L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
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- Pike BISHOP
- Marshall
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- Enregistré le : 14 févr. 2008 19:27
- Localisation : Aquaverde
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Excuse-moi de t'avoir vexé l'ami Beaver, ce n'est pas à toi et à ton post que je m'en prenais mais à cette notion de critiques théoriciens
qui se sont attribués des tas de découvertes, de familles de cinéastes, de ci et de là que le public avait déjà depuis longtemps apprécié
bien avant leur gloses de glandeurs de terrasses germano-pratines....
Tous ces professionnels US n'en avaient strictement rien à cirer des théories fumeuses de l'un ou de l'autre tenants de la culture française
puisque la moitié au moins ne savaient même pas que la France existait !!! Va demander à un Yankee où est l'Europe, il aura déjà des
difficultés à la placer... Bien sûr j'exagère..Mais quand j'entends ce terme de "sur"western ça me fait sauter autant qu'une éloge de la
"Nouvelle Vague"...Là aussi ramassis de critiques théoriciens qui se sont vantés d'avoir découvert (Hawks, Boetticher) ce que tout gamin
d'école primaire connaissait...et pour prendre leur place ont sabordé les "Vieux maîtres" français que maintenant tout le monde révère
et faire un cinéma encore plus ringard que leurs prédécesseurs qui eux au moins connaissait leur métier sur le bout des doigts....
Dans chaque oeuvre, et dans la mesure de ses possibilités, un créateur, qu'il soit auteur, cinéaste, comédien fait passer une part de lui-même
de sa sensibilité, même dans une pire oeuvre de commande, il peut y avoir le moment de grâce, on peut y sentir aussi les tensions de
collaborations qui passent mal... Un film américain, un western, surtout dans les années du grand hollywood était l'oeuvre de producteurs
qui voulaient une oeuvre de divertissement, rentable avant tout et qui usaient de "pros" à ce effet... Certains auteurs ont réussi à faire
passer à travers ces canevas commerciaux, beaucoup plus de subtilités, de sensibilités que ne leur en demandaient le système...
certains se sont moqués de la production en imprimant leur "patte" sur les produits maisons, certains s'y sont tués (RAY, PECKINPAH)..
En France, on a inventé la politique des "Auteurs" sur ce qui n'était pas destiné à être un produit d'auteur..Ou alors il aurait plutôt fallu
rechercher une ressemblance de studio.. Un western MGM,ne ressemble à rien d'autre plus qu'un autre western MGM... Mais chaque créateur
y a laissé l'empreinte de son savoir et de sa manière de travailler...
"SHANE" est un film produit et réalisé par STEVENS qui y pensait depuis la fin de la guerre...SHANE est un film touché par une espèce de grâce
certainement amenée par la vision de l'enfant (même s'il ne comprend pas tout ce qu'il se passe sous ses yeux) une poésie posée sur un univers
réaliste fait de boue, d'âpreté, de violence..STEVENS a filmé la guerre et voulait montrer les effets des armes à feu, ce qu'il avait vu au front
savait que quand les hommes se tapent sur la figure, ça saigne.. Il dépeint un monde paysan, très pauvre qui chasse les premiers pionniers, ceux qui ont tué les
indiens pour se bâtir des ranchs...Ce sont des hommes plus riches, pas plus élégants, ni cultivés pour autant, mais on peut comprendre aussi
leur point de vue..Ils ont tous l'âpreté de ceux qui travaillent dur pour vivre... La noblesse, elle est dans les rapports de la famille Starret
famille dont rêverait Shane, une noblesse de gens simples, une délicatesse de sentiments de la femme, véritable centre du film...
Shane et Wilson sont les archétypes destinés à disparaître..demain ce pays n'aura plus rien à faire d'eux, les solitaires...
Demain comme chez le LEONE d'Il était une fois....les individus laisseront la place aux syndicalistes, aux révolutionnaires, aux patrons et
aux mafieux...
Il y a tout ça dans SHANE parce que c'est un grand et beau film, admirablement conçu et traité..Mais avant tout c'est une oeuvre lisible
à tous les niveaux, sans prises de tête...
Notre ami Beaver a voulu relancer le débat et c'est très bien, mais le mois ne fait que commencer et il y a encore tellement à explorer
dans chaque séquence... qu'on s'amuse donc çà décortiquer les affrontements LADD et Ben JOHNSON..
Qu'on analyse le personnage du petit bravache STONEWALL et toute la séquence ou le malheureux petit coq, empêtré dans la boue sous un
ciel changeant et menaçant, se voit partir en perdition manoeuvré par un PALANCE en hauteur sur son estrade au sec...
On peut aussi chercher les ratés et les défauts de SHANE ou expliquer pourquoi cette oeuvre qui semble assez manichéenne de prime abord
peut déplaire.... Comme dans toute oeuvre il y a aussi des moments faibles, qu'on aurait préféré différents..
qui se sont attribués des tas de découvertes, de familles de cinéastes, de ci et de là que le public avait déjà depuis longtemps apprécié
bien avant leur gloses de glandeurs de terrasses germano-pratines....
Tous ces professionnels US n'en avaient strictement rien à cirer des théories fumeuses de l'un ou de l'autre tenants de la culture française
puisque la moitié au moins ne savaient même pas que la France existait !!! Va demander à un Yankee où est l'Europe, il aura déjà des
difficultés à la placer... Bien sûr j'exagère..Mais quand j'entends ce terme de "sur"western ça me fait sauter autant qu'une éloge de la
"Nouvelle Vague"...Là aussi ramassis de critiques théoriciens qui se sont vantés d'avoir découvert (Hawks, Boetticher) ce que tout gamin
d'école primaire connaissait...et pour prendre leur place ont sabordé les "Vieux maîtres" français que maintenant tout le monde révère
et faire un cinéma encore plus ringard que leurs prédécesseurs qui eux au moins connaissait leur métier sur le bout des doigts....
Dans chaque oeuvre, et dans la mesure de ses possibilités, un créateur, qu'il soit auteur, cinéaste, comédien fait passer une part de lui-même
de sa sensibilité, même dans une pire oeuvre de commande, il peut y avoir le moment de grâce, on peut y sentir aussi les tensions de
collaborations qui passent mal... Un film américain, un western, surtout dans les années du grand hollywood était l'oeuvre de producteurs
qui voulaient une oeuvre de divertissement, rentable avant tout et qui usaient de "pros" à ce effet... Certains auteurs ont réussi à faire
passer à travers ces canevas commerciaux, beaucoup plus de subtilités, de sensibilités que ne leur en demandaient le système...
certains se sont moqués de la production en imprimant leur "patte" sur les produits maisons, certains s'y sont tués (RAY, PECKINPAH)..
En France, on a inventé la politique des "Auteurs" sur ce qui n'était pas destiné à être un produit d'auteur..Ou alors il aurait plutôt fallu
rechercher une ressemblance de studio.. Un western MGM,ne ressemble à rien d'autre plus qu'un autre western MGM... Mais chaque créateur
y a laissé l'empreinte de son savoir et de sa manière de travailler...
"SHANE" est un film produit et réalisé par STEVENS qui y pensait depuis la fin de la guerre...SHANE est un film touché par une espèce de grâce
certainement amenée par la vision de l'enfant (même s'il ne comprend pas tout ce qu'il se passe sous ses yeux) une poésie posée sur un univers
réaliste fait de boue, d'âpreté, de violence..STEVENS a filmé la guerre et voulait montrer les effets des armes à feu, ce qu'il avait vu au front
savait que quand les hommes se tapent sur la figure, ça saigne.. Il dépeint un monde paysan, très pauvre qui chasse les premiers pionniers, ceux qui ont tué les
indiens pour se bâtir des ranchs...Ce sont des hommes plus riches, pas plus élégants, ni cultivés pour autant, mais on peut comprendre aussi
leur point de vue..Ils ont tous l'âpreté de ceux qui travaillent dur pour vivre... La noblesse, elle est dans les rapports de la famille Starret
famille dont rêverait Shane, une noblesse de gens simples, une délicatesse de sentiments de la femme, véritable centre du film...
Shane et Wilson sont les archétypes destinés à disparaître..demain ce pays n'aura plus rien à faire d'eux, les solitaires...
Demain comme chez le LEONE d'Il était une fois....les individus laisseront la place aux syndicalistes, aux révolutionnaires, aux patrons et
aux mafieux...
Il y a tout ça dans SHANE parce que c'est un grand et beau film, admirablement conçu et traité..Mais avant tout c'est une oeuvre lisible
à tous les niveaux, sans prises de tête...
Notre ami Beaver a voulu relancer le débat et c'est très bien, mais le mois ne fait que commencer et il y a encore tellement à explorer
dans chaque séquence... qu'on s'amuse donc çà décortiquer les affrontements LADD et Ben JOHNSON..
Qu'on analyse le personnage du petit bravache STONEWALL et toute la séquence ou le malheureux petit coq, empêtré dans la boue sous un
ciel changeant et menaçant, se voit partir en perdition manoeuvré par un PALANCE en hauteur sur son estrade au sec...
On peut aussi chercher les ratés et les défauts de SHANE ou expliquer pourquoi cette oeuvre qui semble assez manichéenne de prime abord
peut déplaire.... Comme dans toute oeuvre il y a aussi des moments faibles, qu'on aurait préféré différents..
If they move, kill'em !!
- musselshell
- Castor éclopé
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- Enregistré le : 08 janv. 2006 16:08
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
L'exécution de Torrey par Jack Wilson est effectivement l'une des grandes scènes d'un film qui n'en est pas avare, pour sûr...A nouveau, on est pris, littéralement, par le filmage de Stevens... le travail sur la lumière, la caméra qui accompagne latéralement les gars qui arrivent en ville avant de la découvrir, blafarde sous un ciel bas, avec les montagnes au télé objectif.
Ce qui est fort, ici, c'est que tout le jeu sur l'espace et la lumière ne sent pas le truc...rien de lourdement symbolique, rien, en tous cas, d'immédiatement perçu comme tel...On est au contraire dedans, ciel bas, froid qu'on devine, baraquements et boue, on sent, littéralement, que c'est le matin...un matin glauque, dont on sait qu'il suffit d'un déchirement de ciel pour qu'il devienne éclatant...Les Tetons, derrière...sont à l'opposé de ce qu'ils véhiculent au début du film: une menace sourde et indifférente, le contraire de la splendeur qui accouche le cavalier à l'ouverture...Puis l'exécution, Shipstead qui tente de retenir Torrey...empêtré dans une boue qui est aussi celle du fermier, celle de sa condition tout autant que celle de la rue... alors que le monstre froid est au sec...
Palance met doucement ses gants et va "pousser" Torrey…C’est le verbe qu’on entend plusieurs fois dans le film, le verbe qui signe les prémices, la préparation quasi ritualisée de l’affrontement, jusqu’au final sur lequel on reviendra, où Shane renversera les rôles…
Torrey est interpellé par l’homme en noir sous les nuages d’orage, et son compère Suédois Shipstead ne pourra le retenir…
Pike va râler (pas grincer, çà c’est pour un autre, grincheux vient de grincer…), mais je vous balance la VO…c’est très compréhensible, et tellement plus vrai…et puis …j’ai que çà !
Wilson: Hey! Come here!
Shipstead: Torrey, I wouldn't go over there, Torrey.
Torrey: Nobody's gonna buffalo me. (puis à l’adresse de Wilson) What can I do for ya?
...rien que pour l’expression “buffalo me”...se foutre de ma gueule, me prendre pour une vache...je garde la VO!
Wilson: And where do you think you're goin'?
Torrey: To get a whiskey.
Shipstead: Torrey. Torrey. (là le tonnerre gronde...) Torrey!...Torrey s’est avancé dans la boue, jusqu’aux chevilles, Wilson est juste en face sur le trottoir de bois, le dominant de toutes les façons possibles…
Wilson: They tell me they call you 'Stonewall'.
Torrey: Anything wrong with that?
Wilson: It's just funny. I guess they named a lot of that Southern trash after old Stonewall.
Torrey: (provocant comme il peut...) What'd they name you after, or would you know?
Wilson: (...qui enfile lentement son gant, comme un chirurgien avant le travail…) I'm saying that Stonewall Jackson was trash himself. Him and Lee and all the rest of them Rebs. You too.
Là... Stonewall Torrey, empêtré dans la mélasse…
-You’re a low down yankee liar…(t’es un putain de salaud de menteur yankee)
-Prove it…
Torrey dégaine, ou tente de…son arme est à mi chemin, arrêtée par la sensation de la mort imminente…et c'est vraiment çà que l'on sent, que l'on sait...Wilson a déjà pleinement dégainé.
Temps suspendu.
Il abat froidement le fermier, dont le corps est propulsé en arrière dans la boue…
Puis Ryker explique calmement à Shipstead ce à quoi doivent s’attendre les autres...
Je connais tès peu de westerns où le meutre est à la fois si ritualisé, et si véridique, poignant, où çà fait si mal...Là encore, Stevens met en place. On ré-entendra, à la fin, le "you're a low down yankee liar"...puis le "prove it". Tout çà est à la fois grandiose et enraciné dans la chair et le réel...
Ce qui est fort, ici, c'est que tout le jeu sur l'espace et la lumière ne sent pas le truc...rien de lourdement symbolique, rien, en tous cas, d'immédiatement perçu comme tel...On est au contraire dedans, ciel bas, froid qu'on devine, baraquements et boue, on sent, littéralement, que c'est le matin...un matin glauque, dont on sait qu'il suffit d'un déchirement de ciel pour qu'il devienne éclatant...Les Tetons, derrière...sont à l'opposé de ce qu'ils véhiculent au début du film: une menace sourde et indifférente, le contraire de la splendeur qui accouche le cavalier à l'ouverture...Puis l'exécution, Shipstead qui tente de retenir Torrey...empêtré dans une boue qui est aussi celle du fermier, celle de sa condition tout autant que celle de la rue... alors que le monstre froid est au sec...
Palance met doucement ses gants et va "pousser" Torrey…C’est le verbe qu’on entend plusieurs fois dans le film, le verbe qui signe les prémices, la préparation quasi ritualisée de l’affrontement, jusqu’au final sur lequel on reviendra, où Shane renversera les rôles…
Torrey est interpellé par l’homme en noir sous les nuages d’orage, et son compère Suédois Shipstead ne pourra le retenir…
Pike va râler (pas grincer, çà c’est pour un autre, grincheux vient de grincer…), mais je vous balance la VO…c’est très compréhensible, et tellement plus vrai…et puis …j’ai que çà !
Wilson: Hey! Come here!
Shipstead: Torrey, I wouldn't go over there, Torrey.
Torrey: Nobody's gonna buffalo me. (puis à l’adresse de Wilson) What can I do for ya?
...rien que pour l’expression “buffalo me”...se foutre de ma gueule, me prendre pour une vache...je garde la VO!
Wilson: And where do you think you're goin'?
Torrey: To get a whiskey.
Shipstead: Torrey. Torrey. (là le tonnerre gronde...) Torrey!...Torrey s’est avancé dans la boue, jusqu’aux chevilles, Wilson est juste en face sur le trottoir de bois, le dominant de toutes les façons possibles…
Wilson: They tell me they call you 'Stonewall'.
Torrey: Anything wrong with that?
Wilson: It's just funny. I guess they named a lot of that Southern trash after old Stonewall.
Torrey: (provocant comme il peut...) What'd they name you after, or would you know?
Wilson: (...qui enfile lentement son gant, comme un chirurgien avant le travail…) I'm saying that Stonewall Jackson was trash himself. Him and Lee and all the rest of them Rebs. You too.
Là... Stonewall Torrey, empêtré dans la mélasse…
-You’re a low down yankee liar…(t’es un putain de salaud de menteur yankee)
-Prove it…
Torrey dégaine, ou tente de…son arme est à mi chemin, arrêtée par la sensation de la mort imminente…et c'est vraiment çà que l'on sent, que l'on sait...Wilson a déjà pleinement dégainé.
Temps suspendu.
Il abat froidement le fermier, dont le corps est propulsé en arrière dans la boue…
Puis Ryker explique calmement à Shipstead ce à quoi doivent s’attendre les autres...
Je connais tès peu de westerns où le meutre est à la fois si ritualisé, et si véridique, poignant, où çà fait si mal...Là encore, Stevens met en place. On ré-entendra, à la fin, le "you're a low down yankee liar"...puis le "prove it". Tout çà est à la fois grandiose et enraciné dans la chair et le réel...
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
- Alec Longmire
- Convoyeur de bétail
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Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Eh bien, je n'ai pas eu accès à Internet pendant une semaine, et je constate qu'il s'est passé bien des choses sur Shane pendant ce temps !
Pour reprendre ce qui vient d'être dit, il est vrai que cette scène de meurtre de sang frroid est sans doute (pour moi en tout cas) l'une des plus marquantes du film.
La première fois que j'ai vu Shane, je n'avais pas éta totalement emballé car je l'avais trouvé un peu lent à mon goût, mais certains affrontements (entre autres celui-ci) m'avaient fortement impressionnés. A mon avis, le film doit beaucoup plus à Jack Palance, extraordinaire, qu'à Alan Ladd (que je n'adore pas, souvent inexpressif à mon goût).
Il est vrai que la VO est particulièrement marquante, lorsque Wilson-Palance prononce "prove it", enfile ses gants : image du tueur froid, méthodique, habitué à ce rituel démoniaque et appliqué qui lui permettra de commettre un nouveau crime (sadisme donc, et l'expression effrayante du visage de Palance, qui se délecte de ses propres paroles qui vont l'amener à tuer, le montre).
Comme pour Le cavalier du désert, ma lecture de Lucky Luke a précédé la vision de ce film, et au fur et à mesure des visions j'ai pu mesurer l'importance des mythes qui ont été analysés dans les pages précédentes (et Morris en a a réutilisés quelques uns). Il est vrai également, pour moi en tout cas, qu'il gagne a être revu, et que la lenteur que je lui avais trouvé en première approche s'enrichit au fur et à mesure de ces visions.
Je voulais juste préciser un tout petit détail, mais assez amusant pour moi : dans la B.D de Morris, Pike a noté que Phil Defer était surnommé "Le Faucheux", sans doute en référence à la faucheuse (ce qui est sûrement vrai).
Longtemps je n'ai pas compris ce surnom, et puis un jour j'ai cherché le mot sur le dictionnaire (vous n'avez pas eu la même curiosité ?), il existe ! Il s'agit en fait d'une araignée, celle que l'on trouve partout, à l'abdomen en forme de boule et aux pattes interminables : référence au physique de Phil Defer dans la BD, interminable lui aussi, et très maigre (je peux vous dire que j'ai lu la BD un certain nombre de fois avant de déceler le jeu de mots, sacré Morris )
Pour reprendre ce qui vient d'être dit, il est vrai que cette scène de meurtre de sang frroid est sans doute (pour moi en tout cas) l'une des plus marquantes du film.
La première fois que j'ai vu Shane, je n'avais pas éta totalement emballé car je l'avais trouvé un peu lent à mon goût, mais certains affrontements (entre autres celui-ci) m'avaient fortement impressionnés. A mon avis, le film doit beaucoup plus à Jack Palance, extraordinaire, qu'à Alan Ladd (que je n'adore pas, souvent inexpressif à mon goût).
Il est vrai que la VO est particulièrement marquante, lorsque Wilson-Palance prononce "prove it", enfile ses gants : image du tueur froid, méthodique, habitué à ce rituel démoniaque et appliqué qui lui permettra de commettre un nouveau crime (sadisme donc, et l'expression effrayante du visage de Palance, qui se délecte de ses propres paroles qui vont l'amener à tuer, le montre).
Comme pour Le cavalier du désert, ma lecture de Lucky Luke a précédé la vision de ce film, et au fur et à mesure des visions j'ai pu mesurer l'importance des mythes qui ont été analysés dans les pages précédentes (et Morris en a a réutilisés quelques uns). Il est vrai également, pour moi en tout cas, qu'il gagne a être revu, et que la lenteur que je lui avais trouvé en première approche s'enrichit au fur et à mesure de ces visions.
Je voulais juste préciser un tout petit détail, mais assez amusant pour moi : dans la B.D de Morris, Pike a noté que Phil Defer était surnommé "Le Faucheux", sans doute en référence à la faucheuse (ce qui est sûrement vrai).
Longtemps je n'ai pas compris ce surnom, et puis un jour j'ai cherché le mot sur le dictionnaire (vous n'avez pas eu la même curiosité ?), il existe ! Il s'agit en fait d'une araignée, celle que l'on trouve partout, à l'abdomen en forme de boule et aux pattes interminables : référence au physique de Phil Defer dans la BD, interminable lui aussi, et très maigre (je peux vous dire que j'ai lu la BD un certain nombre de fois avant de déceler le jeu de mots, sacré Morris )
- Pike BISHOP
- Marshall
- Messages : 2660
- Enregistré le : 14 févr. 2008 19:27
- Localisation : Aquaverde
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Petite parenthèse sur "La vie des Animaux' Après l'exploration en 3D des intérieurs de la grenouille
LA FAUCHEUSE...IL y en a beaucoup chez nous et plein ma bibliothèque, elles adorent se faire des toiles
dans mes BD !!! De très longues pattes et une petite boule centrale..Totalement inoffensives , quand on
les approche, qu'on essaye de les toucher, elles ont très peur, se suspendent à un fil de toutes leurs pattes
et tournent à une vitesse folle, leur corps centre de gravité et vitesse centrifuge ou centripète ?...
Faudrait voir s'y on n'arrive pas à produire de l'énergie avec quand il y aura pénurie de carburants !...
Voilà ! c'était la parenthèse nature de Tonton Pike qu'il est content car lé Zavatar il est révénou !!!
LA FAUCHEUSE...IL y en a beaucoup chez nous et plein ma bibliothèque, elles adorent se faire des toiles
dans mes BD !!! De très longues pattes et une petite boule centrale..Totalement inoffensives , quand on
les approche, qu'on essaye de les toucher, elles ont très peur, se suspendent à un fil de toutes leurs pattes
et tournent à une vitesse folle, leur corps centre de gravité et vitesse centrifuge ou centripète ?...
Faudrait voir s'y on n'arrive pas à produire de l'énergie avec quand il y aura pénurie de carburants !...
Voilà ! c'était la parenthèse nature de Tonton Pike qu'il est content car lé Zavatar il est révénou !!!
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- Chercheur d'or
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- Enregistré le : 29 nov. 2008 17:43
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
C'est vrai qué ça fait encore plous' peur quand on vous régarde, Senor Pike !
Oui, je sais, j'ai pas le droit, mais, bon, après le détour par la BD et "La Vie des Animaux", je me suis dit que je pouvais apporter une anecdote indienne dans votre débat ... Des Indiens dans "Shane" ... ?!! Froncent-ils du sourcil ...
Juste pour signaler que le maître d'armes/doublure main d'Alan Ladd sur ce film était Rodd Redwing, qui entraîna Cooper, Fonda, Glenn Ford, Lancaster ... etc., et règla certains showdowns, duels au revolver ou au fouet ...
Oui, je sais, j'ai pas le droit, mais, bon, après le détour par la BD et "La Vie des Animaux", je me suis dit que je pouvais apporter une anecdote indienne dans votre débat ... Des Indiens dans "Shane" ... ?!! Froncent-ils du sourcil ...
Juste pour signaler que le maître d'armes/doublure main d'Alan Ladd sur ce film était Rodd Redwing, qui entraîna Cooper, Fonda, Glenn Ford, Lancaster ... etc., et règla certains showdowns, duels au revolver ou au fouet ...
Je suis un vieux Peau-Rouge solitaire qui ne marchera jamais en file indienne.
- You've seen too many westerns, old man.
- That doesn't exactly work in your favor.
- You've seen too many westerns, old man.
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- Pike BISHOP
- Marshall
- Messages : 2660
- Enregistré le : 14 févr. 2008 19:27
- Localisation : Aquaverde
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
L'intervention du GSG Pinailleur sur les armes et celle de Chris sur le maître-d'armes m'a fait revoir les séquences pas si
nombreuses où les personnages ont un rapport aux armes.... Dès qu'il est en contact de ce qu'il appelle "outils" (ni plus
mauvais qu'une hache ou qu'un marteau, dépend pour quoi on s'en sert !) Shane change d'attitude, de manière de se mouvoir..
On sent le professionnel, celui dont la vie dépend de l'outil... La scène ou il dégaine devant le petit Joey pour la leçon
avec le pistolet jouet est aussi remarquable, par son montage, sa rapidité, le nombre de plans (117 est dit dans le commentaire)
ce qu'elle induit.. Quand il a tiré plusieurs fois très vite, très nerveusement (certaine accélération de la pellicule, et amplification
du son) Shane a un instant de regret, de s'être laissé aller devant le gamin... Puis sermonné par la mère (en robe de mariée)
il justifie l'emploi de l'arme, mais au fond de lui doit certainement s'en vouloir de faire remonter cette fonction qu'il voudrait
bien quitter..
On a beaucoup critiqué le peu de jeu de LADD.. Je le trouve remarquable dans SHANE... Il a des réactions de félin... Regardez un
chat, il a l'air tranquille, mais il est constamment en éveil, au moindre bruit il sursaute, il est sur la défensive prêt à agir...
Shane sursaute plusieurs fois prêt à chercher son arme...Il a l'apparence calme des autres, de l'ouvrier agricole, mais il a une grâce autre
trop fin, trop félin et quand il bouge c'est avec la rapidité de l'animal....
je crois qu'une autre des raisons pour lesquelles se film se lit d'abord à un premier degré, film vu par un enfant pour des enfants, est
que tous les personnages ont un comportement animalier, très proche de ce que pourrait en faire DISNEY...
Mettez SHANE en chat, STARRETT en bon gros chien, JOEY en petit chiot, TORREY en coq, WILSON en serpent (tous ces déplacements
regards et réactions sont reptiliens) les cow boys par des taureaux, les fermiers par une basse-cour..tout est lisible à ce niveau enfant...
Ensuite tout devient plus complexe car chaque personnage dessiné à gros traits devient beaucoup moins manichéen qu'il semblerait
et au niveau supérieur, tout sentiment, émotion, amour, amitié, angoisse..est vécu intérieurement non explicite, non avoué...
Franchement plus je revois ce film, plus je lui trouve de qualités...
J'aimerai bien qu'un de vous nous envoie un peu de négatif quand-même ?
nombreuses où les personnages ont un rapport aux armes.... Dès qu'il est en contact de ce qu'il appelle "outils" (ni plus
mauvais qu'une hache ou qu'un marteau, dépend pour quoi on s'en sert !) Shane change d'attitude, de manière de se mouvoir..
On sent le professionnel, celui dont la vie dépend de l'outil... La scène ou il dégaine devant le petit Joey pour la leçon
avec le pistolet jouet est aussi remarquable, par son montage, sa rapidité, le nombre de plans (117 est dit dans le commentaire)
ce qu'elle induit.. Quand il a tiré plusieurs fois très vite, très nerveusement (certaine accélération de la pellicule, et amplification
du son) Shane a un instant de regret, de s'être laissé aller devant le gamin... Puis sermonné par la mère (en robe de mariée)
il justifie l'emploi de l'arme, mais au fond de lui doit certainement s'en vouloir de faire remonter cette fonction qu'il voudrait
bien quitter..
On a beaucoup critiqué le peu de jeu de LADD.. Je le trouve remarquable dans SHANE... Il a des réactions de félin... Regardez un
chat, il a l'air tranquille, mais il est constamment en éveil, au moindre bruit il sursaute, il est sur la défensive prêt à agir...
Shane sursaute plusieurs fois prêt à chercher son arme...Il a l'apparence calme des autres, de l'ouvrier agricole, mais il a une grâce autre
trop fin, trop félin et quand il bouge c'est avec la rapidité de l'animal....
je crois qu'une autre des raisons pour lesquelles se film se lit d'abord à un premier degré, film vu par un enfant pour des enfants, est
que tous les personnages ont un comportement animalier, très proche de ce que pourrait en faire DISNEY...
Mettez SHANE en chat, STARRETT en bon gros chien, JOEY en petit chiot, TORREY en coq, WILSON en serpent (tous ces déplacements
regards et réactions sont reptiliens) les cow boys par des taureaux, les fermiers par une basse-cour..tout est lisible à ce niveau enfant...
Ensuite tout devient plus complexe car chaque personnage dessiné à gros traits devient beaucoup moins manichéen qu'il semblerait
et au niveau supérieur, tout sentiment, émotion, amour, amitié, angoisse..est vécu intérieurement non explicite, non avoué...
Franchement plus je revois ce film, plus je lui trouve de qualités...
J'aimerai bien qu'un de vous nous envoie un peu de négatif quand-même ?
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Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Et bien Pike, je crois que quelques-uns n'apprécient pas ce film, non pas à cause de l'histoire elle-même, mais à cause des acteurs.
Pour ma part, Alan et Van sont aussi crédibles que..bref, pas du tout.Ce sont deux lascars que je trouve insipides et au jeu sans intérêt.
Celà n'engage que moi, mais par contre, je le pense vraiment.
Il me semble avoir lu quelque part que le premier choix d'ailleurs étaient Monty Clift et William Holden.
Jean Arthur est en fin de carrière...
Palance est un acteur typé, mais plutôt un bon second rôle qu'un acteur capable d'emballer un film.
Bref, une distribution falotte dans son ensemble, avec une mention particulière en la matière pour Alan "Wafer" Ladd.
Dans l'absolu, je préfère voir un film moyen avec de bons acteurs qu'un film bien ficelé avec des acteurs beurk beurk.
Alors, je veux bien admettre que Shane soit bien foutu, mais vu la distribution, je m'endors pronto devant ce qui ressemble à la famille modèle des blondinets aux yeux bleus.
(Dans the true life, ô lecteur, je n'ai pas d'a priori contre les blonds et blondes aux yeux bleus!)
Pour ma part, Alan et Van sont aussi crédibles que..bref, pas du tout.Ce sont deux lascars que je trouve insipides et au jeu sans intérêt.
Celà n'engage que moi, mais par contre, je le pense vraiment.
Il me semble avoir lu quelque part que le premier choix d'ailleurs étaient Monty Clift et William Holden.
Jean Arthur est en fin de carrière...
Palance est un acteur typé, mais plutôt un bon second rôle qu'un acteur capable d'emballer un film.
Bref, une distribution falotte dans son ensemble, avec une mention particulière en la matière pour Alan "Wafer" Ladd.
Dans l'absolu, je préfère voir un film moyen avec de bons acteurs qu'un film bien ficelé avec des acteurs beurk beurk.
Alors, je veux bien admettre que Shane soit bien foutu, mais vu la distribution, je m'endors pronto devant ce qui ressemble à la famille modèle des blondinets aux yeux bleus.
(Dans the true life, ô lecteur, je n'ai pas d'a priori contre les blonds et blondes aux yeux bleus!)
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Décidement ce film ne laisse personne indifférent... le rôle tenu (très bien ) par Van Heflin avait été proposé à Joel Mc Crea qui l'a refusé , je ne vois pas Mc Crea en Joe Starrett, trop distingué pour incarner un paysan à mon avis,Heflin est plus rugueux plus crédible.
- Pike BISHOP
- Marshall
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Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Ah il fallait juste un peu agiter la poivrière !!!! pour que ça éternue !!!
J'ai souvent trouvé Alan très fade, et même le malheureux brave homme (pas péjoratif, dans toutes ses bio, des gens qui l'ont cotoyé
il semblait que ce soit quelqu'un de très très bien avec un passé douloureux) dans sa fin de carrière a été placé dans des rôles et situations
assez ridicules.. Sur un escabeau pour être à hauteur de Sophia Loren, en jupette dans "Les Horaces et les Curiaces"...
Mais dans "SHANE" je le trouve à l'apogée et parfaitement dirigé...
Les comédiens peuvent être bons ou mauvais selon qui tire les ficelles.. VAN HEFLIN ne pouvait avoir le physique d'un séducteur,
pour ma part je le trouve remarquable en brave lourdaud de paysan, comme il l'est dans 3, 10 TO YUMA...Il a pu être plus discutable
ailleurs, la fin de carrière rongée par alcool et drogue a dû être difficile aussi, mais je ne l'ai jamais trouvé insignifiant..
Assez redoutable aussi dans "CEUX de CORDURA"...moins convaincu par son JIM BRIDGER de "TOMAHAWK" (mais je n'ai vu qu'une mauvaise copie VF)
Je vois mal dans le rôle HOLDEN, beaucoup trop distingué, déjà dans "RACHEL and The STRANGER"..
Quant à CLIFT, cet excellent comédien, moi c'est dans RED RIVER que je n'y crois pas trop... Quand il fout une peignée à WAYNE, j'éclate de rire
à chaque fois !!! une mouche qui s'attaque à un éléphant !!!
Jean ARTHUR n'a plus l'âge du rôle, soit ! on peut tiquer sur son jeu, sur le léger flou de la photo qui masque ses rides, sur sa perruque pas toujours
raccord.. Elle incarne pourtant parfaitement ses femmes de pionniers restées délicates de sentiments, mais vieillies, usées sous la tache...
Cette force et cette fragilité, ces fêlures en font un être touchant et Jean ARTHUR était une remarquable comédienne.
Quant à WALTER JACK, il était capable de tellement plus.. Il a volé plusieurs fois la vedette aux stars auxquelles il était confronté et tiens ! pour
faire plaisir aux fans de WE, il rendrait crédible rien que par sa participation des tas.. notamment des W.Zapatas de CORBUCCI..
J'ai souvent trouvé Alan très fade, et même le malheureux brave homme (pas péjoratif, dans toutes ses bio, des gens qui l'ont cotoyé
il semblait que ce soit quelqu'un de très très bien avec un passé douloureux) dans sa fin de carrière a été placé dans des rôles et situations
assez ridicules.. Sur un escabeau pour être à hauteur de Sophia Loren, en jupette dans "Les Horaces et les Curiaces"...
Mais dans "SHANE" je le trouve à l'apogée et parfaitement dirigé...
Les comédiens peuvent être bons ou mauvais selon qui tire les ficelles.. VAN HEFLIN ne pouvait avoir le physique d'un séducteur,
pour ma part je le trouve remarquable en brave lourdaud de paysan, comme il l'est dans 3, 10 TO YUMA...Il a pu être plus discutable
ailleurs, la fin de carrière rongée par alcool et drogue a dû être difficile aussi, mais je ne l'ai jamais trouvé insignifiant..
Assez redoutable aussi dans "CEUX de CORDURA"...moins convaincu par son JIM BRIDGER de "TOMAHAWK" (mais je n'ai vu qu'une mauvaise copie VF)
Je vois mal dans le rôle HOLDEN, beaucoup trop distingué, déjà dans "RACHEL and The STRANGER"..
Quant à CLIFT, cet excellent comédien, moi c'est dans RED RIVER que je n'y crois pas trop... Quand il fout une peignée à WAYNE, j'éclate de rire
à chaque fois !!! une mouche qui s'attaque à un éléphant !!!
Jean ARTHUR n'a plus l'âge du rôle, soit ! on peut tiquer sur son jeu, sur le léger flou de la photo qui masque ses rides, sur sa perruque pas toujours
raccord.. Elle incarne pourtant parfaitement ses femmes de pionniers restées délicates de sentiments, mais vieillies, usées sous la tache...
Cette force et cette fragilité, ces fêlures en font un être touchant et Jean ARTHUR était une remarquable comédienne.
Quant à WALTER JACK, il était capable de tellement plus.. Il a volé plusieurs fois la vedette aux stars auxquelles il était confronté et tiens ! pour
faire plaisir aux fans de WE, il rendrait crédible rien que par sa participation des tas.. notamment des W.Zapatas de CORBUCCI..
If they move, kill'em !!
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Vous voyez tous les deux, c'est très subjectif dès qu'il est question de l'appréciation sur un ou des acteur(s).
Pour Alan "Wafer" Ladd, j'ai essayé, vraiment. Sur je ne sais plus quel film d'ailleurs, on avait eu avec Chip un long échange sur son côté gaufrette (pas de Chip, de Ladd!)
Je tente d'être de bonne foi.
Par exemple, pour Randy Scott, quand je suis arrivé sur le forum, j'étais plutôt aux antipodes.
Voyant pas mal de monde l'apprécier, alors que j'en retenais surtout le petit lacet, j'ai eu ma période Scott pendant 15 jours/3 semaines, j'en ai vu ou revu une douzaine, et mea culpa, il a tourné dans de bonnes séries B.
Celà m'a même permis de fayoter avec notre Cole à nous.
Mais Alan "Wafer" Ladd, dont je ne remet pas en cause les probables qualités humaines hors-écran,celà coince dès qu'il faut le voir en aventurier intrépide.
Pour Alan "Wafer" Ladd, j'ai essayé, vraiment. Sur je ne sais plus quel film d'ailleurs, on avait eu avec Chip un long échange sur son côté gaufrette (pas de Chip, de Ladd!)
Je tente d'être de bonne foi.
Par exemple, pour Randy Scott, quand je suis arrivé sur le forum, j'étais plutôt aux antipodes.
Voyant pas mal de monde l'apprécier, alors que j'en retenais surtout le petit lacet, j'ai eu ma période Scott pendant 15 jours/3 semaines, j'en ai vu ou revu une douzaine, et mea culpa, il a tourné dans de bonnes séries B.
Celà m'a même permis de fayoter avec notre Cole à nous.
Mais Alan "Wafer" Ladd, dont je ne remet pas en cause les probables qualités humaines hors-écran,celà coince dès qu'il faut le voir en aventurier intrépide.
- musselshell
- Castor éclopé
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Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Dis donc Vin, tu y vas franco, tête baissée, t'hésites devant rien...Ladd et Heflin falots et insipides dans ce film là... faut oser...Non, ils sont impeccables dans ce que leur fait jouer Stevens...Heflin l'est dans ce rôle de paysan massif et bourru, et pas si entier ou innocent que çà (il voit bien ce qui se passe chez sa femme, et le lui laisse entendre dans une scène de couple forte et subtile, rare dans un contexte de western)...Ladd n'est pas édulcorant non plus, loin de là: il condense à lui tout seul la force et le mystère de la force, le savoir-faire et la fatigue du savoir-faire, la solitude choisie qui finit par être imposée, la tranquillité de surface et le dégoût qui ronge, le courage et la tentation de "laisser-aller"...Un héros tragique, en fait...Ladd fait passer tout çà justement parce qu'il n'a ni le hiératisme inébranlable d'un Wayne, ni le profil éphèbe tourmenté d'un Clift, ni le caractère trop terrien d'un Holden...Alan Ladd est Shane, dans toutes ses dimensions, voulues lors de la création, rêvées par la suite...Je ne suis pas un fanatique de l'acteur, loin de là. Mais si le film fait plus que tenir le coup, force est de reconnaitre qu'Alan Ladd y est pour quelque chose...Jean Arthur? Pike dit avec justesse ce qu'il en est...L'actrice est crédible de par sa beauté même. La beauté d'une femme qui vieillit, d'une fermière dont on devine qu'elle aurait peut-être souhaité autre chose...d'oublié, et qui ferait retour avec le surgissement d'un autre...Impeccable Jean Arthur.
Les gars, le film a évidemment des défauts...mais faudrait peut-être trouver autre chose!
Les gars, le film a évidemment des défauts...mais faudrait peut-être trouver autre chose!
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
- Pike BISHOP
- Marshall
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Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Bien sûr, tout est subjectif....
Je n'ai jamais dit que LADD était un grand acteur (ouais, ça va, l'était petit !!!) et moi aussi je coince pas mal sur
"DRUMBEAT, BADLANDERS, GUNS OF TIMBERLAND et des tas d'autres...) Mais dans son début de carrière et jusqu'à son apogée
des metteurs en scènes plus fut-futs on su tirer parti de ce coté inexpressif, joli faciès à la limite de la tristesse...
essaye de revoir WISPERING SMITH...Il était très bien dans ses premiers polars, parfait en "GATSBY" bien que ravagé vers la fin
il est surprenant en névrosé vengeur dans "LES HORS-LA LOI" et dans son dernier rôle de NEVADA SMITH (le même que ton Steve, Vin!)
dans "THE CARPETBAGGERS".
Pour PALANCE, second couteau, je me demande bien pourquoi et par quel revers du destin ce type avec une pareille gueule qui
arrive au top..IL joue en star dans pas mal de rôles (il faut le voir chez Aldrich, chez Sirk et chez bien d'autres) retombe dans les rôles
secondaires, se parodie lui-même, avec quelques fulgurances de temps en temps et un Oscar très très tardif..?
Je n'ai jamais dit que LADD était un grand acteur (ouais, ça va, l'était petit !!!) et moi aussi je coince pas mal sur
"DRUMBEAT, BADLANDERS, GUNS OF TIMBERLAND et des tas d'autres...) Mais dans son début de carrière et jusqu'à son apogée
des metteurs en scènes plus fut-futs on su tirer parti de ce coté inexpressif, joli faciès à la limite de la tristesse...
essaye de revoir WISPERING SMITH...Il était très bien dans ses premiers polars, parfait en "GATSBY" bien que ravagé vers la fin
il est surprenant en névrosé vengeur dans "LES HORS-LA LOI" et dans son dernier rôle de NEVADA SMITH (le même que ton Steve, Vin!)
dans "THE CARPETBAGGERS".
Pour PALANCE, second couteau, je me demande bien pourquoi et par quel revers du destin ce type avec une pareille gueule qui
arrive au top..IL joue en star dans pas mal de rôles (il faut le voir chez Aldrich, chez Sirk et chez bien d'autres) retombe dans les rôles
secondaires, se parodie lui-même, avec quelques fulgurances de temps en temps et un Oscar très très tardif..?
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- musselshell
- Castor éclopé
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- Enregistré le : 08 janv. 2006 16:08
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Jack Palance aurait mérité plus de rôles en vedette, pour tout dire de héros. Il y avait une sacrée personnalité derrière le physique, une vraie sensibilité...Mais il fallait avoir une autre tronche. Dans The Lonely Man (Jicop le proscrit), il montre que la palette est large...Dans Monte Walsh, il dégage une bonne dose de vraie humanité...Dans Shane, il ne faut pas l'oublier...ce n'est pas seulement le physique de l'emploi qui lui fait endosser son Jack Wilson, c'est aussi sa performance d'acteur...Dans le roman de Schaefer, un paragraphe est consacré au mélange de curiosité, d'embarras, de crainte mal définie puisque inhabituelle qui s'empare du personnage avant la confrontation finale...Regardez le jeu de Palance, assis à sa table, poussant sa tasse de côté... Le texte: " quelque chose qui n'était pas de la peur, mais plutôt une interrogation, une répugnance déconcertée se lisait sur son visage " (je traduis moi même pour Pike, ce n'est sûrement pas la traduction "officielle")...c'est çà...et on rejoint Ladd: la veuve noire ne comprend pas...pourquoi est-il si calme, ce type?
C'est beaucoup trop 255 caractères. Je renonce à apposer une signature.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
Ah...c'est la limite haute...
Je renonce quand même. Je sais pas quoi dire, de toutes façons.
- Eager Beaver
- Cavalier solitaire
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- Enregistré le : 20 août 2008 22:29
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
Un début d'explication quant aux supposés revers de carrière de Jack Palance.
A l'époque de la sortie de Bagdad café, une journaliste cinéphile transie et totalement fan de ses meilleurs films, lui avait demandé d'expliquer ses choix, ses fameuses fulgurances dont parle Pike suivies de sublimes nanars.
La réponse de Palance fut sans appel et très loin de tout choix esthétique: "pour tel film, on voulait acheter un ranch, pour tel autre, on s'était décidé à acheter du bétail, celui là, ma femme voulait refaire la salle de bain...."
Il expliquait ainsi n'être responsable ni de ses bons films ni des autres. sa carrière s'était ainsi faite suivant des nécessités financières. Ce sont les cinéphiles qui y ont vu des choix pertinents ou non. C'est aussi ça la magie d'Hollywood, une industrie capable de produire, parfois par hasard, du sublime et de passionner un débat 55 ans après. Comme dirait monsieur Cyclopède: Etonnant non?
Cet interview n'était peut être qu'une coquetterie de star, mais pouvait être aussi celui d'un choix totalement assumé, chacun se fera sa propre opinion.
A l'époque de la sortie de Bagdad café, une journaliste cinéphile transie et totalement fan de ses meilleurs films, lui avait demandé d'expliquer ses choix, ses fameuses fulgurances dont parle Pike suivies de sublimes nanars.
La réponse de Palance fut sans appel et très loin de tout choix esthétique: "pour tel film, on voulait acheter un ranch, pour tel autre, on s'était décidé à acheter du bétail, celui là, ma femme voulait refaire la salle de bain...."
Il expliquait ainsi n'être responsable ni de ses bons films ni des autres. sa carrière s'était ainsi faite suivant des nécessités financières. Ce sont les cinéphiles qui y ont vu des choix pertinents ou non. C'est aussi ça la magie d'Hollywood, une industrie capable de produire, parfois par hasard, du sublime et de passionner un débat 55 ans après. Comme dirait monsieur Cyclopède: Etonnant non?
Cet interview n'était peut être qu'une coquetterie de star, mais pouvait être aussi celui d'un choix totalement assumé, chacun se fera sa propre opinion.
Re: L'hommes des vallées perdues - Shane - 1953 - Georges Stevens
"Shane" n'est pas un western , c'est un rêve.
C'est le rêve d'une Amérique sublimée devenue le pays du droit et de la liberté après avoir maitrisé ses démons.
C'est le rêve de l'enfant qui a besoin de croire que le bien existe.
C'est un compte de fées dans l'un des cadres les plus réalistes jamais décrits de l' Ouest du 19ème siècle.
Le personnage campé par Allan Ladd est plus près d'Ivanohé ou Lancelot que du tueur décrit par Jack Shaeffer dans son roman ( edition intégrale chez Phebus) , même si celui ci est vu à travers les yeux du petit Joe (Bob dans le livre ) , on sent que ce type est très dangereux.Il aurait fallu un Richard Widmark ou mieux un Mark Stevens ( la face positive de Jack Slade...) pour jouer ce rôle.
Les américains ( et d'autres...) ont adoré ce film et les valeurs qu'il supporte : la rédemption , le sacrifice , la justice. Mais L'Ouest c'était aussi exactement le contraire.D'autres films l'ont montré.
En fait personne n'est dupe , la véritable histoire des rapports de force dans l'Ouest, c'était plutôt dans le "Grand silence" qu'il faut les chercher.
La forme du film de G.Stevens est magistrale et l'histoire inoubliable , c'est une oeuvre magnifique , c'est la description de l'histoire des Etats-Unis telle qu'on aimerait qu'elle soit.
Non "Shane" n'est pas un western , mais c'est mon film préféré.
Hart
C'est le rêve d'une Amérique sublimée devenue le pays du droit et de la liberté après avoir maitrisé ses démons.
C'est le rêve de l'enfant qui a besoin de croire que le bien existe.
C'est un compte de fées dans l'un des cadres les plus réalistes jamais décrits de l' Ouest du 19ème siècle.
Le personnage campé par Allan Ladd est plus près d'Ivanohé ou Lancelot que du tueur décrit par Jack Shaeffer dans son roman ( edition intégrale chez Phebus) , même si celui ci est vu à travers les yeux du petit Joe (Bob dans le livre ) , on sent que ce type est très dangereux.Il aurait fallu un Richard Widmark ou mieux un Mark Stevens ( la face positive de Jack Slade...) pour jouer ce rôle.
Les américains ( et d'autres...) ont adoré ce film et les valeurs qu'il supporte : la rédemption , le sacrifice , la justice. Mais L'Ouest c'était aussi exactement le contraire.D'autres films l'ont montré.
En fait personne n'est dupe , la véritable histoire des rapports de force dans l'Ouest, c'était plutôt dans le "Grand silence" qu'il faut les chercher.
La forme du film de G.Stevens est magistrale et l'histoire inoubliable , c'est une oeuvre magnifique , c'est la description de l'histoire des Etats-Unis telle qu'on aimerait qu'elle soit.
Non "Shane" n'est pas un western , mais c'est mon film préféré.
Hart