[Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

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Vin
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[Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

Message par Vin »

Pfff, faut tout faire ici...
Les modos, si vous avez une vaisselle en rab',une quiche lorraine à préparer,un rosbeef à mettre au four, faut pas hésiter, nous, les humbles, les petits, les damnés de la terre, on le fera.
:mrgreen: :wink:

Bon, c'était quoi l'idée?

Ah oui, si vous voulez mettre des documents sur Keoma, c'est ici.
:arrow:
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Sartana
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Re: [Documents] Keoma-Enzo G. Castellari- 1976.

Message par Sartana »

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Sources : website.lineone.net, kult-movie.com dollarirosso.blogspot.com, spaghettiwesterns.1g.fi, 4.bp.blogspot.com et moi.
"Il suffit de franchir les limites de la violence individuelle qui est criminelle,
pour atteindre la violence de masse qui... qui fait l'histoire..." Brad Fletcher dans Le dernier face à face
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tepepa
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Re: [Documents] Keoma-Enzo G. Castellari- 1976.

Message par tepepa »

voici un article écrit par Claude Aziza dans le supplément Radio-télévision du 11-17 mars 1991 à l’occasion de la diffusion du film sur M6.

«Le Christ recrucifié
Ce film noir, presque atroce, d’Enzo Castellari, qualifié à tort de western-spaghetti, est une parabole exemplaire du juste, un hymne à la souffrance. L’ultime coup du cinéaste et du cinéma italien aussi.
Un homme seul, désespéré. Dans un village de boue, de pluie et de sang que la peste ravage, hostile, irrémédiablement. Keoma, l’Indien, est privé désormais de ses trop faibles appuis : un musicien noir, un vieux père adoptif, une femme qui attend un enfant. Tous trois ont péri ou vont disparaître. Tel est le thème de Keoma, exemplaire parabole du juste que vont – à la lettre – crucifier ses frères et dont l’univers, depuis qu’il est né, n’est fait que de souffrances, de haine et d’humiliation. De solitude aussi. Car, pour lui, « bien peu de choses comptent sur cette terre » et « le monde n’est que pourriture ». Film noir, atroce, hymne tout entier à la souffrance. C’est ainsi que s’achève, en 1975, l’ère du western italien. Elle n’aura duré qu’une petite décennie.Ce western, on l’a très vite et grotesquement qualifié de western-spaghetti (choucroute ou paella, pour ses cousins germaniques ou ibères), voulant moins lui donner par là une tonalité nationale, par le biais de la gastronomie (a-t-on jamais parlé de western-hamburger ?) qu’indiquer, inconsciemment, nous semble-t-il, qu’il s’agissait d’un objet de consommation, dépourvu de tout arrière plan idéologique, historique, esthétique. On a fait depuis lisière de ces a priori (1). On a montré la force de l’idéologie qui sous-tend la plupart de ces films, les références historiques qui les parsèment et l’esthétique si particulière qui les engendre, inspirée du baroque et de l’enflure. Si bien que si western-bouffe il y a, c’est au sens que l’on doit donner au terme dans « opéra-bouffe ».Pourtant Keoma nous entraîne bien plus loin. Chant du cygne du western, ultime coup d’éclat d’un cinéaste sans génie – mais non sans talent -, Enzo G. Castellari (en fait Enzo Girolami, fils du réalisateur Marino Girolami), auteur d’une transposition du Hamlet de Shakespeare dans le cadre du western (Quella sporca storia nel West, 1968). C’est un film qui nous rappelle, bien tardivement, une constante du genre, dépouillé de ses arlequinades : son premier mythe reste le Christ.
Que de Passions revécues, en effet, dans cet univers de la violence donnée et subie où le héros est, tour à tour, mourant de soif en plein désert (le Bon, la Brute et le Truand, Sergio Leone, 1966), enterré vif sous le soleil de plomb (La mort était au rendez-vous, Guilio Petroni, 1967), fouetté (Texas addio, Ferdinando Baldi, 1966). Où il a les mains broyées (Django, Sergio Corbucci, 1966), les cordes vocales tranchées (Le Grand Silence, du même, 1968). On ira jusqu’à le crucifier (Yankee, Tinto Brass, 1967 ; Blindman, le justicier aveugle, Ferdinando Baldi, 1971 ; et, enfin, Keoma).
Ce Christ recrucifié, mutilé, humilié, se doit de souffrir pour que la vengeance s’accomplisse, la sienne et celle de tous les opprimés, les innocents que la mort a frappés : villageois asservis, femmes meurtries, Noirs, métis ou indiens soumis à l’esclavage et à la violence aveugle. On comprend mieux, dès lors ce cérémonial sanglant qu’est le western italien, ce rituel de la souffrance qui le fait ressembler à certaines cérémonies païennes comme le culte d’Attis ou celui de Cybèle, voire celui de Baal-Moloch.
La Bible y est omniprésente. Depuis la première séquence de Pour quelques dollars de plus(Sergio Leone, 1965), où le chasseur de primes à l’allure de pasteur tient une Bible à la main, jusqu’à cette même Bible sur laquelle se venge Requiescant (Requiescant, Carlos Lizzani, 1967), au nom symbolique, tout comme celui du héros de Una lunga fila di croci (Sergio Garrone, 1969) : « Bibbia », (Bible). Il n’est que souffrance dans Keoma, mais une souffrance nécessaire : le monde est injuste, cruel, nous dit le film, seul un nouveau Messie pourrait le racheter. Mais si Keoma est, lui aussi, brimé, frappé, mutilé par ses frères, s’il cherche son père, s’il vient en aide aux faibles et aux oppromés, il n’y a en lui nul désir de pardon, nulle paix, nul espoir. La mort est sur ce chemin de croix. Pour les autres, amis et ennemis, certes, mais surtout pour lui qui s’en va, abandonnant la seule lueur d’espérance de ce monde perdu : un enfant – dont la naissance a causé la mort de sa mère.N’est ce pas l’ultime preuve que le mal gagne quand même et que la solitude est au bout de tout chemin ? « Personne n’a besoin de personne sur cette terre ! » Ce sont les ultimes paroles de Keoma. Elles sonnent aussi le glas du western italien, qui va céder la place au film d’horreur, au « gore », à la violence outrageusement mise à nu, comme pour l’exorciser. Ultime vomitorium après une trop grosse platée de spaghetti.
Claude Aziza

(1) Voir, entre autres, les suppléments Radio-télévision datés 21-22 juin et 11-12 octobre 1987. Aucune réflexion sur le western italien ne peut se passer de la remarquable trilogie de Gian Lhassa, Seul au monde dans le western italien, éd. Grand Angle, 1983-1987.»
Jean-Louis
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Re: [Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

Message par Jean-Louis »

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Sartana
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Re: [Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

Message par Sartana »

Merci pour l'info :beer1:
"Il suffit de franchir les limites de la violence individuelle qui est criminelle,
pour atteindre la violence de masse qui... qui fait l'histoire..." Brad Fletcher dans Le dernier face à face
Personne a écrit :Sartana, tu as un coeur de pierre!
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Yosemite
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Re: [Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

Message par Yosemite »

un western bizarre que ce Keoma. Pour le coup, il y a les spaghetti, la sauce tomate et les lardons... Ce n'est pas désagréable à regarder mais j'ai trouvé que c'était vraiment trop. Trop copieux en fait. On dirait Achille (Brad Pitt) dans "Troy", rien ne résiste !, et en plus quand on est porté par un thème musical envoûtant comme Joan Baez, là c'est la crème fraîche sur les tomates !
Alors quant au choix de Franco Nero pour indien métis... j'ai trouvé cela pour le moins peu crédible.
L'utilisation des flash-backs est, me semble-t-il, un point fort et réussi du film. Bon, ça se regarde, mais pour rire surtout. Avec des copains disons...
Yo.
Modifié en dernier par Yosemite le 18 déc. 2011 15:57, modifié 2 fois.
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Re: [Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

Message par lerebelle »

J'aime bien tres critiques Yosémite. René :beer1:
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Yosemite
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Re: [Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

Message par Yosemite »

Merci bien René. Une remarque toute courte mais qui me fait grand plaisir. :num1
Yo.
Hannie Caulder
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Re: [Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

Message par Hannie Caulder »

Je partage à peu près le même avis que toi, Yosemite. Keoma a un peu d'interêt mais je ne le trouve pas particulièrement emballant. Il me laisse un goût en demi-teinte.
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lafayette
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Re: [Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

Message par lafayette »

On peut le voir sur You Tube.

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Hannie Caulder
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Re: [Documents] Keoma - 1976 - Enzo G. Castellari

Message par Hannie Caulder »

C'est justement de cette manière que je l'ai découvert :wink:
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