coltnavig.1949 a écrit :Tarantino pille allègrement le cinéma de genre qu'il recycle en cinéma "bis" allégé,"mainstream",pour plaire à tout le monde:le grand public,les cinéphiles qui adooooorent tous ces clins d'oeil,les intellos de la critique,le box office (surtout le box office!) et peut-être-mais j'en doute-les "bisseux"! C'est un cinéma qui fait des manières (maniériste disait Daney) plutôt qu'il ne travaille la matière,pourtant riche.Superficiel!On pense ce qu'on veut du cinéma "bis" italien des années 60/70 mais ses "auteurs" avaient au moins l'audace d'aller jusqu'au bout de leurs partis-pris les plus extrèmes et EUX,ILS AVAIENT DES IDEES DE MISE EN SCENE.
QT n'a pas d'idées,sinon celles des autres;il n'a qu'un langage filmique de cancre assez doué constitué de REFERENCES (des rots provocateurs façon ado attardé,eh! faudrait grandir un peu,Quentin!) et,certes,de la capacité technique,mais aucun regard.Ni politique ni philosophique ni moral,et sa critique est du niveau de "BOUH!Le racisme-et avant le nazisme-c'est vilain! (L'esclavagisme était avant tout un système économique:peut-on croire que les propriétaires terriens du Sud passaient leur temps à torturer POUR LE PLAISIR des esclaves qu'ils ACHETAIENT?)
Cela méritait d'attendre ta maîtrise du copier/coller cn49 !
Si je puis me permettre, je trouve ton message particulièrement intéressant et tout à fait courageux en matière de point de vue.
Pour ma part, je crois que Tarantino ne cherche pas à faire du cinéma engagé. Il ne cherche pas à laisser une oeuvre de cette veine il n'est pas un militant.
Il fait du cinéma hautement "fictionnel" aurais-je envie de dire. C'est presque du cinéma d'animation dans le fond, vos savez, l'écureuil qui laisse
échapper sas noisette et qui change le cours de l'histoire !
Il en est là avec sa caméra.
Je crois effectivement, que dans ses films il ne cherche pas à porter un regard, quelconque, c'est à dire un regard d'historien. Il fait du cinéma, ça n'a strictement aucune importance que les membres du KKK passent pour des guignols ni que Hitler disparaisse dans un grand incendie. Il n'y a aucune vraisemblance historique et, si je puis me permettre, il s'en tartine
.
En revanche, s'il y a un point sur lequel je ne partage pas ton avis, c'est sur les points que tu évoques concernant la mise en scène et la critique.
S'il y a un cercle en ce bas-monde de metteurs en scène, il me semble bien que Tarantino en fait partie. La question me semblerait plutôt : "au service de quoi s'exerce-t-elle ?".
Certainement pas sur celui de la mise au jour de nouvelles vérités historiques ; Tarantino, n'a pas cherché bien loin pour oeuvrer à son scénario. Il n'est pas ici en train d'exhumer des faits d'histoires dont nous n'aurions pas eu connaissance. A ce titre, c'est vrai, c'est historiquement superficiel. C'est du recuit, du revisité, du transformé au profit de la seule fiction. Et tout ceci, quand même, c'est du travail de mise en scène.
Alors de fait, la critique s'en trouve parfaitement décalée. Cela ne signifie pas qu'elle n'est pas là, elle est plutôt là où on ne l'attend pas
a priori. Et justement, il n'est pas question, je crois, de nous convaincre que le racisme et le nazisme sont des vilenies, chacun en pense ce qu'il veut dans le fond semble-t-il nous dire, mais il nous montre, grâce au acteurs, grâce au montage, grâce à la réalisation, qu'une noisette, si elle avait été plantée sur la banquise il y a bien longtemps, aurait produit un monde différent.
Personne n'y croit, mais (presque) tout le monde en rêve.
Yo.