Gold - 2012 - Thomas Arslan

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lafayette
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par lafayette »

Ein Mädchen aus alten Zeiten... in Gold!
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Yosemite
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par Yosemite »

Une fille comme autrefois, une qu'on aime... Certes, pour autant, elle fait preuve d'impertinence, voire de modernité face aux commérages colportés par Maria Dietz (Rosa Enskat).
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Elle est ici à côté de son barbu de mari, Otto (Wolfgang Packhäuser), qui ne sait trop que penser des propos venimeux de sa femme à l'encontre de cette belle femme qui vient semer la grouille dans un groupe de pionniers. Enfin, "semer la grouille", je résume les propos de Maria en disant cela. Ce n'est pas moi qui parle !

Impertinence ? Oui, car à cet instant elle fait une révérence aux deux cantiniers (ce n'est pas très visible sur la capture).


Un western qui n'est pas sans évoquer, parfois "Jeremiah Johnson", parfois aussi "Dead man", par son côté hypnotique, tant la façon de filmer la verticalité stroboscopique des arbres que dans la musique lancinante.
Des personnages surgissent d'on ne sait où, réclament un peu d'argent pour traverser un fleuve, indiquer la piste qui mène à Telegraph Creek.
Et parfois encore, des personnages surgissent et traversent la scène sans rien demander à personne...
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... puis disparaissent, hagards, un drapeau sur le dos trahissant une vague origine.


Une utilisation des décors que l'on rencontre parfois dans les westerns mais qui reste somme toute assez rare. J'ai en tête des Boetticher, un Tourneur... l'instant où les fantômes se font envahissants et tels une harde de loups, nous piègent et nous retranchent...

Une sorte de ptérodactyle ferait-il office de cerbère à l'entrée de la forêt où vont pénétrer nos valeureux pionniers ?
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Changement de mise au point Joseph Rossmann (Lars Rudolph) vient de se figer face à une forme, encore indistincte, mais qui ne présage rien de bien accueillant...
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Et lorsque la mise au point se fait en caméra subjective, on comprend mieux pourquoi il s'est statufié le Joseph !
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Un très beau travail de caméra, d'un bout à l'autre dans ce film, le tour de force sera de parvenir à projeter le spectateur dans le monde que sont en train de traverser ces personnages.
Une réussite !


Cela fait donc environ 5 heures que je suis en vacances et je n'ai pas résisté plus longtemps à la fièvre de Gold.
Un petit bijou, une pépite si j'ose dire, à voir absolument.
Pas un film d'action, mais une réalisation et un jeu très intériorisés qui dialogue à merveille avec les paysages grandioses et hostiles qui nous sont montrés ici. Les acteurs se chargent de l'intérieur, le caméraman de l'extérieur et le réalisateur réunit tout ça.
Splendide.
Yo.
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lafayette
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par lafayette »

Oui j'ai apprécié les ressemblances de la nature avec notre imagination bien mis en scène et bien présenté dans ton sujet précédent... :D
Cependant que le type se paye sa crise ensuite et parte nu se perdre un peu comme dans le film Théorème... :shock:
Pas grave, demain matin il y a un petit nu qui va apparaître dans la crèche! :num1
Joyeux Noël! :sm80:
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Yosemite
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par Yosemite »

Revu ce soir avec le même plaisir.
La prise de son est un régal !

Je viens de regarder les "suppléments" (Un mot bien choisi et qui change du très emprunté "bonus")...En soi, ils sont tout à fait instructifs et agréables à visionner.
Mais s'il y a un loupé, c'est quand même sur l'entrevue avec Nina Hoss.
Deux captures :
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Au sujet des habitants de ces villages quelque peu perdus : ce sont des aventurieux ?
Pas "classieux" ce terme hmmm ?

Nina nous explique à présent qu'elle a suivi des leçons de conduite (équestre) accélérées :
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Ah pardon ! Il s'agissait de chevreaux, c'est le "r" qui a malencontreusement disparu ! :num1
Je rectifie : "des leçons de conduite (caprine) accélérées"
Ouf ! J'ai failli écrire une bêtise...
Yo.
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par lafayette »

En comparaison avec Gold, il y a une série Heimat qui parle de l'exode d'allemands miséreux notamment vers le Brésil.
Ci-dessous article d'une pub sur le cinéma de Télérama trouvée en salle d'attente de ma banque. La photo ne déparre pas des convois vers le grand Ouest de nos rêves.
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lasso
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par lasso »

Je viens de recevoir mon exemplaire de GOLD par la Poste.

Sur la deuxième page du "cover" je vois un Cabriolet tiré par 2CV blancs ..... la forme du wagon diffère des exemplaires que les premiers
pionniers ont utilisé pour l'Oregon Trail, beaucoup plus lourd, chargés de choses inutiles, tirés par des boeufs .........
il est vrai, ici on est dans les temps modernes, en 1898, légèreté des équipements.

Quelque temps après Ferdinan Porsche s'est sûrement inspiré pour développer sa fameuse VolksWagen, une 4CV quand-même, poussé à
l'arrière, la voiture du Peuple et des Prolétaires. :lol: :lol: :lol:

J'espère, que les allemands n'avaient pas trop le Carnaval de Cologne, dans la tête, pour costumer les acteurs. :roll: :roll:
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lasso
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par lasso »

Avec tout ce que j'ai lu sur ce film, qu'elle déception!

OK, on suit cette expédition vers le Klondike, difficile et dangereuse, à travers des territoires sauvages de British Columbia, vers l'or et la richesse
abstraite, à conquérir.

Mais pourquoi, cette route ? on est déjà en 1895, les participants viennent pour la plupart des USA. Emily Meyer est déjà plusieures années aux
Etats-Unis, servante à New York, mariée à Chicago puis divorcée, maintenant pour recommencer sa vie elle a la fièvre d'or et part avec le Groupe
de Laser, qui connaît une route plus facile et moins dangereuse vers la destination. Un reporter imigré Allemand, travaillant pour un journal New
Yorkais, pour accompagner le convoi, un vieux couple de pionniers Allemands, engagés comme cuisiniers, un homme seul voulant améliorer le
sort de sa famille, un Austro-Hongrois engagé pour s'occuper des chevaux. Lui vient de la Virginie, hors-la-loi, en fuite des chasseurs de tête,
qui sont à ses trousses. C'est à New York ou il a appris à travers une annonce de journal, de cette expédition qui se préparait pour le Gold Rush,
nécessitant un expert en chevaux..... tous ils devaient parler l'anglais, vu qu'ils n'étaient pas des nouveaux venus....
Avec des acteurs ? Allemands on les laisse parler l'Allemand, en effet il y avaient des centaines de milliers qui ont imigrés vers l'Amérique au
19ème sciècle.

Imaginez les distances pour être prêt au départ de l'expédition, et le nombre ridicule des personnes y participant. Ce n'est pas une RUEE vers
l'Or. On ne la sent d'ailleurs pas, cette fièvre, durant le voyage.

La charette (chariot) de provision et cuisine, vu sa fragile construction, a vite rendue l'âme ....
Emily Meyer, hautaine, absente et fatale, donne pas une bonne impression, maquillée pour accentuer sa détresse.


Quand le père de famille ne supporte plus les contraintes du voyage, il devient amok, se déshabille en courant ??? et disparaît tout nu dans
la forêt, il n'est pas retrouvé.
S'étant égaré, ne savant comment continuer, Laser prend la fuite avec l'argent investi par les participants de l'expédition.
Les rares indiens qu'ils rencontrent sont déjà domestiqués.

Les chasseurs de têtes, plus rapide que le fuyard, l'attendent déjà à Telegraph Creek, pour l'abattre à son arrivée.

Emily Meyer, qui en était tombée un peu amoureux, décide de continuer seule la route vers Dawson City, qui est à une distance encore de
1000 km, bon courage......

Ce film n'entre certainement pas dans l'histoire du cinéma et du Western en particulier.

Pas de suspense, pas de rencontre avec des animaux sauvages, qui ne doivent pas manquer dans cette région..... L'introduction avec la
découverte de l'or dans la rivière de Klondike est râtée. Aussi, je n'ai pas apprécié la musique du film ..

Le film est loin d'un Meek's Cut-Off, Western récent d'une qualité irréprochable montrant aussi la périlleuse progression, cette fois-ci vers l'Oregon.



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Emily faisant sa petite lessive
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Le père de famille regardant une dernière fois sa famille en photo
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A la chasse aux perdrix, ils rentrent bredouille, n'ayant que des fusils à balles
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chip
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par chip »

Mon avis sur le film, n'est en rien émoussé par la critique de notre ami Lasso, je vais me repasser le dvd, et puis Barbara Hoss me fascine... :)
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Yosemite
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par Yosemite »

Même avis que Chip. J'ai lu avec attention ta critique Lasso, mais justement, s'il y a quelque chose qui me plait dans le "western actuel", c'est son parti pris à ne pas refaire, redire, remontrer, ce qui a déjà été fait, dit, montré dans les westerns-les-vrais, que nous aimons tous ici.
C'est ne plus élargir le champ sur une vaste conquête d'un territoire immense.

L'Ouest avec un "O" majuscule. Comme c'est agréable à écrire !
C'est toujours jubilatoire d'écrire "Ouest", "L'Ouest". Cette seule majuscule nourrit le plaisir d'évoquer ce territoire, ces contrées, ces populations.
Et l'histoire faisant son chemin, je trouve pour ma part heureux que les réalisateurs nous proposent un angle de vue modifié. Leur choix (parmi ceux que j'ai retenus toutefois) est celui de rentrer plus au contact de l'intimité. Resserrer le champ sur les individus, seuls qu'ils sont et seuls qu'ils demeurent malgré l'immensité de leur conquête.
Cent, mille, un million d'individus... lorsqu'ils sont éparpillés pour faire leur route, pour nourrir leur besoins initiaux, aussi nombreux fussent-ils, ils se retrouvent inéluctablement renvoyés à leur condition d'individu.
D'êtres humains, seuls sur cette terre.
Une capture (que j'ai peut-être déjà proposée sur le forum d'ailleurs) qui est symptomatique de cet état de solitude des individus renvoyés à eux-mêmes dans ces paysages.
La troupe chemine au travers d'une forêt, lorsque tout à coup, guidés par le cavalier de tête, l'ensemble se fige, interrompant sa progression au vu d'on ne sait quoi sur ce plan-là :
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Ce qu'ils voient à cet instant ? Et bien, voici :
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Au travers d'un plan sur lequel la caméra se déplace très peu, participant au développement progressif, à la prise de conscience de l'étendue de ce qui reste à affronter, nous voyons... une plaine, et une forêt.
Vu d'ici, dans mon fauteuil, c'est magnifique. Formidable, quelle chance ils ont d'être là, j'en ferai bien ma prochaine destination aux vacances de printemps ! Pourtant, cette première idée réconfortante, est immédiatement mise à mal par le choix du cadrage et de la réalisation. Ce n'est pas du tout une proposition esthétique ou confortable qui nous est dévoilée.
C'est l'inverse.
L'esthétique est oubliée.
Le confort et la beauté sont balayés par l'hostilité de ce qui s'annonce. Nos conquérants sont ici face au Mordor. Ce n'est pas du tourisme, c'est un combat de longue haleine qui s'annonce.

Et voila l'essence du "western moderne". La solitude de la condition humaine. Plus de horde. Plus de cavalerie. Plus de ruée d'ensemble. Quelques individus qui s'agrègent par effet de circonstance, par occasion commune, mais quelques individus qui, finalement, ne sont pas (encore) unis. Ils ne sont pas (encore) une nation.

Les cantiniers sont le seul couple au démarrage du périple. C'est eux qui s'effondrent le plus rapidement dans la narration au travers de leur chariot qui se casse une "jambe", puis de leur couple qui se blesse à son tour.
Un autre couple manque de naître. Il ne naîtra pas... Il s'agit bien sûr de celui qui n'unira finalement jamais, de leur vivant, Emily Meyer (Nina Hoss) et Carl Böhmer (Marko Mandic). Elle le salue une dernière fois ici, avant de repartir. Seule vers la destination promise :
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Ce renvoi à la solitude de l'individu, on le retrouve dans bien des westerns modernes. J'entends, ceux qui ne constituent pas des remakes : "Seraphim Falls", "The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford", dans "Sweetwater" aussi et... dans "Gold"
Je crois donc que c'est une nouvelle proposition, une nouvelle approche de réalisateurs qui choisissent de rentrer dans une intimité plus grande, qui choisissent de se recentrer sur des individus en approchant leurs perspectives, leurs pensées tues, leur psychologie. Proposition pas forcément si éloignée des oeuvres originales d'ailleurs.

Je lis actuellement, "Des clairons dans l'après-midi" d'Ernest Haycox (Actes Sud, collection dirigée par B. Tavernier).
Un homme nommé Kern Shafter, sorti de l'armée, revenant dans celle-ci, a cette phrase magnifique en réponse à la séduisante Joséphine qui le trouve sceptique vis-à-vis des femmes.
Alors qu'elle s'éprend d'une certaine pitié pour lui en lui disant :
  • - Il vous reste alors si peu de chose dans la vie.
    Voila qu'il lui répond :
    - Pour un homme, il reste toujours le monde des hommes, pour se sentir bien.
La vraie quête est là en somme. Que devenir, et avec qui ?
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lasso
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par lasso »

j'ai bien noté que chip et yosemite ont lu mon critique sur Gold, et accepte les explications de Yosemite sur l'expériance du voyage.

L'Ouest est déjà conquis, la Nation des USA existe déjà en 1895, il ne s'agit pas dans ce film de la conquête de l'Ouest, c'est un voyage
à travers des territoires peu connues et sauvages vers une certaine destination, cette partie du film est OK, mais l'histoire ne colle pas,
en fait
Qui est sur la ruée de l'or :?:

Laser, l'organisateur de l'expédition ------------ non
l'expert des chevaux ------------- non
le reporter -------------- non
le ménage cuisinier ------------- non
le père de famille ------------- oui
Emily ------------- oui

comment Laser peut s'enrichir avec si peu de participants :?: pourquoi seulement des participants d'origine Allemande qui sont de plus déjà
intégré dans les USA, ils viennent de la côte Est des USA. Laser est le seul Allemand, qui est venu pour s'enrichir, mais sans la fièvre de l'Or.

Laser avait quand-même fait des annonces dans un journal de New York, et probablement aussi dans d'autres villes. La ruee du Klondike a
attiré des dixaines de milliers de "fous de l'Or", et Laser en a trouvé si peu pour son voyage. Sa route n'était pas la bonne et pas la plus
rapide en 1895.

Je ne vois pas de fièvre chez Emily, son dernier regard pour "l'Autrichien" abattu, enterré, est la pitié, pas celui d'un amour perdu.
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Badlands
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par Badlands »

Vu lors de son passage sur Canal+ Cinéma et j'ai beaucoup aimé. Très bien filmé et photographié dans des paysages de Colombie-Britannique qui sont magnifiques !

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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par lasso »

comme jadis, j'avais acheté le DVD, j'ai pu le revoir hier-soir,
aussi déçu que lors de la première vue, je n'ai trouvé rien qui puisse changer mon avis.
Cette toute petite troupe "vers la ruée de l'Or du Klondike" exclusivement d'anciens allemands
est bien ordonnée, régulée, disciplinée.
Par contre le voyage est "taciturne", ce qui n'est pas dans la nature des allemands, mais
ici, ils s'agit déjà d'américains...!

Je pense que le film est déjà oublié, ne trouvera pas de renaissance. :sad:
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chip
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par chip »

Ce soir à 22h35 sur ARTE et demain 14-11-2017 à 13h35 sur la même chaîne. :D
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par lafayette »

Ça fait 2 semaines que je voulais le signaler mais j’ai oublié avec mes occupations et préoccupations actuelles. Au moins je l’ai signalé à Hombre dont j’attend l’avis.
Et curieusement au fil du temps mes bonnes appréciations de la vue du film sur grand écran sont parties pour laisser plus prégnant le souvenir de la scène du type pris de folie et se dénudant pour partir en courant un peu comme la fin de Théorème le film de Pasolini qui m’avait interloquè.
Il me faudra donc voir mon enregistrement.
En relisant les pages, Yosemite avait parlé des films de grande solitude. On peut rajouter dans un genre proche Homesman.


L’intérêt de ce film sur Arte c’est qu’il y a la VF en plus de la Vost!
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Arizona Kid
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Re: Gold - 2012 - Thomas Arslan

Message par Arizona Kid »

Dans la foulée du savoureux Quai des Orfèvres de Clouzot, j'ai regardé hier soir cet improbable western allemand, sur Arte.

Et mon avis risque fort de dénoter suite aux louanges qui le précédent, mais le fait est que je suis très déçu concernant cette histoire de ruée vers l'or tardive (1895) vers le Klondike.

Bien que tourné en décors naturels, dans les forêts de Colombie Britannique, je trouve que le film de Thomas Arslan peine à en restituer la majesté sauvage, contrairement à tant de westerns classiques de l'âge d'or.
Peut-être ce sentiment est-il imputable aux caméras actuelles ou à l'absence du sémillant Technicolor, mais c'est un constat amer que je fais devant chaque western moderne, aux couleurs en général froides, grisâtres et désaturées
(y compris sur le très beau Open Range (2004) de Kevin Costner).

Sur le plan formel du scénario, je ne nie pas qu'il y avait du potentiel.
Hélas, le traitement réservé à l'aventure de ces immigrés allemands manque singulièrement du souffle épique qui faisait jadis tout le prix d'un western digne de ce nom.
Une très belle lumière et de jolis panoramiques sur les paysages verdoyants ne sauraient compenser l'absence d'ampleur, d'humour et de péripéties essentielles au genre.

Gold est un anti-western, où il ne se passe, non pas rien, mais rien de mémorable, ce qui est peut-être plus grave encore. Un western ennuyeux, voilà qui est impardonnable!

Les personnages sont bien trop sommaires pour que le spectateur puisse s'attacher à eux; à aucun moment l'on ne vibre ni n'éprouve une once de sympathie pour ce petit groupe de fantoches désincarnés.
Le seul personnage qui fasse vraiment " western " serait peut-être le old timer de service, sorte de clone de George Gabby Hayes, ici dénué de la dimension loufoque et du caractère vachard de son illustre modèle.

L'héroïne, l'hautaine Emily Meyer (Nina Hoss) , aussi transparente que ses compagnons d'infortune, ne dégage jamais rien qui nous permette de l'apprécier.

Même remarque concernant le principal personnage masculin, Carl Boehmer (Marko Mandic): taiseux, atone et dépourvu du moindre charisme, il nous donne à assister à l'embryon d'une romance avec Emily, mais ce flirt, aussi mal écrit que mal joué, tourne -trop- court et nous laisse sur notre faim.

Au même titre que l'acmé final, censé voir Carl affronter les tueurs qu'il croyait avoir semés en intégrant le groupe de chercheurs d'or: en lieu et place de la belle fusillade que l'amateur était en droit d'espérer, trois pauvres coups de feu, et voilà notre " héros " dans la poussière, les bras en croix, tandis que sa chère et tendre, aussi émue qu'une souche d'arbre, s'en va toute seule sur son cheval, bouclant l'histoire sur une queue-de-poisson.
Voilà, circulez, c'est fini, y'a plus rien à voir.

Mais y a-t-il eu quelque chose à voir tout au long de Gold?
Aucun temps fort ne revient à l'esprit en repensant à ce film, hormis, peut-être, une scène d'amputation efficacement suggérée. Quant au filon d'or, macguffin éculé sous-tendant tout le film, jamais nous n'en verrons la couleur.

De toute manière, à de très rares exceptions, lorsqu'un cinéaste contemporain se pique de tourner un western, c'est dans une optique pseudo-réaliste et " démythifiante " ; dès lors, il y a quelque chose, que j'appellerai la magie du genre, qui n'opère plus.
Alors nous nous trouvons face à un film tel que ce Gold, souffrant de multiples carences: une histoire parée du decorum du western mais qui n'en est pas un vrai, des acteurs fades, vêtus de costumes de carnaval, des péripéties pauvres et dénuées d'enjeux, le tout saupoudré d'une musique plate et nullement inoubliable...

La seule chose à espérer, c'est qu'aucun néophyte n'abordera le western par cet ersatz hiératique et déprimant, au risque de se voir, d'entée de jeu, dégoûté du genre.

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Modifié en dernier par Arizona Kid le 03 avr. 2019 12:25, modifié 11 fois.
" Personne ne t'empêchera de partir si c'est ce que tu veux; mais laisse-moi te donner un conseil, fiston: dans ce pays, c'est très mal vu de toucher au cheval d'un autre homme... " (Joël McCrea, Cattle Drive, 1951)
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