Vu hier,
Geronimo, le sang Apache d'Arnold Laven et mon impression est vraiment très positive. Je rejoins surtout Lafayette sur ce qu'on lui reproche au niveau des longueurs, car j'ai trouvé plutôt effréné le rythme de ce super western, où une partie de l'histoire de Geronimo, en cavale de la réserve de San Carlos, est très bien racontée et que tous les ingrédients sont là pour en faire une aventure palpitante : poursuites (dans de magnifiques paysages), embuscades, rébellions, histoire d'amour, amitié tragique, trahison... peut-être en laissant de côté des détails historique que je n'ai pas percés, mais du moins, et ne peut pas l'enlever à ce film, de façon assez divertissante. Et justement, l'action est moins développée du côté de l'armée américaine, qu'on ne voit pas réellement traquer les traces de Geronimo dans le territoire aride du Mexique. L'accent est surtout mit sur l'achat des terres Apaches par de les riches industrielles et les trahison de "M. Washington" sur décision de Jeremiah Burns. Et encore, là aussi c'est assez peu développé, ce qui permet de davantage nous immiscer chez les Apaches, leur culture, assistant à des rites religieux et suivant en détails leur fuite au Mexique. C'est un énorme avantage qui créé déjà un écart avec la plupart des westerns de George Sherman qui se déroulent plutôt d'un point de vue nom seulement blanc mais souvent militaire, pour être plus précis. Bien qu'évidemment je préfère globalement Sherman, mais ce Geronimo est quand même meilleur que certains Sherman je trouve... Petit défaut cependant sur ce point : le personnage du jeune lieutenant sensible à la recherche de dignité de Geronimo, est peu développé. Ce qui permet peut-être aussi, et il faut sans doute le voir ainsi, de ne pas ralentir l'action comme l'histoire entre Geronimo et Teela ; histoire d'amour que je trouve nécessaire à l'avancée du film qui dévoile peu à peu un sentimentalisme caché chez Geronimo, mais accentue aussi ses valeurs de respect. Et en plus Kamala Devi est très belle et pi voilà.

Et puis son rôle de femme Apache de bonne éducation, convaincue que savoir lire peut-être un atout pour son peuple, est très intéressant.
Pour ce qui est donc des acteurs, je trouve que Chuck Connors (bien qu'i soit grand et beau et pas nain et moche

hihi) a un petit air de Geronimo dans les traits du visage. Et quoi qu'il en soit, je trouve qu'il porte bien sa perruque, avec son regard foudroyant, son visage dur et sa mâchoire plus carrée que le DVD Sidonis. Il est assez convaincant en guerrier indien !

Armando Silvestre, dans le rôle de Nachez est un peu son opposé; visage arrondi, petit sourire : et je trouve que ça fait un petit effet, ce début où ce Nachez pas très impressionant est pris pour Geronimo. Heureusement que ce n'était pas lui et que Geronimo arrivera au coucher du soleil, parce-que quel Geronimo que Chuck Connors ! Je le trouve vraiment flamboyant avec son aspect nerveux, du genre à exploser au moindre danger comme un mustang sauvage où à rester digne et immobile comme le roc dans lequel est taillé son visage ! Et son apparition, lorsqu'il "accomplit une pormesse", aidant un enfant à dresser son mustang sauvage, un très beau petit cheval blanc, est magnifique !
Bon évidemment, je ne pense pas que Mangus (Ross Martin) soit censé apporter quelque chose à l'identité des Apaches, et je suis d'accord sur le fait qu'il n'est pas très crédible. Mais il apporte tout de même une touche d'humour et d'humanité en tant qu'ami de Geronimo. Je relèverai aussi, même si ça a déjà été fait, la scène hilarante où il propose à Geronimo sa cousine en mariage : "Non / pourquoi ? c'est ma cousine ! qu'est ce que tu as à lui reprocher / j'ai rien à lui reprocher, elle est moche !"
Pat Conway est très bien en capitaine sadique et inhumain, avec un petit sourire faussement innocent.
Ce qui m'a vraiment fait aimer ce western, ce sont les quelques scènes effrénées, audacieuses, comme l'excellente idée scénaristique où Geronimo, blessé, se rend dans une petite ville mexicaine avec quelques Apaches et sa copine, tous déguisés en péons pour se faire soigner par un toubib à la barbe des soldats américains et mexicains. Ou encore les séquences d'embuscades, dont celle où les Apaches tombent des arbres, s'abattant sur un convoi de vivres et ne laissant que quelques chariots renversés et de nombreux cadavres de soldats dans la rivière. J'ai bien aimé aussi le moment où Geronimo traverse les lignes mexicaines et sème les soldats, créant une diversion qui laisse ses hommes invisibles aux yeux de l'armée. On voit toute la fougue et l'audace dont sait faire preuve ce guerrier, seul. Une autre scène que je trouve vraiment très bien mise en scène (oui, je ne vois pas trop les défauts de mise en scène dans le film...), c'est la fuite de la réserve par le groupe qu'a formé Geronimo. Une superbe séquence pleine d'apaches en action, bondissant et de mains noueuses qui s'abattent sur les sentinelles ; s'ensuit le vol du troupeau de mustang injustement réquisitionné par l'armée à leur arrivée dans la réserve. Autant de scène pleines d'action et de tension.
Cette tension est d'ailleurs menée jusqu'au bout lorsque les guerriers s'introduisent chez une mère veuve pour y dérober de la nourriture. Je me retiendrai de faire le rapprochement avec le moment où la femme les invite à sa table et qu'ils se jettent sur le poulet et le même moment dans
On continue à l'appeler Trinita et puis zut c'est fait !

hihi, désolé, pas m'frapper...
Mais la tension est surtout présente quand Geronimo, seul avec la femme, fixe cette dernière qui croit qu'il va la violer, et l'interroge sur son fils et son mari trappeur. La tension monte jusqu'à ce qu'on ait la certitude que ce mari est mort et que Geronimo dit de son fils "Ton homme vit à travers lui". Je me trompe peut-être, mais je pense que le but de cette scène est de montrer la force d'influence de Geronimo et son magnétisme qui lui permet d'arriver à un résultat qui le satisfait avec n'importe qui. Et dans ce moment, se mêle de la bienveillance, lorsqu'il montre son respect pour le sang du gosse, et du sadisme, car il pousse la veuve à bout, jusqu'à ce qu'elle éclate en sanglot. On voit (peut-être) qu'il fait ce qu'il veut de celui qui est entre ses mains, qu'il est le maître de la situation. Cela prouve aussi sa grande sagesse, car il aurait pu par conséquent, tout aussi bien la malmener, mais a au contraire, utilisé son pouvoir de contrôle sur elle en bien et non en mal.
En revanche, il est quand même sorti sans ramasser les os de poulet qu'il a jeté par terre comme un dégoutant et qu'elle lui avait pourtant demandé de ramasser. Et ça c'est très malpoli, non mais sans blague...
La notion centrale du film, qu'on retrouve tout le long de l'histoire, c'est l'importance de l'identité apache. Geronimo, dés le début, montre l'importance d'être fier de son sang Apache, d'où le titre du film "Geronimo le sang Apache", qui n'est apparemment jamais utilisé sur internet... On le voit quand il enrage d'être marqué comme une bête par l'intendant, pour savoir qu'il a eu sa ration. Il prêche la valeur des Apaches auprès de ses frères et surtout de Teela.
Je ne sais pas trop lequel je préfère entre ce film et Bronco Apache, qui ont en effet quelques similitudes, mais si j'adore Burt Lancaster, je préfère tout de même Chuck Connors en Apache... En tout cas, super western sur Geronimo, pour moi, grâce à de très bons acteurs et à un très bon rythme qui met en valeur les scènes d'action ! A voir et à revoir !
