Rassure-toi, Major, tu n'es pas tout seul: pour ma part, hormis les films de Spielberg et Lucas (
Jurassic Park, Indiana Jones, Star Wars, American Graffiti) et deux ou trois Scorcese (
New-York New-York, Gangs of New-York, The Aviator) , je me fous éperdument de tous les jeunes petits cons cités dans ce livre, sinon pour le plaisir de voir comment leur prétention et leur melon carabiné -sans oublier la coke- les ont tous poussés dans le mur à un moment ou à un autre
Il y a notamment des anecdotes édifiantes sur ce taré qu'était Dennis Hopper, qui par exemple se pointait à une réunion de drogués anonymes en chancelant, tenant une bouteille de whisky (quand ce n'était pas l'inverse) , ou courait dans la rue complètement à poil, un flingue dans chaque main...
La morale du bouquin est que tous ces jeunes trous du c... , qui ont voulu dynamiter le système hollywoodien en vigueur depuis les origines et virer par la force les " dinosaures ", sont eux-mêmes devenus des patrons de studios rivés à leurs sièges comme la moule à son rocher.

Edit :
Verdict post-visionnage: L'Or de MacKenna est un western quasi-schizophrénique, un film bourré d'intentions intéressantes mais parasité par tout un tas de défauts qui auraient aisément pu être évités.
Passons sur le générique d'ouverture, assaisonné en VF d'une des chansons les plus déconcertantes de notre regretté Taulier, alors en pleine période " aaaareeeuuuh " -il est vrai que la coke et le LSD ne devaient pas aider...
Glissons sur le montage charcuté, ramené de trois à deux heures, et qui se traduit à l'écran par des enchaînements musicaux et des fondus au noir par trop abrupts, ou des ellipses comblées par une voix-off pontifiante et exaspérante à souhait.
L'histoire fort classique et les personnages, correspondant aux stéréotypes familiers et sympathiques du genre, nous convient d'entrée de jeu en terrain connu, et pour peu que le spectateur ait vu
Le Trésor de la Sierra Madre, il saura assez vite comment s'achèvera l'équipée de ces hommes cupides, aliénés par la folie de l'or.
Là où pêche vraiment le film de Jack Lee Thompson -fidèle
yes man de Charles Bronson dans les années 80- , c'est dans ses partis pris " artistiques " douteux: cela commence dès l'intro, sur le gros plan de cet oeil de vautour, dont on ne sait trop s'il s'agit d'un vrai volatile empaillé pour l'occasion ou de l'animatronique le plus laid de l'histoire du cinéma.
Cela continue avec ces survols des canyons rougeoyants, qui auraient pu être jolis si la caméra n'était prise d'une frénésie épileptique du plus mauvais goût.
Et que dire de ces plans de cavaliers chevauchant au galop par le biais d'incrustations plus visibles qu'un furoncle sur un nez de sorcière !
Dans le même ordre d'idée, les gros plans du soleil accablant auraient gagné à ne pas être de vulgaires dessins platement filmés.
D'autres westerns plus anciens usaient de
matte-paintings autrement moins tape-à-l'oeil.
La découverte du canyon d'or aurait également pu nous faire grâce de ces effets de lumières aussi ringards que psychédéliques.
Canyon fatal, qui finit par se désagréger au ralenti, dans un hallucinant éboulis de carton-pâte digne d'une production
Cannon des cousins Golan-Globus.
Et, plus trivialement, si je n'ai rien contre le fait de voir Catwoman -pardon, Julie Newmar- barboter toute nue sous l'eau, la vision d'Omar Sharif en tenue d'Adam n'était clairement pas obligatoire...
Reste le plaisir de revoir des acteurs emblématiques, allant du solide Grégory Peck -l'un des meilleurs acteurs de western qui soient- au plus secondaire Edward G. Robinson, mythique figure des grands films de gangsters des années 30 et 40 (
Le Petit César, Key Largo) , en passant par Telly Savallas (
Kojak, Au service secret de Sa Majesté) , introduit sur le tard comme un cheveu sur la soupe.
Je comprends maintenant pourquoi le pauvre George Lucas était consterné sur le tournage de cette grosse pâtisserie indigeste et prétentieuse, qui noie bêtement ses bonnes intentions sous un torrent d'afféteries ineptes.
Entendons-nous, si je n'irais pas jusqu'à dire qu'il s'agit d'un navet, nous ne sommes pas loin d'un nanar en bonne et due forme.
Mais, comme dirait un certain Monsieur Poquelin: " Que Diable allaient-ils faire dans cette galère ? "
