Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Voir tous les films critiqués
Règles du forum
Avant d'ouvrir un nouveau sujet de discussion, pensez à consulter la liste de tous les westerns critiqués sur ce forum

SVP : Pour les images larges et lourdes, utilisez IMG2 et non IMG pour faire une miniature. Pensez aux connexions lentes!
Avatar du membre
lasso
Capitaine
Capitaine
Messages : 9411
Enregistré le : 10 mai 2009 16:32
Localisation : oregon

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par lasso »

est édité aujourd'hui en allemagne en BR - Euro 12.99 DVD 11,99


Image
Avatar du membre
Arizona Kid
Trappeur
Trappeur
Messages : 3042
Enregistré le : 01 nov. 2016 16:26
Localisation : Marseille, France

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par Arizona Kid »

Comme je suis en train de visionner La Mission du Commandant Lex, je me dis que je me reverrais volontiers les pérégrinations de ces Conquérants du Nouveau-Monde: ce pré-western, malgré sa longueur inhabituelle pour l'époque (mais coutumière chez le grand Cecil B. De Mille) ne m'avait pas déplu lors de sa découverte, l'an passé.
D'autant que Boris Karloff m'avait épaté en chef Indien; à tel point que, dans un premier temps, je ne l'avais pas reconnu, sans son faux crâne et ses boulons de monstre de Frankenstein :lol:
" Personne ne t'empêchera de partir si c'est ce que tu veux; mais laisse-moi te donner un conseil, fiston: dans ce pays, c'est très mal vu de toucher au cheval d'un autre homme... " (Joël McCrea, Cattle Drive, 1951)
:sm70:
Hannie Caulder
Guerrier indien
Messages : 420
Enregistré le : 01 oct. 2013 21:23
Localisation : France

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par Hannie Caulder »

Je garde un merveilleux souvenir de ce western que je regardais avec passion quand j'étais gamin. Visuellement très beau, avec une belle utilisation du Technicolor, le film est extrêmement plaisant à voir, porté par de solides acteurs et des personnages bien creusés et fort bien interprétés. J'adore toujours ce western et le considère comme l'un des meilleurs des années 1940, peut-être même l'un des meilleurs tout court.
"Quand on tire on raconte pas sa vie"
Avatar du membre
Yosemite
Texas ranger
Texas ranger
Messages : 5310
Enregistré le : 12 nov. 2011 14:42
Localisation : Issy (ou là ?)

Re:Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par Yosemite »

Autant je trouve Cecil B. DeMille pas toujours à l’aise quand il s’agit de filmer les grands espaces de l’Ouest, ici, je trouve sa manière de filmer magnifique. Alors certes, le scénario présente bien des aspects peu crédibles et le traitement des Indiens (comme cela a été évoqué sur le fil de la discussion) reste fort malveillant, tout particulièrement dans la séquence « de la boussole » cités plus haut. Quoi qu’il en soit, j’ai passé un très agréable moment en regardant ce film qui dure quand même près de deux heures et demie.

Les décors intérieurs et extérieurs sont superbes, la mise en scène est très bien rythmée et le couple Paulette-Coop fonctionne à merveille.
Hors de toute considération vis à la vis de la réalité historique, que je suis personnellement bien incapable de juger et qui n’est pas forcément ce que je cherche au cinéma, je trouve que DeMille nous plonge efficacement dans une atmosphère qui évoque celle du « Dernier des Mohicans », atmosphère qui est un peu à la marge du western selon moi, mais qui propose un cadre propice à une épopée somme toute captivante.

Bref, c’est tout simplement ce que j’appelle du beau cinéma.
Yo.
Avatar du membre
U.S. Marshal Cahill
Lawman
Messages : 23791
Enregistré le : 12 nov. 2008 18:48
Localisation : au dessus de Strasbourg

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par U.S. Marshal Cahill »

Avis LAL octobre 2018
Image
CAHILL, UNITED STATES MARSHAL
ImageImageImage
Avatar du membre
Moonfleet
Eclaireur 
Eclaireur 
Messages : 1891
Enregistré le : 07 juil. 2004 10:53
Contact :

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par Moonfleet »

Image

Les Conquérants du Nouveau Monde (Unconquered, 1947) de Cecil B. DeMille
PARAMOUNT


Sortie USA : 24 septembre 1947


Après Une Aventure de Buffalo Bill (The Plainsman), Pacific Express (Union Pacific) et Les Tuniques Ecarlates (North West Mounted Police), Unconquered est le 4ème et ultime western parlant de Cecil B. DeMille et à cette date le plus gros budget qu’il ait eu à sa disposition. Au final, nous nous trouvons devant un corpus assez cohérent dans sa stylistique et dans la façon qu’à le cinéaste de narrer une histoire ; un ensemble de quatre films très représentatifs de la manière de travailler de Cecil B. DeMille, homme de spectacle avant tout mais aimant prendre son temps pour délayer ses intrigues, décrire son univers coloré. Si The Plainsman demeure le plus homogène, le plus équilibré et le plus harmonieux, les suivants auront eu au moins le mérite de nous faire voyager à des époques et lieux différents et assez dépaysants, le réalisateur n’ayant par ailleurs pas lésiné sur les moyens pour nous en mettre plein la vue, son talent de conteur et de peintre ayant accompli le reste sans pour autant éviter les lourdeurs caractéristiques de son cinéma à grand spectacle.

Image
1763 en Angleterre. Abigail Martha Hale (Paulette Goddard) est accusée d’un crime ; on lui propose de choisir entre deux condamnations : la potence dans l’immédiat ou quatorze années d’esclavage dans les colonies d’Amérique du Nord. Elle choisit la seconde solution et se trouve donc déportée en Virginie. A bord du bateau qui la transporte vers le Nouveau Monde, elle est mise aux enchères, le marchand de fourrures Martin Garth (Howard Da Silva) souhaitant fortement l’emporter pour se venger de l’humiliation qu’elle lui a fait subir, une gifle en pleine face et devant tous les marins après qu’il ait tenté de l’embrasser. Mais c’est le Capitaine Christopher Holden (Gary Cooper), officier de la milice de Virginie, et ses ’46 cents’ supplémentaires qui la gagne pour mieux lui rendre sa liberté. Ce dernier quitte le navire pour rejoindre sa fiancée qui lui annonce ne pas avoir pu attendre et s’être déjà marié avec son frère. Quant à Abigail, sans son sauveur à bord, elle n’a pas la force de s’opposer à ce que son contrat ‘d’émancipation’ soit brulé par Garth qui s’avère être en fait un sinistre trafiquant d’armes ; de nouveau esclave, elle se retrouve à servir dans une taverne. Par ses ventes d’armes, Garth attise la haine des différentes tribus indiennes envers les colons ; Pontiac, chef des Ottawa, organise la révolte lançant des raids sur tous les forts de la région. Holden est chargé d’aller apporter des ‘ceintures de paix’ aux indiens mais, attaqué en chemin, il se réfugie à Fort Pitt (futur Pittsburgh) où il retrouve et délivre une seconde fois Abigail des griffes de ses cruels maîtres. Peine perdue, elle se fait enlever par les indiens peu après, suite à la jalousie d’Hannah (Katherine DeMille), fille du chef des Sennecca et épouse de Garth, qui ne supportait pas de voir ce dernier tourner autour de cette femme blanche. Désobéissant à son commandant lui ayant demandé de bruler la ville afin que rien ne tombe aux mains des ‘sauvages’, Holden préfère d’abord aller délivrer sa jolie ‘esclave’…

Image
… Et nous n’en sommes qu’à mi-parcours, la seconde partie versant dans l’aventure alors que la première heure avait été plutôt dévolue à la mise en place de l’intrigue, à la présentation des personnages et de la situation politique de l’époque. Depuis le début de la décennie avec Sur la Piste des Mohawks (Drums Along the Mohawk), Le Premier Rebelle (Allegheny Uprising) et Le Grand Passage (Northwest Passage), le 18ème siècle n’avait plus été abordé dans le domaine du western. Unconquered, tiré d’un roman de Neil Swanson sur la révolte de Pontiac en Virginie contre les britanniques, nous replonge dans une époque qui n’avait encore pas connu la déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, toujours à l’aide d’un Technicolor rutilant et d’une débauche de moyens considérable ; nous nous trouvons devant un beau spectacle foisonnant et parfois passionnant malgré les défauts habituels qui entachent une majorité des films du réalisateur, une certaine lourdeur dans le traitement et la caractérisation des personnages, un certain kitsch de l’imagerie et une propension à faire durer les scènes dialoguées plus qu’à l’accoutumée. Mais, comme pour The Plainsman, ces défauts se transforment ici en qualités tout au moins durant la première heure : la description des personnages, aussi typée soit-elle, fonctionne parfaitement, la plastique du film est sublime grâce au violent contraste des couleurs et au scintillement des costumes, enfin l’étirement des séquences ne s’avère ici jamais gênante permettant au contraire de mieux nous familiariser avec les personnages d’autant que les dialogues sont de bonne qualité.

Image
Alors bien évidemment que tout ceci est d’une naïveté confondante mais l’art de conteur du cinéaste, son brio à mélanger histoire et romance, épique et intimisme, nous ramène en quelque sorte à l’enfance, époque où nous jubilions devant un héros comme Holden, brave, courageux, noble et honnête, où nous ne nous offusquions pas, bien au contraire, de ce que Paulette Goddard soit toujours parfaitement bien maquillée y compris lorsqu’elle se retrouve en haillons, où nous ne nous scandalisions pas lorsque l’on nous présentait des Indiens les plus vindicatifs et sanguinaires qui soient… Ca faisait partie du spectacle hollywoodien et en ce qui me concerne, cette candeur ne me gêne pas plus que ça aujourd’hui encore. D’ailleurs, dans tous les ‘pré-westerns’, que ce soient ceux de Ford ou de Vidor, les Indiens ont toujours été, plus que des ‘méchants’, des trouble-fêtes dont on comprenait les motivations mais avec qui les colons devaient se battre s’ils voulaient pouvoir vivre en paix. Aucun jugement, des faits historiques relatés avec plus ou moins d’honnêteté ; avec DeMille, plutôt moins, ses indiens cruels nous étant décrits, avec un pittoresque qui met parfois mal à l’aise, presque comme des demeurés. Ceci étant dit, ça participe aussi de sa volonté à vouloir constamment mélanger souci d’authenticité et kitsch le plus extravagant ; il s’agit de sa patte reconnaissable entre toutes avec aussi sa tendance à l’emphase et son découpage assez théâtral en actes et scènes toutes d’importantes longueurs. Paradoxalement, alors que la première heure me semble parfaite en ce sens, d’une belle fluidité, la partie plus épique et la plus mouvementée en terme d’action me parait parfois se trainer et manquer singulièrement de vitalité et ce, à partir de la séquence de torture dans le camp indien. Car si B. DeMille n’a pas son pareil pour nous offrir de superbes tableaux par son génie du cadrage, du gros plan, du positionnement de ses acteurs et de la disposition des couleurs, je ne lui ai presque jamais trouvé un sens du rythme qui me convienne d’où ses scènes d’action qui m’ont presque toujours déçu hormis dans The Plainsman qui est pour moi, rappelons le, un modèle du genre.

Image
‘The Perils of Paulette’ comme l’ont dénommé certains (en référence au serial ‘The Perils of Pauline’) n’est finalement pas aussi ample, baroque et délirant que je l’aurais souhaité et si le ressenti final est positif, je ne peux m’empêcher de regretter plus de nervosité dans les morceaux de bravoure et plus de sérieux dans sa seconde partie que, soyez-en informés, beaucoup préfèrent d’ailleurs à la première. Concernant un casting plutôt correct à défaut d’être génial, Paulette Goddard, comme dans Les Tuniques écarlates, a toujours tendance a en faire un peu trop mais elle reste néanmoins ici dans les clous, Gary Cooper est parfait en héros pur et dur même si son personnage manque d’épaisseur ainsi qu’Howard Da Silva qu’on se délecte à détester. Parmi les seconds couteaux, un Ward Bond trop en retrait, un Boris Karloff hiératique qu’on ne reconnait pas immédiatement sous sa coiffe d’inquiétant chef indien et la propre fille du réalisateur dans le rôle assez touchant de l’indienne, épouse du trafiquant d’armes et qui va se sacrifier par amour. Ils bénéficient tous de superbes costumes et progressent au milieu de magnifiques décors et de superbes paysages verdoyants pour notre plus grand plaisir. On trouve aussi au cours de la première heure pas mal de notations intéressantes, notamment sur l’établissement des frontières entre les états par des astronomes ayant du jongler avec pas mal de paramètres afin d’effectuer leurs tracés cartographiques.

Image
DeMille était un plasticien hors-pair (je m'en suis rendu compte effectivement) et son ultime western est là pour nous le prouver, Les Dix Commandements finissant d’entériner le fait dix ans plus tard ; concernant le reste, je vous laisse juge, le film ayant aussi bien ses admirateurs passionnés que ses violents détracteurs. Plus proche des premiers, j’arrive cependant à comprendre les arguments des seconds. Une chose est certaine, Unconquered est du pur DeMille, ce qui confirme le statut d’auteur de ce dernier, un film d'aventure bariolé au charme certain à défaut de m'apparaître comme une oeuvre de première importance.
Avatar du membre
metek
Colonel
Messages : 15354
Enregistré le : 17 août 2005 22:50
Localisation : Canada
Contact :

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par metek »

Gary Cooper, Boris Karloff, Iron Eyes Cody - Unconquered (1947)

Image
Compte Supprimé 4Q
Trappeur
Trappeur
Messages : 3219
Enregistré le : 26 sept. 2018 7:20

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par Compte Supprimé 4Q »

Rus Conklin (identifié par l'œil d'aigle de Limpychris !)

Image
Image
"Créer une œuvre, même imparfaite, demandera toujours plus de talent et d'effort que de la critiquer."
Avatar du membre
lasbugas
Colonel
Messages : 16436
Enregistré le : 19 janv. 2008 21:30
Localisation : La Ville Rose
Contact :

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par lasbugas »

Image
Image
Avatar du membre
lasbugas
Colonel
Messages : 16436
Enregistré le : 19 janv. 2008 21:30
Localisation : La Ville Rose
Contact :

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par lasbugas »

Image
Image
Avatar du membre
Compte Supprimé 14M
Cavalier solitaire
Messages : 122
Enregistré le : 20 mai 2022 9:04

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par Compte Supprimé 14M »

Qualche nota musicale portata dal vento...
Modifié en dernier par Compte Supprimé 14M le 18 déc. 2022 10:29, modifié 1 fois.
Avatar du membre
JoDel
Chercheur d'or
Chercheur d'or
Messages : 4810
Enregistré le : 04 sept. 2021 13:33

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par JoDel »

Bien bien …. Je me doutais un peu en insérant le film dans mon lecteur de certaines choses ou images que le film allait véhiculer, et des diverses réactions que certaines d’entre elles engendreraient, donc je n’ai pas été très surpris de lire les commentaires précédents. Je vais donc tenter de livrer mon ressenti, tout en marchant un peu sur des œufs.

Si Sergio Leone et Clint Eastwood sont les premiers à avoir éveillé chez moi l’amour du Western à l’âge de dix ans, c’est bien à Cecil B. De Mille que je doit mon attrait pour le Cinéma à grand spectacle, à peu près à la même période. C’est par Les Dix Commandements que j’ai découvert qu’il existait des films à grands moyens, de figurants, de performances d’acteurs, de décors, de couleurs, de costumes…. Je me souvient très bien être resté scotché devant mon écran, en voyant quelque chose d’aussi … grandiose, dans le sens démesuré (mais dans le bon sens). Si j’avais les yeux qui pétillaient à l’époque, j’avais immédiatement fait le constat que c’était du spectacle, quasi fantasmé, et plutôt éloigné d’une réalité historique rigoureusement retranscrite (Ben oui que c’est pas réel, même gosse je m’en suis rendu compte, y’a Moïse qui discute avec un buisson pendant des heures, moi j’ai essayé avec des tas d’arbustes, je n’ai jamais eu une once de réponse!).
J’étais à l’époque passionné par l’Egypte ancienne, et le portrait d’un Ramses II cruel, imbu de lui même et véritable despote, me paraissait très éloigné des connaissances que j’en avait de ce monarque. Mais la rencontre avec des acteurs tels Yul Brynner, Charlton Heston ou Edward G. Robinson, la beauté des scènes et des paysages, avaient réussi à passer sous silence ce côté que je trouvais déplaisant.

Avec les années, ma vision du cinéma a bien sur changé, et ce que j’aime trouver dans un film aussi, et je dois dire que désormais je cherche davantage la psychologie des personnages, la rigueur dans l’écriture, la qualité de réalisation ou la beauté des décors naturels. Néanmoins, je crois que c’est le seul réalisateur pour lequel je regarde encore les œuvres avec mon regard d’enfant.
Forcément donc je m’attendais à trouver des indiens montrés comme des sauvages sanguinaires, dénué de psychologie, et j’ai une fois encore pu passer outre sans trop de difficulté.
Ce qui m’a davantage gêné, c’est de les dépeindre sans une once de sens logique, comme des ignares, que ce soit le fait que les tactiques de siège soient en fait soufflées par les blancs, la scène de la boussole ou le final avec l’arrivée des « renforts » qui les fait détaler. On se demande comment cent cadavres et dix tambours peuvent vraiment faire peur à toute une armée qui assiège un Fort depuis des heures et sont à deux doigts de la victoire. Il aurait suffit de balancer une boule de feu dans le tas (Comment ça Iron Eyes il sait pas jeter de boule de feu ? Bon une volée de flèches alors) pour se rendre compte que les seuls vivants étaient ceux qui jouaient de la musique, et les réduire ainsi à néant. Mais cela ne m’a gêné qu’après coup, et pas pendant la vision elle même, car j’avais, comme je le disais, à ce moment, mes yeux d’enfant.

Je serais hypocrite donc de dire que je n’ai pas apprécié le film, que j’ai trouvé d’une beauté extrême. J’aime beaucoup les westerns traitant de cette période pour les paysages que l’on nous montre, avec énormément de verdure, de cours d’eau, et la couleur les rendent magnifiques.
N’étant pas du tout au fait des réalités vestimentaires des indiens, je suis parfaitement incapable de dire si les costumes sont vraiment représentatifs, même si je me doute, connaissant le réalisateur, que là encore c’est poussé à l’extrême. De la peinture il a du en falloir beaucoup, on se croirait parfois en finale de coupe du monde tant ils sont maquillés (pourquoi ? Y ‘en a deux on dirait qu’ils ont le drapeau du Brésil peint sur le front!), et je ne parle pas du nombre de peaux de bêtes, ossements et autres dépouilles d’animaux morts qu’on leur a collé sur la tête. Mais là encore, je serais hypocrite de dire que cela me gène, car quand on ne sait pas, faut avouer qu’on trouve cela très ressemblant, la « Magie de l’ignorance » permet de rendre crédible des acteurs comme Marc Lawrence ou Boris Karloff dans la peaux des indiens, car finalement, il n’y a pas beaucoup de « vrais » acteurs indiens dans ce film (vu que même Iron Eyes sur les faits, n’est pas plus indien que moi).

Les acteurs sont pour moi brillants, Gary Cooper en tête dans la peau du Capitaine Holden, héros de ce film. Alors oui chez De Mille, pas de nuance, le héros c’est un vrai chevalier, à la morale irréprochable, qui achète une esclave juste parce qu’il n’aime pas qu’un être humain en possède un autre, qui porte la charité, la liberté et la loyauté dans son veston, risque sa vie pour sauver la vie de celle qu’il aime. Le preux chevalier dans toute sa splendeur. Mais ce genre de héros, Gary Cooper les incarne à la perfection, et ici encore, je l’ai trouvé fantastique.

A l’inverse, Howard Da Silva est le grand méchant par excellence, fourbe, cruel, dénué de tout sens moral, uniquement motivé par son profit personnel, n’hésitant pas à sacrifier la vie de tous, si cela s’avère nécessaire. L’acteur réussi lui aussi son interprétation de ce marchand qu’on déteste au premier coup d’œil, sans même qu’il n’ait eu besoin de prononcer un mot.

Mais celle qui rend le film encore plus beau, c’est Paulette Goddard, enfin pour moi. Le soucis porté au détail, les toilettes assorties à ses yeux, le rouge à lèvre en toute circonstance, n’est pas déplaisant du tout et majore la beauté de l’actrice. Il n’y a qu’à voir la séquence du bain ou les plans de son visage sont magnifiques (hein ? C’est plus un regard d’enfant… Ouais, aller d’ado alors). J’ai trouvé qu’elle dégageait dans ce film beaucoup de sensualité, et que son jeu d’actrice était bien meilleur que dans les deux autres films qu’elle a tourné avec le réalisateur, ce qui rend son personnage très attachant.
Seul ombre au tableau, la découverte de la famille (moi aussi j’ai oublié le nom). Dans cette scène, elle est de trop, je ne dirais pas que la scène m’a déplu, mais je pense qu’on aurait du laisser Cooper seul, car elle en fait par contre un peu trop, et la tirade sur ces colons qui seront toujours là, comme De Mille aime bien nous dispenser de belles phrases avec de grands raisonnements, gâche pour moi la scène.

On retrouve, et c’est aussi ce que j’aime dans les films du réalisateur, des seconds rôles de talent, et à la pelle : Ward Bond, Mike Mazurki ect. Car qui dit grand spectacle dit plusieurs décors différents, des dizaines de personnages. On débute dans une salle d’audience, embarquons sur un bateau presque de pirates, débarquons dans une forêt, faisant halte dans une taverne, on passe une soirée au bal avant de débouler dan un camp d’indien pour s’en enfuir dans un canoë pour une course poursuite dans les rapides, avant d’aterrir dans les différents Forts pour des batailles épiques. Tous les ingrédients sont réunis pour faire rêver le spectateur, et dans mon cas, ça marche.
J’aime le soucis du détail, pour rendre les différentes scènes quasi inoubliables, tous les moyens sont déployés : les marins ressemblent à de vrais pirates, les costumes du bal que ce soit les officiers ou les toilettes des dames sont magnifiques, je serais parfaitement incapable de dire quelle scène a été tourné en extérieur, et quelle en studio. Sur l’aspect esthétique j’ai remarqué aussi que les interprètes féminines, que ce soit les principales mais aussi les simples figurantes, sont des femmes aux visages angéliques, il n’y a qu’à voir les scènes de Fort Pitt, de belles femmes, au rouge à lèvre rose ou rouge, il montre une beauté dans un évènement qui est quand même une vrai boucherie humaine. Il y a toujours une recherche du plaisir visuel, de rendre beau toutes les scènes, même les plus atroces.

Film de plus de deux heures, donc également énormément de rebondissements et de péripéties pour le héros et celle qui l’accompagne, qui nous entraîne dans une aventure, et je n’ai absolument pas vu défiler les deux heures trente.

Pour moi le pari est donc réussi, j’ai adoré le film, mais j’aime toujours les films de De Mille pour ces différentes raisons. Je vous présente mes excuses ami Injun Lover, mais je le confesse, si je devais jouer dans un seul film, je choisirais celui là… Le rôle de Gary Cooper ?? Non non… Celui du savon !
(Il va de soi que cette dernière phrase était une boutade uniquement destinée à y insérer ma connerie)

Après je ne dirais pas « qu’on ne peut pas comparer l’incomparable », car c’est faux. Bien sur que l’on peut faire le parallèle avec « Drums along the Mohawks » qui traite sensiblement de la même époque, mais disons que pour moi, les deux œuvres n’évoluent pas dans la même sphère.
DeMille nous montre une réalité telle que lui aurait voulu qu’elle soit, elle est plus qu’enjolivée, elle est fantasmée, il nous montre ce qu’il veut que les gens en retienne, dans une vision assez basique : les peaux-rouges sont des sauvages sanguinaires alors que l’homme blanc est porteur de la Liberté et de la Morale, ce qui justifie la colonisation. Et pour ce faire, il utilise tous les artifices qu’il a à sa disposition, déployant un maximum de moyen pour livrer une œuvre qui reste un ravissement pour le regard. Ford ne joue pour moi pas dans la même cour, certes il montre des films qui sont d’une beauté égale, avec « Les Mohawks » ou « The Quiet Man » par exemple, mais beaucoup de ses œuvres sont en plus, plus profondes « Young Mr Lincoln », « Grapes of Wrath », « Stagecoach » et bien d’autres, et touchent directement la sensibilité intérieure du spectateur, sans avoir besoin d’engager des milliers de figurants, montrer des scènes de batailles dantesques, ou des costumes plus bariolés les uns que les autres.

Pour ma part, je dirais que De Mille, touche mes yeux, mes yeux d’enfant rêveur, John Ford, lui, c’est à mon âme qu’il touche.

Je pense que je vais finir sur cette dernière phrase, et passer directement au sujet suivant
« Traquer des barbus dans un film où ils sont des milliers de trappeurs, avec des peaux de raton-laveur crevé et des fausses perruques sur la tête »
C est comme ce gars que j ai connu à El Paso, un jour il s'est jeté dans les cactus après s'être mis tout nu, je lui ai demandé moi aussi pourquoi... Il m'a dit qu'à ce moment là, l'idée l avait tenté

S. McQueen, Les Sept Mercenaires
Avatar du membre
JoDel
Chercheur d'or
Chercheur d'or
Messages : 4810
Enregistré le : 04 sept. 2021 13:33

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par JoDel »

Image
Image
Image
Gary Cooper............................. Capitaine Christopher Holden

Image
Image
Image
Paulette Goddard...................... Abigail "Abby" Lane

Image
Image
Howard Da Silva....................... Garth

Image
Image
Boris Karloff........................... Guyasuta

Image
Cecil Kellaway......................... Jeremy Love

Image
Ward Bond.............................. John Fraser

Image
Virginia Campbell...................... Madame Fraser

Image
Katherine DeMille...................... Hannah

Image
Henry Wilcoxon......................... Capitaine Steele

Image
C. Aubrey Smith......................... Le Juge

Image
Victor Varconi........................... Capitaine Simeon Ecuyer

Image
Virginia Grey............................. Diana

Image
Mike Mazurki............................. Bone

Image
Porter Hall................................ Leach

Image
Richard Gaines........................... Colonel George Washington

Image
Gavin Muir................................ Lieutenant Fergus McKenzie

Image
Lloyd Bridges............................. Lieutenant Hutchins

Image
Alan Napier .............................. Sir William Johnson

Image
Frank Wilcox............................. Richard Henry Lee (là Pat j'avoue je ne l'aurais pas reconnu)

Image
George Kirby et Leonard Carey............ Charles Mason et Jeremiah Dixon, les astronomes

Image
John Miljan............................. L'accusateur de la Cours Martiale

Image
Oliver Thorndike...................... Lieutenant Baillie

Image
Clarence Muse........................ Jason
C est comme ce gars que j ai connu à El Paso, un jour il s'est jeté dans les cactus après s'être mis tout nu, je lui ai demandé moi aussi pourquoi... Il m'a dit qu'à ce moment là, l'idée l avait tenté

S. McQueen, Les Sept Mercenaires
Avatar du membre
JoDel
Chercheur d'or
Chercheur d'or
Messages : 4810
Enregistré le : 04 sept. 2021 13:33

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par JoDel »

Dans la peau de la ligue de protection animale :
(mauvais jeu de mot?? Nooon)

Image
Marc Lawrence...................... Sioto, celui qui organise la fête

Image
Rus Conklin.......................... Mamaultee, celui qui s'occupe du barbeuc

Image
Iron Eyes Cody........... Celui qui meurt.............
Image
...........Mais ressuscite car il est chargé des brochettes

Image
Noble Johnson..................... L'Ottawa, celui qui amène la viande (visiblement c'est volaille ce soir)

Image
Chief Thundercloud................ Chef Killbuck, celui qui vient juste pour manger

Image
Jay Silverheels...................... Celui qui est chargé d'accompagner les invités

Image
Rodd Redwing (avec le tablier)............ Celui qui fait la vaisselle (ben oui, forcément)

Image
J.W. Cody................................... Celui chargé de la sécurité incendie
(Identification soumise à la validation des experts)

Dans le rôle des Trappeurs, officier, colons, qui apportent la Liberté de façon pacifique

Image
Paul E. Burns............................... Dan McCoy (a noter que Paul boit de l'eau dans ce film, a même la rivière, eh ouais!)

Image
Dorothy Adams .......................... Celle qui a pris de l'acide
(vous voyez : sourire Colgate, rouge et rose à lèvre, visage angélique)

Image
Erville Alderson........................... Le Trappeur qui n'a jamais peur

Image
Chuck Hamilton.......................... Le Trappeur qui était indien il y a dix minutes

Image
Francis Ford.............................. Le Trappeur Hussard

Image
Frank Hagney............................ Jake, le barman toujours souriant

Image
Harry Cording........................... L'impassible, qui fait du tir au pigeon

Image
Raymond Hatton....................... Le Trappeur à moitié mort

Image
Jack Pennick........................... Joe Lovat, lui par contre il est totalement mort

Image
William Haade........................ Le trappeur qui casse l'ambiance

Image
Lane Chandler........................ Au bout de la rangée, l'officier de la cours martiale

Image
Ray Teal............................... Le mec lourd bourré (Avouez sans la moustache c'est plus dur!)

Image
Si Jenks............................... Celui qui promène une oie depuis la mort de son chien (qu'on retrouve sur la tête de Marc Lawrence)

Image
Ted Mapes............................. Le trappeur qui frise sous la pluie

Et dans la rubrique "ceux qui ne sont pas au bon endroit" :

Image
Trevor Bardette.................... Celui qui n'est pas à Fort Pitt (y a bien un mec qui lui ressemble mais je ne suis pas sur ce que ce soit lui), mais au Bal avec sa maman(enfin j'espère pour lui)

Image
Richard Alexander.................. Celui qui n'est pas un esclave, ou alors très bien habillé

Image
Et là encore confirmation nécessaire car je connais peu l'acteur mais j'aurais dit Charles Middleton, dont les scènes ne sont donc pas toutes "deleted"
C est comme ce gars que j ai connu à El Paso, un jour il s'est jeté dans les cactus après s'être mis tout nu, je lui ai demandé moi aussi pourquoi... Il m'a dit qu'à ce moment là, l'idée l avait tenté

S. McQueen, Les Sept Mercenaires
Avatar du membre
JoDel
Chercheur d'or
Chercheur d'or
Messages : 4810
Enregistré le : 04 sept. 2021 13:33

Re: Les Conquérants d'un nouveau monde - Unconquered - 1947 - Cecil B. DeMille

Message par JoDel »

Bien sur vous l'attendiez tous, la rubrique
"Les barbus non crédités sur Imdb"
Et là vous en aurez pour votre argent

Image
Comme dans tous les films en ce moment on retrouve l'irremplaçable Barbu Méconnu
(Avec Erville Alderson et Julia Faye)

Image
Je n'était pas sur que ce soit lui car on ne le voit que de profil
Image
Mais vu qu'avant il était en esclave de face......... Al Kunde, rasé!

Image
Portant la malle sur le bateau
Image
Puis plus tard avec une perruque de Claude François......... Blackie Whiteford

Image
A côté de Blackie sur cette image on retrouve, petit mais costaud....... Snub Pollard

Image
Pourtant pas dissimulé, sirotant son eau de vie de pomme de pin........ Carl Sepulveda

Image
L'homme qui n'a jamais été jeune, ou alors y a longtemps........... Franklyn Farnum et son écharpe rouge

Image
Toujours présent quand il faut gueuler ou picoler.......... Cap Somers (Y a plus rien à boire, alors il gueule)

Image
Il s'est mis sur un tonneau et a tombé la chemise pour qu'on le remarque.......... Chet Brandenburg (plus dur là, il était jeune)

Image
Bien caché entre les bras de Mike Mazurki, on apercevra la trogne du Giant......... Robert Milasch
(j'avoue je l'ai vu ailleurs pas en une fraction de seconde entre deux aisselles)

Image
Mon nouveau copain, le vieil édenté, présenté il y a peu ............. Slim Gaut (qui fait super bien le pirate)

Image
je ne l'avais pas vu la première fois car il ne fait que passer........... Allen D. Sewall
(oui j'ai regardé certaines scènes plusieurs fois pour être sur... Mais non pas le bain... Bon OK si)

Et le dernier, je ne connais pas l'acteur mais je l'ai vu hier alors je ne suis pas catégorique mais je pense que c'est lui

Image
En même temps des nez de ce calibre, il y en a peu......... Constatine Romanoff
si je ne me plante pas (et qu'on me dise pas que cette fois c'est Bob Kortman ou je pète mon écran)

A noter qu'on annonce John Big Tree et Francis McDonald mais je pense que c'est une erreur ou que les scènes ont disparu. L'un étant un peu trop vieux pour les barbeucs, le second étant un récurent du réalisateur, il n'aurait pas juste été un visage dans la foule (et a peu être été confondu avec Erville le Trappeur)

Record battu!!!! :horse:
A bientôt pour de nouvelles aventures à poils (non non pas dans ce sens, pas de baignade!)
:sm80:
C est comme ce gars que j ai connu à El Paso, un jour il s'est jeté dans les cactus après s'être mis tout nu, je lui ai demandé moi aussi pourquoi... Il m'a dit qu'à ce moment là, l'idée l avait tenté

S. McQueen, Les Sept Mercenaires
Répondre

Retourner vers « Les Westerns : critiques et illustrations de films et documentaires »