Les Rebelles de Fort Thorn - Two flags West - 1950 - Robert Wise
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Les Rebelles de Fort Thorn - Two flags West - 1950 - Robert Wise
Robert Wise parle lui même de son film, interview trouvé dans la revue Ecran 72 n°2.
Enjoy!
Ce qu'il dit sur Chandler! cool
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''Two Flags West"' 1950
Two flags West, (les Rebelles de Fort Thorn) 1950, (Fox), noir et blanc, durée:92 minutes.
Joseph Cotten, Linda Darnell, Jeff Chandler, Cornel Wilde, Dale Robertson, Hartur Hunnicutt. Realisé par Robert Wise.
Sujet:
Amnistiés, soixante prisonniers confédérés commandés par Tucker partent combattre les indiens. Le commandant du fort, Kenninston, est un ennemi du Sud, dur et amer. Tucker tente de gagner sa confiance, afin d'organiser la désertion de ses hommes.
Joseph Cotten, Linda Darnell, Jeff Chandler, Cornel Wilde, Dale Robertson, Hartur Hunnicutt. Realisé par Robert Wise.
Sujet:
Amnistiés, soixante prisonniers confédérés commandés par Tucker partent combattre les indiens. Le commandant du fort, Kenninston, est un ennemi du Sud, dur et amer. Tucker tente de gagner sa confiance, afin d'organiser la désertion de ses hommes.
Modifié en dernier par metek le 08 janv. 2008 20:39, modifié 3 fois.
Re: Les Rebelles de Fort Thorn - Two Flags West - 1950 - Robert Wise
Revu de nouveau ce western sur cine classic hier soir et cette nouvelle vision n'a fait que confirmer la première.
Un bon scénario, des acteurs de talents avec un Jeff Chandler magnifique, une attaque de fort superbement filmée et mise en scène, le tout dans une belle photo noir & blanc avec une diffusion en vostf.
En résumé une très bonne soirée et un très beau western
PS/ Maintenant et à l'instar d'autres films, ce serait sympa de ne pas nous les rediffusés tous les six mois
Un bon scénario, des acteurs de talents avec un Jeff Chandler magnifique, une attaque de fort superbement filmée et mise en scène, le tout dans une belle photo noir & blanc avec une diffusion en vostf.
En résumé une très bonne soirée et un très beau western
PS/ Maintenant et à l'instar d'autres films, ce serait sympa de ne pas nous les rediffusés tous les six mois
Re: Les Rebelles de Fort Thorn - Two Flags West - 1950 - Robert Wise
Et bien, un grand merci à Tecumseh, qui m'a permis de voir ce film jamais visionné.
J'ai beaucoup aimé.
Un trio de bons acteurs, que les connaisseurs apprécient, de superbes espaces, une grande lumière servent ce très bon film.
L'histoire est solide, tout fonctionne bien, bref, une belle soirée western.
Encore merci, amigo.
J'ai beaucoup aimé.
Un trio de bons acteurs, que les connaisseurs apprécient, de superbes espaces, une grande lumière servent ce très bon film.
L'histoire est solide, tout fonctionne bien, bref, une belle soirée western.
Encore merci, amigo.
- Sartana
- Shérif
- Messages : 2952
- Enregistré le : 20 avr. 2006 16:51
- Localisation : Dans la vallée des vautours
Re: Les Rebelles de Fort Thorn - Two Flags West - 1950 - Robert Wise
Et bien ! Même pas un petit avis sur ce film ?
Réalisé par Robert Wise, qui réalisera trois westerns (les autres sont Ciel rouge et La loi de la prairie), Les rebelles de Fort Thorn est un film sur l'après guerre de sécession. Les sudistes ralliés au Nord sont envoyés dans les forts de la frontière pour lutter contre les indiens. Et là-bas, ils subissent les moqueries et brimades des yankees.
Loin de se limiter à cette opposition simpliste, ce western place Joseph Cotten dans le rôle d'un sudiste d'Atlanta dont la maison a été réquisitionné par les nordistes et qui oscillent sans cesse entre se tourner vers l'avenir et se rallier une bonne fois aux yankees ou se tourner vers le passé et reprendre la lutte. Cotten reprendra ce rôle de sudiste refusant la défaite, mais de façon plus extrême dans deux westerns italiens : Les forcenés et Les cruels. Linda Darnell, connue des amateurs de westerns pour son rôle dans La poursuite infernale de John Ford joue le rôle d'une mexicaine, veuve d'officier, qui s'ennuie à mourir dans le Fort où elle croupit depuis la mort de son mari. Son mari qui était le frère de Jeff Chandler, le major du fort. Ce dernier est assez remarquable dans son rôle, alors même qu'il a peu de dialogues. Enfin citons pour mémoire Cornel Wilde et Arthur Hunnicutt, que j'adore
Évidemment les rebelles hésitent à déserter, hésitent à revenir sauver le fort menacé par les indiens... Et c'est bien traité. Peu de larmoyant, de l'action, de la tension (morale surtout), ça fait du bien.
Réalisé par Robert Wise, qui réalisera trois westerns (les autres sont Ciel rouge et La loi de la prairie), Les rebelles de Fort Thorn est un film sur l'après guerre de sécession. Les sudistes ralliés au Nord sont envoyés dans les forts de la frontière pour lutter contre les indiens. Et là-bas, ils subissent les moqueries et brimades des yankees.
Loin de se limiter à cette opposition simpliste, ce western place Joseph Cotten dans le rôle d'un sudiste d'Atlanta dont la maison a été réquisitionné par les nordistes et qui oscillent sans cesse entre se tourner vers l'avenir et se rallier une bonne fois aux yankees ou se tourner vers le passé et reprendre la lutte. Cotten reprendra ce rôle de sudiste refusant la défaite, mais de façon plus extrême dans deux westerns italiens : Les forcenés et Les cruels. Linda Darnell, connue des amateurs de westerns pour son rôle dans La poursuite infernale de John Ford joue le rôle d'une mexicaine, veuve d'officier, qui s'ennuie à mourir dans le Fort où elle croupit depuis la mort de son mari. Son mari qui était le frère de Jeff Chandler, le major du fort. Ce dernier est assez remarquable dans son rôle, alors même qu'il a peu de dialogues. Enfin citons pour mémoire Cornel Wilde et Arthur Hunnicutt, que j'adore
Évidemment les rebelles hésitent à déserter, hésitent à revenir sauver le fort menacé par les indiens... Et c'est bien traité. Peu de larmoyant, de l'action, de la tension (morale surtout), ça fait du bien.
- Montrer les spoilers
"Il suffit de franchir les limites de la violence individuelle qui est criminelle,
pour atteindre la violence de masse qui... qui fait l'histoire..." Brad Fletcher dans Le dernier face à face
pour atteindre la violence de masse qui... qui fait l'histoire..." Brad Fletcher dans Le dernier face à face
Personne a écrit :Sartana, tu as un coeur de pierre!
Re: Les Rebelles de Fort Thorn - Two Flags West - 1950 - Robert Wise
Sartana a écrit :Et bien ! Même pas un petit avis sur ce film ?
Peut-être à cause de JOSEPH COTTEN ou bien CORNEL WILDE Ils sont probablement indigestes pour certains.
PARTI VERS D'AUTRES ESPACES
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Re: Les Rebelles de Fort Thorn - Two Flags West - 1950 - Robert Wise
photos complémentaires
CAHILL, UNITED STATES MARSHAL
Re: Les Rebelles de Fort Thorn - Two Flags West - 1950 - Robert Wise
Modifié en dernier par Abilène le 11 févr. 2016 20:50, modifié 2 fois.
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Re: Les Rebelles de Fort Thorn - Two Flags West - 1950 - Robert Wise
Si ici, cette arme ne sert à fixer le portrait d'Abraham Lincoln que pour en faire une cible murale...
Là, au contraire, ce couteau ne sert qu'à ôter toute idée de retirer de la cloison ce portait de Lee... Ce jeune homme qui s'apprêtait à l'arracher en prend bien conscience d'ailleurs...
Les armes sont maniées par des prisonniers, des confédérés bien entendu.
Petite taquinerie sur le film (je ne peux pas m'empêcher).
La belle Elena fait irruption dans la pièce de cette maison en bois.
En bois je dis bien... Car juste avant qu'elle ne fasse irruption on entend, alors que la porte est fermée forcément, un sonore "toc toc".
Elle est polie me direz-vous !
Certes, mais avec les gants qu'elle porte, je ne vois pas bien comment elle a réussi à toctoquer aussi joliment...
J’ai regardé un peu sur le net les scénarios produits par Frank Nugent. En voici quelques-uns dans le genre qui nous intéresse ici :
Avec John Ford :
- 1948 : Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) de John Ford
- 1948 : Le Fils du désert (Three Godfathers) de John Ford
- 1949 : La Charge héroïque (She Wore A Yellow Ribbon) de John Ford
- 1950 : Le Convoi des braves (Wagon Master) de John Ford
- 1952 : L'Homme tranquille (The Quiet Man) de John Ford
- 1955 : Permission jusqu'à l'aube (Mister Roberts) de John Ford
- 1956 : La Prisonnière du désert (The Searchers) de John Ford
- 1957 : Quand se lève la lune (The Rising of the Moon) de John Ford
- 1958 : La Dernière Fanfare (The Last Hurrah) de John Ford
- 1961 : Les Deux Cavaliers (Two Rode Together) de John Ford
- 1963 : La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef) de John Ford
Avec d’autres réalisateurs :
- 1953 : Un si doux visage (Angel Face) d'Otto Preminger
- 1955 : Les Implacables (The Tall men) de Raoul Walsh
- 1958 : Le Salaire de la violence (Gunman's Walk) de Phil Karlson
- 1954 : They Rode West de Phil Karlson
- 1966 : Sans foi ni loi (Incident at Phantom Hill) d'Earl Bellamy
Et bien sûr :
- 1950 : Deux drapeaux à l’ouest (Two Flags West) de Robert Wise
Cette introduction pour signifier qu’il s’agit d’un scénariste de renom et tout particulièrement en matière de western. L’histoire qu’il nous raconte ici, basée sur un fait historique est tout à fait intéressante. Intéressante de par son côté historique donc (personnellement je ne le connaissais pas) mais aussi par le mode de scénarisation et le choix des personnages.
Comme le dit si simplement P. Brion dans les bonus « tous les personnages ont des problèmes » !
Ce n’est pas faux reconnaissons-le.
Cela confère donc un côté dramatique à l’ensemble ce qui est certainement dans le but d’accentuer le cas de conscience de ces soldats sudistes qui acceptent d’endosser la Tunique Bleue. C’est adroit d’ailleurs car au-delà de créer un climat cela évite de présenter l’épisode sous un côté manichéen de soldats prisonniers qui seraient les seuls à se renier. Car des reniements (voire des auto-reniements) il y en a plus d’un dans cette histoire.
Là où je pondèrerai un peu mon enthousiasme c’est sur le choix de Robert Wise d'opter pour une mise en scène qui donne un côté trop lisse au jeu des acteurs.
Ils me sont apparus comme trop mesurés, contrôlés même, de fait cela casse un peu l’intention de dramaturgie que je viens d’évoquer. Non que je me sois ennuyé car il s’agit d’un très bon western, mais ce résultat manque un peu d’ampleur me semble-t-il.
Robert Wise qui a d’abord été monteur (pour Orson Welles dans Citizen Kane et La Splendeur des Amberson ) possède une belle filmographie également à la réalisation même si toutefois le western n’est pas son genre favori. A en croire sa filmographie, les décors fantastiques ou urbains semblaient le séduire davantage que les terres arides du Far West. Pour autant ici, la manière de filmer a de la patine : les plans sont léchés, le noir et blanc magnifique et somptueusement éclairé, nul doute que le travail du Directeur de la photo (Leon Shamroy, qui lui aussi a une filmographie longue comme le Bay Bridge) s’exprime ici brillamment. Il nous est proposé des plans de toute beauté, et je crois que cela procure un attrait qui rehausse efficacement ce côté un peu trop retenu.
Alors quand même, il faut souligner la belle réalisation des batailles qui sont aussi spectaculaires que foisonnantes.
La percée des « rebelles » de la ligne indienne lorsqu’ils reviennent défendre le fort mais aussi l’attaque du fort elle-même sont deux moments superbes et très richement réalisés. Les cascades s’y comptent à gogo, le nombre d’intervenants est impressionnant… du beau et du captivant en somme.
Toujours en illustration de ce magnifique noir et blanc, deux plans d'extérieurs.
- Un joli contraste qui donne finalement de la couleur là où il n'y en a pas :
- Et ce plan d'ensemble somptueux qui montre quand même l'investissement accompli pour rendre ce film esthétique :
Puis deux intérieurs, toujours avec ces beaux contrastes, mais cette fois, la caméra est à l'intérieur du fort.
- De nuit. Luminosité minimale de ce nuage qui semble de fait attirer inéluctablement et maléfiquement le commandant Kenninston (Jeff Chandler) :
- Et celui-ci enfin, superbe mariage des formes et de l'éclairage, les pointes acérées de la porte semblent défendre le fort contre les nuages :
Comme tout ceci est bien fait quand même...
Ce n'est pas faux il faut l'admettre. Il est vrai que les scènes d'ensemble manquent d'orientation voire de sens même. C'est une faiblesse mais, quelque part, cela peut aussi faire écho à un autre propos du même Bertrand T., au sujet de l'impression d'inutilité qui entoure la violence lors de l'assaut du fort par les Indiens.
Par "inutilité", il ne s'agit pas d'exprimer un quelconque loupé dans la mise en scène de cette attaque, il s'agit de remettre en question, tout simplement, la violence elle-même. Il est vrai que ce foisonnement pour reprendre un terme que j'utilise plus haut a quelque chose d'incompréhensible, nous regardons tout ce spectacle comme nous regarderions une fourmilière en ce demandant ce qui pousse ses habitants à se déplacer ainsi.
Mais initialement, le point de départ de ce déchaînement de violence est un geste gratuit, incompréhensible et pour le coup purement inutile : la mort du jeune indien assassiné par le major Kenninston (Jeff Chandler).
Et donc, tout ce côté déboussolant et vain ne sert-il pas à illustrer le sentiment d'inutilité qu'il convient d'adopter face à la violence ?
C'est peut-être une construction dans ce sens que nous fait partager ici Robert Wise...
Yo.
Là, au contraire, ce couteau ne sert qu'à ôter toute idée de retirer de la cloison ce portait de Lee... Ce jeune homme qui s'apprêtait à l'arracher en prend bien conscience d'ailleurs...
Les armes sont maniées par des prisonniers, des confédérés bien entendu.
Petite taquinerie sur le film (je ne peux pas m'empêcher).
La belle Elena fait irruption dans la pièce de cette maison en bois.
En bois je dis bien... Car juste avant qu'elle ne fasse irruption on entend, alors que la porte est fermée forcément, un sonore "toc toc".
Elle est polie me direz-vous !
Certes, mais avec les gants qu'elle porte, je ne vois pas bien comment elle a réussi à toctoquer aussi joliment...
J’ai regardé un peu sur le net les scénarios produits par Frank Nugent. En voici quelques-uns dans le genre qui nous intéresse ici :
Avec John Ford :
- 1948 : Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) de John Ford
- 1948 : Le Fils du désert (Three Godfathers) de John Ford
- 1949 : La Charge héroïque (She Wore A Yellow Ribbon) de John Ford
- 1950 : Le Convoi des braves (Wagon Master) de John Ford
- 1952 : L'Homme tranquille (The Quiet Man) de John Ford
- 1955 : Permission jusqu'à l'aube (Mister Roberts) de John Ford
- 1956 : La Prisonnière du désert (The Searchers) de John Ford
- 1957 : Quand se lève la lune (The Rising of the Moon) de John Ford
- 1958 : La Dernière Fanfare (The Last Hurrah) de John Ford
- 1961 : Les Deux Cavaliers (Two Rode Together) de John Ford
- 1963 : La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef) de John Ford
Avec d’autres réalisateurs :
- 1953 : Un si doux visage (Angel Face) d'Otto Preminger
- 1955 : Les Implacables (The Tall men) de Raoul Walsh
- 1958 : Le Salaire de la violence (Gunman's Walk) de Phil Karlson
- 1954 : They Rode West de Phil Karlson
- 1966 : Sans foi ni loi (Incident at Phantom Hill) d'Earl Bellamy
Et bien sûr :
- 1950 : Deux drapeaux à l’ouest (Two Flags West) de Robert Wise
Cette introduction pour signifier qu’il s’agit d’un scénariste de renom et tout particulièrement en matière de western. L’histoire qu’il nous raconte ici, basée sur un fait historique est tout à fait intéressante. Intéressante de par son côté historique donc (personnellement je ne le connaissais pas) mais aussi par le mode de scénarisation et le choix des personnages.
Comme le dit si simplement P. Brion dans les bonus « tous les personnages ont des problèmes » !
Ce n’est pas faux reconnaissons-le.
Cela confère donc un côté dramatique à l’ensemble ce qui est certainement dans le but d’accentuer le cas de conscience de ces soldats sudistes qui acceptent d’endosser la Tunique Bleue. C’est adroit d’ailleurs car au-delà de créer un climat cela évite de présenter l’épisode sous un côté manichéen de soldats prisonniers qui seraient les seuls à se renier. Car des reniements (voire des auto-reniements) il y en a plus d’un dans cette histoire.
Là où je pondèrerai un peu mon enthousiasme c’est sur le choix de Robert Wise d'opter pour une mise en scène qui donne un côté trop lisse au jeu des acteurs.
Ils me sont apparus comme trop mesurés, contrôlés même, de fait cela casse un peu l’intention de dramaturgie que je viens d’évoquer. Non que je me sois ennuyé car il s’agit d’un très bon western, mais ce résultat manque un peu d’ampleur me semble-t-il.
Robert Wise qui a d’abord été monteur (pour Orson Welles dans Citizen Kane et La Splendeur des Amberson ) possède une belle filmographie également à la réalisation même si toutefois le western n’est pas son genre favori. A en croire sa filmographie, les décors fantastiques ou urbains semblaient le séduire davantage que les terres arides du Far West. Pour autant ici, la manière de filmer a de la patine : les plans sont léchés, le noir et blanc magnifique et somptueusement éclairé, nul doute que le travail du Directeur de la photo (Leon Shamroy, qui lui aussi a une filmographie longue comme le Bay Bridge) s’exprime ici brillamment. Il nous est proposé des plans de toute beauté, et je crois que cela procure un attrait qui rehausse efficacement ce côté un peu trop retenu.
Alors quand même, il faut souligner la belle réalisation des batailles qui sont aussi spectaculaires que foisonnantes.
La percée des « rebelles » de la ligne indienne lorsqu’ils reviennent défendre le fort mais aussi l’attaque du fort elle-même sont deux moments superbes et très richement réalisés. Les cascades s’y comptent à gogo, le nombre d’intervenants est impressionnant… du beau et du captivant en somme.
Toujours en illustration de ce magnifique noir et blanc, deux plans d'extérieurs.
- Un joli contraste qui donne finalement de la couleur là où il n'y en a pas :
- Et ce plan d'ensemble somptueux qui montre quand même l'investissement accompli pour rendre ce film esthétique :
Puis deux intérieurs, toujours avec ces beaux contrastes, mais cette fois, la caméra est à l'intérieur du fort.
- De nuit. Luminosité minimale de ce nuage qui semble de fait attirer inéluctablement et maléfiquement le commandant Kenninston (Jeff Chandler) :
- Et celui-ci enfin, superbe mariage des formes et de l'éclairage, les pointes acérées de la porte semblent défendre le fort contre les nuages :
Comme tout ceci est bien fait quand même...
Une remarque faite par l'érudit et très analytique Bertand T., porte sur le côté déboussolant des directions prises lors des déplacements et plus encore lors des assauts.Yosemite a écrit : Allez, je vais écouter B. Tavernier, histoire de recueillir aussi son avis sur ce beau western….
Yo.
Ce n'est pas faux il faut l'admettre. Il est vrai que les scènes d'ensemble manquent d'orientation voire de sens même. C'est une faiblesse mais, quelque part, cela peut aussi faire écho à un autre propos du même Bertrand T., au sujet de l'impression d'inutilité qui entoure la violence lors de l'assaut du fort par les Indiens.
Par "inutilité", il ne s'agit pas d'exprimer un quelconque loupé dans la mise en scène de cette attaque, il s'agit de remettre en question, tout simplement, la violence elle-même. Il est vrai que ce foisonnement pour reprendre un terme que j'utilise plus haut a quelque chose d'incompréhensible, nous regardons tout ce spectacle comme nous regarderions une fourmilière en ce demandant ce qui pousse ses habitants à se déplacer ainsi.
Mais initialement, le point de départ de ce déchaînement de violence est un geste gratuit, incompréhensible et pour le coup purement inutile : la mort du jeune indien assassiné par le major Kenninston (Jeff Chandler).
Et donc, tout ce côté déboussolant et vain ne sert-il pas à illustrer le sentiment d'inutilité qu'il convient d'adopter face à la violence ?
C'est peut-être une construction dans ce sens que nous fait partager ici Robert Wise...
Yo.
Modifié en dernier par Yosemite le 12 août 2012 23:24, modifié 1 fois.
Re: Les Rebelles de Fort Thorn - Two Flags West - 1950 - Robert Wise
J'ai donné mon opinion sur ce Western ici
http://decrypte.westernmovies.fr/cri.php?id=807
Titre allemand du film : AVANT POSTE DANS L'OUEST SAUVAGE
http://decrypte.westernmovies.fr/cri.php?id=807
Titre allemand du film : AVANT POSTE DANS L'OUEST SAUVAGE