Le Bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
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- Cole Armin
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Le Bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Attention, les SPOILER sont autorisés, donc ne lisez pas ce topic avant d'avoir vu le film.
Pour ceux qui n'auraient pas vu le film, merci de vous référer à ce topic : http://www.westernmovies.fr/forum/viewtopic.php?t=2218
Que le débat commence!
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Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Trop heureux d'ouvrir le topic,
"j'aime".....................................?
meuuuh oui mr le Maire, c'est un peu court, mais si je vous dis tout maintenant, je crains de n'avoir plus rien d'autre à dire......
je voulais un préambule plus sérieux, mais...... chassez le naturel.........
Ce n 'est pas pour rien qu'il fait partie de mes westerns préférés. D'abord il y a LEONE, puis Clint, son personnage au poncho, inoubliable lee van Cleef, et l'inénarable Tuco. des scènes et des dialogues cultes. L'humour toujours présent. Jubilatoire ! c'est mon plaisir, tjrs renouvelé à chaque vision. Bien sur on est sur la lecture première, une autre plus approfondie permettra un décodage plus précis du film. Mais avant la technique et le fond, je vous dis pourquoi je l'adore ce film : il me rend heureux et pour moi je cite J FORD (à propos de la poursuite infernale) "il n'y a rien à voir de plus que ce l'on voit à l'écran"...... on peut le voir comme celà...... et l'adorer ! mais ce serait trop simple ! donc je suis les discussions à venir....... car bien sûr le premier degré, ça lasse !(c'est bien celà en 2 mots !)
"j'aime".....................................?
meuuuh oui mr le Maire, c'est un peu court, mais si je vous dis tout maintenant, je crains de n'avoir plus rien d'autre à dire......
je voulais un préambule plus sérieux, mais...... chassez le naturel.........
Ce n 'est pas pour rien qu'il fait partie de mes westerns préférés. D'abord il y a LEONE, puis Clint, son personnage au poncho, inoubliable lee van Cleef, et l'inénarable Tuco. des scènes et des dialogues cultes. L'humour toujours présent. Jubilatoire ! c'est mon plaisir, tjrs renouvelé à chaque vision. Bien sur on est sur la lecture première, une autre plus approfondie permettra un décodage plus précis du film. Mais avant la technique et le fond, je vous dis pourquoi je l'adore ce film : il me rend heureux et pour moi je cite J FORD (à propos de la poursuite infernale) "il n'y a rien à voir de plus que ce l'on voit à l'écran"...... on peut le voir comme celà...... et l'adorer ! mais ce serait trop simple ! donc je suis les discussions à venir....... car bien sûr le premier degré, ça lasse !(c'est bien celà en 2 mots !)
dit "ROBERT"
Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
La toute première image, c'est un chien errant qui traverse l'écran au loin. Le chien errant, bien sûr, pullule pendant les guerres, et ceci nous fixe directement dans la guerre de Sécession. Mais ce chien errant est aussi l'image de l'Italie et de l'Espagne - caricaturale quasi tiers mondiste - des années 50, et dès la première image, ce cinéma là nous renvoit à autre chose que le classicisme américain, peut-être un truc du genre néo-réalisme ou quelquechose comme ça. Mais d'emblée, ce plan fixe sur un chien qui traverse l'écran, il y a comme une rupture.
Modifié en dernier par tepepa le 03 sept. 2011 14:35, modifié 8 fois.
Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Ensuite,on connait. Les trois sbires patibulaires se regardent longuement, puis se précipitent dans le saloon, et se font décaniller par Tuco qui saute par la fenêtre, un morceau de barbaque et une bouteille à la main.
La virtuosité de la scène, l'irruption de violence, aussi soudaine qu'inattendue, surtout si peu de temps après le début du film, le fracas du verre brisé (importance du bruitage, toujours), l'arrêt sur image avec le surnom du personnage qui s'inscrit en lettres rouges, suffisent à faire paraître datée toute la production hollywoodienne antérieure, au moins en ce qui concerne l'aspect purement divertissant du western. D'un seul coup, le western paraît moderne, et même les westerns alors récents qui avaient commencé une mue salutaire aux USA (Coups de feu dans la Sierra, Major Dundee, Rio Conchos), s'ils sont supérieurs en terme de propos et de subtilité aristique, paraissent démodés dans leur traitement de l'action, du mouvement et de la pure jouissance cinématographique. Même les sept mercenaires, pourtant sans temps mort au niveau rythme, semblent loin derrière.
Tuco est aussi en rupture. La bidoche à la main, qu'il ne quitte pas pour tirer, ni pour traverser une fenêtre, le regard vaguement fou mais attentif, sa haute technicité (aux armes, au traversé de fenêtre, au monté express de canasson) en font immédiatemment ce qu'il est: un être en poursuite permanente, poursuivi et à la poursuite de la richesse, ou plus prosaïquement, de quoi bouffer, virtuose, une sorte de super-héros de western, c'est à dire le cowboy de cour de récréation à son apogée, avec son petit supplément de vérisme (l'accoutrement, la bidoche, la barbe de trois jours, la saleté) qui donne la touche esthétique et pittoresque au tableau.
La virtuosité de la scène, l'irruption de violence, aussi soudaine qu'inattendue, surtout si peu de temps après le début du film, le fracas du verre brisé (importance du bruitage, toujours), l'arrêt sur image avec le surnom du personnage qui s'inscrit en lettres rouges, suffisent à faire paraître datée toute la production hollywoodienne antérieure, au moins en ce qui concerne l'aspect purement divertissant du western. D'un seul coup, le western paraît moderne, et même les westerns alors récents qui avaient commencé une mue salutaire aux USA (Coups de feu dans la Sierra, Major Dundee, Rio Conchos), s'ils sont supérieurs en terme de propos et de subtilité aristique, paraissent démodés dans leur traitement de l'action, du mouvement et de la pure jouissance cinématographique. Même les sept mercenaires, pourtant sans temps mort au niveau rythme, semblent loin derrière.
Tuco est aussi en rupture. La bidoche à la main, qu'il ne quitte pas pour tirer, ni pour traverser une fenêtre, le regard vaguement fou mais attentif, sa haute technicité (aux armes, au traversé de fenêtre, au monté express de canasson) en font immédiatemment ce qu'il est: un être en poursuite permanente, poursuivi et à la poursuite de la richesse, ou plus prosaïquement, de quoi bouffer, virtuose, une sorte de super-héros de western, c'est à dire le cowboy de cour de récréation à son apogée, avec son petit supplément de vérisme (l'accoutrement, la bidoche, la barbe de trois jours, la saleté) qui donne la touche esthétique et pittoresque au tableau.
Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
La présentation de Sentenza est aussi remarquable.
Outre les détails savoureux, la noria, l'âne qui tourne, la vaisselle du pauvre en bois, la première ligne de dialogue à dix minutes du début, elle introduit l'ironie, le fameux cynisme du western européen. Sentenza est un salaud, même pas, c'est juste une machine à tuer sans états d'âme, inflexible et horrible. Et pourtant, on s'identifie à lui, et non pas à ceux qu'il massacre. D'abord parce que ceux qu'il massacre sont peu glorieux: le barbu semble un peu pleutre, le commanditaire est ridiculisé. Ensuite parce que l'on se doute que tout ce petit monde n'est pas innocent innocent... Et puis Sentenza met les rieurs de son coté avec sa petite phrase sur le fait qu'il honore toujours ses contrats quoi qu'il arrive.
Et on rit! Sans doute en réaction à ces milliers de séries B où le héros, toujours bon, avec son code de l'honneur, ne s'accorde jamais le moindre écart, uniforme et droit, et le méchant, caricatural à souhait, finit toujours dans un précipice. C'est en quelque sorte libérateur, ici, les frontières sont floues, et pourtant, on s'aperçoit plus tard que Sentenza est véritablement un salaud (les baffes à la femme, la torture de Tuco...).
Outre les détails savoureux, la noria, l'âne qui tourne, la vaisselle du pauvre en bois, la première ligne de dialogue à dix minutes du début, elle introduit l'ironie, le fameux cynisme du western européen. Sentenza est un salaud, même pas, c'est juste une machine à tuer sans états d'âme, inflexible et horrible. Et pourtant, on s'identifie à lui, et non pas à ceux qu'il massacre. D'abord parce que ceux qu'il massacre sont peu glorieux: le barbu semble un peu pleutre, le commanditaire est ridiculisé. Ensuite parce que l'on se doute que tout ce petit monde n'est pas innocent innocent... Et puis Sentenza met les rieurs de son coté avec sa petite phrase sur le fait qu'il honore toujours ses contrats quoi qu'il arrive.
Et on rit! Sans doute en réaction à ces milliers de séries B où le héros, toujours bon, avec son code de l'honneur, ne s'accorde jamais le moindre écart, uniforme et droit, et le méchant, caricatural à souhait, finit toujours dans un précipice. C'est en quelque sorte libérateur, ici, les frontières sont floues, et pourtant, on s'aperçoit plus tard que Sentenza est véritablement un salaud (les baffes à la femme, la torture de Tuco...).
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- Chercheur d'or
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Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Oulaaa ! i' démarre fort, là, Tepepa ! on sent qu'i' rongeait son frein . Je pourrai poster quelques trucs même si j'ai pas répondu sur "Navajo Joe", M'sieur Tepepa ?
Mais il faudrait d'abord que je fasse un préambule pour éviter d'être mal compris, ou que certaines de mes remarques n'apparaissent comme négatives et/ou soient interprétées comme visant à attaquer le western européen, ou que des questions semblent ironiques, alors qu'elles ne seront que celles d'un béotien un peu concon -comme on a déjà pu s'en rendre compte par ailleurs- qui cherche simplement à en savoir plus.
Mais au train où "IL" va, il aura peut-être déjà tout dit et expliqué avant que j'ai le temps d'écrire : "Il me faut avant to..."
Mais il faudrait d'abord que je fasse un préambule pour éviter d'être mal compris, ou que certaines de mes remarques n'apparaissent comme négatives et/ou soient interprétées comme visant à attaquer le western européen, ou que des questions semblent ironiques, alors qu'elles ne seront que celles d'un béotien un peu concon -comme on a déjà pu s'en rendre compte par ailleurs- qui cherche simplement à en savoir plus.
Mais au train où "IL" va, il aura peut-être déjà tout dit et expliqué avant que j'ai le temps d'écrire : "Il me faut avant to..."
Je suis un vieux Peau-Rouge solitaire qui ne marchera jamais en file indienne.
- You've seen too many westerns, old man.
- That doesn't exactly work in your favor.
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Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Juste pour que Tepepa ne se sente pas trop seul (in deserto clamat), un petit message général (j’ai réservé le DVD à la bibliothèque du coin : semaine prochaine ?), après sa présentation passionnée et –ante. Cette intro des personnages, dont tu parles, Tepepa, avec leur caractérisation, me fait penser à la Commedia dell’Arte, avec ses personnages attendus (Arlequin, etc). Si LEONE place le western sous ce signe, ce n’est peut-être pas innocent. Je rapproche cela de ce que fait JARMUSCH dans « Dead Man », avec ses visages de comédiens figés, presque masques de tragédie et de comédie (on se souvient que dans le théâtre antique, on demandait aux candidats 3 tragédies et une comédie pour concourir), je rapproche et j’oppose. On aurait peut-être ainsi 1) un rappel des sources « éternelles » de la narration 2) une « inscription », comme on dit pour faire sérieux, une inscription du film dans quelque chose d’autant théâtral que cinématographique, à se rappeler pour des appréciations, des jugements.
"Words have too many shadows." (Little Dog, dans "La Plume Blanche"). Et j'ajoute: "Na!"
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Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Toujours passionné par ce film, Tepepa, cela me rappelle "les petites choses dans...", d'il y a quelques années
Il me semble que tu y avais déjà parlé du chien.
Il me semble que tu y avais déjà parlé du chien.
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Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
TEPEPA est parti comme un cheval au galop...Et il aurait tort de se gêner..Pour une fois (et encore on en a déjà beaucoup parlé
et des suivants LEONE aussi) qu'on se penche sur un western européen qui semble incontestable à tous (même à ceux comme moi que
le genre insupporte)...
C'est certainement le film le plus jouissif (avec le COLOSSE de RHODES) de LEONE...Il est sur le sommet exact...
Il flirte avec ce que seront ses oeuvres futures....La partie jouissive toujours présente, mais doublée de reflexions pseudo
philosopho, type café du commerce...La guerre c'est pas bien, la révolution est sale, l'amitié se perd et l'Ouest est mort..
Là, on dirait qu'il va tomber dans la bouffissure, la suffisance le pompiérisme de son futur, mais il reste sur la crête exacte du plaisir...
En bon mégalo Italien, roi de la mauvaise foi (j'en sais un bout là-dessus) LEONE n'aura de cesse de diminuer les parts de ses collaborateurs..
Ici..VICENZONI, et AGE et SCARPELI , scénaristes rois de la comédie italienne....Ils n'ont rien fait dira LEONE !!!!
La musique aussi, tient une part considérable....
Il est sûr qu'à la sortie ciné , 66 (?) C'est "ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS" magnifié, avec des tas de scories en moins, un bien meilleur
scénario et découpage, des moyens considérables..LEONE voulant "en mettre plein la gueule aux américains" va vouloir d'un mini épisode
de guerre de sécession dans l'Ouest, recréer des batailles de l'ampleur de GETTYSBURG, des camps de concentrations dignes d'ANDERSONVILLE
déployer une armurerie couvrant tout le conflit..Il ne manque que les batailles navales...
A cette époque, à part le formidable "MAJOR DUNDEE" (hélas mutilé) de PECKINPAH..Il est évident que c'est un régal comparé au lamentable
"TOWN TAMER" avec DANA ANDREWS par exemple...
Hélas, il n'y a eu qu'un LEONE...Hélas, pour moi, sans nier des grandes qualités, ses autres oeuvres sont tombés dans un maniérisme caricatural
...Celui-là est une caricature aussi, mais dans le bon sens..Le sens du plaisir, de la rigolade, du spectacle qui rend heureux...
On verra plus tard..Car il faut bien un avocat du diable et apporter des bémols aux dithyrambes de TEPEPA, toutes les lourdeurs inhérentes aux
westerns européens, et toutes les plantades de LEONE, qui tonitruait haut et fort sa connaissance supérieure de L'Ouest Américain..
qui était certainement plus grande que celle du pêquenot US sur sa propre histoire, mais qui n'étaient que vantardises et pipeau pour
de vrais connaisseurs..
Et plaisir suprême, s'il n'y en avait qu'un dans ce film, mais il sont multiples, c'est d'avoir choisi, porté aux nues, dirigé superbement
ELI WALLACH... Grand comédien déjà chez KAZAN, STURGES, HUSTON..Mais qui tient ici le rôle de sa vie...Le bouffon, mais le
seul humain de cette énorme fresque caricaturale....
et des suivants LEONE aussi) qu'on se penche sur un western européen qui semble incontestable à tous (même à ceux comme moi que
le genre insupporte)...
C'est certainement le film le plus jouissif (avec le COLOSSE de RHODES) de LEONE...Il est sur le sommet exact...
Il flirte avec ce que seront ses oeuvres futures....La partie jouissive toujours présente, mais doublée de reflexions pseudo
philosopho, type café du commerce...La guerre c'est pas bien, la révolution est sale, l'amitié se perd et l'Ouest est mort..
Là, on dirait qu'il va tomber dans la bouffissure, la suffisance le pompiérisme de son futur, mais il reste sur la crête exacte du plaisir...
En bon mégalo Italien, roi de la mauvaise foi (j'en sais un bout là-dessus) LEONE n'aura de cesse de diminuer les parts de ses collaborateurs..
Ici..VICENZONI, et AGE et SCARPELI , scénaristes rois de la comédie italienne....Ils n'ont rien fait dira LEONE !!!!
La musique aussi, tient une part considérable....
Il est sûr qu'à la sortie ciné , 66 (?) C'est "ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS" magnifié, avec des tas de scories en moins, un bien meilleur
scénario et découpage, des moyens considérables..LEONE voulant "en mettre plein la gueule aux américains" va vouloir d'un mini épisode
de guerre de sécession dans l'Ouest, recréer des batailles de l'ampleur de GETTYSBURG, des camps de concentrations dignes d'ANDERSONVILLE
déployer une armurerie couvrant tout le conflit..Il ne manque que les batailles navales...
A cette époque, à part le formidable "MAJOR DUNDEE" (hélas mutilé) de PECKINPAH..Il est évident que c'est un régal comparé au lamentable
"TOWN TAMER" avec DANA ANDREWS par exemple...
Hélas, il n'y a eu qu'un LEONE...Hélas, pour moi, sans nier des grandes qualités, ses autres oeuvres sont tombés dans un maniérisme caricatural
...Celui-là est une caricature aussi, mais dans le bon sens..Le sens du plaisir, de la rigolade, du spectacle qui rend heureux...
On verra plus tard..Car il faut bien un avocat du diable et apporter des bémols aux dithyrambes de TEPEPA, toutes les lourdeurs inhérentes aux
westerns européens, et toutes les plantades de LEONE, qui tonitruait haut et fort sa connaissance supérieure de L'Ouest Américain..
qui était certainement plus grande que celle du pêquenot US sur sa propre histoire, mais qui n'étaient que vantardises et pipeau pour
de vrais connaisseurs..
Et plaisir suprême, s'il n'y en avait qu'un dans ce film, mais il sont multiples, c'est d'avoir choisi, porté aux nues, dirigé superbement
ELI WALLACH... Grand comédien déjà chez KAZAN, STURGES, HUSTON..Mais qui tient ici le rôle de sa vie...Le bouffon, mais le
seul humain de cette énorme fresque caricaturale....
If they move, kill'em !!
- yves 120
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Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Je suis d 'accord ! Bon c 'est le week et sur le coup , cela m 'a fait rire , tellement ce Pike est costaud c 'est le moins que l 'on puisse dire
Comme j 'attend et sais ( qu 'il n 'est pas seul , à être costaud ) ça va être jubilatoire un vrai plaisir et encore toutes mes excuses , pour cet "entracte " bien sur j 'efface !!! si probleme , je comprend
Comme j 'attend et sais ( qu 'il n 'est pas seul , à être costaud ) ça va être jubilatoire un vrai plaisir et encore toutes mes excuses , pour cet "entracte " bien sur j 'efface !!! si probleme , je comprend
Modifié en dernier par yves 120 le 02 sept. 2011 20:22, modifié 2 fois.
" Qu' est - ce qu 'un revolver ? Ni pire ni mieux qu 'un autre outil , une hache , une pelle ou une pioche .
Qu 'il en sorte du bien ou du mal dépend de qui s'en sert . " SHANE
Qu 'il en sorte du bien ou du mal dépend de qui s'en sert . " SHANE
Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Gilson, oui, la présentation théatrale, j'aime bien! La filiation du théâtre au cinéma (je me souviens d'un William S. Hart où les acteurs sont présentés, en costume de ville, puis en costume de scène par sur-impression), puis le cinéma cherche à se dégager de l'influence théatrale, et là on y revient, avec cette présentation qui n'a d'autre but que le plaisir d'annoncer le programme à venir.
On pourrait aussi y voir un manège de marionnettes. L'arrêt sur image représente la marionnette vidée de sa substance. Car où est donc l’humanité dans ces personnages ? Elle n’y est pas. L’humain se réduit à une pulsion : la mort, et à une quête : l’argent. Et l’argent dans ce cas, est le but ultime, l’argent pour l’argent et non pas pour avoir la belle vie en Europe ou pour acheter un ranch et 1000 têtes de bétail. Jamais les personnages ne mentionnent ce qu’ils pourraient faire de cet argent.
Hors de ces pulsions, l’humanité se résume à quelques fonctions primaires : bouffer (la bidoche déjà citée, le repas de Tuco), boire (Tuco qui s’asperge, Blondin brûlé et ses quelques gouttes d’eau sur les lèvres) et rire. Mais un rire nerveux, le rire du commanditaire avant de mourir, l’échange de rires entre Blondin et Tuco juste avant que celui-ci comprenne que Blondin va le livrer à la justice.
Pas de pulsion sexuelle, ou presque. Sentenza ne viole pas la femme qu’il frappe. Tuco est pendu, pour entre autres, le viol « d’une femme de race blanche », mais cela ne semble pas être sa préoccupation principale, Blondin passe une nuit avec une femme mais la séquence a été coupée au montage. Il faudra attendre Il était une fois en Amérique pour que le sexe devienne un thème chez Leone.
Et l’humanité, la vraie alors, celle qui entraîne la compassion, l’amour, la pitié, l’émotion ? Il n’y en a pas, ou alors en filigrane : c’est l’échange touchant entre Tuco et son frère, c’est ce Capitaine ivre qui rêve de faire sauter un pont, c’est Blondin qui donne sa dernière cigarette au mourant. Ces petites failles permettent d’imaginer tout le reste, comme le passé des trois hommes qui semblent se connaitre depuis plus longtemps que ne le laisse présager la première rencontre entre Tuco et Blondin.
On pourrait aussi y voir un manège de marionnettes. L'arrêt sur image représente la marionnette vidée de sa substance. Car où est donc l’humanité dans ces personnages ? Elle n’y est pas. L’humain se réduit à une pulsion : la mort, et à une quête : l’argent. Et l’argent dans ce cas, est le but ultime, l’argent pour l’argent et non pas pour avoir la belle vie en Europe ou pour acheter un ranch et 1000 têtes de bétail. Jamais les personnages ne mentionnent ce qu’ils pourraient faire de cet argent.
Hors de ces pulsions, l’humanité se résume à quelques fonctions primaires : bouffer (la bidoche déjà citée, le repas de Tuco), boire (Tuco qui s’asperge, Blondin brûlé et ses quelques gouttes d’eau sur les lèvres) et rire. Mais un rire nerveux, le rire du commanditaire avant de mourir, l’échange de rires entre Blondin et Tuco juste avant que celui-ci comprenne que Blondin va le livrer à la justice.
Pas de pulsion sexuelle, ou presque. Sentenza ne viole pas la femme qu’il frappe. Tuco est pendu, pour entre autres, le viol « d’une femme de race blanche », mais cela ne semble pas être sa préoccupation principale, Blondin passe une nuit avec une femme mais la séquence a été coupée au montage. Il faudra attendre Il était une fois en Amérique pour que le sexe devienne un thème chez Leone.
Et l’humanité, la vraie alors, celle qui entraîne la compassion, l’amour, la pitié, l’émotion ? Il n’y en a pas, ou alors en filigrane : c’est l’échange touchant entre Tuco et son frère, c’est ce Capitaine ivre qui rêve de faire sauter un pont, c’est Blondin qui donne sa dernière cigarette au mourant. Ces petites failles permettent d’imaginer tout le reste, comme le passé des trois hommes qui semblent se connaitre depuis plus longtemps que ne le laisse présager la première rencontre entre Tuco et Blondin.
Modifié en dernier par tepepa le 02 sept. 2011 23:48, modifié 1 fois.
Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
"Quand on tire on raconte pas sa vie"
"Le monde se divise en deux..."
"Toi tu n'as pas la tête de celui qui les empochera"
...
Economie de parole, sens de la répartie, les hommes de cet Ouest si particulier se mesurent aussi à coup de sentences assassines, de phrases définitives ou drolatiques. Les gimmicks verbaux sont également répétés, transformés, renvoyés à l'envoyeur.
C'est l'exubérance latine, le goût des joutes verbales qui rencontrent l'économie de moyen, ce style presque sans parole employé depuis Une Poignée de dollars. Les petites phrases reviennent comme un refrain, les bons mots ponctuent le discours et reforment le rythme de l'oralité dans ce film fleuve (je pense aux vers répétés à intervales réguliers dans les poèmes épiques médiévaux).
Avec leurs petites phrases, les personnages nous happent, nous mettent de leur coté. La répétition engendre une mémoire commune avec les personnages, on se souvient de ce qu'ils ont vécu, on était avec eux, et on a l'impression de partager beaucoup plus de souvenirs avec eux que n'offrirait le simple décompte du temps effectif passé en leur compagnie.
"Le monde se divise en deux..."
"Toi tu n'as pas la tête de celui qui les empochera"
...
Economie de parole, sens de la répartie, les hommes de cet Ouest si particulier se mesurent aussi à coup de sentences assassines, de phrases définitives ou drolatiques. Les gimmicks verbaux sont également répétés, transformés, renvoyés à l'envoyeur.
C'est l'exubérance latine, le goût des joutes verbales qui rencontrent l'économie de moyen, ce style presque sans parole employé depuis Une Poignée de dollars. Les petites phrases reviennent comme un refrain, les bons mots ponctuent le discours et reforment le rythme de l'oralité dans ce film fleuve (je pense aux vers répétés à intervales réguliers dans les poèmes épiques médiévaux).
Avec leurs petites phrases, les personnages nous happent, nous mettent de leur coté. La répétition engendre une mémoire commune avec les personnages, on se souvient de ce qu'ils ont vécu, on était avec eux, et on a l'impression de partager beaucoup plus de souvenirs avec eux que n'offrirait le simple décompte du temps effectif passé en leur compagnie.
Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Ca vole déjà très haut, ces échanges, entre Pike et Tepepa. Les propos de Pike posent une question que je voulais soulever, au sujet d’un autre film, celle de la différence entre un très grand film (5 étoiles, mettons, le maximum) et la catégorie juste au dessous. Quand la discussion sur « le Bon… etc » s’essoufflera un peu, si cela arrive, on pourrait peut-être faire un sujet là-dessus. Avec des réponses courtes et simples ; cela permettrait à plus d’intervenants de se manifester.
Je voudrais dire un mot qui brasse deux choses vues ici même et ailleurs, dans le sujet sur « El Dorado ». Tepepa, tu parles d’identification. Nelse Mc Leod parlait, p 5 du sujet mentionné, d’anti-méchant, en rapport avec l’anti-héros. Les années 60, il me semble, ont inversé les regards : les méchants n’étaient plus vraiment où on les attendait. « Bonnie & Clyde » a été un film très fort, de ce point de vue, qui a déplacé les choses et donné de nouveaux repères, à tort ou à raison. Dans ces deux entre-deux que sont l’anti-héros et l’anti-méchant (si Nelse Mc Leod veut nous en dire plus, je suis preneur), il y a de quoi faire pour le spectateur, sauf si on pense qu’il se plaira toujours plus dans une identification avec une hyperbole (un très beau, très fort, etc). Cela pose la question non de L’identification mais DES identifications. Qu’est-ce que je fais, en adhérant à un personnage ? Quelle partie de moi agit, réagit, va vers ? Quel est mon type d’identification privilégié ? Je n’ai pas de réponses ; je me demande seulement.
Mais ces questions naissent directement du titre même : trois « héros » pour le prix d’un ! De quoi affoler notre pli à l’identification, notre sens de l’identification. Et notez que c’est très curieux : on peut parler de la Commedia dell’Arte, mais aussi, tout simplement de … fable : voilà un titre presque à la LA FONTAINE : Le Chat, la Belette etc, vous n’avez qu’à puiser dans vos souvenirs. A ce compte, bien sûr, il convient de se demander, à la fin, quelle est la "moralité". Tepepa a déjà dit qu’elle n’était pas si simple à dégager, avec ces personnages volontairement dessinés à contre-courant des habitudes de l’époque, mais que ce genre de film a popularisés et a rendus quasi normatifs.
Je voudrais dire un mot qui brasse deux choses vues ici même et ailleurs, dans le sujet sur « El Dorado ». Tepepa, tu parles d’identification. Nelse Mc Leod parlait, p 5 du sujet mentionné, d’anti-méchant, en rapport avec l’anti-héros. Les années 60, il me semble, ont inversé les regards : les méchants n’étaient plus vraiment où on les attendait. « Bonnie & Clyde » a été un film très fort, de ce point de vue, qui a déplacé les choses et donné de nouveaux repères, à tort ou à raison. Dans ces deux entre-deux que sont l’anti-héros et l’anti-méchant (si Nelse Mc Leod veut nous en dire plus, je suis preneur), il y a de quoi faire pour le spectateur, sauf si on pense qu’il se plaira toujours plus dans une identification avec une hyperbole (un très beau, très fort, etc). Cela pose la question non de L’identification mais DES identifications. Qu’est-ce que je fais, en adhérant à un personnage ? Quelle partie de moi agit, réagit, va vers ? Quel est mon type d’identification privilégié ? Je n’ai pas de réponses ; je me demande seulement.
Mais ces questions naissent directement du titre même : trois « héros » pour le prix d’un ! De quoi affoler notre pli à l’identification, notre sens de l’identification. Et notez que c’est très curieux : on peut parler de la Commedia dell’Arte, mais aussi, tout simplement de … fable : voilà un titre presque à la LA FONTAINE : Le Chat, la Belette etc, vous n’avez qu’à puiser dans vos souvenirs. A ce compte, bien sûr, il convient de se demander, à la fin, quelle est la "moralité". Tepepa a déjà dit qu’elle n’était pas si simple à dégager, avec ces personnages volontairement dessinés à contre-courant des habitudes de l’époque, mais que ce genre de film a popularisés et a rendus quasi normatifs.
"Words have too many shadows." (Little Dog, dans "La Plume Blanche"). Et j'ajoute: "Na!"
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Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
bien démarré TEP, te laisse pas intimider par le Pike, tu es "le bon", Pike "la brute", et moi....... "il cattivo" (avec arrêt sur l'image).
Plus sérieusement, pas très très fan moi aussi, du western européen, mais dans le genre LEONE est la référence(hoooo, on se calme,je précise pour moi), mais le "spag" c'est développé dans les voies tracées par LEONE? ou LEONE n'a t-il pris que le train en marche ? (merci de le préciser, ne voulant pas me plonger dans tte la filmographie)Ce coté "réaliste" de ces westerns, est je pense culturel ! Le néo réalisme des film italiens précède cette époque non ? ET je trouve cette manière présenter l'ouest plus conforme à notre culture européenne. Les américains sont plus dans le mythe, que le western magnifie, le héros sauveur, seul contre tous, la morale c'est bien américain...... et puis on était à une époque où il était bon de" déboulonner les statues"....
Dans ces films, ces irruptions brutales de la violence, sont des manièrismes (diront certains) de SERGIO que j'aime bcp, j'aime cette mise en scène. Mention plus au sieur WALLAC, aussi, il est le héros de ce film;
Content que Pike contrebalance nos appréciations d'afficionados, ça élargit le débat ! mais pourquoi t'aimes pas LEONE....... t'aimes pas la pizza ...... TA mère te forçait à en manger ?.....aaaah ouai, on comprend
Plus sérieusement, pas très très fan moi aussi, du western européen, mais dans le genre LEONE est la référence(hoooo, on se calme,je précise pour moi), mais le "spag" c'est développé dans les voies tracées par LEONE? ou LEONE n'a t-il pris que le train en marche ? (merci de le préciser, ne voulant pas me plonger dans tte la filmographie)Ce coté "réaliste" de ces westerns, est je pense culturel ! Le néo réalisme des film italiens précède cette époque non ? ET je trouve cette manière présenter l'ouest plus conforme à notre culture européenne. Les américains sont plus dans le mythe, que le western magnifie, le héros sauveur, seul contre tous, la morale c'est bien américain...... et puis on était à une époque où il était bon de" déboulonner les statues"....
Dans ces films, ces irruptions brutales de la violence, sont des manièrismes (diront certains) de SERGIO que j'aime bcp, j'aime cette mise en scène. Mention plus au sieur WALLAC, aussi, il est le héros de ce film;
Content que Pike contrebalance nos appréciations d'afficionados, ça élargit le débat ! mais pourquoi t'aimes pas LEONE....... t'aimes pas la pizza ...... TA mère te forçait à en manger ?.....aaaah ouai, on comprend
dit "ROBERT"
Re: Le bon, la brute, le truand - Il Buono, il brutto, il cattivo - 1966 - Sergio Leone
Le problème quand on déboulonne les statues, c'est qu'on a vite fait d'en boulonner d'autres à leurs places. Moi Leone est toujours aussi haut dans mon panthéon personnel, mais je n'en fais pas grand cas, pas prosélyte pour un sou. Cependant, dans la sphère cinéphile, Leone en deviendrait presque intouchable. Juste retour de balancier diraient certains, mais n'exaggérons pas. Aussi apprécie-je la vision de Pike dans tout ce qu'elle a de provocatrice, drôle et vraie également. C'est aussi pour ça que j'aime ce forum.
Pour répondre à la question de la paternité, oui, Leone est le géniteur du western spaghetti. Le genre lui doit beaucoup, mais pas tout. Les meilleurs westerns spaghetti n'ont plus grand chose à voir avec Leone. Ils ont un propos souvent plus profond, plus noir, et encore plus ironique. L'étalon est ici plutôt Django, en terme d'ambiance, d'esthétisme et de démesure. Et malheureusement, la qualité formelle du western spaghetti dans son ensemble (y compris des meilleurs) est loin, très loin de Leone ou du western américain. C'est un défaut qu'il faut accepter pour apprécier le genre.
Pour répondre à la question de la paternité, oui, Leone est le géniteur du western spaghetti. Le genre lui doit beaucoup, mais pas tout. Les meilleurs westerns spaghetti n'ont plus grand chose à voir avec Leone. Ils ont un propos souvent plus profond, plus noir, et encore plus ironique. L'étalon est ici plutôt Django, en terme d'ambiance, d'esthétisme et de démesure. Et malheureusement, la qualité formelle du western spaghetti dans son ensemble (y compris des meilleurs) est loin, très loin de Leone ou du western américain. C'est un défaut qu'il faut accepter pour apprécier le genre.