Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Voir tous les films critiqués
Règles du forum
Avant d'ouvrir un nouveau sujet de discussion, pensez à consulter la liste de tous les westerns critiqués sur ce forum

SVP : Pour les images larges et lourdes, utilisez IMG2 et non IMG pour faire une miniature. Pensez aux connexions lentes!
Avatar du membre
lasso
Capitaine
Capitaine
Messages : 9411
Enregistré le : 10 mai 2009 16:32
Localisation : oregon

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par lasso »

Revu ce Western hier soir,
Ce n'est pas un thème qui rime avec John Ford. Les acteurs stars, bandits ou plutôt joyeux compagnons, mal choisis par Ford, mais excuse,
ce sont ses favoris, se semblent amuser (ton de comédie) dans leur fuite dans le désert.... et une fin plus comique encore...


Yosemite a écrit :Personnellement, je n'ai pas aimé ce film. Plus précisément, je ne suis pas arrivé à entrer dedans.

je crois que le panachage western-comédie m'a déplu en fait.
Les paraboles chrétiennes m'ont également parues trop insistantes (en premier lieu celle des Rois Mages). Autant un éclairage biblique pour "Garden of Evil" (Le jardin du diable) me séduit, autant ici, cela ne fonctionne pas chez moi ; trop prégnant sans doute.

Bon,... il s'agit d'un film, pourtant reconnu, auquel je n'ai pas été perméable.
Yo.
Je recommande à Yosemite à voir le film de William Wyler, qu'il a tourné en 1930 avec comme acteur principal Charles Bickford
ayant comme base le même roman qu'a utilisé Ford pour son remake. (Far-West / Hell's Heroes)

Ici on voit que Wyler et Bickford ont mieux saisi le thème grave de cette histoire, à voir absolument !!

http://forum.westernmovies.fr/viewtopic.php?t=14061



Image
Image
Avatar du membre
Sitting Bull
Capitaine
Capitaine
Messages : 9092
Enregistré le : 05 août 2008 18:56
Localisation : Grande prairie du Sud-Ouest

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par Sitting Bull »

Il ne faut pas le regarder comme un western, mais comme un conte de Noël ! :D
Image


« Écrire proprement sa langue est une des formes du patriotisme. »
(Lucie Delarue-Mardrus) Image
Avatar du membre
lafayette
Lieutenant
Lieutenant
Messages : 7142
Enregistré le : 22 déc. 2010 1:53
Localisation : Landais expatrié 91

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par lafayette »

Oui Sitting on peut dire ça...
Le film de Ford évite la tuerie du caissier et c'est une bonne chose qui rend la rédemption et le pardon compréhensibles.
Stéfanie a écrit :Un beau western humaniste avec son scénario original qui change des ingrédients habituels toujours utilisés, où John Ford exprime toute sa foi dans l'homme ,il traite des valeurs de l'homme ,l'amitié, le sacrifice, le pardon...Et oui ,il y a quelques années la réflexion et le sens des valeurs avaient encore un sens
Stéfanie :D
Le scénario n'était pas tout à fait original, mais ok pour le reste! ;)
Avatar du membre
lasbugas
Colonel
Messages : 16436
Enregistré le : 19 janv. 2008 21:30
Localisation : La Ville Rose
Contact :

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par lasbugas »

Image

Image

Image

Image

Image

Image
Image
Avatar du membre
Vince
Eclaireur 
Eclaireur 
Messages : 1080
Enregistré le : 08 janv. 2017 13:20

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par Vince »

Encart publicitaire lors de sa réédition en 1970

Image
Avatar du membre
Le Gaucher83
Sergent
Messages : 952
Enregistré le : 04 sept. 2017 18:44
Localisation : Quelques part dans l'ouest

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par Le Gaucher83 »

Vu lors de son dernier passage télévisuel.
Bon bah c'est très familial. Les acteurs sont bon et l'histoire se suit sans déplaisir mais celle-ci ne m'a pas vraiment passionnée. :oops:
Comme l'a écrit Sitting Bull, ce film est plus un comte de noël qu'un western. Donc un brin déçu mais ceci étant c'est un bon film mais qui me laissera un souvenir un peu mitigé.
Billy Clanton : T'es tellement saoul que tu tiens à peine ton arme. J'parie qu'imbibé comme t'es, tu m'vois double.
Doc Holliday : Mais j'ai deux colts, alors je t'aurai tous les deux.
Avatar du membre
major dundee
Marshall
Marshall
Messages : 2490
Enregistré le : 10 juin 2008 23:13
Localisation : depts 13 et 05

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par major dundee »

Oui, un film gentillet, mais pas forcément déplaisant.
J'y ai reconnu des paysages que l'on voit dans "Le trésor du pendu", et sans doute dans d'autres westerns.
Avatar du membre
pass
Desperado
Messages : 3153
Enregistré le : 11 janv. 2009 15:25

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par pass »

Le rapport entre ces deux films c'est les collines d'Alabama à Lone Pine et Le parc national de la Vallée de la mort à proximité du Désert des Mojaves, ceci dit on retrouve quelques plans paysagers de ces lieux dans pas mal de westerns notamment dans le cycle Scott/Boetticher.
Avatar du membre
COWBOY PAT-EL ZORRO
Texas ranger
Texas ranger
Messages : 5629
Enregistré le : 16 mars 2011 11:06
Localisation : Val-de-Marne
Contact :

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par COWBOY PAT-EL ZORRO »

Revu lors de sa diffusion sur Arte dimanche 25 février dernier et de nouveau hier matin...

je constate aussi n'en avoir jamais parlé avant...

Pour ma part je découvris cette histoire avec sa dernière adaptation en téléfilm (L'ENFANT DU DESERT)(1976) rediffusé sur France 3 en 1997 je crois et très éloigné du récit à part le bébé et les bandits qui trouvent la femme sur le point d'accoucher (et encore jeune !).

Alors ce film... Comme vous j'accrochais pas des masses avant (le côté LES ROIS MAGES qui suivent l'Etoile, le baratin d'Harry Jr "c'est notre destin" plus la Bible ouverte comme par hasard à la page des trois rois mages... :? OUAIS...).

Pour le doublage je confirme que tant sur la vhs que sur le dvd c'est Patrick PREJEAN qui double Hank WORDEN (qui semble annoncer son rôle de LA PRISONNIERE DU DESERT... Le simplet de service... Ward Bond qui confirme "Faites attention il va se perdre il est jamais sorti de notre patelin..." :lol: ). je ne sais plus où je l'ai lu mais il semblerait que la première version ait été abîmée et lorsque le film repassa dans LA DERNIERE SEANCE vers avril 1987 sur FR3 le doublage fut refait, Raymond LOYER rempilant pour la voix de WAYNE, Serge LHORCA: Pedro ARMENDARIZ)).

Je ne l'avais plus revu depuis longtemps... Laissons de côté la Bible et les références... J'ai adoré le revoir... Et surtout malgré tout j'adore le final où WAYNE dit bien au Juge quand il lui propose de lui éviter la prison si il renonce à adopter le bébé "HORS DE QUESTION !! vous pouvez m'envoyer en prison pour le restant de mes jours mais jamais je ne renierai la promesse que j'ai faite à une femme mourante !!" (Oui on est chez FORD... Mais tout de même).


Wayne en bout de course qui entend les voix de ses amis, épuisé... bah je rejoins ceux qui le trouvent crédible... Là où j'émets des doutes (mais là encore c'est familial): les chances de survie du bébé !

Qu'importe... Ca fait plaisir depuis le dernier WAYNE sur Arte (EL DORADO en novembre dernier je crois
Image
Avatar du membre
pass
Desperado
Messages : 3153
Enregistré le : 11 janv. 2009 15:25

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par pass »

COWBOY PAT-EL ZORRO a écrit :Pour ma part je découvris cette histoire avec sa dernière adaptation en téléfilm (L'ENFANT DU DESERT)(1976) ........
Plutôt 1974, Téléfilm de John Badham avec Jack Palance.
Avatar du membre
pale rider
Eclaireur 
Eclaireur 
Messages : 1060
Enregistré le : 27 janv. 2015 17:18
Localisation : Fort Navajo

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par pale rider »

J'ai découvert ce western biblique que je n'avais jamais vu lors de sa diffusion sur Arte en février.
John Ford a réussi à faire un western de Noël dans lequel il évoque sa foi, sa foi en l'homme, l'amitié, la rédemption et le pardon.
Ce western nous montre le chemin de la rédemption que les trois hors-la-lois suivent suite à leur rencontre fortuite avec ce nouveau-né.
C'est superbement filmé dans des paysages somptueux. La famille d'acteurs de Ford est au diapason : John Wayne excellent, Ward Bond impose sa force tranquille et mention spéciale à Pedro Armendariz qui campe le mexicain le plus émouvant et sympathique que j'ai vu dans un western. :sm32: .
J'ai adoré ce western "différent" qui ne ressemble à aucun autre.
Merci à Arte pour avoir diffusé ce film du duo Ford/Wayne !!!!
A quand une sortie en blu-ray????
Alors j'ai regardé, et sur un cheval pâle se dressait son cavalier nommé Mort et la mort l'accompagnait.
Fabbordelais
Marshall
Marshall
Messages : 2582
Enregistré le : 04 mai 2008 15:39

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par Fabbordelais »

Selon moi un trés grand western.
Avatar du membre
Moonfleet
Eclaireur 
Eclaireur 
Messages : 1891
Enregistré le : 07 juil. 2004 10:53
Contact :

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par Moonfleet »

Image

Le Fils du Désert (Three Godfathers, 1948) de John Ford
MGM



Sortie USA : 01 décembre 1948


Après nous avoir laissé les rétines éblouies par le travail de Bert Glennon et Ray Rennahan sur Drums along the Mohawk (Sur la Piste des Mohawks), John Ford nous aura fait bouillir d’impatience presque dix ans durant avant de revenir à la couleur avec ce remake d’un de ses propres films muets, Marked Men (et non de Three Bad Men comme on aurait pu le penser, les trois hors-la-loi de ce dernier se faisant les anges gardiens d’un couple et non d’un nourrisson comme dans le film qui nous préoccupe). Le résultat est néanmoins à la hauteur des nos plus fortes attentes puisque la photographie en Technicolor de Winton C. Hoch pour Le Fils du Désert est un éblouissement de chaque instant. Il s’agit aussi d’une belle passation de pouvoir, celui d’un père à son fils, l’un des acteurs du trio étant Harry Carey Jr alors que par ailleurs le film est dédicacé à l’inoubliable Harry Carey qui fut le héros d’un nombre incalculable des premières ‘bandes’ du réalisateur au temps du muet avant de revenir à intervalles réguliers en temps que second rôle dans d’innombrables westerns dont le dernier et non des moindres n’était autre que le magnifique Red River de Howard Hawks. Sa silhouette et sa singulière façon de se tenir sur un cheval étaient devenues familières aux aficionados du genre et il était par exemple particulièrement touchant dans L’Ange et le Mauvais Garçon (The Angel and the Badman) de James Edwart Grant l’année précédente qui fut aussi celle de sa mort. « To the Memory of Harry Carey, Bright Star of the Early Western Sky» ; telle est la phrase qui apparait à la fin du générique de début, Clyff Lyons ayant pris le soin de personnifier en contre jour le légendaire acteur.

Image
Peu avant Noël dans une région de l’Arizona plombée par le soleil, Robert (John Wayne), Pete (Pedro Armendariz) et William (Harry Carey Jr) arrivent à Welcome dans le but de cambrioler la banque. Ils réussissent leur coup et prennent la fuite poursuivis par la milice locale levée par le shérif Buck Sweet (Ward Bond) qui précise d’emblée à ses hommes qu’il n’a pas été élu pour tuer. Le trio de hors-la-loi atteint le désert qu’il est bientôt obligé de traverser, le shérif ayant placé des hommes à chaque réservoir d’eau afin d’assoiffer les fuyards. A bout de souffle après avoir du batailler contre une violente tempête de sable, William étant blessé à l’épaule et les chevaux s’étant sauvés, ils perdent tout espoir quant ils arrivent à une source tarie par la faute d’un pionnier maladroit l’ayant fait exploser en pensant y faire jaillir l’eau. Cet inconscient qui a payé sa bêtise de sa vie a laissé dans un chariot sa femme sur le point d’accoucher. Sur le point de succomber suite à sa ‘délivrance’, elle fait de nos trois outlaws les parrains de son nouveau-né non sans leur avoir fait promettre de le protéger coute que coute. Les voici investis d’une mission sacrée, la survie du nouveau-né. Après s’être improvisés nourrices, ils doivent vite repartir, la police étant toujours à leurs trousses. C’est une bible trouvée dans les affaires du couple décédé qui va guider les trois nouveaux ‘rois mages’ jusqu’à une ville située de l’autre côté d’un lac salé, la Nouvelle Jerusalem. Tous ne survivront pas au périple…

Image
On devine aisément la parabole biblique ou (et) le conte de Noël au vu de l’histoire et de son déroulement. C’est bien évidemment voulu, d’innombrables éléments venant parsemer le film pour nous en convaincre : ce sont les personnages eux-mêmes qui s’érigent en nouveaux rois mages, quelques notes de la partition de Richard Hageman qui évoquent ‘Holy Night’ ; il est aussi question d’un chemin de croix constitué par une traversée du désert, de la découverte providentielle d’une ânesse, d’une bible qui par le hasard des pages tournées conduit nos aimables hors-la-loi vers la rédemption, le sacrifice et la délivrance. L’aspect fable de ce scénario fait l’originalité du film mais aussi malheureusement sa plus grande faiblesse, l’allégorie n’étant pas toujours exempte de lourdeurs, les connotations religieuses se révélant bien trop appuyées. Si le film s’avère donc plastiquement somptueux, après d’aussi belles réussites que My Darling Clementine ou surtout Fort Apache, nous étions en droit d’espérer bien plus de ce retour de John Ford au western et à la couleur. Très honorable, Le Fils du Désert n’en est pas moins assez décevant faute à un scénario inégal et à un mauvais choix de casting pour le trio incarnant les personnages principaux.

Image
Pedro Armendariz et Harry Carey ont beau avoir toute mon estime et ma sympathie, ils ne possèdent pas assez de charisme ni encore assez de talent pour nous rendre leurs personnages inoubliables. L’écriture de ces derniers n’est d’ailleurs pas forcément d’une grande richesse non plus. On regrette aussi parfois la sobriété du John Wayne de Fort Apache ; il nous surprend à ne pas toujours être très juste dans ce rôle d’ailleurs pas très facile. Dans la situation cocasse de se retrouver avec un bébé dans les bras, il était par exemple bien plus amusant dans The Angel and the Badman qu’en forçant un peu trop la note dans ce film de John Ford même si dans l’ensemble il nous octroie une fois encore une belle interprétation notamment lors de ses instants de désespoir ou de cynisme qui emmènent le film vers de beaux moments de noirceur. Quoiqu’il en soit, et c’est un comble, un trio de ‘héros’ bien en deçà d’autres personnages moins importants qui parcourent le film à commencer par un merveilleux Ward Bond qui se coulait alors à merveille dans l’univers fordien. Malgré de très courtes apparitions, Mae Marsh et Jane Darwell nous font aussi forte impression ; décidément, John Ford n’a pas son pareil quant il s’agit de croquer des portraits de femmes douces ou truculentes ! Et puis quel bonheur de recroiser Guy Kibbee (le juge ayant hâte de finir le procès pour rouvrir le bar : « La séance est levée, le bar est ouvert » ) ou Hank Worden empêtré tout le film durant avec ses mules qu’il a du mal à faire déplacer et aussi d’apercevoir quelques minutes la silhouette imposante de Ben Johnson, aussi bon par la suite chez John Ford toujours que chez Sam Peckinpah.

Image
Tous ces acteurs composent le petit monde bienveillant de John Ford que les aficionados du cinéaste aime tant ; ils animent d’ailleurs les parties les plus réussies du film, la première demi-heure (avec entre autre la rencontre cocasse des trois outlaws avec le shérif et le dialogue qui s’ensuit sur le surnom de ce dernier ou encore l’arrivée de la milice dans une gare tenue par une picaresque Jane Darwell en manque d’hommes) ainsi que le superbe épilogue une fois John Wayne sorti d’affaire. Durant les dix dernières minutes du film, nous retrouvons l’univers qui nous est cher avec ces séquences affables et pétries d’humanité, la naissance d’une amitié entre le prisonnier et son gardien : John Wayne derrière les barreaux jouant aux échecs avec le shérif avant de s’installer à sa table de salle à manger pour y déguster un repas composé avec amour par l’épouse du Marshall ; le procès puis le départ en fanfare pour la prison, Mae Marsh s’effondrant en larmes... S’il nous a parfois déçu par son manque de rythme et son trop grand bavardage durant la partie centrale, Le Fils du désert se termine en beauté retrouvant tous les éléments chaleureux qui réjouissent les fans du cinéaste et qui avaient fait défaut durant une grande partie du film.

Image
Cette partie centrale la plus importante qui débute avec la découverte du chariot pour se terminer dans la vallée de la mort, fortement chargée en symbolisme, comporte des moments et images formidables (les personnages en clair-obscur sur la tombe, leurs ombres portées sur le sable, des gros plans sur les visages à tomber par terre, les trois cavaliers filmés en plongée s’élançant dans le désert…) mais faute à un scénario inégal et à une interprétation que l’on aurait souhaité plus habitée, manque singulièrement de force et de puissance dramatique. De plus Ford ne peut pas s'empêcher à deux ou trois reprises de passer de l'autre côté de la barrière de la sensibilité pour tomber dans la sensiblerie ; les scènes avec le bébé se révèlent parfois assez gênantes à force de cabotinage de certains d’autant rehaussé par la fadeur des autres. Il faut dire que Harry Carey Jr, vu la dureté avec laquelle il a été traité par Ford, a du être quelque peu traumatisé, le cinéaste l’ayant pris pour tête de turc lui disant à la première occasion que s’il avait su qu’il aurait été aussi mauvais, il l’aurait remplacé dès le début par Audie Murphy.

Image
Comme nous l’avions déjà remarqué récemment, les années 1947/48 virent l’arrivée sur les écrans de nombreux westerns sans aucune brutalité dont le dernier exemple en date est justement constitué par ce Three Godfathers. Ici encore, malgré de nombreux personnages perdant la vie, aucune mort violente, la milice est emmenée par un homme de loi refusant de tuer, les sympathiques aventuriers hors-la-loi n’étant pas non plus prêt à faire de mal à une mouche. C’est tout à l’honneur de Ford et ses scénaristes de s’être à leur tour éloigné de toute violence au sein d’un genre qui en a fait l’un de ses éléments essentiels. Pour cette raison, malgré ses défauts, le film risque de grandement plaire à ceux qui ne sont justement pas forcément attaché au western. Néanmoins, que les avides d’action ne pensent pas que le film en soit dénué ; la poursuite qui suit l’attaque de la banque est même superbement réalisée avec des travellings latéraux décoiffants. Et sinon, pas de soucis à avoir, John Ford n’a rien perdu de son génie pour filmer les paysages : difficile d’oublier le bleu intense des cieux, la tempête de sable ou la traversée du désert de Mojave puis du lac salé de la vallée de la mort, tout ceci esthétiquement bluffant.

Image
Le Fils du Désert aurait probablement gagné à être plus léger à l’image des scènes l’encadrant mais en l’état, rien de déshonorant d’autant que ce mélange de tendresse et de tragique, de chaleur et de noirceur lui confère une singularité estimable. On regrette juste une forte tendance au bavardage, de grosses approximations dans le scénario (le hold-up semble d’une facilité déconcertante), un symbolisme manquant de finesse et de la difficulté à nous faire ressentir de l’empathie pour les principaux protagonistes.Loin d’être mauvais mais, par rapport à nos souvenirs émerveillés lors de sa découverte puis des nombreuses diffusions sur la petite lucarne (ce fut un classique des rediffusions télévisuelles durant les années 70 et 80), force est d’admettre qu’en me concernant, il s’agit d’un Ford mineur, une semi réussite !
Avatar du membre
lasbugas
Colonel
Messages : 16436
Enregistré le : 19 janv. 2008 21:30
Localisation : La Ville Rose
Contact :

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par lasbugas »

Image

Image
Image
Fabbordelais
Marshall
Marshall
Messages : 2582
Enregistré le : 04 mai 2008 15:39

Re: Le Fils du désert - 3 godfathers - 1948 - John Ford

Message par Fabbordelais »

C'est l'un des westerns que je préfère de John Ford avec un John Wayne que je trouve excellent.
Répondre

Retourner vers « Les Westerns : critiques et illustrations de films et documentaires »