Belle analyse très complète de Pak sur le fil et je suis surpris que ce western n'ait pas amené plus de commentaires.
Dans un lot acheté récemment, il se trouve que l'exemplaire dont je disposais n'était pas lisible. La lecture s'arrêtait après quelques minutes. J'ai vraiment tenu à procéder à un échange car ce que j'en avais vu m'avais mis l'eau à la bouche.
Je suis en fait ravi d'avoir enfin une version lisible que j'ai d'ailleurs regardé deux fois et qui m'a fait passer un fort agréable moment.
Alors certes, comme tu le dis si justement Pak, le film est déconcertant. J'ai d'ailleurs un peu ressenti cette impression au vu des propositions de titres (cf. rubrique
retitrages). Ca s'éparpille mollement disons, on tourne autour du sujet des armes, des assassinats qu'elles occasionnent mais finalement, rien de bien décisif.
Mon titre préféré est : "L"homme sans armes".
Et effectivement, je trouve qu'il y a quelque chose de désarmé dans l'attitude de ce héros et forcément, de désarmant. Ce qui, au-delà du jeu sur les mots fait se poser la question :
Brazos est-il plus désarmant armé que sans armes ? (Je vous jure que je cherche pas à faire de Devos mais bon, c'est le côté déconcertant de l'oeuvre).
Oscillant entre le tireur ultra-rapide et le séducteur lent, la figure qui illustre le mieux le personnage selon moi est celle offerte lorsqu'il donne une leçon de tir au jeune homme en mimant l'action de dégainer sans arme et juste en pointant un doigt vers l'avant.
J'ai vraiment trouvé que c'était le Brazos que le film voulait nous montrer (je ne mets pas trop d'illustration car je ne sais pas pourquoi mais elles sont légèrement déformées et peu esthétiques).
Je vais donc continuer avec mes tournures à la noix en osant écrire qu'il s'agit d'une sorte d'anti-mythe (je suis navré vraiment

) du gunfighter même s'il ne sera laissé aucun doute sur la dextérité de Brazos.
Et donc, à l'image de R. Scott mimant un duel et carressant sa hanche pour faire semblant de tirer, je trouve ce western décalé, inédit mais vraiment plaisant. S'agit-il d'une maladresse dans la mise en scène ou d'une réelle volonté ? J'aurais tendance à répondre "un peu des deux".
Pour autant et là je poste une image...

Face à un tel propos (dont je ne sais pas s'il est tiré de l'oeuvre originale de Zane Grey que je n'ai pas lue), on ne peut s'empêcher de penser à une volonté d'auto dérision, même s'il est difficile d'apprécier si elle est complètement maitrisée voire volontaire.
Quoi qu'il en soit, de ce que j'ai aperçu des quatre DVD avec R. Scott, celui-ci me semble figurer parmi mes préférés.
Yo.