule " familière du western qu'est Victor McLaglen, avec lequel le Duke tournera plus d'une fois, et qui campe ici un soldat ivrogne qui distille, au gré de ses apparitions ponctuelles, une touche d'humour bienvenue dans une oeuvre baignée d'une constante mélancolie.
La description de la vie des Tuniques Bleues est très fidèlement retranscrite, nous permettant de nous prendre d'affection pour tous les personnages que nous voyons à l'écran, du capitaine Brittles incarné par John Wayne au simple soldat-figurant.
John Ford parvient à rendre palpable le quotidien de ces hommes évoluant en communauté dans l'enceinte de leur fort, et le spectateur de prendre conscience de la rudesse de cette vie en uniforme, cette vie faite de devoir, d'abnégation et parfois d'ennui face aux tâches invariablement répétées chaque jour.
Et lorsque enfin ces soldats franchissent les portes du fort, c'est pour partir en reconnaissance ou livrer bataille contre les Indiens, tout en ayant à l'esprit qu'ils auront probablement la douleur d'enterrer des frères d'armes...
Les séquences en extérieurs sont l'occasion pour Ford de nous régaler de grandioses panoramas de l'Ouest sauvage, que magnifie un Technicolor sublime, du temps où les films savaient encore ce qu'était la vraie couleur: ah! les falaises ocres de Monument Valley se découpant sur fond de ciel sanglant...
Enfin, La Charge héroïque ne serait sans doute pas le chef-d'oeuvre qu'il est sans l'obsédante et élégiaque ritournelle reprise en choeur par tous les cavaliers: " She wore a yellow ribbon ".
Une chanson qui donne tout son sens au titre original du film: car il faut savoir que dans l'univers de la cavalerie, les jeunes filles fiancées arboraient dans leurs cheveux un ruban jaune signifiant que leur coeur n'était plus à prendre.
A ce jour, j'ai visionné trois fois le DVD de La Charge héroïque , et je dois confesser que par trois fois j'ai eu la larmichette à l'oeil en entendant cette magnifique chanson
Ce western figure dans le peloton de tête de mon palmarès personnel des films de John Wayne: la meilleure scène est pour moi celle où le capitaine Brittles, la gorge serrée par l'émotion alors que s'achève son ultime journée au fort, salue pour la dernière fois le soldat qui vient de lui offrir une montre à gousset flambant neuve; un cadeau d'adieu de la part de tout le régiment, au moment où celui-ci se prépare à partir en mission à l'extérieur.
La Charge héroïque est donc mon western favori de la collaboration Duke/Ford, et tout simplement l'un des plus beaux films que j'aie vus dans ma jeune vie de cinéphile.
Addendum:
Je viens de revisionner le film, et je suis encore complètement K.O. par la beauté plastique et lyrique de ce chef-d'oeuvre de John Ford: ah, ces cieux! ces cieux!
Tour à tour rougeoyants, nuageux, orageux, irréels de majesté technicolorisée...
Et cette magnifique chanson-titre, She wore a yellow ribbon , qui m'a une fois de plus serré la gorge à chaque fois qu'elle retentissait au cours du film: " Cavaaaalryyy, cavaaaalryyy... "
Une chanson dont la beauté des paroles n'a d'égale que celle de Joanne Dru, alias la douce Miss Dandridge, dont le coeur, monté sur girouette, attise la rivalité virile entre deux fiers cavaliers, tout cela sous l'oeil amusé d'un John Wayne qui en a vu tellement d'autres...
Sans compter cette scène -à mes yeux la plus belle du film- dont j'ai déjà parlé dans mon précédent message: la remise du cadeau d'adieu au capitaine Brittles, cette émotion pudique, et surtout, ce dernier échange de saluts respectueux entre Harry Carey Jr et le Duke: j'ai regardé quatre fois en boucle ces quelques secondes, qui m'émeuvent à chaque nouvelle vision de ce western, assurément l'un de ceux que j'emporterais sur une île déserte.
Si je devais dresser le classement de mes westerns préférés avec John Wayne, La Charge héroïque y figurerait en tête, suivie de L'Amazone aux yeux verts , La Prisonnière du Désert , Rio Bravo et Hondo, l'homme du désert.
" Round her neck she wore a yellow ribbon... Tut-tut-tut-tit-tit-tut-tut-tut-tut... "
John Wayne y interprète l'un des meilleurs rôles de sa carrière sous l'uniforme de Brittles, ce capitaine de cavalerie au seuil de la retraite, ce qui peut déconcerter lorsque l'on sait qu'au moment du tournage, le Duke était en réalité beaucoup plus jeune que son personnage.
Mais la magie du maquillage et des postiches aident l'acteur à être plus que crédible dans la peau de ce vieil officier fatigué et désabusé, qui compte les heures le séparant d'une retraite bien méritée, tout en sachant pertinemment qu'une fois retiré de l'armée, sa vie n'aura plus aucun sens.
Les autres personnages sont campés par des acteurs excellemment choisis: mention spéciale à Joanne Dru (une figure familière chez John Ford et dans le western en général) , particulièrement émouvante, notamment dans cette scène poignante où Brittles se recueille sur la tombe de son épouse, lors d'un coucher de soleil annonciateur du crépuscule que sera sa vie de retraité rendu à la vie civile.
Un coucher de soleil de studio, aux teintes rougeoyantes et quasi-irréelles, fortement accentuées par un Technicolor flamboyant, qui est peut-être l'un des plus sublimes de tout le genre.
Au rayon des seconds rôles magnifiques, il y a aussi cette autre " gueule " familière du western qu'est Victor McLaglen, avec lequel le Duke tournera plus d'une fois, et qui campe ici un soldat ivrogne qui distille, au gré de ses apparitions ponctuelles, une touche d'humour bienvenue dans une oeuvre baignée d'une constante mélancolie.
La description de la vie des Tuniques Bleues est très fidèlement retranscrite, nous permettant de nous prendre d'affection pour tous les personnages que nous voyons à l'écran, du capitaine Brittles incarné par John Wayne au simple soldat-figurant.
John Ford parvient à rendre palpable le quotidien de ces hommes évoluant en communauté dans l'enceinte de leur fort, et le spectateur de prendre conscience de la rudesse de cette vie en uniforme, cette vie faite de devoir, d'abnégation et parfois d'ennui face aux tâches invariablement répétées chaque jour.
Et lorsque enfin ces soldats franchissent les portes du fort, c'est pour partir en reconnaissance ou livrer bataille contre les Indiens, tout en ayant à l'esprit qu'ils auront probablement la douleur d'enterrer des frères d'armes...
Les séquences en extérieurs sont l'occasion pour Ford de nous régaler de grandioses panoramas de l'Ouest sauvage, que magnifie un Technicolor sublime, du temps où les films savaient encore ce qu'était la vraie couleur: ah! les falaises ocres de Monument Valley se découpant sur fond de ciel sanglant...
Enfin, La Charge héroïque ne serait sans doute pas le chef-d'oeuvre qu'il est sans l'obsédante et élégiaque ritournelle reprise en choeur par tous les cavaliers: " She wore a yellow ribbon ".
Une chanson qui donne tout son sens au titre original du film: car il faut savoir que dans l'univers de la cavalerie, les jeunes filles fiancées arboraient dans leurs cheveux un ruban jaune signifiant que leur coeur n'était plus à prendre.
A ce jour, j'ai visionné trois fois le DVD de La Charge héroïque , et je dois confesser que par trois fois j'ai eu la larmichette à l'oeil en entendant cette magnifique chanson
Ce western figure dans le peloton de tête de mon palmarès personnel des films de John Wayne: la meilleure scène est pour moi celle où le capitaine Brittles, la gorge serrée par l'émotion alors que s'achève son ultime journée au fort, salue pour la dernière fois le soldat qui vient de lui offrir une montre à gousset flambant neuve; un cadeau d'adieu de la part de tout le régiment, au moment où celui-ci se prépare à partir en mission à l'extérieur.
La Charge héroïque est donc mon western favori de la collaboration Duke/Ford, et tout simplement l'un des plus beaux films que j'aie vus dans ma jeune vie de cinéphile.
Addendum:
Je viens de revisionner le film, et je suis encore complètement K.O. par la beauté plastique et lyrique de ce chef-d'oeuvre de John Ford: ah, ces cieux! ces cieux!
Tour à tour rougeoyants, nuageux, orageux, irréels de majesté technicolorisée...
Et cette magnifique chanson-titre, She wore a yellow ribbon , qui m'a une fois de plus serré la gorge à chaque fois qu'elle retentissait au cours du film: " Cavaaaalryyy, cavaaaalryyy... "
Une chanson dont la beauté des paroles n'a d'égale que celle de Joanne Dru, alias la douce Miss Dandridge, dont le coeur, monté sur girouette, attise la rivalité virile entre deux fiers cavaliers, tout cela sous l'oeil amusé d'un John Wayne qui en a vu tellement d'autres...
Sans compter cette scène -à mes yeux la plus belle du film- dont j'ai déjà parlé dans mon précédent message: la remise du cadeau d'adieu au capitaine Brittles, cette émotion pudique, et surtout, ce dernier échange de saluts respectueux entre Harry Carey Jr et le Duke: j'ai regardé quatre fois en boucle ces quelques secondes, qui m'émeuvent à chaque nouvelle vision de ce western, assurément l'un de ceux que j'emporterais sur une île déserte.
Si je devais dresser le classement de mes westerns préférés avec John Wayne, La Charge héroïque y figurerait en tête, suivie de L'Amazone aux yeux verts , La Prisonnière du Désert , Rio Bravo et Hondo, l'homme du désert.
" Round her neck she wore a yellow ribbon... Tut-tut-tut-tit-tit-tut-tut-tut-tut... "
Modifié en dernier par Arizona Kid le 05 nov. 2020 16:42, modifié 7 fois.
" Personne ne t'empêchera de partir si c'est ce que tu veux; mais laisse-moi te donner un conseil, fiston: dans ce pays, c'est très mal vu de toucher au cheval d'un autre homme... " (Joël McCrea, Cattle Drive, 1951)
Re: La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
Mon film préféré, tous genres compris.
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Re: La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
Je n'ai pas pu résister.
« Écrire proprement sa langue est une des formes du patriotisme. »
(Lucie Delarue-Mardrus)
- lafayette
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Re: La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
Je ne désire pas gâcher le plaisir que je comprends du rougeoyant final que je comprends tout à fait pour ceux l’ayant exprimé.
Seulement pour moi même si j'aime beaucoup Wayne Et Ford, faire du studio sur du Monument Walley, ça coince un peu et quand j’étais jeune j’avais ressenti que tant de rougeoyeur gênait la scène de recueil sur la tombe.
Déjà que j’avais ressenti une petite déception quil’y ait pas de vraie grande bataille à laquelle je m’attendais.
Avec du recul, tant mieux qu’il n’y ait pas de massacre style Wounded Knee ou de grande bataille style Little Big Horn.
Seulement pour moi même si j'aime beaucoup Wayne Et Ford, faire du studio sur du Monument Walley, ça coince un peu et quand j’étais jeune j’avais ressenti que tant de rougeoyeur gênait la scène de recueil sur la tombe.
Déjà que j’avais ressenti une petite déception quil’y ait pas de vraie grande bataille à laquelle je m’attendais.
Avec du recul, tant mieux qu’il n’y ait pas de massacre style Wounded Knee ou de grande bataille style Little Big Horn.
Modifié en dernier par lafayette le 10 nov. 2017 16:28, modifié 1 fois.
- major dundee
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Re: La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
Ouais...question "charge"et "héroique"...je suis toujours sur ma faim...mais j'aime ce film, c'est sur.
- lafayette
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Re: La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
La charge ne manquait pas d’héroïsme mais c’est le côté bataille rangée qui manquait un peu.
Ensuite amour, tendresse, nostalgie et poésie sont au rv de Nathan juste trop rougeoyant pour me permettre de rester concentré sur ces qualités. Pour d’autres, ça a pu les exhalter et c’est très bien.
Un grand film mais auquel en ce moment je préfère Stagecoach.
Ensuite amour, tendresse, nostalgie et poésie sont au rv de Nathan juste trop rougeoyant pour me permettre de rester concentré sur ces qualités. Pour d’autres, ça a pu les exhalter et c’est très bien.
Un grand film mais auquel en ce moment je préfère Stagecoach.
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- Chercheur d'or
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Re:La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
... Ben oui, mais le film s'appelle "She Wore a Yellow Ribbon" ...Ouais...question "charge"et "héroique"...je suis toujours sur ma faim
... et plus l'heure de la retraite approchera, et plus elle devrait 'résonner' et t'émouvoir ...Sans compter cette scène -à mes yeux la plus belle du film- dont j'ai déjà parlé dans mon précédent message: la remise du cadeau d'adieu au capitaine Brittles, cette émotion pudique
Je suis un vieux Peau-Rouge solitaire qui ne marchera jamais en file indienne.
- You've seen too many westerns, old man.
- That doesn't exactly work in your favor.
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- Arizona Kid
- Trappeur
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Re: La Charge héroïque - She wore a yellow ribbon - 1948 - John Ford
Sans doute, sans doute que j'y penserai le moment venu... Mais je crois que j'ai bien le temps d'y songer, ayant encore au minimum 30 ans devant moi avant l'heure de la retraite
" Personne ne t'empêchera de partir si c'est ce que tu veux; mais laisse-moi te donner un conseil, fiston: dans ce pays, c'est très mal vu de toucher au cheval d'un autre homme... " (Joël McCrea, Cattle Drive, 1951)