La Porte du Paradis - Heaven's Gate - 1980 - Michael Cimino

Analyses en profondeur de westerns avec débats, documents, ...
> A l'affiche : La Rivière sans retour
Voir tous les films de la rubrique
(anciennement 'Westerns Disséqués')
Règles du forum
Règles
> Respectez les opinions des autres...
> L'objectif est de débattre, discuter, et non de dire un en une ligne "j'aime", "je déteste".

Voir tous les films de la rubrique
Avatar du membre
Personne
Capitaine
Capitaine
Messages : 9895
Enregistré le : 16 juin 2004 13:04
Localisation : Lone Pine, CA

Message par Personne »

Du vide?

Je ne sais pas, je me suis mis le film en début d'après-midi, j'étais bien fatigué et le film m'a scotché, ma femme dans le même état que moi et en plus les vostf c'est pas son truc, elle a adoré. Si c'est du vide, c'est du vide Leonien à mon avis, ça doit être ça.
D'ailleurs il y a bon nombre de citations Leoniene, le déchargement du train de la milice, cette dernière avec leurs caches poussières, Geoffrey Lewis... parmis les plus évidentes.

Le parallèle avec la scéne de danse/mariage de Voyage au bout de l'enfer, immigrés de l'Europe de l'est est effectivement facile à faire.

La violence?

On va dire qu'elle rend hommage au cinéma de Peckinpah.

Les acteurs!

Tous parfaits, Huppert est magnifique dans son rôle de femme forte. On remarque un jeune Mickey Rourke ainsi que Terry O'Quinn en commandant de cavalerie.

L'histoire!

Merci à musselshell de nous donner la vrai version des faits. J'aurai eu tendance à prendre pour argent comptant ce que Cimino nous a montré.
Image
Avatar du membre
Personne
Capitaine
Capitaine
Messages : 9895
Enregistré le : 16 juin 2004 13:04
Localisation : Lone Pine, CA

Message par Personne »

fa a écrit : Contrairement à la légende ce n’est pas tant le dépassement de budget qui fit couler l’United Artist, mais plutôt la demande des hauts pontes d’Hollywood, et des sénateurs conservateurs, qui ne souhaitaient pas voir sur les écrans un film qui vomissait sur la légende dorée de l’Ouest. Même au nom de l’Histoire… Des ordres furent donnés pour que le film soit partout retiré de l’affiche après quelques jours d’exploitations. A partir de là, difficile d’entrer dans les fonds. Pas grave, c’est United Artist qui coulait… Une major qui avait été fondée pour que les artistes échappent aux contraintes des studios…

Il y a tant à dire sur ce monument…
A lire le fin mot de l'histoire avec un grand H que nous conte musselshell je ne vois vraiment pas pourquoi des grands pontes seraient intervenus pour interdire le film. A ce moment là ils ont laissés passer des centaines de films pro-indiens pour faire des misères à un film qui prend finalement de grandes libertés avec la réalité.

Dans le petit bouquin du dvd US il y a des notes de productions plus qu'intéréssantes. Il a fallut faire face au climat hivernal qui s'éternisait, il a donc été décidé de tourner les intérieurs dans des décors pas fini(remarquez la charpente sans toit de certaines scénes).
Cimino a décidé de ne tourner qu'à un certain moment de la journée ou la lumière est la plus belle, ce qui ne représentait que 5 minutes par jour et donc un tournage à rallonge. Il ne pouvait y avoir que 3 prises par jour donc.
Une autre anecdote, qui n'est pas dans le petit livret, mais je pense qu'il s'agit bien de ce film. Je crois qu'il a fallut repeindre toute une prairie car la couleur de l'herbe ne plaisait pas au réal!
Cimino après le succés du Deer Hunter est devenu je pense un peu mégalo, il a fait 4 bons films, ses 4 premiers et ensuite il est rentré dans le rang.
Image
Avatar du membre
Jicarilla
Lieutenant
Lieutenant
Messages : 7376
Enregistré le : 23 sept. 2005 8:23
Localisation : nord-est

Message par Jicarilla »

Personne a écrit :
fa a écrit : Contrairement à la légende ce n’est pas tant le dépassement de budget qui fit couler l’United Artist, mais plutôt la demande des hauts pontes d’Hollywood, et des sénateurs conservateurs, qui ne souhaitaient pas voir sur les écrans un film qui vomissait sur la légende dorée de l’Ouest. Même au nom de l’Histoire… Des ordres furent donnés pour que le film soit partout retiré de l’affiche après quelques jours d’exploitations. A partir de là, difficile d’entrer dans les fonds. Pas grave, c’est United Artist qui coulait… Une major qui avait été fondée pour que les artistes échappent aux contraintes des studios…

Il y a tant à dire sur ce monument…
A lire le fin mot de l'histoire avec un grand H que nous conte musselshell je ne vois vraiment pas pourquoi des grands pontes seraient intervenus pour interdire le film. A ce moment là ils ont laissés passer des centaines de films pro-indiens pour faire des misères à un film qui prend finalement de grandes libertés avec la réalité.

Dans le petit bouquin du dvd US il y a des notes de productions plus qu'intéréssantes. Il a fallut faire face au climat hivernal qui s'éternisait, il a donc été décidé de tourner les intérieurs dans des décors pas fini(remarquez la charpente sans toit de certaines scénes).
Cimino a décidé de ne tourner qu'à un certain moment de la journée ou la lumière est la plus belle, ce qui ne représentait que 5 minutes par jour et donc un tournage à rallonge. Il ne pouvait y avoir que 3 prises par jour donc.
Une autre anecdote, qui n'est pas dans le petit livret, mais je pense qu'il s'agit bien de ce film. Je crois qu'il a fallut repeindre toute une prairie car la couleur de l'herbe ne plaisait pas au réal!
Cimino après le succés du Deer Hunter est devenu je pense un peu mégalo, il a fait 4 bons films, ses 4 premiers et ensuite il est rentré dans le rang.
Il faut dire aussi qu' il a charcuté et recharcuté, a la demande des pontes d'hollywood ils refusaient le film en 2 partie
En réalité le film dure plus de 7 heures. :evil: :evil: :evil:
PARTI VERS D'AUTRES ESPACES Image
http://western-mood.blogspot.fr/
Avatar du membre
Personne
Capitaine
Capitaine
Messages : 9895
Enregistré le : 16 juin 2004 13:04
Localisation : Lone Pine, CA

Message par Personne »

Jicarilla a écrit :Il faut dire aussi qu' il a charcuté et recharcuté, a la demande des pontes d'hollywood ils refusaient le film en 2 partie
En réalité le film dure plus de 7 heures. :evil: :evil: :evil:
La durée, je pense que c'est la durée du film qui a tuée sa carrière aux states. Les exploitants de salles de cinéma ne rentrant pas dans leurs frais.
Image
Avatar du membre
fa
Convoyeur de bétail
Messages : 221
Enregistré le : 26 avr. 2006 14:08
Localisation : Nantes
Contact :

Message par fa »

Je parle de mémoire. De mes cours d'histoire du ciné avec un prof qui connaissais Isabelle Huppert et qui nous rapportait ainsi les fait. Une pression énorme avait été faites par les conservateurs du Sénat (nous sommes en période electorale, et l'Amérique va donner le pouvoir à l'Amérique dure de Reagan) qui s'opposaient à voir un film critiquer la politique d'émigration de l'Amérique...
Je dois avois au fond d'un carton des restes de mes cours... Je vais tenter de les retrouver :lol: :lol: :lol:
Avatar du membre
John Mallory
Guerrier indien
Messages : 485
Enregistré le : 27 déc. 2005 10:20
Localisation : Lausanne (CH)

Message par John Mallory »

Bon, j'arrive comme la grêle après les vendanges ( :lol: ), alors que rajouter de plus sur ce grand film ?

Je l'ai vu une fois pour le moment (dans sa version intégrale) et j'ai été complétement conquis, même si je lui ai trouvé quelques longueurs, surtout le début avec la cérémonie à Harward. Mais je pense que ce ne sera plus un problême lors des prochains visionnages, car je me souviens avoir été un peu rebuté avec Voyage au bout de l'enfer et son interminable mariage lors de ma découverte du film, mais la suite m'avait fait l'impression d'une grosse claque. Depuis, je ne vois plus le temps passer à chaque fois que je le revois et je finis même par penser que ce début aussi lent est finalement nécessaire, car il permet de bien connaître les personnages et de s'attacher à eux. Je ne me fais donc pas de soucis avec La porte du paradis.

Enorme interprétation de Christopher Walken, qui m'a une fois de plus bluffé dans un film de Cimino. :shock: Gros coup de chapeau (ainsi qu'aux autres acteurs du films).

Pour conclure, j'en profite pour caser une petite citation que j'avais lue quelque part et que j'ai utilisée dernièrement lors d'une discussion dans un saloon voisin :

"Cimino, on peut dire qu'avec Voyage au bout de l'enfer, il a atteint la porte du paradis, mais qu'avec La porte du paradis, il a débuté son voyage au bout de l'enfer."
Avatar du membre
musselshell
Castor éclopé
Messages : 3200
Enregistré le : 08 janv. 2006 16:08

Message par musselshell »

Un mot sur le personnage joué par Kristofferson dans le film: si James Averill (qui n'a jamais eu de responsabilités policières) est mort avant les évenements de 92, les fermiers ont effectivement été aidés par un shériff, élu tout ce qu'il y a de plus officiellement: le peu connu William Angus (surnommé depuis W. Red Angus, contrée à bétail oblige...), en poste dans le Comté de Johnson depuis 1889. Apprenant le meurtre de Nate Champion et Nick Ray, Angus a rapidement rassemblé 200 à 300 hommes pour aller au devant des régulateurs de Wolcott...Opération assez efficace pour que le gouverneur de l'état face s'interposer le 6eme de Cavalerie...Angus, élu dans le nord du Territoire, l'avait été par les petits éleveurs, très majoritaires, sa popularité remontant aux années précédentes, puisqu’il travaillait dans un bar à Buffalo, ville pro-petits éleveurs (alors que Sheridan, 40 miles au nord, soutenait plutôt la Stock Growers Ass.)…
Cimino mixe donc Jim Averill et William Angus… en Kris Kristofferson.. :idea:
Compliqué le far west? noooon...
De nos jours, la Johnson County War fait partie du folklore...les problèmes du Wyoming sont d'un autre ordre: exode rural (le seul état de l'Ouest où la population stagne) plus menaces sévères sur l'environnement: l' "Aministration" fait tout pour ouvrir des zones gérées par le BLM (Bureau of Land Management) à de nouvelles exploitations minières, gaz surtout...malgré une opposition farouche de la part de plusieurs associations de protection de l'environnement...Et l'argent en jeu derriere tout ça appartient souvent à... des familles héritières des cattle barons des années 1880!
On y échappe pas, à la politique! Cimino a toujours compris ça... :wink:
sixcoup
Convoyeur de bétail
Messages : 221
Enregistré le : 01 sept. 2009 4:31

Re: La Porte du Paradis - Heaven's Gate - 1980 - Michael Cimino

Message par sixcoup »

Attention ce western est très éloigné de La conquête de l'ouest que les studios hollywoodiens ont essayé de nous cacher nous les européens en nous faisant passer pour des blaireaux comme ci le rêves américain existait.

Je dois l'avouer je préfère largement ce western la qu' a La conquête de l'ouest ou le sujet est beaucoup plus réaliste,l'histoire des émigrants venant de l'est pour s'installer dans une terre croyant être promis seront chassés par la cavalerie u.s ,puits par les barons du bétail ,Ils seront aidés par un Marshall James Averill(Kris Kristofferson son interprétation était remarquable et juste) qui était indécis au début prendra finalement leur cause sur l'un des terrains les plus meurtriers de l'époque aux Wyoming la bataille sanglante de Johnson County ou plusieurs émigrants trouveront la mort sur une terre brisée par le rêve américain.

Christopher Walken ,John Hurt et Isabelle Huppert dont ce sera pour eux leur seul et unique western jouèrent très bien leur rôle.

Mchael Cimino lui aussi faisait parti de ces cinéastes qui ont réalisé un seul western(Voyage au bout de l'enfer,L'année du dragon etc...etc) à été très mal vu à Hollywood pour ces raisons politiques fait de cette œuvre un western sombre et brossant un tableau noir de ce que représentait une des véritable histoire sur le farwest.

Ce western à sa sortie en mil neuf cent quatre vingt à été très très mal médiatisé et il fut l'un des plus grand flop du western mais aujourd'hui avec le recul il est devenu un grand classique par les nouveaux cinéastes et les critiques comme quoi les fautes du passé peuvent être réparées si on prenait conscience de redonner ces titres de noblesses à des films qui mériteraient d'être connu pour sa dénonciation de l'hypocrisie d'une fausse Amérique.(Tant pis si je me fait lyncher par certaine personnes du forum) :beer1: :sm47: :rodeo:
Avatar du membre
Jicarilla
Lieutenant
Lieutenant
Messages : 7376
Enregistré le : 23 sept. 2005 8:23
Localisation : nord-est

Re: La Porte du Paradis - Heaven's Gate - 1980 - Michael Cimino

Message par Jicarilla »

sixcoup a écrit :
Christopher Walken ,John Hurt et Isabelle Huppert dont ce sera pour eux leur seul et unique western jouèrent très bien leur rôle.

:beer1: HELLO SIXCOUP

Mais non tu ne vas pas te faire lyncher

JOHN HURT tournera d'autres westerns.

WILD BILL et un autre DEAD MAN...Voili voilou.. :lol: :lol:

Par contre pour CHRISTOPHER il me semble avoir tourné d'autre.. :oops:

Et ISABELLE a bien fait. :lol: :lol:
PARTI VERS D'AUTRES ESPACES Image
http://western-mood.blogspot.fr/
Avatar du membre
Vin
Texas ranger
Texas ranger
Messages : 5289
Enregistré le : 27 juil. 2008 2:44
Localisation : Paris/Touraine

Re: La Porte du Paradis - Heaven's Gate - 1980 - Michael Cimino

Message par Vin »

On ne peut plus lyncher les tenderfeet? :? :mrgreen:
Image
sixcoup
Convoyeur de bétail
Messages : 221
Enregistré le : 01 sept. 2009 4:31

Re: La Porte du Paradis - Heaven's Gate - 1980 - Michael Cimino

Message par sixcoup »

Jicarilla a écrit :
sixcoup a écrit :
Christopher Walken ,John Hurt et Isabelle Huppert dont ce sera pour eux leur seul et unique western jouèrent très bien leur rôle.

:beer1: HELLO SIXCOUP

Mais non tu ne vas pas te faire lyncher

JOHN HURT tournera d'autres westerns.

WILD BILL et un autre DEAD MAN...Voili voilou.. :lol: :lol:

Par contre pour CHRISTOPHER il me semble avoir tourné d'autre.. :oops:

Et ISABELLE a bien fait. :lol: :lol:
Ha ok merci Jicarilla de m'avoir rectifier mes erreurs au sujet de John Hurt mais les deux films que tu m'as cité sur lui je ne les ai pas encore vu mais si il passe à la télé j'aimerais bien les voir.
Avatar du membre
Jicarilla
Lieutenant
Lieutenant
Messages : 7376
Enregistré le : 23 sept. 2005 8:23
Localisation : nord-est

Re: La Porte du Paradis - Heaven's Gate - 1980 - Michael Cimino

Message par Jicarilla »

sixcoup a écrit : Ha ok merci Jicarilla de m'avoir rectifier mes erreurs au sujet de John Hurt mais les deux films que tu m'as cité sur lui je ne les ai pas encore vu mais si il passe à la télé j'aimerais bien les voir.


:beer1: HELLO SIXCOUP
Tu dois les trouver en DVD et pas plus cher qu'un DVD vierge :lol: 'WILD BILL' et 'DEAD MAN'.
PARTI VERS D'AUTRES ESPACES Image
http://western-mood.blogspot.fr/
sixcoup
Convoyeur de bétail
Messages : 221
Enregistré le : 01 sept. 2009 4:31

Re: La Porte du Paradis - Heaven's Gate - 1980 - Michael Cimino

Message par sixcoup »

Jicarilla a écrit :
sixcoup a écrit : Ha ok merci Jicarilla de m'avoir rectifier mes erreurs au sujet de John Hurt mais les deux films que tu m'as cité sur lui je ne les ai pas encore vu mais si il passe à la télé j'aimerais bien les voir.


:beer1: HELLO SIXCOUP
Tu dois les trouver en DVD et pas plus cher qu'un DVD vierge :lol: 'WILD BILL' et 'DEAD MAN'.
Ok je te remercie je les achèterais et je les visionnerais.
Avatar du membre
tepepa
Marshall
Marshall
Messages : 2225
Enregistré le : 28 mars 2006 13:38
Contact :

Re: La Porte du Paradis - Heaven's Gate - 1980 - Michael Cimino

Message par tepepa »

Découvert trop jeune, lors de sa ressortie en salle en version longue, La porte du paradis m’avait profondément ennuyé, et j’en avais surtout retenu des scènes de danse interminables et la nudité d’Isabelle Huppert. Devenu alors pour moi film maudit personnel en plus de film maudit tout court, je ne l’avais jamais revu que par fragments plus ou moins longs. Le DVD de la version courte traînait chez moi depuis des années, et j’ai fini par retrousser mes manches et regarder ces 2h23 de version « courte » en ayant bien à l’esprit l’abjection cinéphilique d’une telle démarche, puisque nul n’est censé cautionner le charcutage de ces affreux incultes de saloperies de capitalistes de studios de merde.

Une fois ceci posé, on conviendra que cette version courte est déjà en soi un excellent film, et que son insuccès n’est sûrement pas dû au dit charcutage. La porte du paradis n’est tout simplement pas un film facile d’accès, et même lorsque l’on en a les clés, le plaisir immédiat est faible. Mais La porte du paradis est un film qui reste, un film auquel on pense encore les jours suivants, un film qui marque ! Et foin de toutes ces histoires de budget colossal dépassé, foin de l’échec commercial du film, foin de l’ego démesuré du réalisateur, je suis heureux et même très heureux que quelqu’un à Hollywood ait eu les coudées franches pour mettre autant de pognon et de figurants pour reconstituer une cérémonie de remise de diplôme à Harvard, introduction merveilleusement belle avec ces valses en cercle, son esprit si merveilleusement hors western et ses illusions sur les idéaux de la jeunesse. Je suis content que le réalisateur ait cru nécessaire de finir son film sur un bateau (c’est toujours cher les scènes nautiques) sans nécessité narrative, je suis content que les immigrants arrivent par milliers sur le toit des trains, en rang de marche telle une diaspora géante, en contradiction avec une phrase entendue à plusieurs reprises dans le film « 125 hommes, mais ça représente quasiment tous les hommes du conté ! ».

Je suis époustouflé par les reconstitutions des villes, qui n’ont pas ce syndrome de la jaunisse de toutes les reconstitutions des films d’aujourd’hui, et j’apprécie immensément ce parti pris de réalisme qui ne confond pas naturalisme et crasse immonde sous déluge de boue et de dents pourries, jusqu’à la nudité d’Isabelle Huppert qui est une vraie nudité de vraie femme filmée avec pudeur et non pas une nudité à la Megan Fox filmée avec moultes esthétismes léchés. Et pour finir, j’aime cette lenteur, ce parti pris des dialectes et cette musique d’Europe centrale. Leone était un italien qui rêvait d’Amérique, Cimino était un américain qui rêvait d’Europe.

Les acteurs sont bons, à part Kris Kristofferson que je n’ai jamais vraiment pu apprécier après son interprétation grasse du menton de Billy The Kid dans Pat Garret et Billy The Kid. Les personnages sont tous ambivalents, le tueur Christopher Walken en tête, qui louvoie entre amour et fidélité à ses patrons, John Hurt, torturé entre les idéaux de sa jeunesse et les réalités de sa classe, Kris Kristofferson, Marshall qui ne semble pas vouloir s’impliquer dans la lutte. La violence est assez rare mais elle est dure, on se souvient longtemps du trou dans le bide de cet immigrant qui se confond avec la bidoche sanguinolente du bœuf qu’il était en train de dépecer illégalement. La bataille finale, loin d’être une révolution cathartique, montre les bons se faire laminer, les femmes mourir, les blessures atroces (avec un écho – involontaire ? – à une scène d’Allons z’enfants sorti la même année) et la cavalerie intervenir pour sauver la vie… des méchants. Comme une réponse dérangeante au rêve américain !

Magistrales, les morts épiques de certains personnages réinscrivent le film dans le cadre du western de convention, alors que les préoccupations amoureuses d’une femme ne sachant quel homme choisir nous en avaient un peu artificiellement sorti. En tout cas, dans cette version de 2h23, le prologue à Harvard et la scène de bal en patins à roulettes m’ont parus insupportablement courts, et il me tarde désormais de revoir la version longue ! :num1
Avatar du membre
Trane
Caporal
Messages : 872
Enregistré le : 10 mars 2010 13:27
Localisation : Région Parisienne

Re: La Porte du Paradis - Heaven's Gate - 1980 - Michael Cimino

Message par Trane »

:) Je partage la première intervention de Mortimer sur ce film, et d'autres qui indiquent que ce film se développe positivement dans notre tête après l'avoir vu (et après avoir lu les discussions ci dessus). La vision en grand écran serait sans doute plus intéressante, j'ai trouvé certaines longueurs au début (et j'ai seulement la version courte..) mais en gros j'aime.
Un homme qui a réussi est un homme qui gagne plus d'argent que sa femme n'en dépense. Et une femme qui a réussi est une femme qui a trouvé un tel homme. (Lana Turner)
Répondre

Retourner vers « Les Westerns autour du feu : débat »