Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
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- musselshell
- Castor éclopé
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Les cavaliers sur les crêtes sont non seulement une figure obligée cinématographiquement parlant...mais c'était parfois indispensable quand on se déplacait dans les plaines (jamais plates!), à pieds ou à cheval...parce que, très prosaïquement, on voit ce qu'il y a autour. Les premiers explorateurs de la région passaient leur temps en hauteur...Lewis en particulier, souvent hors du bateau et le plus haut possible pour voir le pays, pour les relevés topo, pour les mesures de distances...Idem pour les frères Verendrye 60 ans plus tôt. Par ailleurs et encore plus prosaïquement, c'est impossible de se ballader à cheval sans jamais se retrouver sur une crête à un moment ou un autre...sauf à finir par se rallonger , disons...considérablement. Les vachers, au Wyoming par exemple, passent un temps fou sur les crêtes, pour repérer le bétail...
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Sans trop argumenter, parce que ce n'est pas notre sujet, disons que tu montes sur le flanc de la colline pour te repérer, et d'ailleurs tu peux même t'y déplacer sans grand risque.
Par contre, être totalement en hauteur, sur la crête, signifie que le gradé qui dirige la troupe:
A/est sûr de lui
B/a préparer l'école militaire par correspondance
Par contre, être totalement en hauteur, sur la crête, signifie que le gradé qui dirige la troupe:
A/est sûr de lui
B/a préparer l'école militaire par correspondance
Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Ben quand même. Quand Leone fait une pub pour une bagnole, ça reste une pub pour une bagnole. Scorcese pourrait tourner un film génial autour d'une bouteille de cognac millésimée qui passe d'un amateur éclairé à un rappeur de Brooklyn, le but commercial de la chose serait tout de même visible. Quand les ficelles du sponsoring sont par trop évidentes, il est difficile d'y voir autre chose qu'un habillage savant autour du produit. Cela ne m'avait pas marqué la première fois que j'ai vu le film. Cela m'a sauté aux yeux cette fois-ci, et j'en viendrais même à me demander si l'aspect "décousu" du film n'est pas dû finalement à une certaine insouciance du réalisateur envers son sujet Je ne fais que poser la question, je n'ai pas fait de recherche sur l'historicité du film, mais s'il s'agit d'une commande sponsorisée par Winchester, il n'est peut-être pas étonnant qu'elle soit un poil inférieure aux films qui suivront ?Pike BISHOP a écrit : Maintenant sponsor ou pas, je ne crois pas que ça change la qualité du film...
Modifié en dernier par tepepa le 04 juil. 2009 13:51, modifié 1 fois.
Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Leone a commencé par la pub pour les glaces Gervais, sur musique de "Mon Nom est Personne" (74 ou 75). Il envisageait de produire (ou réaliser ?) un remake de "Winchester 73" avec Mickey Rourke et Richard Gere (il y avait aussi un projet de série "Colt" dans cette même fin des années 80, sources: presse de l'époque, je crois que Canal devait produire la série "Colt", écrite par Donati).tepepa a écrit :Quand Leone fait une pub pour une bagnole
Joaquin Romero Marchent fait un pont entre les westerns de Mann (l'intensité et la vitesse des travellings creusant l'espace devenu incertain et vertigineux, cf "L'homme de la plaine" et "Les trois implacables") et Leone qu'il annonce et précède par plus d'un point.
Et Mann tournera ses fresques européennes en Espagne avec les remarquables "El cid" et "La Chute de l' Empire Romain".
- Pike BISHOP
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Toujours coté armes, il faut pas oublier que STEWART est un gégène de l'armée de l'air..Dans le civil un bon réac
pas très éloigné des idées de pépère WAYNE..Il devait certainement être très bien avec les milieux de l'armement
et avait du pas mal peser sur son copain Antoine bon libéral...
Deux ans après WINCHESTER, il va jouer la vie de MARSH WILLIAMS pour Richard THORPE, prisonnier qui se "réhabilite"
en inventant le mécanisme du M1 le fusil de toute l'armée US pour la WW2
Quelques temps après c'est au tour de la glorification du bombardier B36 dans "STRATEGIC AIR COMMAND" avec l'ami MANN
Le western et la winch, ça deviendrait presque de l'anecdote !!! sauf que le film est meilleur que les autres plus ciblés propagande...
pas très éloigné des idées de pépère WAYNE..Il devait certainement être très bien avec les milieux de l'armement
et avait du pas mal peser sur son copain Antoine bon libéral...
Deux ans après WINCHESTER, il va jouer la vie de MARSH WILLIAMS pour Richard THORPE, prisonnier qui se "réhabilite"
en inventant le mécanisme du M1 le fusil de toute l'armée US pour la WW2
Quelques temps après c'est au tour de la glorification du bombardier B36 dans "STRATEGIC AIR COMMAND" avec l'ami MANN
Le western et la winch, ça deviendrait presque de l'anecdote !!! sauf que le film est meilleur que les autres plus ciblés propagande...
If they move, kill'em !!
Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Mouaip Pike, d'ailleurs quand Stewart est mort, un grand maître es-bombage de torse, Mister Helston, a dit de lui que c'était un grand patriote.
Dans l'absolu, pourquoi pas, mais quand c'est Charlton vieillissant qui se penche sur la tombe de quelqu'un en disant celà, brrrrr......
Dans l'absolu, pourquoi pas, mais quand c'est Charlton vieillissant qui se penche sur la tombe de quelqu'un en disant celà, brrrrr......
- Eager Beaver
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Tepepa a raison de poser la question concernant le sponsoring potentiel de Winchester. Plus tard Tom Hanks fera avec "Seul au monde" un ode à fedex. Le film a été produit par fedex. La première demi-heure n'est qu'un clip promouvant l'esprit et le savoir-faire de l'entreprise. Dès lors cinématographiquement c'est totalement vain. Ceci pourrait faire un cousinage de procédé avec le côté décousu que Tepepa remarque concernant W73.
PS: Cette mention n'a pas vocation à faire une comparaison entre les qualités des deux films. Le parallèle s'arrête là. Pas la peine donc que les habitués de la dégaine rapide fusillent immédiatement la remarque.
PS: Cette mention n'a pas vocation à faire une comparaison entre les qualités des deux films. Le parallèle s'arrête là. Pas la peine donc que les habitués de la dégaine rapide fusillent immédiatement la remarque.
- Alec Longmire
- Convoyeur de bétail
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Cet aspect de "publicité" autour de la marque Winchester ne m'avait jamais vraiment dérangé, mais en y repensant il est vrai que le film insiste énormément dessus, dès qu'il le peut... ça ne me trouble pas particulièrement dans la mesure où c'est effectivement l'objectif affiché du scenario, qui se construit autour de la légende de cette arme (mais il est vrai que ça a un côté un peu dérangeant).
Sinon pour reprendre ce que disait Tepepa il y a quelques jours, je suis assez d'accord avec lui : ils touchent un timbre poste au début du film et mettent quand même un certain temps à en découdre à la fin ; petite incohérence donc ! Mais on peut penser que leur main tremble, ou que plus prosaïquement et beaucoup plus vraisemblablement la fin n'aurait eu aucun effet si un seul coup avait suffi (et Stewart était mal barré d'ailleurs dans ce cas... )
Sinon pour reprendre ce que disait Tepepa il y a quelques jours, je suis assez d'accord avec lui : ils touchent un timbre poste au début du film et mettent quand même un certain temps à en découdre à la fin ; petite incohérence donc ! Mais on peut penser que leur main tremble, ou que plus prosaïquement et beaucoup plus vraisemblablement la fin n'aurait eu aucun effet si un seul coup avait suffi (et Stewart était mal barré d'ailleurs dans ce cas... )
- Pike BISHOP
- Marshall
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Ouais !! à se tirailler dans les rochers de loin, il y a le vent , la position instable, le stress de la bataille !!!
et puis faut que ça dure pour le suspense des petits et grands gamins qui sautent sur leur fauteuil..faut du ricochet !!
Un concours de tir dans la rue, tu as les deux pieds qui sont bien plantés dans le sol, un pote qui envoie des piècettes
en l'air et y te reste plus qu'à fendre un timbre en deux par la tranche !!
et puis faut que ça dure pour le suspense des petits et grands gamins qui sautent sur leur fauteuil..faut du ricochet !!
Un concours de tir dans la rue, tu as les deux pieds qui sont bien plantés dans le sol, un pote qui envoie des piècettes
en l'air et y te reste plus qu'à fendre un timbre en deux par la tranche !!
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Les films issus du tandem Mann/Stewart sont en bonne place parmi mes westerns préférés.
J'affectionne beaucoup "Winchester 73", même si ce n'est pas celui que j'aime le plus.
Il reste anecdotique pour moi, en effet, lors de la diffusion de 1974, j'étais à la clinique et on venait de m'enlever l'appendice, et je devais me lever tous les quart d'heure pour remettre une pièce dans le monnayeur de la télé de la chambre (ce doit être aujourd'hui un modèle collector), afin de ne pas louper une minute du film.
J'affectionne beaucoup "Winchester 73", même si ce n'est pas celui que j'aime le plus.
Il reste anecdotique pour moi, en effet, lors de la diffusion de 1974, j'étais à la clinique et on venait de m'enlever l'appendice, et je devais me lever tous les quart d'heure pour remettre une pièce dans le monnayeur de la télé de la chambre (ce doit être aujourd'hui un modèle collector), afin de ne pas louper une minute du film.
- Alec Longmire
- Convoyeur de bétail
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Eh bien ! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour voir un western !je devais me lever tous les quart d'heure pour remettre une pièce dans le monnayeur de la télé de la chambre
Il est vrai que celui-ci méritait un petit sacrifice particulier, mais chapeau quand même ...
Sinon effectivement pour le duel de la fin, les conditions n'ont rien à voir avec celles du début, où il est finalement classique de trancher en deux un timbre fixé sur une piécette... cool
Tout cela me conforte d'ailleurs dans l'opinion que j'avais émise au début de ce sujet, à savoir que Mann filme réellement un ouest qu'il mythifie et démythifie sans cesse :
- le duel du début, dont nous venons de parler, où l'on est quand même proche de Lucky Luke au niveau performance
- le personnage de Wyatt Earp assez débonnaire et pas du tout conforme à l'idée qu'on peut s'en faire
- Stewart lui-même, qui dans les scènes du début a des situations comiques (le quiproquo avec Wyatt Earp, l'épisode du verre de lait...)
- Waco (Dan Duryea), qui est quand même extrêment cabotin tout le long du film : son apparition se fait dans un tonnerre de coups de feu, lui et ses hommes tirent sur ceux du shérif comme à la fête foraine (particulièrement visible pour le mexicain), et enfin il trahit sa propre bande avec une désinvolture quasi enfantine !
La force de ce film, je trouve, est que Mann n'en fait jamais trop : alors que certaines scènes pourraient paraître un peu "too much", le ton est juste à chaque fois, et puis parfois une telle violence succède aux scènes de détente (comme au début du film dans la ville) que le spectateur est sans cesse partagé entre tension et détente.
- musselshell
- Castor éclopé
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Tout ce que dit Alec conforte l'idée que je me fais du film...Ce n'est pas le premier western de Mann (ceci dit, avec The Furies et Devil's Doorway, on est dans un mouchoir de poche), mais c'est comme si...Plus précisément, comme si il voulait cataloguer les possibles. On va effectivement de Lucky Luke (le Earp débonnaire, les pièces...) à un duel dans les rochers plus conforme à ce qu'on verra par la suite...
Mais le Mann des westerns à suivre, plus exactement celui de ses thèmes de prédilection, est bel et bien là...
Par exemple le rôle central mais impuissant de la collectivité, de la famille, du foyer auquel les gens aspirent... Les militaires assiégés par les Indiens sont comme des mômes loins de chez eux, avec ce bon vieux Jay C. Flippen en sergent protecteur...tout ce petit monde discute du foyer, quitté ou rêvé, avant l'attaque...se poser quelque part.
La famille déchirée, la trahison (Lin et son frère parricide, plus tard Mc Lyntock et Cole, le premier devant tuer le second pour "appartenir" et se faire accepter... le couple brisé de d'Howard Kemp...sa soif de rebâtir quelque chose de perdu, au prix de s'y perdre...Jeff Webster acceptant la communauté et une famille après l'exécution de Ben, qui la constituait à lui tout seul... la mort du frère de Will Lockart, et tout the Man from Laramie d'ailleurs, totalement sale histoire de famille...). Tout çà est déjà dans Winchester 73...les mômes qui jouent dans Dodge City et leur Wyatt Earp protecteur... Jusqu'au grotesque, au dérangeant qui consolide l'approche de Mann en la personne de Steve Miller, ce mari incompétent, lâche qui ne sait pas protéger sa femme...et elle parée de vertus viriles. La famille devient microcosme du fait humain dans son ensemble, pour le meilleur parfois, pour le pire souvent...La vision culminera dans the Man from Laramie (Oedipus Rex!)...
Les héros fuient la famille en ne rêvant qu'à en trouver une de remplacement (Stewart, partout dans une certaine mesure, en mettant plus ou moins de temps à l'admettre), les méchants la détruisent...que ce soit la leur, de sang ou d'adoption (Kennedy dans au moins deux films).
Le héros, Stewart ici donc...est seul et sait ce qu'il veut. Quand il l'obtient...il s'ouvre à un cercle familial, à une communauté. Et ce qu'il cherche a partie prenante avec une précédente destruction des liens.
Ce qui nous emmène ailleurs...là où réside le mystère et la fascination toujours au bout du compte désespérée: l'espace mannien, de l'horizon à l'horizon, qui fait que...la "paix" trouvée ou retrouvée, le héros est irrémédiablement coincé, entre les exigences de l'aventure et la paix en laquelle il aspire...
Oui, c'est que je veux citer Raymond Bellour, en 1966: "Double contradiction, contre quoi, son aventure terminée, le héros lutte irrémédiablement: car il est pris, en quelque sens qu'il tourne son regard, entre les flots ruineux du temps."
Il y a çà, à la fin, dans les yeux de Stewart.
Mais le Mann des westerns à suivre, plus exactement celui de ses thèmes de prédilection, est bel et bien là...
Par exemple le rôle central mais impuissant de la collectivité, de la famille, du foyer auquel les gens aspirent... Les militaires assiégés par les Indiens sont comme des mômes loins de chez eux, avec ce bon vieux Jay C. Flippen en sergent protecteur...tout ce petit monde discute du foyer, quitté ou rêvé, avant l'attaque...se poser quelque part.
La famille déchirée, la trahison (Lin et son frère parricide, plus tard Mc Lyntock et Cole, le premier devant tuer le second pour "appartenir" et se faire accepter... le couple brisé de d'Howard Kemp...sa soif de rebâtir quelque chose de perdu, au prix de s'y perdre...Jeff Webster acceptant la communauté et une famille après l'exécution de Ben, qui la constituait à lui tout seul... la mort du frère de Will Lockart, et tout the Man from Laramie d'ailleurs, totalement sale histoire de famille...). Tout çà est déjà dans Winchester 73...les mômes qui jouent dans Dodge City et leur Wyatt Earp protecteur... Jusqu'au grotesque, au dérangeant qui consolide l'approche de Mann en la personne de Steve Miller, ce mari incompétent, lâche qui ne sait pas protéger sa femme...et elle parée de vertus viriles. La famille devient microcosme du fait humain dans son ensemble, pour le meilleur parfois, pour le pire souvent...La vision culminera dans the Man from Laramie (Oedipus Rex!)...
Les héros fuient la famille en ne rêvant qu'à en trouver une de remplacement (Stewart, partout dans une certaine mesure, en mettant plus ou moins de temps à l'admettre), les méchants la détruisent...que ce soit la leur, de sang ou d'adoption (Kennedy dans au moins deux films).
Le héros, Stewart ici donc...est seul et sait ce qu'il veut. Quand il l'obtient...il s'ouvre à un cercle familial, à une communauté. Et ce qu'il cherche a partie prenante avec une précédente destruction des liens.
Ce qui nous emmène ailleurs...là où réside le mystère et la fascination toujours au bout du compte désespérée: l'espace mannien, de l'horizon à l'horizon, qui fait que...la "paix" trouvée ou retrouvée, le héros est irrémédiablement coincé, entre les exigences de l'aventure et la paix en laquelle il aspire...
Oui, c'est que je veux citer Raymond Bellour, en 1966: "Double contradiction, contre quoi, son aventure terminée, le héros lutte irrémédiablement: car il est pris, en quelque sens qu'il tourne son regard, entre les flots ruineux du temps."
Il y a çà, à la fin, dans les yeux de Stewart.
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- Pike BISHOP
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Belle prolongation dans l'oeuvre de MANN qui en vient sur ses derniers westerns à concrétiser son propos jusqu'à l'absurde...
GLENN FORD de "CIMARRON" fonde une famille et passe tout le film à vouloir la fuir.
GARY COOPER de "MAN OF THE WEST" est obligé de détruire toute sa crapuleuse famille pour enfin vivre en paix..
Je suis moins convaincu dans "MAN OF LARAMIE" le problème familial est déplacé chez les "WAGGOMAN"..
STEWART/LOCKHART s'il a pour but de venger son frère, n'est pas très concerné par leur famille, hésitation finale
avec BARBARA..Il retourne à sa famille (l'armée) et si elle vient le rejoindre à LARAMIE, en fondera une dans ce cadre...
guère de remise en cause de son état, si ce n'est le congé qu'on suppose qu'il a pris pour enquêter sur la mort de son frère...
GLENN FORD de "CIMARRON" fonde une famille et passe tout le film à vouloir la fuir.
GARY COOPER de "MAN OF THE WEST" est obligé de détruire toute sa crapuleuse famille pour enfin vivre en paix..
Je suis moins convaincu dans "MAN OF LARAMIE" le problème familial est déplacé chez les "WAGGOMAN"..
STEWART/LOCKHART s'il a pour but de venger son frère, n'est pas très concerné par leur famille, hésitation finale
avec BARBARA..Il retourne à sa famille (l'armée) et si elle vient le rejoindre à LARAMIE, en fondera une dans ce cadre...
guère de remise en cause de son état, si ce n'est le congé qu'on suppose qu'il a pris pour enquêter sur la mort de son frère...
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Pike...
Exact...Will Lockart est même le héros le moins, disons, torturé du cycle ...Le désir de vengeance ne le conduit pas vers l'hystérie ( ce qui est déjà mesurable, par contre, dans Winchester 73: la fameuse scène où Jimmy tord le bras de Durya en lui écrasant la tronche sur le comptoir...)... Il débarque chez les Waggoman pour servir de révélateur et catalyseur en quelque sorte...Pour çà, il doit être relativement neutre quant à une éventuelle fêlure psychologique. La richesse de Man from Laramie est assez impressionnante en ce qui concerne ces histoires de familles, où le non-dit le dispute aux éclats...Le vieux Wagonman renonce à la femme qu'il aimait pour une autre servant ses ambitions, dont il a un fils qui hérite du pire (la "faiblesse" de la femme de l'est, la soif de pouvoir du père...), Vic, de son côté, fils adopté trop négligé, un type victime d'un destin qui lui aussi le dépasse, victime d'un passé qui est celui de sa famille, de son père adoptif... réproduit ce que fut son père adoptif vis à vis de Barbara...Vic, d'ailleurs, qui au fond n'est pas si différent de Lockart, un peu comme l'Emerson Cole de Bend of the River...Lockart, ici, est un peu la figure du destin ...C'est lui qui "fera jouer la pièce".
Le Cooper de Man of the West, soit dit en passant, catalysera tout...puisque partie prenante.
Ce qui est étrange ici, c'est que les héros les moins, disons, névrosés, sont peut-être les plus exclus...Dans Devil's Doorway, c'est flagrant...Dans The Last Frontier, le héros naturel finit par être converti à la civilisation et à ses leurres, à son hypocrysie, à son mensonge...Reste effectivement la tranquille assurance de Glenn Ford dans Cimarron, véritable ode à l'esprit pionnier...mieux, à la liberté.
Et chaque acteur colle à chaque fois...on peut même dire que les variations sont souvent questions d'acteurs, pertinence du choix d'acteurs...c'est dire la mise en scène...
Sûr que Winchester 73 n'a pas cette complexité, ce foisonnement là sur le plan psychologique...Mais la grammaire des sentiments se met en place, et le foisonnement sera celui des situations...
Je suis moins convaincu dans "MAN OF LARAMIE" le problème familial est déplacé chez les "WAGGOMAN"..
STEWART/LOCKHART s'il a pour but de venger son frère, n'est pas très concerné par leur famille, hésitation finale
avec BARBARA..Il retourne à sa famille (l'armée) et si elle vient le rejoindre à LARAMIE, en fondera une dans ce cadre...
guère de remise en cause de son état, si ce n'est le congé qu'on suppose qu'il a pris pour enquêter sur la mort de son frère...
Exact...Will Lockart est même le héros le moins, disons, torturé du cycle ...Le désir de vengeance ne le conduit pas vers l'hystérie ( ce qui est déjà mesurable, par contre, dans Winchester 73: la fameuse scène où Jimmy tord le bras de Durya en lui écrasant la tronche sur le comptoir...)... Il débarque chez les Waggoman pour servir de révélateur et catalyseur en quelque sorte...Pour çà, il doit être relativement neutre quant à une éventuelle fêlure psychologique. La richesse de Man from Laramie est assez impressionnante en ce qui concerne ces histoires de familles, où le non-dit le dispute aux éclats...Le vieux Wagonman renonce à la femme qu'il aimait pour une autre servant ses ambitions, dont il a un fils qui hérite du pire (la "faiblesse" de la femme de l'est, la soif de pouvoir du père...), Vic, de son côté, fils adopté trop négligé, un type victime d'un destin qui lui aussi le dépasse, victime d'un passé qui est celui de sa famille, de son père adoptif... réproduit ce que fut son père adoptif vis à vis de Barbara...Vic, d'ailleurs, qui au fond n'est pas si différent de Lockart, un peu comme l'Emerson Cole de Bend of the River...Lockart, ici, est un peu la figure du destin ...C'est lui qui "fera jouer la pièce".
Le Cooper de Man of the West, soit dit en passant, catalysera tout...puisque partie prenante.
Ce qui est étrange ici, c'est que les héros les moins, disons, névrosés, sont peut-être les plus exclus...Dans Devil's Doorway, c'est flagrant...Dans The Last Frontier, le héros naturel finit par être converti à la civilisation et à ses leurres, à son hypocrysie, à son mensonge...Reste effectivement la tranquille assurance de Glenn Ford dans Cimarron, véritable ode à l'esprit pionnier...mieux, à la liberté.
Et chaque acteur colle à chaque fois...on peut même dire que les variations sont souvent questions d'acteurs, pertinence du choix d'acteurs...c'est dire la mise en scène...
Sûr que Winchester 73 n'a pas cette complexité, ce foisonnement là sur le plan psychologique...Mais la grammaire des sentiments se met en place, et le foisonnement sera celui des situations...
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
Ah...c'est la limite haute...
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Re: Winchester '73 - 1950 - Anthony Mann
Wyatt Earp est certes très débonnaire, il n'en reste pas moins efficace. Il fait preuve d'une psychologie des conflits d'une rare efficacité. Toujours aux aguets et surtout toujours en mouvement. Et lorsqu'il est obligé d'aller ailleurs, un de ses adjoints prend immédiatement la place. Redoutable.
Le film vu aujourd'hui porte les traces du racisme institutionnel de l'époque. Chaque fois que quelqu'un prend la Winchester, l'histoire s'attarde sur lui, sauf quand c'est le tour des indiens. A compter de ce moment là on revient sur le couple puis le détachement de cavalerie et enfin les deux héros. Logiquement, au vu du traitement adopté pour les autres protagonistes, il aurait été logique de suivre little bull avec ses braves se préparant à attaquer les visages pâles et attendant le moment opportun de l'assault contre les soldats encerclés. Il n'en est rien.
Je trouve la scène de la première rencontre entre Stewart et son ennemi juré d'une rare intensité. les deux hommes s'aperçoivent à peine qu'ils bondissent par instinct et s'apprêtent dans le même mouvement à dégainer de haine. Cependant, ils découvrent dans le geste qu'ils sont désarmés. La scène est très courte et très dense, faisant passer une véritable tension dramatique. Vraiment très bien fait.
Le film vu aujourd'hui porte les traces du racisme institutionnel de l'époque. Chaque fois que quelqu'un prend la Winchester, l'histoire s'attarde sur lui, sauf quand c'est le tour des indiens. A compter de ce moment là on revient sur le couple puis le détachement de cavalerie et enfin les deux héros. Logiquement, au vu du traitement adopté pour les autres protagonistes, il aurait été logique de suivre little bull avec ses braves se préparant à attaquer les visages pâles et attendant le moment opportun de l'assault contre les soldats encerclés. Il n'en est rien.
Je trouve la scène de la première rencontre entre Stewart et son ennemi juré d'une rare intensité. les deux hommes s'aperçoivent à peine qu'ils bondissent par instinct et s'apprêtent dans le même mouvement à dégainer de haine. Cependant, ils découvrent dans le geste qu'ils sont désarmés. La scène est très courte et très dense, faisant passer une véritable tension dramatique. Vraiment très bien fait.