Du point de vue récit, narration, c'est tout bonnement époustoufflant. La première partie - rassemblement de l'équipe, exposition des motivations -- est carrément époustouflante : pas une once de "mauvaise graisse", une narration tirée au cordeau, des personnages campés avec efficacité ET épaisseur - bref, la perfection du classicisme.
Quant on en arrive au développement, les contradictions apparaissent, mais elles sont amenées avec brio : rien n'est conforme aux apparences, les enjeux véritables sont ailleurs, chacun des personnages doit se déterminer par rapport aux enjeux qui lui sont révéles.
Impression d'ensemble : un film profondément américain, en ce sens qu'il donne de l'action une vision utilitaire - les "professionnels", chacun mâîtrisant parfaitement son artisanat ("Just doing my job"), mais chacun étant amené à se remettre en question. (Note "politique": on transcende donc l'idéologie US typique, qui se manifeste quand même dans les dialogues - cf les considérations vasouillardes sur le bien et le mal.)
Et quantité de cerises sur ce gateau, la plus notable étant la beauté formelle de l'ensemble : l'utilisation des décors naturels, de ce désert mexicain, de ces rochers quasiment organiques qui résonnent avec les visages burinés des acteurs (ils sont TOUS parfaits), hisse ce film au sommet. Bravo, bravissimo à Conrad Hall, directeur de la photo.
Petite précision : j'ai acheté le DVD "faute de mieux", m'étant décidé à acquérir Règlement de comptes à OK Corral, désespérément absent des bacs de mon Leclerc local, et me disant "Bof, un film avec Burt Lancaster, ça ira". Je ne l'ai pas regretté.
Pour moi, Lancaster est un de ces pôles magnétiques - il y en a d'autres, notamment Kirk Douglas - qui définissent la notion d'acteur.
A voir, à revoir, à savourer.
B.
PS : Certains d'entre vous se demandent peut-être pourquoi je n'ai pas encore évoqué Claudia Cardinale, le point cardinal - justement - à partir duquel tous ces hommes calibrent leur boussole.
Alors voilà:

Je n'insiste pas, la sobriété paie.
B.