Kit CARSON (1809-1868)

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DEMERVAL
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Kit CARSON (1809-1868)

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Kit Carson naquit au Kentucky, la veille de Noël 1809. Ses parents étaient Lindsay (ou Lindsey) Carson et sa seconde épouse, Rebecca Robinson. Lindsay avait eu cinq enfants de sa première femme Lucy Bradley et dix enfants de plus avec Rebecca. Kit était leur 6ème enfant, ce qui en fit le 11ème de l’ensemble de la descendance de Lindsay.
Lindsay Carson avait des origines irlando-écossaises presbytériennes. C’était un fermier, un maçon et un vétéran de la Guerre d’Indépendance Américaine et de la guerre de 1812. Il combattit les Indiens à la frontière américaine, y perdant deux doigts de sa main gauche lors d’une bataille avec les Fox et les Sauks.
La famille Carson déménagea à Boone's Lick, Comté d’Howard, Missouri alors que Kit n’avait qu’un an. La famille s’établit sur une parcelle de terrain appartenant aux fils de Daniel Boone, qui avait acheté ce terrain aux espagnols. Les familles Boone et Carson devinrent de bons amis, travaillant et socialisant ensemble et s’entremarriant. Le plus vieux fils de Lindsay, William, épousa la petite-nièce de Boone, Millie Boone, en 1810. Leur fille, Adaline, devint la camarade de jeu préférée de Kit.
Le Missouri était alors la frontière de l’expansionnisme américain vers l’ouest; les cabanes étaient "fortifiées" avec de grandes clôtures palissadées pour se défendre contre les attaques indiennes. Alors que les hommes travaillaient dans les champs, des sentinelles armées étaient postées pour protéger les fermiers. Ces hommes étaient prêts à tuer tout indien qui les attaquait. Kit Carson écrivit dans ses Mémoires: "Pendant deux à trois ans après notre arrivée, nous avons dû nous fortifier et il était nécessaire d’avoir des hommes stationnés à chaque extrémité des terres pour assurer la protection de ceux qui y travaillaient."
En 1818 Lindsay Carson décéda soudainement écrasé par le tronc d’un arbre alors qu’il défrichait son terrain. Kit avait environ 8 ans. Bien qu’étant sans le sou, sa mère prit seule soin de ses enfants pendant quatre ans. Elle épousa ensuite Joseph Martin, aun veuf avec plusieurs enfants. A ce moment, Kit était un jeune adolescent et il ne s’entendit pas avec son beau-père. La décision fut prise de le mettre en apprentissage chez David Workman, un sellier de Franklin, Missouri. Kit écrivit dans ses Mémoires que Workman était "un brave homme, et je me remèmore souvent les bons traitements que je reçus."
La ville de Franklin était située à l’extrémité orientale du Santa Fe Trail, qui avait été inauguré deux ans plus tôt. Nombre des clients de la sellerie étaient des trappeurs et des marchands, auprès desquels Kit Carson entendit les exaltantes histoires de l’Ouest. Carson trouva que le travail dans la sellerie n’était pas fait pour lui: il affirma une fois que "le boulot ne me satisfaisait pas et je décidais de le quitter".
En août 1826, contre l’avis de sa mère, Kit déserta donc l’apprentissage. Il prit la route pour l’ouest avec une caravane de trappeurs, en gardant leur bétail. Ils décidèrent de suivre le Santa Fe Trail à partir de Santa Fe, la capitale du Santa Fe de Nuevo México et atteignirent leur destination en novembre 1826. Kit Carson s’établit à Taos.
Carson vécut avec Mathew Kinkead, un trappeur et explorateur qui avait servi aux côtés des plus vieux frères de Carson durant la guerre de 1812. Carson apprit de Kinkead toutes les subtilités du métier de trappeur, tout en apprenant toutes les langues nécessaires au commerce. Finalement il finit par parler couramment l’espagnol et plusieurs langues indiennes.
Workman passa une annonce dans un journal local du Missouri. Il écrivit qu’il donnerait une récompense d’un cent à celui qui ramènerait le gamin à Franklin. Personne ne réclama la récompense. Ce fut comme une blaque mais Carson était libre. L’annonce publicitaire comprenait la première image imprimée de Kit Carson: "Christopher Carson, un gamin d’environ 16 ans, réservé, tout en étant petit pour son âge; cheveux clairs, loin des critères de solidarité, vivait à Franklin, Comté d’Howard, Missouri, endroit dans lequel il avait appris à êtres sensibilisé à la vente de selles."
Entre 1827 et 1829, Kit Carson travailla comme cuisinier, traducteur et conducteur de caravane dans le Sud-Ouest. Il bossa aussi comme mineur près de la Gila River dans le sud-ouest du Nouveau Mexique Vers la fin de sa vie, Carson ne mentionna jamais une copine de sa jeunesse. Il n’y a que trois femmes qui sont mentionnées dans ses Mémoires: Josefa Jaramillo, sa troisième et dernière épouse ; une amie de sa mère dans Washington, DC; et Mme Ann White, une victime des atrocités indiennes.
A 19 ans, Kit Carson commença sa carrière de montagnard. Il voyagea dans diverses parties de l’Ouest Américain avec les célèbres montagnards comme Jim Bridger et Old Bill Williams. Il passa l’hiver 1828-1829 comme cuisinier pour Ewing Young à Taos. Il rejoignit l’expédition de Young en 1829. Le leadership d’Ewing Young et l’expérience de l’aventure forgèrent le caractère des premières années du jeune Carson dans les montagnes.
Durant le mois d’août 1829 la famille se déplaça dans le pays Apache le long de la Gila River. L’expédition fut attaquée, ce qui fut la première expérence de Kit avec la bataille. Le groupe d’Ewing Young continua à poser des pièges jusqu’au sein de l’Alta California pour attraper et faire le commerce de peaux provenant de la Californie jusqu’à Sacramento, au nord de Los Angeles avant de revenir à Taos, Nouveau Mexique en avril 1830 après avoir fait le trappeur le long de la Colorado River.
Après être revenu à Taos, Carson se joignit à une caravane de secours et bien que ceux qui avaient perprétré les scènes d’atrocité s’étaient enfuis, Young eut l’occasion de se rendre compte des aptitudes de cavalier et du courage de Carson. Carson se joignit à une autre expédition conduite par Thomas Fitzpatrick et William Levin en 1831. Fitzpatrick, Levin et ses trappeurs se rendirent dans le Nord vers le centre des Rocky Mountains. Carson devait ainsi chasser et poser des pièges dans l’Ouest pendant une dizaine d’années. Il était connu pour être un homme fiable et un bon combattant.
Les conditions de vie de Carson comme montagnard n’étaient pas faciles. Après avoir collecté les castors sur les pièges, il devait les conserver pendant des mois avant le Rocky Mountain Rendezvous annuel, qui se tenait dans des endroits reculés de l’Ouest comme les rives de la Green River dans le Wyoming. Avec l’argent reçu des peaux, les nécessités d’une vie indépendante lui ordonnaient de se procurer des hameçons, de la farine et du tabac. Comme il n’existait que peu ou pas du tout de couverture médicale dans les régions dans lesquelles il travailla, Carson devait soigner ses blessures lui-même. Des conflits avec certains indiens éclataient parfois. Les principaux vêtements de Carson à cette époque consistaient en peaux de daims qui s’étaient rigidifiées après avoir été exposées à l’extérieur pendant un moment. Ce vêtement lui offrait une certaine protection contre certaines armes utilisées par les indiens.
Les grizzlies figuraient parmi les plus grands ennemis du montagnard. Un incident particulier impliquant des animaux survint à Carson en 1834 alors que, seul, il chassait un élan. Deux ours croisèrent son chemin et le prirent en chasse, l’obligeant à se réfugier sur un arbre. Un des ours essaya de le faire tomber en secouant ledit arbre, sans heureusement y parvenir et finalement les ours quittèrent les lieux. Carson retourna à son campement aussi vite qu’il le put. Il écrivit dans ses mémoires que: "[L’ours] décida finalement de partir, ce qui remplit mon cœur d’aise, n’ayant jamais eu aussi peur de ma vie."
Le dernier rendez-vous eut lieu en 1840. A ce moment, le commerce des peaux commençait à se dégrader. Les hommes à la mode de Londres, Paris et New York voulaient des chapeaux en soie à la place des chapeaux en peau de castor. De plus, la population de castors à travers l’Amérique du Nord déclinait rapidement à cause de surexploitation. Carson sut qu’il était temps de trouver un autre boulot. Il écrivit dans ses Mémoires que "Le castor se faisant rare, il devint nécessaire d’occuper ses mains à autre chose."
En 1841, le Fort Bent loua ses services au Colorado. Ce fort était une des plus grandes constructions de l’Ouest. Des centaines de personnes y travaillaient et y vivaient. Carson chassa le bison, l’antilope, le daim et d’autres animaux afin de nourrir cette population. Il était payé un dollar par jour. Il retourna au Fort Bent à plusieurs reprises durant sa vie pour y approvisionner sa population en viandes.
Carson avait 19 ans quand il s’embarqua avec l’expédition d’Ewing Young dans les Rocky Mountains en 1829. En plus des fourrures, de l’esprit de liberté de la compagnie et des rudes montagnards, Carson recherchait l’action et l’aventure. Il trouva ce qu’il recherchait en tuant et scalpant des Indiens. Carson tua probablement et scalpa son premier indien quand il eut 19 ans, durant l’expédition d’Ewing Young.
Les Mémoires de Carson sont remplis d’histoires avec des indiens hostiles rencontrées par le mémorialiste. Par exemple, en janvier 1833, des guerriers Crow volèrent neuf chevaux du campement de Carson. Carson et deux autres hommes pulvérisèrent le campement Crow avec un déluge de plombs, tuant presque tous les Crows. Carson écrivit dans ses Mémoires: "Durant notre poursuite des animaux volés, nous souffrîmes énormément mais, le fait d’avoir retrouvé nos chevaux et d’avoir envoyé de nombreux peaux-rouges ad patres, fit en sorte que nos douleurs s’évanouirent instantanément."
Carson considérait la nation Pied-Noir comme une tribu hostile, croyant qu’elle représentait une grande menace pour son mode de vie, sa sécurité et sa vie. Il haïssait les Pieds-Noirs, et les tuait à chaque opportunité. L’historien David Roberts écrivit: "On prenait pour argent comptant que les Pieds-Noirs étaient de mauvais Indiens; de les tuer dès que l’occasion se présentait, était un instinct et un devoir pour un montagnard."
Carson se heurta aux Pieds-Noirs à plusieurs reprises. Sa dernière bataille avec les Pieds-Noirs eut lieu au printemps 1838. Il voyageait alors avec une centaine de montagnards conduits par Jim Bridger. Dans le territoire du Montana, le groupe trouva un teepee avec trois corps d’Indiens à l’intérieur. Ces trois indiens étaient morts de la variole. Bridger voulait continuer son chemin mais Carson et les autres jeunes voulaient tuer des Pieds-Noirs.
Ils trouvèrent le village Pied-Noir et tuèrent dix guerriers Pieds-Noirs. Les Pieds-Noirs se réfugièrent dans un enchevêtrement de rochers mais ils en furent extirpés. On ignore combien de Pieds-Noirs furent tués dans cet incident. L’historien David Roberts écrit: "Si quelque chose comme la pitié avait rempli le cœur de Carson, comme lors de sa 29ème année, il aurait contemplé le campement ravagé des Pieds-Noirs mais il ne prit pas la peine de s’en rappeler." Carson écrivit dans ses Mémoires que cette bataille était "le plus joli combat que j’ai jamais vu."
En vieillissant, la perception des Indiens par Carson s’adoucit. Il se retrouva de plus en plus souvent en leur compagnie. Sa perception devint plus humaine et plus compréhensible. Il pressa le gouvernement de créer des endroits réservés appelés réserves pour leur propre utilisation. En tant qu’agent indien, il fit en sorte que ceux dont il s’occupait soient bien traités avec honnêteté et équité et convenablement vêtus et nourris. L’historien David Roberts croit que son premier mariage avec une Arapaho nommée Singing Grass "adoucit l’opportunisme sévère et pragmatique du montagnard."
En avril 1842, Carson revint au domicile de son enfance au Missouri pour placer sa fille Adaline aux bons soins d’un de ses parents. Sur le voyage du retour, Carson rencontra John C. Frémont à bord d’un bâteau à vapeur évoluant sur la rivière Missouri. Frémont était un officier de l’Armée des Etats-Unis du corps des Ingénieurs en Topographie. Il était sur le point de conduire une expédition vers l’Ouest. Après une brève conversation, Frémont embaûcha Carson comme guide pour 100 dollars par mois. Ce fut le boulot le mieux rémunéré de la vie de Kit Carson. Frémont écrivit, "Je fus enchanté par le personnage et ses manières dès notre première rencontre. C’était un homme de taille moyenne, large des épaules, avec des yeux bleu clair, un franc parler et une dextérité; calme et modeste.."
En 1842, Carson guida Frémont à travers la Piste de l’Oregon jusqu’à South Pass, Wyoming. Ce fut leur première expédition ensemble vers l’Ouest. Le but de cette expédition était d’établir une cartographie des lieux et une description de la Piste de l’Oregon jusqu’à South Pass. Un guide, des cartes et autres falbalas pourront être imprimés pour les migrants vers l’Ouest et les colons.Une fois que la mission de cinq mois, sans trouble, eut pris fin, Frémont écrivit ses rapports gouvernementaux. Ces rapports rendirent célèbre le nom de Carson à travers les Etats-Unis et suscitèrent une migration de colons vers l’Ouest le long de la Piste de l’Oregon.
En 1843, Frémont demanda à Carson de rejoindre sa seconde expédition. Carson accepta. Il guida Frémont à travers la Piste de l’Oregon jusqu’à la rivière Columbia en Orégon. Le but de l’expédition était d’établir une cartographie et de décrire la Piste de l’Orégon de South Pass, Wyoming à la rivière Columbia. Ils visitèrent aussi le Grand Lac Salé en Utah, en utilisant des radeaux en caoutchouc pour naviguer sur ses eaux. Sur le chemin de la Californie, l’expédition souffrit des mauvaises conditions atmosphériques rencontrées dans les Sierra Nevada Mountains, mais fut sauvée par la perspicacité de Carson et ses capacités de guide. Ils trouvèrent des colons américains qui les nourrirent. L’expédition prit ensuite la route de la Californie. C’était illégal et dangereux car la Californie était un territoire mexicain. Le gouvernement mexicain leur ordonna de quitter les lieux. Frémont retourna finalement à Washington, D.C. Le gouvernement apprécia ses rapports mais ignora son escapade au Mexique. Frémont fut nommé capitaine. Les journaux le surnommèrent "The Pathfinder".
Durant cette expédition, Frémont chemina dans le Mojave Desert. Ils rencontrèrent un mexicain et un garçon. Les deux dirent à Carson que leur groupe étaient tombé dans une embuscade tendu par des Indiens. Les voyageurs mâles furent tués; les voyageuses furent jetées au sol, sexuellement mutilées et tuées. Les meurtriers volèrent ensuite les 30 chevaux mexicains. Carson et un montagnard appelé Alexis Godey se lancèrent à la poursuite des meurtriers. Ils mirent deux jours à les retrouver. Ils firent irruption dans leur campement, tuant et scalpant deux des meurtriers. Les chevaux volés furent repris et retournèrent au mexicain et au garçon. Cette action augmenta la renommée de Carson. Elle confirma son statut de héros westernien aux yeux du peuple américain.
En 1845, Carson guida Frémont pour sa troisième et dernière expédition. Ils se rendirent en Californie et en Orégon. Frémont établit des plans scientifiques mais l’expédition apparut être de nature politique. Frémont pourrait avoir travaillé sous les ordres secrets du gouvernement. Le Président Polk voulait acquérir la province d’Alta California pour le compte des Etats-Unis. Une fois en Californie, Frémont commença à distiller une fièvre patriotique aux colons américains. Le gouvernement mexicain lui ordonna de quitter les lieux. Frémont prit la direction du nord de l’Orégon. Il campa près du Lac Klamath. Des messages envoyés de Washington, DC prouvèrent clairement que le Président Polk voulait la Californie.
Sur le lac Klamath au sud de l’Orégon, l’expédition de Frémont fut attaquée par une vingtaine d’Indiens la nuit du 6 mars 1846. Les historiens estiment qu’il s’agissait probablement de Modocs. Trois hommes du camp furent tués. Les assaillants s’enfuirent après une brève lutte. Carson était furieux de la mort des ses amis. Il prit une hache et vengea la mort de ses amis en s’acharnant sur la tête d’un indien mort. Fremont écrivit, "Il fracassa sa tête en mille morceaux."
En représailles pour cette attaque, les hommes de Fremont massacrèrent, quelques jours plus tard, les gens d’un village de Klamath établis sur la rivière Williamson. Le village tout entier fut arasé et au moins 21 hommes, femmes et enfants furent tués. Les Klamaths sont un peuple dérivé des Modocs.
En juin 1846, Frémont et Carson participèrent tous les deux au soulèvement de la Californie contre le Mexique, mouvement appelé la Révolte du Drapeau à l’Ours. Le Mexique ordonna à tous les américains de quitter la Californie. Ils ne voulurent pas partir et déclarèrent la Californie, République Indépendante. Les colons américains voulaient être libérés de l’hégémonie mexicaine. Les américains trouvèrent le courage de s’opposer au Mexique parce qu’ils avaient Fremont et ses troupes à leurs côtés. Frémont rédigea un serment d’allégeance. Lui et ses hommes furent capables d’apporter une protection aux Américains. Il ordonna à He Carson d’exécuter un vieux mexicain appelé Berresaya et ses deux neveux adultes. Ces trois personnes avaient été capturées alors qu’ils accostaient dans la Baie de San Francisco. Ils furent exécutés pour les empêcher de transmettre des informations sur la révolte au Mexique.
Frémont travailla d’arrache-pied pour ramener la Californie aux Etats-Unis. Il en devint le gouverneur militaire. Carson prit son dossier militaire au Secrétariat de la Guerre à Washington, DC. Frémont écrivit, "Ce fut un service d’une grande probité et honneur... et de grand danger aussi." En 1847 et 1848, Carson effectua deux rapides voyages à Washington, DC avec des messages et des rapports. En 1848, il amena au capitole des nouvelles de la California Gold Strike.
La notoriété de Carson s’étendit à l’ensemble du pays avec les rapports gouvernementaux, les romans de gare, les reportages journalistiques et la voie orale. Les romans de gare célébrèrent les aventures de Kit Carson, mais elles furent souvent exagérément embellies. Une biographie factuelle fut rédigée par DeWitt C. Peters en 1859, mais fut critiquée pour inexactitudes et exagérations. Carson devint un héros de fiction juvénile, non seulement aux Etats-Unis mais ses histoires furent publiées aussi en français, en . allemand, en portugais, en hindi, en gujarati, en arabe et en japonais.
La première histoire des aventures de Kit Carson fut publiée en 1847. Elle s’intitula An Adventure of Kit Carson: A Tale of the Sacramento. Elle fut publiée dans le Holden's Dollar Magazine. D’autres histoires furent aussi imprimées comme Kit Carson: The Prince of the Goldhunters et The Prairie Flower. Les rédacteurs pensaient que Carson était le parfait montagnard et tueur d’Indiens. Ses excitantes aventures furent publiées dans le récit Kiowa Charley, The White Mustanger; or, Rocky Mountain Kit's Last Scalp Hunt. Dans cette histoire, un Kit plus âgé est censé "faire irruption, seul et à l’improviste, dans un camp de Sioux, et en ressortir avec à sa ceinture le scalp du meilleur guerrier."
En 1849, Carson guida des soldats sur la piste de Mme Ann White et sa petite fille. Elles avaient été capturées par des Apaches. Personne ne prêta attention aux conseils de Carson sur la tentative de sauvetage et Mme White fut retrouvée morte avec une flèche dans le cœur. Elle avait été horriblement abusée et pourrait avoir passé entre les mains de tous les guerriers comme une prostituée. Son enfant fut emporté avec eux et ne fut jamais retrouvé.
Un soldat de l’équipe de sauvetage écrivit : "Mme White était une femme frêle, délicate et très jolie mais elle avait subit de tels traitements qu’il ne restait plus qu’une loque humaine; elle était littéralement couvertes d’ecchymoses et de griffes. Son visage, même après la mort, reflétait la créature désespérée. Sur sa dépouille, nous avons juré vengeance contre ses persécuteurs."
Carson découvrit un livre sur ses exploits dans le camp Apache. C’était la première fois qu’il se découvrait dans un livre. Il était le héros d’histoires d’aventures. Il fut désolé pour le reste de sa vie que Mme White ait été tuée. Il écrivit dans ses Mémoires: "Dans le camp on trouva un livre, le premier de cette sorte que je vis jamais, dans lequel j’étais présenté comme un grand héros, pourfendant les Indiens par centaines... J’ai souvent pensé que Mme White avait lu la même chose... [et prié] pour que j’apparaisse pour la sauver."
En 1856, Carson raconta l’histoire de sa vie à quelqu’un qui la mit noir sur blanc. Ce livre fut intitulé Mémoires. Le manuscript fut perdu quand il fut envoyé dans l’Est pour trouver un écrivain professionnel qui l’aurait transformé en livre. Washington Irving fut approché mais il déclina l’offre. Le manuscript perdu fut retrouvé dans une malle à Paris en 1905. Il fut plus tard imprimé. La première biographie de Kit Carson fut écrite par DeWitt C. Peters en 1859. Le livre fut intitulé Kit Carson, the Nestor of the Mountains, from Facts Narrated by Himself. Quand Kit lut le livre, il dit, "Peters a vu les choses d’un côté trop favorable."
Ayant duré de 1846 à 1848, la guerre Américano-Mexicaine fut un conflit armé qui opposa les Etats-Unis et le Mexique. A la fin de la guerre, le Mexique fut obligé de vendre les territoires d’Alta California et du Nouveau-Mexique aux Etats-Unis par le traité de Guadalupe Hidalgo.
Une des aventures les plus célèbres de Kit Carson se passa durant cette guerre. En décembre 1846, Carson reçut l’ordre du général Stephen W. Kearny de le guider, lui et ses troupes, de Socorro, Nouveau Mexique à San Diego, Californie. Des soldats mexicains attaquèrent Kearny et ses hommes près du village de San Pasqual, Californie.
Kearny était submergé par le nombre. Il savait qu’il ne pouvait pas vaincre; il ordonna à ses hommes de se mettre à couvert sur une petite colline. Lors de la nuit du 8 décembre, Carson, un lieutenant de marine appelé Beale, et un éclaireur indien quittèrent Kearny pour aller chercher des renforts à San Diego, à 40 km de distance. Carson et le lieutenant enlevèrent leurs chaussures pour ne pas faire de bruit et marchèrent nu-pieds à travers le désert. Carson écrivit dans ses Mémoires: "finalement parvinrent au but, mais eut la malchance de perdre nos chaussures. Dut voyager à travers un pays couverts de figues de Barbarie et de rochers, nu-pieds."
Le 10 décembre, Kearny crut que les renforts n’arriveraient pas. Il planifia de percer les lignes ennemies le matin suivant mais 200 soldats américains arrivèrent à San Pasqual dans le courant de la nuit. Ils nettoyèrent le terrain, rejetant les Mexicains. Kearny fut à San Diego le 12 décembre.
En avril 1861, la guerre civile américaine éclata. Carson laissa son boulot d’agent indien et rejoignit l’armée de l’Union comme lieutenant. Il commandait le 1er régiment d’iinfanterie des volontaires du Nouveau Mexique et entraîna les nouvelles recrues. En octobre 1861, il fut nommé colonel. Les Volontaires combattirent les forces confédérées à Valverde, Nouveau Mexique en février 1862. Les Confédérés gagnèrent la bataille mais furent plus tard défaits.
Une fois les Confédérés expulsés du Nouveau Mexique, le Major Général James Henry Carleton, le supérieur de Carson, tourna son attention vers les Indiens. L’auteur et historien Edwin Sabin écrivit que cet officier avait "une haine psychopathique des Apaches". Carleton conduisit ses troupes au fin fond du territoire des Apaches Mescaleros. Les Mescaleros étaient fatigués de combattre et se placèrent sous la protection de Kit Carson. Carleton emmena ces Apaches dans une réserve reculée sur la rivière Pecos.
Carson détestait les Apaches. Il écrivit dans un rapport que les Apaches Jicarilla "étaient réellement les Indiens les plus dégradés et pénibles que nous avons sous notre juridiction ... nous les voyons chaque jour dans un état d’ivresse sur nos places." Carson supporta sans enthousiasme les plans de Carleton. Il était fatigué. Il avait souffert pendant deux ans d’une blessure avant qu’elle ne lui procure de graves troubles. Il décida de quitter l’Armée en février 1863. Carleton refusa sa démission parce qu’il voulait que Carson conduise une campagne contre les Navajos.
Carleton avait choisi un endroit désolé pour y implanter sa réserve le long de la rivière Pecos. Cette réserve fut appelée Bosque Redondo (Round Grove). Il avait choisi ce site pour les Apaches et les Navajos parce qu’il était loin des colonies des blancs. Il voulait aussi que ces Apaches et Navajos servent de tampons contre les velleités agressives des Kiowas et des Comanches contre les colonies blanches à l’Est du Bosque Redondo. Il pensait aussi que l’éloignement et la désolation de la réserve décourageraient les colonies blanches.
Les Apaches Mescalero marchèrent pendant 210 km pour accéder à la réserve. En mars 1863, 400 Apaches s’étaient établis prés de Fort Sumner. D’autres s’étaient enfuis vers l’Ouest pour rejoindre des bandes de renégats Apaches. Au milieu de l’été, nombre de ces personnes plantaient des graines et effectuaient d’autres travaux de la ferme.
Le 7 juillet, Carson, peu empressé de rassembler les Navajos, commença une campagne contre la tribu. Ses ordres étaient approximativement les mêmes que pour le rassemblement des Apaches: il devait tirer à vue sur les mâles et capturer les femmes et les enfants. Aucun traité de paix ne serait signé avant que tous les Navajos aient rejoint la réserve.
Carson rechercha les Navajos sur une large échelle. Il trouva leurs maisons, leurs champs, leurs animaux et leurs vergers mais les Navajos étaient des experts pour disparaître rapidement et se terrer dans leurs vastes terres. Le rassemblement se trouva être frustrant pour Carson. Il était dans la cinquantaine et malade. A l’automne 1863, Carson commença à brûler les maisons et les champs des Navajos et à retirer leurs animaux de la zone. Les Navajos devaient mourir de faim si ces destructions continuaient. 188 Navajos se rendirent. Ils furent envoyés à Bosque Redondo. La vie à Bosque était devenue lugubre. Des meurtres se produisaient. Les Apaches et les Navajos se bagarraient. L’eau du Pecos contenait des minéraux qui procuraient des crampes et des maux d’estomac. Les résidents devaient marcher pendant 19 kms pour trouver du bois pour le feu.
Carson voulait faire une pause dans sa campagne durant l’hiver. Le Major Carleton refusa. Kitreçut l’ordre d’investir le Canyon de Chelly. C’était là que de nombreux Navajos avaient trouvé refuge. L’historien David Roberts écrivit, "Le coup de balai de Carson à travers le Canyon de Chelly à l’hiver 1863–1864 devait se révéler être l’action décisive de la Campagne."
Le Canyon de Chelly était un endroit sacré pour les Navajos. Ils pensaient qu’il serait maintenant leur plus fort santuaire. 300 Navajos trouvèrent refuge au sommet du canyon à un endroit appelé Fortress Rock. Ils résistèrent à l’invasion de Carson en construisant des échelles de cordées et des ponts et en restant silencieux et calmes en dehors de toute vue. Ces 300 Navajos survécurent à l’invasion. En janvier 1864, Carson balaya 56 km du Canyon avec ses forces. Le millier de pêchers du Canyon furent abattus. Peu de Navajos furent tués ou capturés. Cependant, l’invasion de Kit Carson, prouva aux Navajos que les Etats-Unis pouvaient envahir leur pays à tout moment. De nombreux Navajos déposèrent les armes à Fort Canby.
En mars 1864, il y avait 3000 réfugiés à Fort Canby. 5000 de plus arrivèrent au camp. Ils souffraient du froid intense et de faim. Carson demanda des vivres et des vêtements. Les milliers de Navajos furent conduits à Bosque Redondo. Beaucoup décédèrent en cours de route. Les traînards à l’arrière furent abattus. Dans l’histoire Navajo, cette marche horrifique est connue comme la Longue Marche des Navajos. En 1866, des rapports indiquèrent que Bosque Redondo était un échec total. Le Major Carleton fut limogé. Le Congrès commença des investigations. En 1868, un traité fut signé, et les Navajos furent autorisés à retourner dans leur patrie. Bosque Redondo fut fermé.
Le 25 novembre 1864, Carson conduisit ses forces contre les tribus du sud ouest lors de la Première Bataille d’Adobe Walls dans la partie nord du Texas. Adobe Walls était un ancien comptoir commercial dynamité par ses habitants pour prévenir une occupation par des Indiens hostiles. Les protagonistes de la Première Bataille étaient l’armée des Etats-Unis et ses éclaireurs Indiens contre les Kiowas, les Comanches et les Apaches des Plaines. Ce fut l’un des plus grands engagements perpétré sur les Grandes Plaines.
La bataille était le résultat de la croyance du Général Carleton selon laquelle les Indiens étaient responsables des attaques continuelles perpétrées à l’encontre des colons le long de la Piste de Santa Fé. Il voulait les punir et attribua le boulot à Carson. Avec la plupart de l’Armée engagée dans la guerre civile américaine, la protection que réclamaient les colons, était quasi inexistante. Carson était à la tête de 260 cavaliers, 75 fantassins et 72 éclaireurs indiens Utes et Jicarillas. De plus il possédait deux obusiers de montagne.
Le matin du 25 novembre, Carson découvrit et attaque un village Kiowa de 176 tentes. Après avoir détruit le village, il avança à Adobe Walls. Carson trouva des villages Comanches dans les environs et réalisa qu’il ne pouvait pas faire face à une force supérieure en nombre. Le Capitaine Pettis estima que 1,200 à 1,400 Comanches et Kiowas avaient commencé à se rassembler. Le nombre pouvait finalement atteindre les 3000. Quatre à cinq heures de combat s’ensuivirent. Quand Carson commença à manquer de munitions et d’obus, il ordonna à ses hommes de battre en retraite près du village Kiowa voisin. Là ils incencièrent le village et de nombreuses peaux de bison de qualité. Ses éclaireurs Indiens tuèrent et mutilèrent quatre Kiowas âgés et faibles.
La retraite vers le Nouveau Mexique débuta alors. Il y eut quelques pertes parmi les hommes de Carson. Le Général Carleton écrivit à Carson: "Cette brillante affaire ajoute une nouvelle feuille verte à la couronne de laurier que vous portez si noblement au service de votre pays."
En 1847, le Général William Tecumseh Sherman rencontra Kit Carson à Monterey, Californie. Sherman écrivit: "Sa gloire était alors à son apogée, ... et j’étais très anxieux à l’idée de voir un homme qui avait accompli tant de hauts faits parmi les animaux sauvages des Rocky Mountains, et de même parmi les Indiens encore plus sauvages des Plaines ... je ne peux pas exprimer ma surprise en voyant un homme aussi petit et voûté, avec des cheveux roux, une face ridée, des yeux bleux clairs et rien n’indiquait son extraordinaire courage ou audace. Il parlait mais peu et répondait aux questions par des monosyllabes."
Le Colonel Edward W. Wynkoop écrivit: "Kit Carson mesurait 1m65, pesait aux alentours de 63 kgs, de nerfs, de tempérament de fer, d’épaules carrées, de jambes légèrement arquées et de membres apparemment trop petits pour son corps. Mais, sa tête et son visage suppléaient à toutes les imperfections du reste de sa personne. Sa tête était large et bien façonnée avec des cheveux jaunes et raides, portés longs, tombant sur ses épaules. Son visage était correct et lisse comme celui d’une femme, avec des pommettes saillantes, un nez droit, une bouche avec une expression ferme et quelque peu triste, un regard intense et bleu qui pouvait devenir terrible en certaines circonstances et comme l’avertissement du serpent à sonnettes, montrait qu’il allait passer à l’attaque. Bien que vif du regard, il était lent et parlait posément et respirait une grande modestie naturelle."
Le lieutenant George Douglas Brewerton fit un voyage de côte à côte vers Washington, D.C. avec Carson. Brewerton écrivit: "Le Kit Carson de mon imagination mesurait plus 1m80 — une sorte d’Hercule des temps modernes— avec une barbe énorme et une voix comme un lion rugissant ... Le vrai Kit Carson que je trouvais, était un simple et franc... homme; plutôt d’une taille moyenne, avec des cheveux bruns bouclés, sans barbe et une voix calme et douce comme celle d’une femme. En fait, le héros d’une centaine d’histoires, dont la vie se passa majoritairement parmi une nature sauvage où l’homme blanc est presque inconnu, était un gentleman de Dame Nature..."
Kit Carson se maria à trois reprises. Ses deux premières épouses furent des Indiennes. Sa troisième épouse était mexicaine. Carson était le père de 10 enfants. Il ne parla pas de ses deux premiers mariages dans ses Mémoires. Il aurait pu penser être surnommé "homme à squaw ". De tels hommes n’étaient pas bien accueillis dans la société.
En 1836, Carson rencontra une femme Arapaho appelée Waanibe (Singing Grass, Herbe Chantante) lors d’un rendez-vous de montagnards organisé le long de rivière Green au Wyoming. Singing Grass était une jolie jeune femme et de nombreux montagnards étaient amoureux d’elle. Carson fut obligé de se battre en duel contre un trappeur français du nom de Chouinard pour décrocher la main de Waanibe. Carson gagna, mais il passa par un trou de souris. La balle du trappeur français roussit ses cheveux. Le duel fut l’une des histoires les plus célèbres sur Kit Carson au 19ème siècle.
Carson épousa donc Singing Grass. Elle s’occupait de ses besoins et le suivait dans ses voyages de trappeurs. Ils eurent une fille, Adaline (ou Adeline). Singing Grass décéda après avoir donné naissance à la seconde fille de Carson. L’enfant ne vécut pas longtemps. En 1843, elle tomba dans une bouilloire de soupe brûlante à Taos, Nouveau Mexique. Waanibe décéda vers 1841.
La vie de montagnard de Carson était trop dure pour une petite fille aussi il amena Adaline vivre chez sa sœur Mary Ann Carson Rubey à Saint Louis, Missouri. Adaline fut scolarisée dans une école pour filles appelée un séminaire. Carson la ramena à l’Ouest quand elle fut adolescente. Elle épousa un George Stilts de Saint Louis et divorça. En 1858, elle se rendit dans les terrains aurifères de la Californie. Adaline décéda en 1860 ou après 1862. Probablement dans le comté de Mono, Californie.
En 1841, Carson épousa une femme Cheyenne appelée Making-Out-Road. Ils ne furent ensemble que pendant un court moment. Making-Out-Road demanda le divorce à la manière de son peuple en déposant Adaline et tous les biens de Carson en dehors de leur tente. Making-Out-Road quitta Carson pour voyager avec son peuple à travers l’Ouest.
Vers 1842, Carson rencontra Josefa Jaramillo. Elle était la fille d’un riche et proéminent couple de mexicains vivant à Taos. Carson désirait l’épouser. Il quitta l’église presbytérienne pour la religion catholique et épousa Josefa, de 14 ans sa cadette, le 6 février 1843. Ils eurent 8 enfants.
Kit Carson était illettré. Cela l’embarrassait et il essaya de le cacher. En 1856, il dicta ses Mémoires à une autre personne et affirma alors: "J’étais un jeune garçon à l’école quand le cri survint, Indiens! Je sautais sur mon fusil et jetais mon livre d’orthographe et là il est toujours."
Carson adorait qu’on lui fasse la lecture et préférait la poésie de George Gordon, Lord Byron. Carson pensait que le long poème de Sir Walter Scott, The Lady of the Lake était "la plus fine expression de la vie dans la nature." Carson apprit finalement à écrire "C. Carson", mais c’était très difficile pour lui. Il apposait sa marque sur des papiers officiels et cette marque était alors authentifiée par un employé ou un autre officiel.
Quand la guerre civile prit fin et que les guerres indiennes furent dans une accalmie, Carson reçut son brevet de Général et fut affecté au Fort Garland, Colorado, en plein milieu du territoire Ute. Carson avait beaucoup d’amis Utes dans les environs et assistait aux relations gouvernementales.
Après avoir quitté l’Armée, Carson s’établit à Boggsville dans le comté de Bent et dirigea un ranch. En 1868, à la demande expresse de Washington et du Commissaire aux affaires indiennes, Carson fit le voyage à Washington D.C. où il escorta plusieurs chefs Utes pour une rencontre avec le président des Etats-Unis au cours de laquelle ils devaient demander assistance pour leur tribu.
Peu de temps après son retour, son épouse Josefa décéda de complications survenues lors de la naissance de leur 8ème enfant. Sa mort brisa le cœur de Carson. Il décéda un mois plus tard à 58 ans, le 23 mai 1868, en présence du Dr. Tilton et de son ami Thomas Boggs. Ses derniers mots furent "Au revoir, amis. Adios, compadres". Carson décéda d’un anévrisme aortique abdominal dans le bloc chirurgical du Fort Lyon, Colorado. Il repose à Taos, Nouveau Mexique.
La maison de Carson à Taos, Nouveau Mexique est aujourd’hui un musée appelé le Kit Carson Home and Museum. Un monument fut érigé sur la place de Santa Fe par le New Mexico Grand Army. A Denver, une statue d’un Kit Carson à cheval peut être vue au sommet du Mac Monnies Pioneer Monument. Une autre statue équestre peut être vue à Trinidad, Colorado. Une forêt nationale a été appelée Carson ainsi qu’un comté du Colorado. Une rivière dans le Nevada est appelée Carson ainsi que la capitale de l’Etat, Carson City. Fort Carson, un centre d’entraînement militaire près de Colorado Springs, porta aussi son nom durant la seconde guerre mondiale, suite à un sondage d’opinions diligenté auprès des utilisateurs.
Le personnage de Kit Carson a été largement incarné sur le grand et le petit écrans. En 1966, l’acteur Phillip Pine incarna Kit Carson avec Michael Pate dans le rôle de l’éclaireur de Fremont, Frenchy Godey dans l’ épisode "Samaritans, Mountain Style" de la série, Les aventuriers du Far West, animée par Robert Taylor. Dans l’intrigue, Carson et Godey s’arrêtaient pour aider un colon dans une situation désastreuse.
Lors des années 1960 et 1970, Carson fut examiné de près par des historiens contemporains et les idées concernant son héritage historique commencèrent à changer. Les études précédentes présentaient Carson comme un héros américain mais au niveau des programmes scolaires de cette période il devint l’archétype du vilain dans les campagnes militaires contre les Indiens. En 1992, par exemple, un jeune professeur de l’Université du Colorado réussit à faire enlever une photographie de Carson du bureau du Reserve Officiers Training Corps. En 1992, un touriste dit à un journaliste dans la maison de Carson à Taos, "Je ne vais pas entrer dans la maison de ce raciste, un tueur génocidaire." Dans les années 1970, un Navajo dans un commerce dit, "Personne ici ne parlera de Kit Carson. C’était un boucher." En 1993, un symposium fut organisé afin d’émettre diverses vues sur Carson, mais le porte-parole du peuple Navajo refusa d’y assister.
Avec le temps, les analyses historiques sur Carson changèrent encore. David Roberts écrit, "La trajectoire de Carson, sur trois décennies et demi, du tueur irréfléchi d’Apaches et de Pieds-Noirs au défenseur et champion des Utes, en fait un des rares pionniers dont le changement de regard sur les Indiens, dû non pas à des théories missionnaires mais à sa propre expérience, peut servir d’exemple pour la plupart des politiques les plus éclairées qui virent le jour sporadiquement au 20ème siècle."
Les contributions de Kit Carson à l’histoire du western ont été rééxaminées par les historiens, les journalistes et les activistes Indiens depuis les années 1960. En 1968, le biographe de Kit Carson, Harvey L. Carter affirma: « Au regard de ses exploits actuels et de son personnage actuel, cependant, Carson ne fut pas surestimé. Si l’histoire doit singulariser une personne parmi les Montagnards pour recueillir l’admiration des générations suivantes, Carson est le meilleur choix. Il possédait bien plus de bonnes qualités que de mauvaises qu’aucun autre individu de ce genre. »
Quelques journalistes et auteurs de ces 25 dernières années présentèrent une vue alternative de Kit Carson. Par exemple, Virginia Hopkins affirma en 1988 que "Kit Carson était directement ou indirectement responsable de la mort de milliers d’Indiens".
Des partis disent que Carson croyait que les Indiens avaient besoin de réserves afin de les protéger physiquement de l’hostilité et de la culture des blancs. On rapporta qu’il avait considéré les raids sur les campements des colons blancs comme étant dirigés par le désespoir, "causé par l’absolue nécessité de combattre la faim." Les terrains de chasse des Indiens disparaissaient au fur et à mesure que les vagues de colons blancs investissaient la région.
En 2014 il y eut une pétition pour renommer le Kit Carson Park de Taos, NM Red Willow Park. Malgré le support du Taos Pueblo et des résidents de la vallée de Taos, le parc ne fut pas renommé et porte toujours le nom de Kit Carson.
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major dundee
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Re: Kit CARSON (1809-1868)

Message par major dundee »

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