L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Règles du forum
Avant d'ouvrir un nouveau sujet de discussion, pensez à consulter la liste de tous les westerns critiqués sur ce forum
SVP : Pour les images larges et lourdes, utilisez IMG2 et non IMG pour faire une miniature. Pensez aux connexions lentes!
Avant d'ouvrir un nouveau sujet de discussion, pensez à consulter la liste de tous les westerns critiqués sur ce forum
SVP : Pour les images larges et lourdes, utilisez IMG2 et non IMG pour faire une miniature. Pensez aux connexions lentes!
Re: L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Première représentation à Paris le 9 Mai 1951 au Paris en version française .
- Yosemite
- Texas ranger
- Messages : 5310
- Enregistré le : 12 nov. 2011 14:42
- Localisation : Issy (ou là ?)
Re: L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Histoire d'illustrer mes propos sur "Westerns au coin du feu", un exemple de transition de plan. Ici on voit Zimmerman (Hugh Marlowe) en train de fermer une porte dans l'encoignure d'un couloir ; il s'agit beaucoup de délimiter l'espace dans le mode de cadrage de ce western... normal quand on y pense, il y est question de séquestrations.
Et à peine la porte est-elle refermée, que nous changeons de caméra (l'angle n'est pas le même) pour passer sur un plan en amorce avec le psychopathe Tevis (Jack Elam) de dos, assis et comme attendant son heure.
Et là, à cet instant, ce tueur de bonne famille et si redouté qu'est Zimmerman, nous apparait plus blafard, plus petit, portant moins beau... plus vulnérable en somme.
C'est quand même bien filmé tout ça...
Yo.
Et à peine la porte est-elle refermée, que nous changeons de caméra (l'angle n'est pas le même) pour passer sur un plan en amorce avec le psychopathe Tevis (Jack Elam) de dos, assis et comme attendant son heure.
Et là, à cet instant, ce tueur de bonne famille et si redouté qu'est Zimmerman, nous apparait plus blafard, plus petit, portant moins beau... plus vulnérable en somme.
C'est quand même bien filmé tout ça...
Yo.
- Yosemite
- Texas ranger
- Messages : 5310
- Enregistré le : 12 nov. 2011 14:42
- Localisation : Issy (ou là ?)
Re: L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Autre illustration, moins obligeante celle-ci...
Générique de début, une voix off illustre les performances de ce mode de transport : les malles-postes.
Le décor est splendide, la voix off évoque presque le documentaire, la musique est digne d'une épopée... voici notre diligence, minuscule, débouchant au milieu de cet immense et naturel plateau cinématographique qu'est Lone Pine.
Tout y est , Alabama Hills, la Sierra Nevada...
Que c'est beau !
Que c'est beau, mais qu'est-ce que ça vient faire ici ? Je n'ai vraiment pas compris pourquoi Hathaway avait maintenu ce type de séquences au début et à la fin de ce film... Ça colle si peu avec le coeur du sujet.
Un mystère pour moi.
Yo.
Générique de début, une voix off illustre les performances de ce mode de transport : les malles-postes.
Le décor est splendide, la voix off évoque presque le documentaire, la musique est digne d'une épopée... voici notre diligence, minuscule, débouchant au milieu de cet immense et naturel plateau cinématographique qu'est Lone Pine.
Tout y est , Alabama Hills, la Sierra Nevada...
Que c'est beau !
Que c'est beau, mais qu'est-ce que ça vient faire ici ? Je n'ai vraiment pas compris pourquoi Hathaway avait maintenu ce type de séquences au début et à la fin de ce film... Ça colle si peu avec le coeur du sujet.
Un mystère pour moi.
Yo.
- Yosemite
- Texas ranger
- Messages : 5310
- Enregistré le : 12 nov. 2011 14:42
- Localisation : Issy (ou là ?)
Re: L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Comme évoqué sur "Westerns autour du feu", il s'en passe des choses dans les miroirs de ce relais...
C'est sans-doute la raison pour laquelle ils sont si présents :
Vinnie et Tom entrent dans le champ virtuel formé par le miroir et la fenêtre en abyme, ils sont dehors mais un peu dedans également et surtout, ils n'échappent pas au regard de leur geôlier qui, à ce moment, pèse sur eux sans qu'ils le voient.
N'a pas été facile cette capture car l'image est quasiment subliminale tant la superposition des personnages est furtive.
C'est voulu par le cadreur/réalisateur évidemment, le simple fait de la faire durer aurait anéanti l'effet psychologique car elle en aurait été plongée dans une sorte d'installation incohérente avec l'anxiété ambiante et la volonté des prisonniers de s'évader.
Bref, ils ne se sont pas installés ici... d'ailleurs Tom, ne s'y est jamais senti chez lui à Rawhide, ce n'est pas avec l'arrivée de ces bandits qu'il va s'y sentir mieux...
Yo.
C'est sans-doute la raison pour laquelle ils sont si présents :
Vinnie et Tom entrent dans le champ virtuel formé par le miroir et la fenêtre en abyme, ils sont dehors mais un peu dedans également et surtout, ils n'échappent pas au regard de leur geôlier qui, à ce moment, pèse sur eux sans qu'ils le voient.
N'a pas été facile cette capture car l'image est quasiment subliminale tant la superposition des personnages est furtive.
C'est voulu par le cadreur/réalisateur évidemment, le simple fait de la faire durer aurait anéanti l'effet psychologique car elle en aurait été plongée dans une sorte d'installation incohérente avec l'anxiété ambiante et la volonté des prisonniers de s'évader.
Bref, ils ne se sont pas installés ici... d'ailleurs Tom, ne s'y est jamais senti chez lui à Rawhide, ce n'est pas avec l'arrivée de ces bandits qu'il va s'y sentir mieux...
Yo.
- Yosemite
- Texas ranger
- Messages : 5310
- Enregistré le : 12 nov. 2011 14:42
- Localisation : Issy (ou là ?)
Re: L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Lorsque j'évoquais le peintre E. Hopper sur "Westerns au coin du feu", j'avais en tête cette image.
Un éclairage parcimonieux mais très savamment distribué, là-bas, attablé, c'est Jack Elam qui picole, tardivement, nuitamment. Il semble patienter, fomenter ressasser, et attendre son heure en fait.
La pièce filmée dans sa diagonale paraît certainement plus grande qu'elle n'est, d'autant que les points d'éclairage s'opposent quasiment sur celle-ci.
Avec la nuit, les miroirs, tant sollicités durant tout ce film, dorment aussi, il ne s'y manifeste plus de vie et ils ne reflètent pas les rêves des gens qui dorment… leur pouvoir s'est arrêté. Finalement, le seul pouvoir qui apparaît ici est perceptible au regard, lointain certes, mais bien dirigé vers le spectateur de Jack Elam. Pas forcément rassurant lorsqu'on sait à quel point le personnage qu'il incarne est du genre fou-dangereux.
Placée bas, la caméra nous ramène donc au niveau des endormis, un dos, un visage masqué par un chapeau, des jambes dans l'ombre mais qui n'ont pas grande importance puisqu'ils dorment.
En revanche, ces deux personnages se font face, sans faire totalement un, ils le sont un peu quand même. Car le dos que nous voyons du personnage de gauche, doit à peu près être le dos de Hugh Marlowe (personnage de droite) vu par Jack Elam.
En clair, Hathaway nous montre ici le visage (masqué certes d'un chapeau mais de fait sans défense voire presque sans vie) d'un homme qui, vu de dos, serait encore plus vulnérable…
Pour ceux qui n'ont pas encore vu le film, je n'en dis pas plus.
Yo.
Un éclairage parcimonieux mais très savamment distribué, là-bas, attablé, c'est Jack Elam qui picole, tardivement, nuitamment. Il semble patienter, fomenter ressasser, et attendre son heure en fait.
La pièce filmée dans sa diagonale paraît certainement plus grande qu'elle n'est, d'autant que les points d'éclairage s'opposent quasiment sur celle-ci.
Avec la nuit, les miroirs, tant sollicités durant tout ce film, dorment aussi, il ne s'y manifeste plus de vie et ils ne reflètent pas les rêves des gens qui dorment… leur pouvoir s'est arrêté. Finalement, le seul pouvoir qui apparaît ici est perceptible au regard, lointain certes, mais bien dirigé vers le spectateur de Jack Elam. Pas forcément rassurant lorsqu'on sait à quel point le personnage qu'il incarne est du genre fou-dangereux.
Placée bas, la caméra nous ramène donc au niveau des endormis, un dos, un visage masqué par un chapeau, des jambes dans l'ombre mais qui n'ont pas grande importance puisqu'ils dorment.
En revanche, ces deux personnages se font face, sans faire totalement un, ils le sont un peu quand même. Car le dos que nous voyons du personnage de gauche, doit à peu près être le dos de Hugh Marlowe (personnage de droite) vu par Jack Elam.
En clair, Hathaway nous montre ici le visage (masqué certes d'un chapeau mais de fait sans défense voire presque sans vie) d'un homme qui, vu de dos, serait encore plus vulnérable…
Pour ceux qui n'ont pas encore vu le film, je n'en dis pas plus.
Yo.
-
- Chercheur d'or
- Messages : 4567
- Enregistré le : 29 nov. 2008 17:43
Re: L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Pas à propos du film, et rien à voir avec le western, mais si tu apprécies/vous appréciez Hopper, Yo(sémite), je "sors de cette conférence" d'Alexander Nemerov sur "Ground Swell" : http://www.artbabble.org/video/ngadc/wy ... opper-1939 ... C'est assez brillant ... même s'il le dit lui même, c'est une interprétation (il ne le dit pas dans ces termes, mais le sens y est).
Je suis un vieux Peau-Rouge solitaire qui ne marchera jamais en file indienne.
- You've seen too many westerns, old man.
- That doesn't exactly work in your favor.
- You've seen too many westerns, old man.
- That doesn't exactly work in your favor.
-
- Chercheur d'or
- Messages : 4567
- Enregistré le : 29 nov. 2008 17:43
Re: L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Euh ... j'avais oublié ... Tant que j'y suis : pour ces captures, 'analyses', commentaires perso et ressentis, ici et ailleurs.
Je suis un vieux Peau-Rouge solitaire qui ne marchera jamais en file indienne.
- You've seen too many westerns, old man.
- That doesn't exactly work in your favor.
- You've seen too many westerns, old man.
- That doesn't exactly work in your favor.
- lasbugas
- Colonel
- Messages : 16436
- Enregistré le : 19 janv. 2008 21:30
- Localisation : La Ville Rose
- Contact :
Re: L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Theatrical trailer - Bande annonce
Re: L'Attaque de la Malle-Poste - Rawhide - 1951 - Henry Hathaway
Un des cinq meilleurs westerns de Henry Hathaway,un bon(100 dollars pour un shérif),trois sont assez réussis (Le jardin du Diable,L'Odyssée des Mormons et L'attaque de la Malle-Poste) et un Masterpierce(La fureurs des hommes).
Rawhide dans ce western désignera deux significations,la première portera le nom d'un grand fouet spécialement conçu pour le dressage des chevaux,la second est le nom de la station du relai de diligence où se déroulera l'intrigue de ce huis -clos .
Ce western avec son intrigue très sombre ressemble à un film noir dont la partition musicale des 20 dernières minutes est absente ,par ailleurs ce qui n'est pas plus mal, car le générique du début est catastrophique. Saul Kaplan est le compositeur de la maison Fox,c'était Darryl Zannuck le nabab et fondateur de cette industrie qui le choisira pour composer le même style musical de La ville abandonné et L'Odyssée des Mormons.Je ne pense pas que Henry Hathaway avait vraiment le choix de choisir ce tel compositeur,il devait le prendre pour son western.
À part ce petit défaut sur cet air musical assez douteux pour un western tragédien,Hathaway choisira comme scénariste Dudley Nichols un des favoris de John Ford.Il écrivit ce scenario comme une œuvre d'un film noir sous la forme d'un western tragédien.C'était l'un des westerns qui fut interdit en France aux - de 16 ans,tandis que d'autres pays l'ont interdit complétement sans doute à cause de la scène ,quand Jack Elam,l'un des plus grands second rôles du western et des films noirs
Hathaway maitrisait très bien sa mise en scène avec un jeu de caméra tourné uniquement dans deux pièces succinctes,l'une sans fenêtres celle de l'accueil et du grand salon et l'autre,celle de la chambre du héros avec trois fenêtres.Tout les acteurs sont bons,particulièrement Hughe Marlow,Jack Elam et Susan Hayward,tandis que le héros interprété par Tyronne Power est un peu éffacè, c'est sans doute un choix délibéré de la part de la star,qu'il ne voulait plus interpréter des rôles de jeunes premiers il y a quelques décennies en arrière.
Un bon western avec un scenario en béton.une très belle réussite.
Rawhide dans ce western désignera deux significations,la première portera le nom d'un grand fouet spécialement conçu pour le dressage des chevaux,la second est le nom de la station du relai de diligence où se déroulera l'intrigue de ce huis -clos .
Ce western avec son intrigue très sombre ressemble à un film noir dont la partition musicale des 20 dernières minutes est absente ,par ailleurs ce qui n'est pas plus mal, car le générique du début est catastrophique. Saul Kaplan est le compositeur de la maison Fox,c'était Darryl Zannuck le nabab et fondateur de cette industrie qui le choisira pour composer le même style musical de La ville abandonné et L'Odyssée des Mormons.Je ne pense pas que Henry Hathaway avait vraiment le choix de choisir ce tel compositeur,il devait le prendre pour son western.
À part ce petit défaut sur cet air musical assez douteux pour un western tragédien,Hathaway choisira comme scénariste Dudley Nichols un des favoris de John Ford.Il écrivit ce scenario comme une œuvre d'un film noir sous la forme d'un western tragédien.C'était l'un des westerns qui fut interdit en France aux - de 16 ans,tandis que d'autres pays l'ont interdit complétement sans doute à cause de la scène ,quand Jack Elam,l'un des plus grands second rôles du western et des films noirs
- Montrer les spoilers
Hathaway maitrisait très bien sa mise en scène avec un jeu de caméra tourné uniquement dans deux pièces succinctes,l'une sans fenêtres celle de l'accueil et du grand salon et l'autre,celle de la chambre du héros avec trois fenêtres.Tout les acteurs sont bons,particulièrement Hughe Marlow,Jack Elam et Susan Hayward,tandis que le héros interprété par Tyronne Power est un peu éffacè, c'est sans doute un choix délibéré de la part de la star,qu'il ne voulait plus interpréter des rôles de jeunes premiers il y a quelques décennies en arrière.
Un bon western avec un scenario en béton.une très belle réussite.
This is the West ,Sir . When the legende becomes fact, print the legende( The man who shot Liberty Valance,L' homme qui tua liberty valance)